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formation s’est avérée nécessaire pour sensibiliser les soignants aux risques qu’entraînent un usage détourné des DM de NE et à l’importance d’un montage sécurisé avec le matériel adapté. Suite à cela, nous avons fait remonter ces informations au CLAN (Comité de liaison alimentation nutrition), afin de sensibiliser le personnel médical et de trouver des solutions pour améliorer les pratiques sur le long terme. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2019.01.297
Une étude de ce type semblerait intéressante à mener dans le cadre d’une nouvelle amélioration de l’offre du petit déjeuner. Tableau 1 Comparaison audits 2008 et 2018. Population Échantillon patients total (n) adultes MCO
Audit 2008 Audit 2018
n = 173 n = 319
Échantillon exploité pour la question de la satisfaction vis-à-vis des quantités servies (n) n = 127 n = 292
% de patients jugeant les quantités satisfaisantes
% de patients jugeant les quantités insatisfaisantes
% de patients jugeant les quantités excessives
% de patients sans opinion
76 % 90 %
18 % 4%
5% 1%
1% 5%
P045 Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Le changement d’offre du petit déjeuner améliore la satisfaction du patient Meyer 1,∗ ,
Joly 1 ,
Gaude 2 ,
Langlais 2 ,
Les auteurs déclarent ne pas avoir
https://doi.org/10.1016/j.nupar.2019.01.298 Lirot 2 ,
C. L. A. S. C. E. Fontaine 1,2 1 Comité de liaison alimentation nutrition 2 Équipe mobile de pesage, CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble cedex 9, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Meyer) Discipline Clinique. Introduction et but de l’étude Le petit déjeuner semble être un repas particulièrement bien consommé à l’hôpital. En 2010, l’audit conduit dans notre établissement le confirmait : 79 % des patients interrogés consommaient entièrement leur petit déjeuner. Néanmoins en 2008, les quantités servies à ce repas étaient jugées insuffisantes par 18 % des patients, et près de 80 % d’entre eux suggéraient la présence d’une composante supplémentaire. Ces constats ont mis en évidence le besoin d’améliorer ce repas, dans un contexte connu de difficultés de couverture du besoin nutritionnel des patients hospitalisés. Matériel et méthodes L’offre alimentaire du petit déjeuner a été améliorée en janvier 2015 avec l’ajout d’un yaourt au lait entier et d’un jus de fruits amenant les apports de ce repas à 500 kcal et 10 g de protéines. Une campagne d’information pour les patients a été mise en œuvre conjointement : les correspondants CLAN ont été informés et une affiche a été distribuée dans tous les services de soins pour mise en place dans chaque chambre. En 2018, un nouvel audit a été réalisé par CLAN afin d’évaluer l’impact des actions réalisées sur l’information du patient de la nouvelle offre ainsi que sa satisfaction, et de dégager de nouvelles pistes d’amélioration. Les patients ont été interrogés à l’aide d’un questionnaire entre janvier et mai 2018. Résultats et analyse statistique Au total, 93 % des patients interrogés consomment leur petit déjeuner (n = 319) (Tableau 1). Au total, 90 % des patients jugent les quantités satisfaisantes en 2018 contre 76 % en 2008 (différence significative, p < 0,001, test du Chi2 ). L’affiche est présente dans seulement 31 % des chambres, et est citée à 8 % comme mode d’information de l’offre du petit déjeuner. Le vecteur principal de l’information reste le personnel soignant (cité par 77 % des patients interrogés sur la question). Conclusion L’amélioration de la satisfaction des patients concernant le petit déjeuner semble concorder d’une part avec l’offre d’un petit déjeuner complet et d’autre part, avec la campagne d’information mise en œuvre. L’information du patient sur cette nouvelle offre reste cependant perfectible (diffusion de l’information sur TV, nouvelle campagne de sensibilisation et formation du personnel). Des actions sont également à envisager du côté de la gestion des stocks des produits de petit déjeuner (ruptures rencontrées). Enfin, ajouter de nouveaux aliments à haute densité énergétique (aliments cités par les patients) reste une piste à explorer pour améliorer encore les apports caloriques et protéiques des patients hospitalisés. On peut regretter l’impossibilité de comparer les apports nutritionnels du petit déjeuner entre 2008 et 2018, ces données n’ayant pas été recueillies au départ.
