Production de juveniles de sole (Solea solea) en conditions intensives

Production de juveniles de sole (Solea solea) en conditions intensives

Aquaculture, 26 (1981/1982) 339-358 Elsevier Scientific Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands 339 PRODUCTION DE JUVENILES DE SO...

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Aquaculture, 26 (1981/1982) 339-358 Elsevier Scientific Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands

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PRODUCTION DE JUVENILES DE SOLE (SOLEA SOLEA) EN CONDITIONS INTENSIVES II. TECHNIQUES DE SEVRAGE ENTRE 1 ET 3 MOIS

J. FUCHS France Aquaculture, c/o SociGta Itticoltura Meridionale, Via Wagner, 10 Palermo (Italy) Contribution no. 745 du Centre Oceanologique de Bretagne (Accept6 le 13 fevrier 1981)

ABSTRACT Fuchs, J., 1982. The production of juvenile sole (Solea solea) under intensive conditions. II. Methods of weaning between 1 and 3 months. Aquaculture, 26: 339-358 (in French) Weaning Dover sole fry on inert feed remains the main difficulty in the culture of this species. Starting from the rearing method proposed by Girin (1978), the results were improved and the volume of the tanks was increased. In 2-m3 fiberglass tanks, the survival of fry weaned to frozen natural feed (Artemia, polychaetes and bivalves) at the age of 25 days reached 70% at the age of 90 days (50% from hatching) with an average weight of 0.8 g; with a dry pellet offered after the age of 30 days, survival did not exceed 40% at the age of 90 days (25% from hatching) but the average weight reached 1.4 g. Moist diets, based on bivalve and fish flesh, were also successfully tested. In the fiberglass tanks used, the density at the age of 25 days could be increased between 1000 and 1500 fry/m*, providing productions of 3000-5000 weaned 90-days-old juvenile fish per 2-m3 tanks.

RESUME Fuchs, J., 1982. Production de juveniles de sole (Solea solea) en conditions intensives. II. Techniques de sevrage entre 1 et 3 mois. Aquaculture, 26: 339-358. Le sevrage des juveniles de sole sur des aliments inertes naturels ou composes demeure le point capital de l’elevage de cette espece en intensif. Partant de la methode d’elevage proposie par Girin (1978), les resultats ont pu 8tre amelioris et le volume des bassins augment& Dans des bassins a fonds nus de 2 m ‘, la survie des larves conditionndes i 25 jours a des aliments naturels congelis (Artemia, polychetes puis mollusques) atteint 70% entre 25 et 90 jours (50% depuis la mise en Blevage des larves) pour un poids moyen final de 0,8 g. Avec un granule set, offert a partir du 308me jour, la survie ne depasse pas 40% 11’Cge de 90 jours (25% depuis la mise en Blevage des larves) mais les poids moyens atteignent 1,4 g. Des pates humides, melanges a differents pourcentages de chair de mollusque et Poisson ont et6 ,testbes avec SUCC~S.Avec l’emploi de bassins a fond nus, la charge a 25 jours 1 pu Ctre montee entre 1000 et 1500 alevins/m’, donnant des productions de 3000-5000 poissons sevres de 90 jours par bat de 2 m3.

0044-8486/82/0000-0000/$02.75

0 1982 Elsevier Scientific

Publishing Company

340

INTRODUCTION

A l’inverse des poissons amphibiotiques, comme la truite ou le saumon, dont les larves acceptent sans difficult6 des aliments des la fin de la resorption vitelline, chez les poissons marins, comme le bar (Dicentrarchus labrux), le turbot (Scophthalmus ma~imus) ou la sole (Sotea sotea), il parait difficile de se passer de proies vivantes pendant le premier mois d’elevage (Girin et Person-Le Ruyet, 1977). La raison principale en est la petitesse des larves de ces especes a l’eclosion (moins de 4 mm en Atlantique). Les tentatives de sevrage precoce r&ah&es par Barnabe (1976) sur le bar, Adron et al. (1974) sur la plie, Gatesoupe et al. (1977) et Metailler et al, (1978) sur la sole n’en sont qu’i leur debut et la survie a la metamorphose ne depasse pas quelques pourcents. Chez la sole (Solea solea), le premier mois d’elevage ne pose pas de problemes particuliers tant que les poissons sont nourris de proies vivantes. La description des techniques de production i grande echelle qui commencent 1 etre bien maitrides a fait l’objet d’une premiere publication (Fuchs, 1982). Le verrou de l’elevage intensif chez cette espece se situe au niveau du conditionnement aux aliments inertes. Qu’il s’agisse d’un regime s’inspirant de celui de l’espece dans la nature (polychetes, mollusques et crustaces pour Jones, 1972; Braber et De Groot, 1973) ou d’aliments composees sets ou humides (Bromley, 1977; Girin, 1978) seule une partie restreinte des alevins acceptent cette nourriture et grandissent bien. Une sole metamorphosee est peu active le jour et se nourrit lentement, sur le fond, de preference la nuit. Elle est capable de resister plus d’un mois a un jetine lorsque la nourriture lui convient mal. Ce comportement, qui rend tres delicat le controle de son alimentation, differe beaucoup de celui d’une espece comme le bar, dont les reactions sont rapides et franches. En 1968, Shelbourne nourrissait les soles exclusivement avec des proies vivantes (Lumbricillus sp.) jusqu’i 100 jours. 11 faut attendre le travaux de Brasola (1974) en Italie, Ramos (1977) en Espagne, Bromley (1974, 1977, 1978) en Angleterre et Girin (1978) en France pour voir apparaitre les premieres solutions au probleme du sevrage. Dans tous les cas, les bassins sont de petite taille (50-500 1) et le nombre de poissons sevres ne depasse pas quelques centaines. Les aliments proposes sont natureb: moule pour Kirk (1973), Fonds et Saksena (1977), Fliichter et Trommsdorff (1974), moule et crabe pour Ramos (1977), chair de coquille Saint Jacques (Bowers et Landless, 1969), bucardes de Norvege associes i des polychktes et des Artemiu (Girin, 1978). 11s peuvent egalement stre composes: pates humides pour Bromley (1977); granule set contenant ou non des substances attractives (Bromley, 1977, 1978; Girin et al., 1977). Brasola (1974) et Ramos (1977) ne donnent aucune indication de survie et de croissance au tours du sevrage. Bromley (1977) obtient des survies de 20-50% a 120 jours sur des qua&it& de 600 poissons au depart et en offrant des Artemiu vivantes jusqu’a 45 jours.

