Quel pronostic du débit de la filtration glomérulaire au cours de l’hépatite virale chronique C versus B ?

Quel pronostic du débit de la filtration glomérulaire au cours de l’hépatite virale chronique C versus B ?

382 Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 14 (2018) 335–402 Introduction Les atteintes glomérulaires au cours du myélome multiple (MM) sont variée...

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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 14 (2018) 335–402

Introduction Les atteintes glomérulaires au cours du myélome multiple (MM) sont variées (amylose AL, maladie de Randall). Les propriétés intrinsèques des immunoglobulines sont responsables de la diversité des lésions rénales. La glomérulonéphrite membranoproliférative type I (GNMP) n’est que rarement décrite au cours du myélome. Nous rapportons un cas de GNMP en rapport avec un MM. Observation Il s’agit d’un patient âgé de 52 ans hypertendu sous quadrithérapie, suivi depuis mars 2014 pour un MM à IgG Kappa stade IIIa. Il a été traité par 4 cycles de thalidomide-dexa puis autogreffe de moelle osseuse en mars 2015. L’évolution était favorable avec persistance d’une réponse stable. En mars 2016, apparition d’un syndrome néphrotique (SN) impur par l’hématurie et l’insuffisance rénale avec une créatininémie à 445 umol/L et protéinurie à 12 g/24 h, concomitant à une rechute de son MM. Devant le SN survenant dans le cadre de cette dysglobulinémie, une biopsie des glandes salivaires accessoires a été pratiquée et n’a pas montré de dépôts amyloïdes. La ponction biopsie rénale a conclu à une GNMP type I associée à d’importantes lésions tubulointerstitielles sans stigmates de tubulopathie myélomateuse. À l’immunofluorescence présence de dépôts granuleux pariétaux parsemés dans tous les glomérules d’IgG et C3 associés à des dépôts endomembraneux d’IgM, C1q et chaînes légères à prédominance Kappa. Le dosage du complément C3 sérique était abaissé. Le bilan immunologique Anticorps antinucléaires était négatif. Le traitement spécifique du MM a été repris et l’évolution était marquée par l’amélioration progressive des chiffres de créatininémie atteignant 162 umol/L en décembre 2017 et baisse significative de la protéinurie à 1,75 g/24 h. Discussion Ce cas combine des facteurs pronostiques propres au MM et à la GNMP. Les Critères de mauvais pronostic (CMP) propres au MM sont la masse (stade IIIB), hypoalbuminémie et la présence d’anomalies cytogénétiques de mauvais pronostic. Les CMP propres à la GNMP : sont l’insuffisance rénale, le SN intense et l’hypertension artérielle sévère. L’instauration conjointe d’une thérapeutique immunosuppressive urgente a renversé le pronostic et a modifié le tournant évolutif de la maladie chez notre patient. Conclusion La GNMP type I est rare au cours du MM. Chez notre patient elle a bien évolué sous traitement spécifique. Ceci doit encourager la pratique de la PBR devant toute atteinte rénale glomérulaire secondaire au MM. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Sethi S, Zand L, Leung N, Richard JH, et al. Membranoproliferative glomerulonephritis secondary to monoclonal gammapathy. Clin J Am Soc Nephrol 2010;5:770–82. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.297 PN107

Le cut-off de 60 mL/min chez le sujet âgé, un poids deux mesures

M. Chiad ∗ , D. Iftene Hôpital central de l’armée, service de néphrologie, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Chiad) Introduction La maladie rénale chronique est un problème majeur de santé publique, toutes les publications disponibles s’accordent qu’elle touche principalement les sujets âgés. Sa prévalence dépasse pour certaines publications 50 %. Néanmoins, toutes ces publications signalent que la majorité des ces patients sont classés au stade 3a, alors pour un grand nombre, hormis un DFG inférieurs à 60 mL/min il n’existe aucun marqueur d’atteinte rénale. Ces dernières années plusieurs auteurs ont relevé le problème du cut-off utilisé pour définir la maladie rénale et sa validité chez les sujets âgés. Pour donner des éléments de réponses à cette question, nous avons réalisé cette étude.