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Prévalence de la dénutrition en consultation plaies et cicatrisation au CHU de Montpellier C. Gourc 1,∗ , L. Teot 2 , S. Pujol 2 , UTN/Consultation plaies et cicatrisation 1 Unité transversale nutrition (UTN) 2 Consultation plaies et cicatrisation, CHU de Montpellier, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Gourc) Discipline Clinique. Introduction et but de l’étude L’unité de « Consultation plaies et cicatrisation »du Dr TEOT du CHU de Montpellier accueille des patients présentant des plaies complexes et diverses avec des retards/difficultés de cicatrisation. La cicatrisation est un processus complexe au cours duquel les facteurs nutritionnels tiennent une place importante. L’évaluation de l’état nutritionnel reste, cependant, difficile chez ces patients suivis en ambulatoire avec peu d’études sur la prévalence de la dénutrition. Ce constat a motivé la mobilisation de l’Unité transversale de nutrition (UTN) afin d’évaluer la prévalence de la dénutrition chez ces patients suivis pour plaies chroniques et proposer des outils adaptés tant sur le dépistage que sur les prises en charges nutritionnelles. Matériel et méthodes Étude observationnelle prospective quantitative réalisée du 11/2017 au 12/2017 auprès des patients venant en consultation « plaies et cicatrisation ». Les paramètres étudiés pour dépister la dénutrition et le risque de dénutrition sont ceux définis par l’HAS/ANSES et l’ESPEN : taille, poids, perte de poids à 1/6 mois, mini nutritional assessment, nutritional risk screening et l’échelle de prise alimentaire. Le grade nutritionnel péri-opératoire (GN) a également été pris en compte. L’évaluation a été réalisée par un diététicien de l’UTN et l’infirmière impliquée lors de la consultation. Résultats et analyse statistique Au total, 102 patients évalués : 30 % des patients sont dénutris et 23 % sont à risque de dénutrition ce qui devrait impliquer une prise en charge nutritionnelle (PEC) pour 53 % des patients consultant dans l’unité de plaies et cicatrisation. Au total, 87 % des patients proviennent du domicile ce qui invite à une réflexion sur le développement d’un maillage ville–hôpital (réseau, télémédecine, dossier partagé. . .) impliquant tous les acteurs du dépistage, de la prise en charge et du suivi nutritionnel (chirurgiens, médecins, IDE libéraux et diététiciens). Spécificités des patients nécessitant un recours chirurgical postconsultation Un total de 20 % des patients sont orientés vers une chirurgie (greffe de peau artificielle et autologue, parage de plaie, VAC, lambeau, pontage. . .). Il est nécessaire lors de chirurgie programmée d’évaluer le GN qui tient compte de l’état nutritionnel, des facteurs de risque de dénutrition péri-opératoire (dont le type d’acte chirurgical en lui-même). Au total, 86 % des patients nécessitant un recours chirurgical sont GN2/GN3 ce qui nécessiteraient une
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PEC nutritionnelle adaptée en pré-opératoire et post-opératoire. L’évaluation nutritionnelle semble indispensable. L’objectif étant d’optimiser la cicatrisation postopératoire et d’en prévenir les complications. État nutritionnel par type de plaies Les patients présentant une escarre sont ceux présentant le plus fort taux de dénutrition (47 %). Cette population est la plus dénutrie mais également la plus difficile à évaluer. Il semble important de la cibler précocement. Conclusion Cette étude confirme la forte prévalence de la dénutrition chez les patients suivi en ambulatoire en consultation « plaies et cicatrisation ». Il apparaît ainsi indispensable d’intégrer au parcours de soins de ces patients une stratégie de dépistage précoce et de prise en charge nutritionnelle de la dénutrition. Déclaration de liens d’intérêts L. TEOT est instructeur remunéré par ACELITY et URGO Les auteurs C. Gourc et S. Pujol déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2019.01.299 P047
Influence de la polymédication sur l’état nutritionnel des hypertendus H.N. Merad-Boudia 1,∗ , Y. Kachekouche 1 , M. Dali-Sahi 2 , N. Medjati-Dennouni 2 , A. Meziane 3 1 Département de biologie laboratoire de chimie analytique et electrochimie, faculté Abou Bekr Belkaid Tlemcen, Sba 2 Département de biologie laboratoire de chimie analytique et electrochimie, faculté Abou Bekr Belkaid Tlemcen 3 Cardiologie, CHU de Tlemcen, Tlemcen, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H.N. Merad-Boudia) Discipline Épidémiologie. Introduction et but de l’étude Selon le Club francophone gériatrie et nutrition ; la polymédication est l’un des signes d’alerte d’une éventuelle dénutrition chez une personne âgée. Pour cela, il est donc particulièrement intéressant de guetter le risque de dénutrition chez les patients hypertendus. Ce volet reste très peu exploré et les études manquent. On se propose, dans cette modeste contribution, de préciser l’influence de la polymédication sur la dénutrition de personnes âgées hypertendues. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude descriptive transversale étalée sur l’année 2017. Le recrutement des patients (956 patients) a été fait auprès de médecins spécialistes en cardiologie et en médecine interne du CHU Docteur Benzerdjeb Tlemcen, conformément aux critères d’inclusions. Tous les patients avaient bénéficié d’une évaluation de l’état nutritionnel à l’aide du Mini Nutritional Assessement (MNA) test. Une analyse de la variance (Anova) était effectuée afin de vérifier que la polymédication constitue un risque de dénutrition chez les hypertendus. Résultats et analyse statistique Les personnes âgées hypertendues n’étaient pas exposées au même risque de dénutrition. Les moyennes des scores (risque de dénutrition) par modalités de polymédication ne sont pas égales (p = 0,000). Chez les patients polymediqués, quelque soit le sexe (p > 0,714). Le risque de dénutrition était différent selon l’IMC (p = 0,010). Cette tendance est inversée chez les patients non polymediqués. En effet, a IMC égale (p > 0,05), les hommes et les femmes de ce groupe étaient exposés a un risque différent de dénutrition (p = 0,001). Chez les patients non polymediqués, les moyennes des scores par modalités des classes d’antihypertenseurs ne sont pas différentes (p > 0,05). Ces derniers ne semblent pas avoir un effet direct sur le risque de dénutrition. Par ailleurs, dans le groupe des patients hypertendus qui prennent plus de trois médicaments, les moyennes des scores (risque de dénutrition) par modalités des classes de traitement sont pratiquement différentes (p = 0,056). Bien que les co-morbidités conduisent souvent à orienter le choix, les ARA2 utilisés en monothérapie sont significativement corrélés au risque de dénutrition. Les IEC, les
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diurétiques, les béta-bloquants et les inhibiteurs calciques n’ont que peu ou pas d’effet, et ce, quelque soit la stratégie thérapeutique utilisée (mono ou bithérapie) (p > 0,05). Conclusion Notre étude suggère que la polymédication est une cause importante de la dénutrition chez hypertendus. Il doit y avoir désormais une prise de conscience concernant le suivi des patients sous ARA2 dans les populations de l’extrême ouest Algérie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2019.01.300 P049
Peser les patients habillés induit un risque de surestimation de leur statut nutritionnel Y. Nasser 1,∗ , P. Fayemendy 1,2 , M. Arnal 1 , H. Sourisseau 1 , S. Bonhommo 1 , J.-C. Desport 1,2 , B. Morin 1 , P. Jésus 1,2 1 Unité de nutrition et Centre de spécialité de l’obésité (CSO) du Limousin, CHU de Dupuytren, 87042 Limoges Cedex 2 Inserm UMR 1094 NET, faculté de médecine, Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Y. Nasser) Discipline Clinique. Introduction et but de l’étude En institution comme à domicile, certains patients peuvent avoir des difficultés à se mobiliser, se déshabiller ou refuser de se mettre en sous-vêtements. Il est donc probable que peser les patients habillés est une pratique fréquente. La surestimation du poids corporel pourrait induire une erreur d’évaluation du statut nutritionnel. L’objectif était de déterminer dans quelle mesure peser les patients adultes habillés versus en sous-vêtements pouvait modifier leur poids et leur statut nutritionnel. Matériel et méthodes Tous les patients adultes vus, entre juin et septembre 2017, en consultation externe dans l’Unité de nutrition du CHU de Limoges étaient inclus, quelle que soit la pathologie. Quatre poids étaient recherchés : habillé avec chaussures, en sousvêtements, poids des vêtements et poids des chaussures. L’indice de masse corporelle (IMC) était calculé. Les données étaient recueillies pour quatre conditions de température différentes : temps froid, pluvieux, chaud et très chaud. L’analyse statistique utilisait L’anova, le test de Fisher, la régression simple. Résultats et analyse statistique Au total, 51 patients étaient inclus (38 femmes, 13 hommes). La pesée habillée surestimait le poids réel de 1,6 kg (80,2 versus 78,6 kg, p < 0,0001), et induisait une surestimation de classification du statut nutritionnel dans 13,7 % des cas. Le poids des vêtements était plus élevé pour le temps froid (p = 0,02). Les poids des vêtements et des chaussures étaient plus élevés chez les hommes (p = 0,03 et p = 0,002). Il n’y avait pas de différence significative en fonction de l’âge. Conclusion Il existe bien une surestimation significative du poids et du statut nutritionnel si l’on pèse les patients habillés versus en sous-vêtements, majorée si la température extérieure est froide. Une seule étude sur le sujet chez l’adulte a été retrouvée, réalisée aux États-Unis, qui suggérait que le poids corporel en sousvêtements pourrait être obtenu en soustrayant du poids habillé environ 0,8 kg chez les femmes et 1,2 kg chez les hommes. Nos résultats vont dans le sens de la recommandation franc¸aise, à savoir de peser les patients adultes en sous-vêtements et non pas habillés. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Whigham LD, Schoeller DA, Johnson LK, Atkinson RL. Effect of clothing weight on body weight. Int J Obesity 2013;37:160–1. Censi L, Spinelli A, Roccaldo R, Bevilacqua N, Lamberti A, Angelini V, et al. Dressed or undressed? How to measure children’s body weight in overweight surveillance? Public Health Nutr 2014;17:2715–20.