341

La technique de sevrage proposee par Girin (1978) des le premier mois, fait appel a une sequence d’aliments naturels (Artemiu, polychetes, mollusques congeles) et une sequence d’aliments composes (granule set incorporant 10% de substance attractive). Les resultats de survie sont encourageants avec des valeurs comprises entre 50 et 98%, entre 1 et 3 mois, pour des poids moyens finaux de 1 g, a 18°C. Cette technique de sevrage, bien maitride au niveau de la centaine d’individus, demande cependant h Gtre amelioree car des mortalites excessives apparaissent des que le volume des bassins augmente (4O(t2000 1). L’emploi de double-fonds de sable limite la charge de mise en elevage h moins de 500 poissons de un mois par mz en raison de leur faible pouvoir autoepurateur (Cofiteaux, 1976) notamment lorsque les aliments doivent i%re offerts en exces, en raison de leur mauvaise attraction. Cette technique d’elevage, prometteuse en petits volumes, mais difficilement applicable a une plus grande khelle, a fait l’objet de 2 annkes de recherches pendant lesquelles nous nous sommes efforce de reproduire sur un grand nombre de poissons les resultats obtenus precedemment par Girin (1978). Pour cela, il importait de preciser, de simplifier et d’ameliorer les sequences alimentaires ainsi que leur conditions d’emploi, au niveau notamment de la nature du substrat et de la charge biologique, Fuchs (1979). MATERIEL

ET METHODES

Les juveniles de sole utilises dans ces experiences ont ete kleves jusqu’a un mois suivant la methode proposee par Girin (1978) et Fuchs (1979). Le conditionnement des juveniles aux aliments inertes est realise dans des bassins sub-car& de 60-2000 1, bquipes ou non d’un double fond de sable (Fig. 1) et debute entre le 25eme et le 30Gme jour a 19°C. La methode de sevrage est inspiree de celle mise au point par Girin (1978) avec deux sequences alimentaires: une sequence d’aliments naturels congeles (Artemia, polychetes, mollusques) et une sequence d’aliments composes sets [granule set incorporant 10% de substances attractives (Girin et al., 19771. Les aliments naturels sont distribub le jour en quatre repas jusqu’i 60 jours, trois ensuite alors que les granules sont offerts en continu sur des distributeurs automatiques. Les elevages sont realises dans des circuits semi-fermes renouvelles a 10% par heure. Les temperatures sont maintenues a 19 -+ 1°C les taux d’oxygene entre 70 et 80% de la saturation. Les bassins d’elevage sont renouvelles entre le quart et la moitie du volume total par heure, en fonction de la charge qui oscille entre 500 et 1500 poissons de 25 jours par m*. L’eclairement est nature& complete, en cas de besoin, par des tubes neon afin de maintenir une intensite lumineuse d’environ 500 lux, 12 h par jour (Fuchs, 1978). Avant chaque expbrience, les poissons sont rkpartis au hasard (randomisation) dans les bassins et comptes un h un, quelque soit le volume des bats. Dans tous les tests, les courbes de survie sont tracees suivant la methode de Girin (1974), Barahona-Fernandes et Girin (1976) pour tenir compte des echantillons et des oublis eventuels.

342 bat d fond nu

( 15 -25

jours 1

uotion -plein

bat

6 fond

de sable

( 25-90

jours 1

grille

bat

6 fond

nu

PVC

6 perforation

( 25 - 90 jours 1

7

r

grille

6 perforation

(0,5mml

Fig. 1. Bats i fond plat de 450 ou 2000 1 employis apr& la m&amorphose. 11ssont &quip& d’un simple panier filtrant sur l’kacuation pour maintenir les Artemia entre 15 et 25 jours, d’un double fond de sable ou d’une simple grille apr& 25 jours.