Patients/matériels et méthodes Une étude transversale et descriptive, déroulée entre août 2015 et avril 216 incluant 451 sujets âgés de plus de 65 ans. Tous les participants ont bénéficié d’un bilan comportant 17 paramètres biologiques, ainsi que l’estimation du DFG par la formule BIS1. Tous les sujets répondant à la définition de la MRC au premier bilan ont été convoqué pour un deuxième bilan (après 3 mois). Résultats Deux cent quarante-quatre hommes et 207 femmes, la moyenne d’âge est 72,19 ans ± 6,23. Parmi la population de notre étude, 57,4 % étaient suivis pour HTA, 29,7 % pour un diabète et seulement 7,5 % pour une MRC. Au premier bilan, 176 participants avaient un DFG < 60 mL/min et/ou un RPC pathologique.146 ont été revus une deuxième fois dont le diagnostic de la MRC n’a été confirmé que chez 119, dont 66 (50,42 %) sont classée au stade 3a et 39 (32,77 %) au stade 3b. La comparaison des paramètres biologiques n’a pas montré de différence entre les stades 2 et 3a, alors qu’elle a montré une différence entre les stades 3a et 3b. Cette différence n’a concerné que les paramètres de la lignée rouges de l’hémogramme, l’urée et la phosphatémie. L’utilisation des ces paramètres et à l’aide de manipulations mathématiques a montré que la valeur du DFG estimée à 49,39 mL/min correspond au point de changement simultanée de ces paramètres, témoignant le début du retentissement de la MRC sur la santé. Conclusion À notre avis, le cut-off de 50 mL/min est plus adapté au sujets âgé, car il prend en considération le critère du retentissement de la MRC sur la santé, ainsi que la baisse physiologique de la fonction rénale avec l’âge. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.298 PN108

Quel pronostic du débit de la filtration glomérulaire au cours de l’hépatite virale chronique C versus B ?

J. Mackanga ∗ , M. Ngnechedji Kamgang , E.G. Mouendou Mouloungui , P. Nzouto , J. Ibaba , E.P. Itoudi Bignoumba , U.D. Kombila , J.B. Moussavou Kombila , J.B. Boguikouma , L. Missounga Département de médecine interne et des spécialités médicales, université des sciences de la santé, Libreville, Gabon ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Mackanga) Introduction La morbidité rénale liée aux virus des hépatites B et C (VHC et VHB) est connue [1]. Cependant l’association desdits virus à la dégradation de la fonction rénale est controversée, d’une part ; et d’autre part, l’impact différentiel entre les deux virus sur la filtration glomérulaire en enquête longitudinale n’est pas établi [1,2]. L’objectif de l’étude était d’estimer la différence de risque d’insuffisance rénale chronique (IRC) au cours des deux infections virales. Patients/matériels et méthodes Une étude de cohorte historique par sélection exhaustive de 327 patients de plus de 18 ans suivis pour hépatite virale chronique B ou C et ayant un débit de filtration glomérulaire (DFG) initial (au début du suivi) ≥ 90 (mL/min/1,73 m2 , CKD-Epi, créatinine). L’évènement attendu : IRC définie par un DFG < 60 sur deux contrôles annuels successifs. L’exposition principale : virus C vs B. Facteurs confondants : âge, sexe, indice de masse corporelle (IMC), diabète sucré, hypertension, alcool, tabac et traitement antiviral. La fonction « durée de vie » et la régression de Cox via SPSS 21 ont été utilisée, p = 0,05; intervalle de confiance à 95 % (IC95 %). Résultats La durée médiane de suivi : 2,7 années (IIQ = 2,7–6,8) ; 54,7 % des patients infectés par le VHB vs VHC (p = 0,23) ; 58,0 % hommes (p = 0,048) ; l’âge médian 43,0 (IIQ : 53,0–31,0) ans. Le taux d’incidence (pour 1000 patients année) de l’insuffisance rénale chronique : dans l’ensemble = 14,1 (IC : 6,2–21,0) ; selon le VHC vs

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VHB : 30,3 (IC : 11,8–48,8) vs 5,4 (IC : −2,1 à 12,9), soit HR (non ajusté) = 6,2 (IC : 2,0–21,7) p = 0,0002, et une différence de risque à 17,4 % (IC : 0,074–0,270). Après ajustement, le risque reste plus élevé avec le VHC vs VHB : HRa = 4,15 (IC : 1,04–21,71) p = 0,047. Discussion Le lien entre le VHC et les troubles cardiovasculaires et métaboliques expliquerait la plus grande vulnérabilité de la filtration glomérulaire avec ce virus par rapport au VHB [3]. Conclusion Le pronostic de la filtration glomérulaire semble meilleur au cours de l’infection par le VHB que par le VHC indépendamment de tiers facteurs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] Liangpunsakul S, Chalasani N. Relationship between hepatitis C and microalbuminuria: results from the NHANES III. Kidney Int 2005;67:285–90. [2] Fabrizi F, Martin P, Dixit V, Messa P. Hepatitis C virus infection and kidney disease: a meta-analysis. Clin J Am Soc Nephrol 2012;7:549–57. [3] Cacoub P, et al. Extrahepatic manifestations of chronic hepatitis C virus infection. Ther Adv Infect Dis 2016;3(1):3–14. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.299 PN109

Évaluation de l’efficacité de la bandelette urinaire comme outil de dépistage de la protéinurie chez le sujet âgé M. Chiad 1,∗ , B. Guerd 1 , S. Hatri 2 , G. Kassimi 2 , D. Iftene 2 Hôpital central de l’armée, service de néphrologie, Alger 2 Hôpital central de l’armée, service de biochimie, Alger ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Chiad)

