Puvathérapie et risque de carcinome épidermoïde

Puvathérapie et risque de carcinome épidermoïde

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2012) 139, 414 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com NOTE DE PHARMACOVIGILANCE Puvathérapie et...

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Annales de dermatologie et de vénéréologie (2012) 139, 414

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

NOTE DE PHARMACOVIGILANCE

Puvathérapie et risque de carcinome épidermoïde Puvatherapy and risk of squamous-cell carcinoma J.-L. Schmutz a,∗, P. Trechot b a

Service de dermatologie, hôpital Brabois, rue du Morvan, 54511 Vandœuvre-lès-Nancy cedex, France b Centre de pharmacovigilance, hôpital central, 29, avenue du Maréchal de-Lattre-de-Tassigny, 54035 Nancy cedex, France Disponible sur Internet le 13 avril 2012

La puvathérapie est utilisée depuis 1977 dans la prise en charge du psoriasis. L’apparition de carcinome épidermoïde dans les suites de la puvathérapie a été rapportée dès 1979 [1]. L’équipe de STERN [2] suit depuis 30 ans une cohorte de 1380 patients atteints de psoriasis et traités pour la première fois par puvathérapie entre 1975 et 1976, avec une moyenne de 206 séances par patient. De 1975 à 2005, 351 des 1380 patients (25 %) ont développé un carcinome épidermoïde cutané prouvé histologiquement et 330 (24 %) ont développé 1729 carcinomes basocellulaires. L’analyse des années ajustées à l’âge, au sexe et à d’autres facteurs potentiels de confusion montre que le risque de développer un ou plusieurs carcinomes épidermoïdes en un an est significativement associé au nombre total de séances de photothérapie par patient. Par rapport à des patients ayant rec ¸u moins de 50 séances, le risque de carcinome épidermoïde par patient et par an est multiplié par 1,7 chez ceux qui ont eu de 51 à 150 séances, par trois pour 151 à 250 séances, par 4,1 pour 251 à 350 séances, par six pour 351 à 450 séances et par 9,6 pour plus de 450 séances. Quand toutes les tumeurs sont incluses, le risque est significativement augmenté, mais il n’est pas associé pour le carcinome basocellulaire, en sachant toutefois que celui-ci est multiplié par quatre audelà de 450 séances.



Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-L. Schmutz).

Les auteurs considèrent qu’en dessous de 150 séances et ce, pendant trois à cinq ans, la prise en charge du psoriasis est correcte et le risque est limité. En revanche, les expositions de plus de 350 séances augmentent fortement le risque de carcinome épidermoïde mais ne semblent pas augmenter le risque de carcinome basocellulaire. Ils notent que chez les patients présentant initialement un risque élevé de carcinome épidermoïde, la plupart des cas restent localisés avec des métastases chez moins de 5 % des patients. Ainsi, la balance bénéfice/risque de la puvathérapie doit être évaluée par rapport aux autres thérapeutiques disponibles et ce au regard des risques à long terme.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références [1] Stern RS, Thibodeau L, Kleinerman R, Parrisch J, Fitzpatrick T. Risk of cutaneous carcinoma in patients treated with oral methoxsalen photochemotherapy for psoriasis. N Engl J Med 1979;300:809—13. [2] Stern RS. The risk of squamous cell and basal cell cancer associated with psoralen and ultraviolet. A therapy: a 30year prospective study. J Am Acad Dermatol 2002;66:553—62, doi:10.1016/j.jaad.2011.04.004 [Epub 2012 Janv 20].

0151-9638/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annder.2012.03.011