La croissance pond&ale est mesuree sur des echantillons de 10-20 poissons fixes au Form01 neutre a 5%. Les courbes de croissance sont exprimkes en poids moyen et intervalle de confiance au seuil des 95% de securite. Une etude detaillee sur la perte de poids des soles par formolation la fixe i 30% pour des poissons dont le poids moyen varie entre 20 mg et 2-3 g (Fig. 2). Les taux de conversion brut, rapport de la quantite de nourriture au gain poids total de la population sont exprimes en rapport de poids set sur poids sec. Le taux d’humiditk des differents aliments testes ont Cte precises par Girin et al. (1977) et Fuchs (1979). Dans les sequences alimentaires ont Cte etudiees, l’&e d’abandon des

343

Pwrcentage

de

Ponds frm

Fig. 2. Poids de soles apri% 4 i 6 mois de fixation au form01 neutre I 5%, exprimk en pourcentage du poids frais.

proies vivantes (15-30 jours), la simplification des schemas et la recherche de nouveaux aliments plus performants (pates humides ou granules sets). Dans ces experiences ont etk traitees a part. (1) L’amelioration des sequences alimentaires avec: la recherche de l’influence de l’age d’abandon des proies vivantes entre 15 et 30 jours (volume des bassins = 60 1, double fond de sable); la simplification de la sequence d’aliments naturels, definie par Girin (1978) en supprimant l’un ou les deux aliments relais (Artemia et polychetes congeles) et en recherchant d’autres types d’aliments: autres especes de mollusque ou pPtes humides (volume des bassins = 60 1, double fond de sable); l’amelioration du granule set propose par Girin et al. (1977), au niveau de la tenue a l’eau (etude des liants en volume de 2000 1, fond nu). La recherche de nouveaux granules (rehydratable pour saumon, granule pour bar des Grandes Semouleries de 1’Ouest); volume des bassins 150 1, double fond de sable). (2) La precision des conditions d’elevage avec: l’influence de la nature du substrat (fond de sable ou fond nu) lors du sevrage des soles en volume de 150, 450 ou 2000 1 en rapport avec la sequence alimentaire (aliments naturels congeles ou granules sets); l’importance de la charge de mise en elevage entre 500 et 1500 poissons par m* dans des bats a fonds nus de 150 1 lors du sevrage sur les deux sequences alimentaires. Des tests statistiques simples (analyse de variance 1 1 ou 2 degres) permettent, par des decompositions, de regrouper les diffdrents etats d’un facteur et de les comparer un 1 un. Chaque facteur est affect6 d’un coefficient dont la somme globale doit s’annuler (Snedecor et Cochran, 1967).

344 RESULTATS

Amklioration des sbquences alimentaires d&finies par Girin (1978) Influence de l??iged’abandon desproies vivantes entre 15 et 30 jours Les juveniles de sole qui subissent un sevrage precoce (entre 15 et 20 jours) sur des aliments naturels (Artemia, polychetes, mollusque) montrent des pourcentages de survie i 3 mois nettement inferieur a ceux qui reqoivent des proies vivantes (Artemia de 2 jours) jusqu’l25 ou 30 jours (Tableau I). Des le 50eme jour, les differences de croissance en fonction de l’fige d’abandon du vivant deviennent significatives (F = 6,91 pour F 0,05 = 2,84). Une decomposition situe cette difference entre les lots sevres avant et apres 20 jours. Les taux de conversion (Tableau I) montrent un gaspillage tres important de nourriture si les aliments inertes sont offerts d&s le 15eme jour. On peut ktablir 1 15 mm (20 mg) la taille limite au deli de laquelle le sevrage devient tres delicat dans nos conditions d’elevage. Cette taille correspond a un Gge de 25 jours 119°C.

TABLEAU I Bilan des experiences de cnnditionnement de soles entre 25 et 90 jours a des aliments naturels ou composes (Les risultats sont exprimes en survie, poids moyen et taux de conversion apres 90 jours) A. Influence de l’age d’abandon des proies vivantes (sequence Artemia 5 jours, polychetes 10 jours, mollusque Laeuicardium crassum) (volume des bassins 60 1, double fond de sable) Age d’abandon du vivant (jours)

Survie (%)

Poids moyen final (g)

Taux de conversion brut

15 20 25 30

48 69 81 82

0,32 0,35

99 46 32 29

0,80 1,oo

B. Simplification de la sequence d’aliments naturels congeles (AC = Artemia congeles 5 jours, PC = polychetes congeles 10 jours, MC = mollusques congeles a partir du 306 jour). Suppression des aliments relais (volume des bassins 60 1, double fond de sable) Sequence alimentaire

Survie (W)

Poids moyen final (g)

Taux de conversion brut

AC/PC/MC

100

0,95

52

89 99 91

1,lO 1,05 0,95

51 47 56

AC/MC PC/MC MC

345 TABLEAU

I (continue)

