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LETTRES ,/~ LA RI~DACTION
Ann Fr Anesth Reanim, 9 : 192, 1990
Bloc du neff larynge L'article de J.L. VANNIER et c011. [1], relatif au bloc du neff laryng6 sup6rieur pour les endoscopies ORL, appelle quelques commentaires. La technique de rep6rage au niveau de la grande corne de l'os hyo'ide semble en effet tr~s s6duisante par sa simplicit6. En revanche, ses indications en endoscopie ORL sont h moduler. La laryngoscopie th6rapeutique de type laser et l'hypopharyngoscopie peuvent b6n6ficier d'une telle technique, mais son application h la laryngoscopie en suspension est plus critiquable. En effet, cet examen est pratiqu6 dans le cadre du bilan pr6th6rapeutique en carcinologie ORL dont un des buts est la d6termination de l'extension r6gionale de la tumeur h la glotte, crit~re qui dictera la conduite chirurgicale. Cette infiltration tumorale du plan glottique s'appr6cie, en endoscopie, par la diminution de mobilit6 des cordes vocales. Or, l'efficacit6 du bloc est jug6e sur l'immobilit6 des cordes vocales, ce qui rend illusoire le diagnostic d'envahissement des cordes. Par ailleurs, l'0esophagoscopie, qui fait 6galement pattie du bilan d'extension des tumeurs
laryng6es est, comme le note l'auteur, le plus souvent d6sagr6ablement ressentie par le patient ; cela n'est gu~re surprenant, pmsque le nerf laryng6 sup6rieur ne participe ~t l'innervation sensitive de l'oesophage que par un filet anastomotique avec le neff r6current (anastomose de Galien), ce dernier ne distribuant que quelques branches sensitives h l'oesophage. La n6cessit6 d'une s6dation compl6mentaire diminue l'int6r6t de l'anesth6sie locor6gionale, d'autant que, en d6pit d'une anesth6sie chirurgicale satisfaisante (30 min), l'examen reste inconfortable (t6te immobile en extension, abstention de mouvements de d6glutition) et ne permet pas des conditions optimales d'exploration. Claire CHARPENTIER Interne en Anesth6sie D6partement d'Anesth6sie-R6animation H6pital Central - CO n ° 34 54037 Nancy Cedex [1] VANNIERJL, VILE'lifEM, BOUAZIZ H, IBRAHIMH, MARTY J, DESMONTSJM. Le bloc du nerf laryng6 sup6rieur pour les endoscopies O R E Description d'une technique simplifi6e. Ann Fr Anesth R6anim, 8 : 379-381, 1989.
Reponse de I'auteur Je remercie l'auteur de cette lettre qui me permet d'apporter quelques pr6cisions ?a l'article: ~ Le bloc du neff laryng6 sup6rieur pour les endoscopies ORL. Description d'une technique simplifi6e ~. Bien que tr~s s6duisante par sa simplicit6, cette technique ne peut r6soudre tous les probl6mes. Les indications sont ~ moduler selon les cas. C e bloc est particuli~rement int6ressant pour les patients qu'on voudrait ne pas endormir. De m6me, on aurait tort de se priver de la remarquable stabilit6 h6modynamique qu'offre ce bloc (sans utilisation de morphiniques) quand il est associ6 ~t une anesth6sie g6n6rale dite ~ 16g~re ~ (coronariens et hypertendus peuvent en b6n6ficier). Apr6s un tel bloc, il existe une b6ance des cordes vocales car c'est le tenseur des cordes vocales qui est paralys6, un sujet vigile peut mobiliser ses cordes vocales et parler sur ordre. L'exa-
men O R L indirect sans anesth6sie est indispensable pour appr6cier la mobilit6 des voies a6riennes, alors que cette mobilit6 est difficile ~ appr6cier sous anesth6sie g6n6rale surtout quand le patient est curaris6 ! L'0esophagoscopie n'est pas syst6matique ; quand elle est pratiqu6e, elle est incontestablement inconfortable ; l'inconfort est alors accept6 comme un moindre mal. Au total, Particle rappelait une technique trop peu utilis6e, tr~s facile ~ r6aliser et qui dans certaines indications obtient le consensus malade-chirurgien-anesth6siste. J.L. VANNIER D6partement d'Anesth6sic-R6animation Chirurgicale H6pital Bichat 46, rue Henri-Huchard 75018 Paris