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Introduction La présence d’une protéinurie chez un patient même à un faible taux, est considérée comme un marqueur précoce de risque et de progression de la maladie rénale chronique (MRC), et aussi un marqueur de mauvais pronostic cardiovasculaires et de mortalité. L’utilisation de la bandelette urinaire est le moyen le plus simple et le moins coûteux pour dépister la protéinurie chez les populations à risque. La population âgée est la plus touchée par la MRC. Afin d’évaluer l’efficacité de la bandelette urinaire dans le dépistage de la protéinurie chez notre population âgée, nous avons réalisé cette étude. Patients/matériels et méthodes Une étude transversale et descriptive, déroulée entre août 2015 et avril 216 incluant 451 sujets âgés de plus de 65 ans, résidants dans la wilaya d’Alger. Tous les participants ont bénéficié d’un examen d’urine à l’aide de la bandelette urinaire, compléter par le dosage du ratio protéinurie/créatininurie (RAP). Les sujets ayant une protéinurie positive à la BU et/ou un RPC > 5 mg/mmol et ou un DFG < 60 mL/min (BIS1) ont été convoqué une deuxième fois. Résultats Deux cent quarante-quatre hommes et 207 femmes, la moyenne d’âge est 72,19 ans ± 6,23. Parmi la population de notre étude, 57,4 % étaient suivis pour HTA, 29,7 % pour un diabète, 18,4 % pour une cardiopathie et seulement 7,5 % pour une MRC. La bandelette urinaire était positive chez 57 sujets (12,6 %), sans différence entre les deux sexes (p : ns) ni les catégories d’âge (p : ns). Le RPC était > 5 mg/mmol/L chez 55 sujets (12,2 %). L’étude de la concordance entre la bandelette et le RPC a montré une sensibilité à 92,73 %, une spécificité à 98,48 %, une exactitude de diagnostic de l’ordre de 97,78 % et un taux de faux positif à 10,53 %. Sur les 146 sujet revus une deuxième fois, la bandelette urinaire était positive chez 44 sujets (30,1 %) et Le RPC était significatif chez 43 sujets (29,4 %). L’étude de la concordance a objectivé une sensibilité à 100 %, une spécificité à 99,03 %, une exactitude de diagnostic de l’ordre de 99,32 % et un taux de faux positif a 2,27 %.

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Conclusion En plus de son faible coût, notre étude a montré que la bandelette urinaire représente un excellent examen de dépistage de la protéinurie chez la population âgée en générale, et qu’elle est encore plus performante chez la population âgée atteinte d’une maladie rénale chronique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.300 PN110

Le diabétique en insuffisance rénale chronique : hémoglobine glyquée ou frutosamines ? M. Chiad 1,∗ , M. Khireddine 2 , D. Iftene 1 1 Hôpital central de l’armée, service de néphrologie, Alger, Algérie 2 EPSP kouba Les Annasser, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Chiad) Introduction La bonne prise en charge d’un patient diabétique nécessite une bonne éducation thérapeutique, une parfaite implication du malade, des marqueurs fiables de diagnostic et du suivi, la maîtrise de l’arsenal thérapeutique disponible et la connaissance parfaite des situations particulières. Pour prendre les bonnes décisions il faut avoir de bons marqueurs. Habituellement on utilise : le profil glycémique, la frutosamine et l’hémoglobine glyquée. Des situations particulières comme l’insuffisance rénale chronique rendent l’interprétation des deux derniers très délicate, nécessitant plus de prudence avant de proposé une conduite à tenir. Patients/matériels et méthodes Une enquête rétrospective portant sur l’étude de 33 dossiers de malades diabétiques avec une maladie rénale chronique, avec recueil des données sur l’âge, sexe, ancienneté du diabète, le traitement, degré de l’insuffisance rénale, et les paramètres biologiques : courbe glycémique, hémoglobine sanguine, la frutosamine, hémoglobine glyquée. Résultats Trente-trois patents (20 hommes et 13 femmes), la moyen d’âge était de 65,2 ans avec des extrêmes 43 à 78 ans, l’ancienneté du diabète était de 14,9 ans avec des extrêmes de 5 a 29 ans. Trente pour cent des malades étaient sous insuline seule, la frutosamine moyenne : 273,18 ± 18,97 ␮mol/L, l’Hb1c moyenne était de 7,63 ± 0,41 %. La corrélation entre la glycémie moyenne et la frutosamine était légèrement meilleure qu’avec l’hémoglobine glyquée (r : 0,78 vs 0,72). Selon les stades de l’insuffisance rénale on a constaté une baisse progressive du taux de la frutosamine avec la progression de la maladie expliquée probablement par un meilleur control de la glycémie, contrairement a une augmentation progressive des taux de l’Hb1c (r : 0,3). Conclusion Le control glycémique est basé sur la surveillance des paramètres biologiques. L’insuffisance rénale chronique est une situation particulière qui influence ses paramètres rendant leur interprétation difficile par fois incohérente, connaître ces facteurs et leurs limites permet d’estimer aux mieux les résultats obtenus ainsi que les objectifs ciblés pour le malade. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.301