Nature de l’espdce de mollusque (volume des bassins 60 1, double fond de sable) Espke de mollusque Laevicardium

crassurn

Survie (%)

Poids moyen final (g)

Taux de conversion brut

83

0,30

31

My tilus edulis

75

0,28

38

My tilus + L. crassurn

85

0,35

27

C. Pates humides (chair de mollusque et Poisson blanc). Conditionnement a 25 jours (volume des bassins 60 1, double fond de sable)

commence

Pourcentage de mollusque dans l’aliment (%)

Survie (W)

Poids moyen final (g)

Taux de conversion brut

100 60 30 10

65 85 80 62

2,00 1,40 l,oo 0,55

? ? ? ?



D. Amelioration des aliments composes (granules sets) + etude de la tenue a l’eau du granule (25-35 jours: Artemia congeles, 30-90 jours: granules sets) Volume des bassins 2000 I, fond nu. Type du granule

Survie (W)

Poids moyen final (g)

Taux de conversion brut

Granule lie i 7% Zeine Granule Iii a 10% Gluten de ble

39

1,49

27

37

1,lO

33

+ Qualite de l’aliment compose (volume des bassins 150 1, double fond de sable) Type de granule

Survie (%)

Poids moyen final (g)

Taux de conversion brut

Temoin mollusque Granule laboratoire 10% Gluten de ble Granule rehydratable Saumon

60

0,50

?

20

0,45

?

0

346

Simplification de la shquence d ‘aliments naturels congelb dbfinie par Girin (1978) Suppression des alimen ts relais: Artemia et polych&e congelbs. Lors du sevrage des soles sur la chair de mollusque congele (Laevicardium crassurn) i 25 jours, il n’apparait pas de difference significative de survie (90%) et de croissance (0.9-l g) a 3 mois, et supprimant du regime alimentaire des alevins de sole, un ou deux aliments relais (Artemia ou polychete; Tableau I). Les taux de conversion, dans ces conditions, sont voisins de 50. Pour faciliter la prise de nourriture, il est cependant recommande d’employer l’un ou l’autre de ces aliments relais pendant 10 jours, la chair de mollusque &ant offerte 1 partir du 30eme jour. Le choix des Artemia ou des polychetes congeles sera guide par leur disponibilite en fonction de la periode de l’annee. Choix de l’espke de mollusque lors d’un sevrage a 25 jours et en offrant un aliment relais (Artemia) pendant 10 jours. La survie et la croissance ne sont pas significativement differentes a 65 jours, lorsque les jeunes soles recoivent comme aliment naturel, de la chair de moule (Mytilus edulis) ou de bucarde (Lae&ardium crassurn). Apres 40 jours d’experience, les survies atteignent 80% pour des poids moyens voisins de 300 mg (Tableau I). Le passage a 50 jours de la chair de moule a la chair de bucarde ne produit pas de retard de croissance en fin d’experience, ce qui permet de modifier les sequences alimentaires en fonction de la disponibilitk des espkes (fermeture saisonnibre de certaines peches). Etude de la prbentation des aliments naturels Essai d’adaptation de soles de 25 jours i des pates humides, melange de chair de mollusque (Laeuicardium crassum) et de Poisson blanc, lie 110% de Gluten de blk. Lorsque les soles recoivent des p&tes humides, les resultats de survie h 90 jours sont d’autant plus bas que la proportion de chair de mollusque incluse dans l’aliment est faible entre 60%, 30 et 10% (Tableau I). Le faible pourcentage de survie du lot temoin est dfi a une perte accidentelle de 25%, le 78eme jour par debordement. La croissance du lot temoin est particulikrement remarquable (2 g a 3 mois) et apparaft significativement meilleure 1 celle des trois autres lots des le 50eme jour (F 0,05 = 2,84). Les pates humides sont cependant bien acceptees car il n’y a pas de blocage de croissance (Tableau I). Comme pour la survie, la croissance est d’autant meilleure que la proportion de chair de mollusque incluse dans l’aliment est plus importante. Les differences de croissance n’apparaissent significatives qu’en fin d’experiences (F = 9,18 pour F 0,05 = 3,35), et une decomposition les situe entre les lots nourris i 10% de chair de mollusque et les deux autres (F = 3,9 pour F 0.05 = 2,47). S’il parait possible de reduire la quantite de mollusque dans l’aliment en utilisant une pate humide, il est recommande de ne pas ajouter plus de 50% de chair de poissons en debut de sevrage (entre 25 et 90 jours).

347

Am&oration

des aliments composb

(gram&s sets)

Recherche d’une meilleure tenue 2 l’eau du granulk No. 57 de Girin et al. (1977) incorporant 10% de substance attractive (mollusque) jusqu % 70 jours. Le remplacement du liant Zeine, proteine vegetale insoluble dans l’eau et difficile d’emploi, par 10% de Gluten de ble dans le granule No. 57 de Girin et al. (1977) n’induit aucune difference de survie (40% 13 mois) et de croissance (l,l-1,4 g), (F = 3,84 pour F 0,05 = 4,41) a 3 mois en sevrant les jeunes soles dans des bats a fond nu de grand volume (2 m3). La mortalite, dans les deux bassins se concentre entre le 45 et le 60eme jour et n’affecte que les poissons tres maigres qui refusent de s’alimenter. Les taux de conversion sont voisins de 30 (Tableau I), signe d’un gaspillage important de nourriture, lors du sevrage. Le granule lie 110% de gluten, dont la formule est donnee dans le Tableau II sera retenu dans la suite des experiences en raison des avantages qu’il presente pour sa fabrication: le Gluten, soluble dans l’eau, permet d’incorporer plus de 50% de l’attractant mollusque sous forme fraiche, le reste devant etre lyophilise. Influence de la qualit de l’aliment composb. Le remplacement d’un granule de laboratoire (Tableau II) incorporant, entre 30 et 70 jours, 10% de substance attractive (mollusque) par des granules industriels type granule reTABLEAU

II

Composition de l’aliment derive du granule No. 57 de Girin et al. (1977) et lie a 10% de Gluten de bli. Les chiffres lateraux indiquent l’apport en Proteines et lipides de chaque constituant (en % de poids set). Donnees communiqudes par R. Metailler. Proteines

Farine de Hareng de Norvege Norseamink Farine de Poisson du Pirou Farine de morue GPSP Special G. Autolysat de Poisson Levures cultivies sur Tropina Levure de boulangerie Methionine Gluten de ble

935

8 3 5 3 8 3 0,5 10

Pourcentage total

Lipides

12,l 11,5 493 7,1 55 13,4 794 095 11,7

176

41,0 Huile de foie de morue Huile de Poisson Huile de colza Huile de soja Amidon de mais pregelatinise Malto dextrine P&melange vitaminique

I,3 0,34 I,7 073 0,78 0,28

0,2 65

135 195 I,9 199 7,5 7,4 4,O

348

hydratable saumon des grandes semouleries de 1’Ouest s’est traduit par un echec. A 65 jours, tous les poissons condition&s a cet aliment ont disparu en raison d’un refus de s’alimenter. La croissance montre un blocage d&s le 506 jour. Dans les deux lots temoins, l’un condition& a la chair de mollusque (Laeuicardium crassum) l’autre au granule set de laboratoire, les survies sont respectivement de 60 et 20% i 3 mois (Tableau I) pour des poids moyens finaux de 0,5 g. Actuellement, seul le granule de laboratoire permet d’adapter un petit nombre de sole aux aliments inertes et il n’existe pas, sur le marche franqais, un aliment compose, capable de le remplacer. Amblioration des conditions d’emploi des aliments inertes lors du sevrage des soles en tre 25 et 90 jours Influence de la nature du substrat lors du sevrage des soles sur des aliments naturels et compos6s en volume de 150, 450 et 2000 1 En etudiant le comportement des alevins de soles maintenus sur des fonds n fonction du regime de sable ou des fonds nu, il apparait des differences alimentaire. Avec des aliments naturels (Artemia et‘E quicardium crassum), les pourcentages de survie 190 jours atteignent 75% sans qu’il apparaisse de difference significative due a la nature du substrat pour les trois volumes (Tableau III). Un aliment compose comme le granule de laboratoire defini TABLEAU

III

Pourcentage de survie, croissance en poids et taux de conversion de juveniles de soles entre 25 et 90 jours lors de leur conditionnement aux aliments inertes: granule No. 57 de Girin et al. (1977) ou chair de mollusque, dans une experience portant sur la nature du substrat, fond de sable ou fond nu en volumes de 150,450 et 2000 1 Granule No. 57 Fond sable Survie

Croissance (g) (poids moyen i 90 jours)

Taux de conversion

Mollusque congele Fond nu

Fond sable

Fond nu

1501 4501 2000 1

34 43 51

22 36 27

86 73 65

95 68 54**

Moyenne

43

28

75

72

150 1 450 1 2000 1

0,lO 0,28 0,20

0,80 1,lO l,oo

0,50 0,65 0,50

0,45 0,45 0,60

Moyenne

0,20

0,96

0,55

0,50

150 1 450 1 2000 1

690 157 106

78 28 34

32 22 22

41 34 23

Moyenne

317

46

25

33

349

plus haut, est moins bien accept6 et la survie n’excede pas 50% en fin d’experience. La mortalite, concentrde entre le 50 et 706 jour est deux fois plus forte sur des fonds nus (‘28%) que sur du sable (43%) independamment du volume des bassins (Tableau III). La nature du substrat ne semble pas influencer la croissance des soles accoutumes 1 un aliment nature1 congele. Quelque soit le volume des bassins, la vitesse de croissance est ralentie pendant les 20 premiers jours et les poids moyens finaux n’excedent pas 650 mg dans tous les bassins. Comme la survie, la croissance des soles nourries d’aliments composes est influencee par la nature du substrat. Sur le sable, le demarrage de croissance est lent en raison, semble-t-il, de la difficult& qu’ont les soles pour trouver le granule et de la pollution rapide du bassin (reduction du sable par un rapport excessif de mat&-e organique). Les poids moyens finaux n’excedent pas 300 mg. Sur les fonds nus, au contraire, les poissons qui persistent apres 60 jours montrent une croissance significativement meilleure que celle des lots maintenues sur le sable des le 7Oe jour. Les poids moyens finaux avoisinent 1 g (Tableau III). Des mesures faites sur la longueur des poissons, rapport de la longueur totale a la longueur standard, indiquent des differences en fonction du substrat. Sur le sable, ce rapport excbde 1,15 contre 1,lO sur les fonds nus, independamment de l’aliment offert. Ces &arts sont le signe d’une alteration importante de la nageoire caudale d&s que les poissons sont eleves sur des fonds nus. Ces lesions ne sont pas lethales si une bonne hygiene des bassins est maintenue. Les avantages que presente l’elevage des soles dans des bats i fond nu d’un point de vue pratique nous fera retenir ce type de substrat dans la suite de nos experiences, quelque soit l’aliment choisi. Influence nus

de la charge de mise en 6ievage ia25 jours dans des bassins 6 fond

Adaptation au granuli set incorporant 10% de chair de mollusque jusqu’6 70 jours & des charges de 500, 1000 et 1500 poissons/m2. Avec un granule set de laboratoire, il est possible dans des bassins i fond nu de monter la charge h des valeurs comprises entre 1000 et 1500 poissons de 25 jours par m2 sans modifier sensiblement les rksultats de survie et de croissance a 3 mois. La mortalitk qui se concentre entre le 45 et 60eme jour excede 65% dans les trois lots avec le resultat le plus faible 1 une charge de 500 poissons/m’ (80% de mortalite i 3 mois). La vitesse de croissance n’est pas modifiee a forte charge et les poids moyens finaux depassent 1 g a 3 mois (Tableau IV). Les differences de croissance avec le bassin le moins charge ou le poids moyen ne depasse pas 330 mg a 3 mois apparaissent significatives d&s le 708me jours. Ce blocage anormal de croissance se confirme au niveau du taux de conversion qui atteint une valeur excessive par rapport aux deux autres bassins. Dans ces conditions d’elevage, une charge initiale de 1500 poissons/m2 est recommandee

350 TABLEAU IV Resultats d’experiences de conditionnement de juveniles de soles de ‘25 jours a des aliments naturels ou composes i differentes charges. Les volumes des bassins sont de 150 I et les fonds sont nus

Survie Croissance (g) (poids moyen a 90 jours) Taux de conversion

Aliments naturels

Granules sets

500/m*

1200/m’

500/m’

61

60

20

0,78

0,66 32

0,33

1500/m’

33

33

171

212

30

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Age (JOINS)

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I

30

I

40

I

50

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60

70

Age ( jars)

Fig. 3. Courbes de survie moyenne au tours du sewage de sole entre 25 et 90 jours dans des bats de 2 m3 i fond nu. La courbe (1) correspond i un sevrage des soles sur des aliments naturels (Artemia, polychites, mollusques congeles); la courbe (2) i un sewage sur des aliments composes (granule no. 57 lie i 10% de gluten de ble et contenant 10% d’attractant jusqu’i 70 jours).

351

Adaptation ci la chair de mollusque congelhe 6 des charges de 500 et 1200 poissons/m2. Les juveniles de soles de 30 jours sembIent supporter sans dommage des charges initiales comprises entre 500 et 1200 poissons/m2 sur fond nu. Les pourcentages de survie & 3 mois sont comparables (Tableau III) et

I

I

30

40

I so

I

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Age

I

I

70

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90

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( jours)

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I 30

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1 so Age

I 70

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b

(jars)

Fig. 4. Cow-be de croissance pond&ale au cows du sevrage de sole entre 25 et 90 jours dans des bats de 2 m” i forid nu. La courbe (1) correspond i un sevrage sur des aliments naturels; la courbe (2) sur des aliments cornposh (granul6 no. 57 iii i 10% de gluten de blk)

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les charges sont ramenees respectivement h 280 et 780 poissons/m*. 11 n’y a pas de difference significative de croissance d’un lot a l’autre (poids moyen final, 700 mg). Cette similitude se retrouve au niveau des taux de conversion brut qui atteignent la valeur de 30 (Tableau III). Une charge de mise en elevage a 25 jours fixee a 1200 poissons/m* correspond i une limite raisonnable compte tenu du fait que les resultats de cette experience peuvent certainement Gtre amkliores. La technique de sevrage des juveniles de soles

as

30

40

50

70

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20

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Fig. 5. Qualite et quantite de nourriture offerte aux juveniles de sole de 25 jours lors d’une adaptation i un aliment nature1 (1) ou compose (2) dans des bats i fond nu de grand volume pour une charge de 1000 poissons par m’ (4000 par bassin). Les quantites de nourriture sont exprimes en poids sec. AC = Artemia congelie; PC = Polychetes congelis; MC = Mollusques congelis mixes sur une filiere de 1,5 ou 3 mm; gr A = granule contenant 10% d’attractant; gr = granulesans attractant. 4-6; 6-8; 8--10 correspond a la taille des granules entre 400 et 1000 microns.

353

ainsi modifiee et &endue i des bassins de 2 m3 i fond nu permet d’obtenir, de faGon reproductible, les resultats de survie et la croissance exprimees dans les Figs. 3 et 4 pour des charges de mise en elevage a 25 jours de 1000 poissons/m’. Les quantites de nourriture offerte, exprimees en poids set, sont indiquees dans la Fig. 5 pour des sequences d’aliments naturels ou composes. DISCUSSION

L’elevage des soles est aujourd’hui techniquement possible i l’echelle du laboratoire, grPce aux travaux de Shelbourne (1968), Kingwell et al. (1977), Bromley (1977, 1978) en Angleterre, Ramos (1977) en Espagne et Girin et al. (1977) en France. Son extension h grande echelle, en vue de productions economiquement rentables, reste cependant i faire. Girin (1978), en s’ecartant des methodes habituelles d’elevage, a ebauche une technique bien maitrisee en petits volumes (60 1) et fixe comme un objectif raisonnable, dans un futur tres proche, une survie de 50% entre I’eclosion et le 36 mois pour un poids moyen final de 2 g a 18°C. Des resultats de cet ordre n’ont kte obtenus qu’ une seule fois, en bassins de 60 1, lors du sevrage d’un petit lot de soles de 1 mois 1 des aliments inertes naturels (mollusques). Les principales ameliorations apportees i la mdthode concernent le volume des bassins de sevrage qui a eti! port& a 2 m3 (4 m* ) sans qu’apparaissent les fortes mortalites observees par Girin (1978). L’emploi systematique de fonds nus et lisses, comme pour le turbot (Person-Le Ruyet et al., 1978), a permis de depasser la charge de 1000 poissons de 1 mois par m2. Les phenom&es de lesions cutanees observees par Girin (1978) n’ont pas atteint des proportions importantes, seules les nageoires caudales etant attaquees. Le retour quelques jours sur le fond de sable, apres le sevrage, doit eliminer toute trace de n&rose. Les sequences alimentaires proposees par Girin et al. (1977), originales dans leur conception mais peu adaptees i des productions en grands volumes ont ete simplifiees et precisees pour aboutir a trois schemas de base. Les aliments naturels congeles (Artemia, mollusques, polychetes), par leur goiIit et leur consistance semblent bien convenir aux jeunes soles, a condition d’etre distribues de faGon reguliere (trois i quatre repas minimum pendant le jour). Les bons resultats de survie (70% entre 1 et 3 mois) et de croissance (0,6 a 0,8 g a 3 mois), obtenus en grands volumes (2 m3) dans des bassins equip& ou non d’un double fond de sable, permettent d’envisager, pour cette espece une voie d’alimentation naturelle basee sur les ressources locales disponibles a bas prix, type de celle propode par les auteurs anglais pour le turbot (Jones, 1973; Kingwell et al., 1977). Le choix d’un site pour implanter une nurserie “sole” devra done tenir compte du facteur disponibilite sur place d’aliments naturels. Shelbourne (1968), par exemple, a base ses elevages de sole, jusqu’i 100 jours, sur une nourriture vivante (Lumbricillus rivalis et Enchytraeus sp.) disponible au voisinage du laboratoire ou elevke (Kirk, 1971). D’un point de vue stricte-

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ment biologique, rien n’empgche d’etendre a une plus grande echelle la production de soles de 3 mois condition&es i la chair de mollusque. 11 se pose cependant un probleme de disponibilite des mollusques i certaines periodes de l’annee (mauvaises conditions meteorologiques ou fermeture de la p&he) qui necessite de les stocker en grand nombre. De mcme, le conditionnement de la chair de mollusque, long et fastidieux, entre pour 25% dans le prix de revient de l’aliment. Des systemes d’ouverture automatique de coquilles inspires de broyeurs h glace, demandent a etre mis au point. Les coquilles, une fois broyees, peuvent etre &par&es de la chair par un systeme de flottation, test6 avec succes sur des petites quantites de coquillages. Cette technologie doit Gtre perfectionnee et automatide 1 peu de frais. Un aliment congele perdant rapidement son pouvoir attractant apres un sejour prolong& dans l’eau (Kentouri, 1978), il importe de mettre au point un systeme de distributeur automatique des produits congeles, pouvant s’inspirer des modeles proposes par Girin (1978) ou Kentouri (1978). Les aliments humides extrudes, abandonnes par Bromley (1977) en raison de leur fabrication delicate, peuvent constituer d’excellents aliments de transition vers le granule sec. Cette voie d’alimentation testke chez le plie (Thain et Urch, 1972) et couramment utilisee pour le sevrage des turbots (Purdom et al., 1972; Jones, 1973; Jones et al., 1974; Smith, 1976; Girin, 1978; Person-Le Ruyet et al., 1978) ouvre de nouveaux horizons, qui restent entierement inexplores. Ces substances, melanges de chair de mollusque et de poisson, sont en general bien accept&es par les juveniles. Elles demandent cependant a etre ameliorees, car les croissances sont d’autant meilleures que les proportions de mollusque dans l’aliment sont plus importantes. Toutes ces raisons incitent a se tourner vers l’emploi d’aliments composes, present& sous forme de granules sets (Bromley, 1977, 1978), qui, bien que moins performants (survie moyenne de 40% entre 25 et 90 jours), prdsentent de gros avantages pour le stockage et la distribution. Le granule, mis au point par Girin et al. (1977) semble le plus performant, malgre les taux de conversion encore t&s eleves au sevrage (40 en moyenne). Si l’incorporation d’une substance attractive dans l’aliment doit faciliter la premiere prise de nourriture, la consistance et la formulation du granule ne sont pas encore au point car seule une faible proportion de juveniles l’accepte. La recherche d’un aliment performant, attractant et permettant une bonne croissance demeure un des objectifs primordiaux pour la rdussite de cette elevage. Ce travail, long et fastidieux, auquel s’attelent plusieurs auteurs (Metailler et Girin, 1976; Bromley, 1977, 1978; Gatesoupe et al., 1977; Girin et al., 1977) risque de demander plusieurs an&es de mise au point comme pour le bar (Barnabe, 1976; Barahona-Fernandes et al., 1977; Metailler et al., 1978), la dorade (Sabaut et Luquet, 1973), le turbot (Person-Le Ruyet et al., 1978) ou la plie (Cowey et al., 1970,1972). Une orientation possible des recherches pourrait consister i ameliorer la formulation du granule en rapport avec les besoins nutritionnels des jeunes soles, et la pr&entation des substances attractantes ainsi que leur role exact.

355

L’elevage de la sole, dont le comportement s’apparente beaucoup a celui de crustaces comme les crevettes peneides (Girin, 1978), pose un certain nombre de problemes technologiques peu abordes jusqu’ici. Si l’emploi des fonds nus a pu etre gen&alid, il reste beaucoup a faire au niveau de la conception des bassins et des circuits d’eau. On ignore la forme ideale des bassins pour le sevrage de cette espece: bats cylindriques a fonds plats de 0,5-l m3 (Bromley, 1977; Kingwell et al., 1977), bats car& de 1 m3 (Ramos, 1977), ou sub-car& de l-2 m3 (Girin, 1978), ou racetiays de plusieurs m3, type de ceux employ& en pisciculture d’eau deuce. De meme les parametres physicochimiques sont mals connus et il est raisonnable de penser que plusieurs an&es seront necessaires avant d’aboutir i des productions i grande echelle, avec des resultats aussi bons que ceux obtenus par Girin en volume de 60 1. Les problemes de pathologie n’ont ete abordes que pour signaler des mortalisks occasionnkes par la presence de n&roses des extremitks et de taches sanglantes sur le corps de poissons, notamment a tres forte charge. Au fur et a mesure du developpement des elevages de la sole en intensif, des efforts de recherche devront i$tre entrepris pour enrayer ces infections. Les bains ou pulverisations d’antiseptiques, type de ceux employ& par BarahonaFernandes (1977) chez le bar, sont actuellement inefficaces. La methode d’elevage propose dans cet article, encore imprecise sur de nombreux points, est prometteuse par rapport a celles d’autres auteurs comme Bromley (1977, 1978) qui obtient, dans le meilleur des cas, des survies de 40% entre le 406 et le 1206 jour, en nourrissant les soles avec un granule “saumon” complete jusqu’au 4% jour par des Artemia vivants. Elle ne pretend pas repondre a tous les problemes poses par le sevrage des soles de 1 mois et toute extrapolation directe de ces resultats i une production de masse comme celle proposee chez le bar par Bed& (1979) ou Arcarese dans Girin (1978) parait, aujourd’hui encore tres risquee. Cette norme d’elevage a ete appliquke, avec succes, a une production d’environ 20 000 poissons sevres a 3 mois en niveau de laboratoire en automne 1978 (Person-Le Ruyet et al., 1981). Les resultats de survie et de croissance, cornparables 1 ceux citks dans cet article, prouvent la fiabilite de cette methode pour des productions restreintes d’animaux sevres. Si des solutions au probleme du sevrage commencent a voir le jour, les donnees concernantes d’elevage des soles apres 3 mois, sont peu nombreuses et difficilement cornparables (Lumare, 1978). Seuls, Girin (1978), Bar-ret et Friha (1978) ont don& une indication precise sur les possibilites de croissance des soles en milieu extensif, dans un etang &tier en Bretagne. A la difference du bar, dont l’elevage 1 grande echelle y commence a se developper (BediQ, 1979), la sole se situe parmis les especes dont les difficult& de l’elevage des juveniles restreint, aujourd’hui encore, la production a quelque milliers d’individus sevres, malgre des techniques d’elevage prometteusse.

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