Respiration et sommeil de nuit chez des enfants « a risquespour la mort subite du nourrisson

Respiration et sommeil de nuit chez des enfants « a risquespour la mort subite du nourrisson

258 Rev. E.E.G. Neurophysiol., 1979, 9, 3, 258-265. RESPIRATION ET S O M M E I L DE NUIT CHEZ DES ENFANTS P O U R LA M O R T SUBITE D U N O U R R I...

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Rev. E.E.G. Neurophysiol., 1979, 9, 3, 258-265.

RESPIRATION ET S O M M E I L DE NUIT CHEZ DES ENFANTS <> P O U R LA M O R T SUBITE D U N O U R R I S S O N Yvonne N A V E L E T , Odile B E N O I T et Jacques L A C O M B E Avec la collaboration technique de G. BOUARD Unit~ 3 de I'I.N.S.E.R.M., 47 Boulevard de l'HOpital, 75634 Paris Cedex 13.

SUMMARY

Respiration and night sleep in children a at risk ~ for sudden and unexpected death. Polygraphic recordings were used to study respiration and night sleep in 26 such children. These children, who were ~>for sudden and unexpected death, could be divided into two groups : near-miss ( N M ) (15 cases), and those who were brothers, sisters, or cousins o f a child who had died suddenly and unexpectedly (8 cases), or had periodic respiration (RP) (3 cases). No significant dgfferences were found between the groups in respiratory tests, except for a significantly lower R P rate in the N M group and an increase in number o f isolated pauses. Sleep organization was similar in bath groups, though there was a significantly higher rate o f active sleep (SA) in the NMS group more than 2 months old. The highest respiratory indices were noted in the extreme cases o f a non-N M group (including 2 brothers o f infants who had died unexpectedly). Treatment with Diphemanil methylsulfate (Prantal) reduced the number o f SA and respiratory pauses o f the N M infants less than 2 months old.

INTRODUCTION

MATERIEL ET MI~THODES Matdriel.

U n certain n o m b r e de travaux (STEINSCHNEIDER et coll., 1972, GUILLZMINAULT( t coll., 1975, MONOD et coll., 1976) ont soulev6 la possibilit6 d ' u n lien entre apn6e du sommeil et inert subite du nourrisson. D ' a u t r e s 6tudes semblent indiquer q u ' u n facteur familial pourrait intervenir : les enfants a p p a r t e n a n t ~t des fratries de m o r t subite courraieot un risque plus grand que les autres (FROGGATT et coll., 1971). N o u s avons voulu vdrifier ces hypoth6ses chez des eofants qui nous 6talent adress6s p o u r enregistrement pelygraphique de sommeil de nuit afin d'6valuer chez eux le risque que se produise ou que r6cidive un 6pisode de m o r t subite manqu6e.

Nous avons enregistr6 47 nuits de sommeil chez 26 enfants de 11 jours & 8 mois consid6r6s comme des enfants <<~. risque >> pour la mort subite de nourrisson. Notre population comprenait 15 enfants near-miss (N. M.), (4 enfants de moins de 2 mois et 11 de plus de 2 tools) et 11 enfants non near-miss (6 enfants de moins de 2 mois et 5 de plus de 2 tools). Les 15 N.M. (selon la terminologie am6ricaine) ont pr6sent6 un ou des 6pisodes de mort subite manqu6e : apn6e avec pfileur ou cyanose ayant n6cessit6 une on plusieurs manoeuvres de stimulation, voire de r6animation. En dehors de 5 enfants pr6sentant un reflux gastrooesophagien, aucune 6tiologie pr6cise de ces malaises n'a pu ~tre d6termin6e. Les onze autres enfants <>(non N.M.) 6taient, soit des frSres et soeurs d'enfants morts subitement (8 enfants de 11 jours ~t 3 mois) dits (< fratrie )>, soit des

Co-nalunieation prb~sent6e ~t la Socidtd d'E.E.G, et de neurophysiologie clinique de langue franfaise, le 7-3-1979 ; texte remis le 6-4-1979 ; d6finitivement accept6 le 25-9-1979. Tirds h part : M ~e O. BENOIT, Physiologic, 7 e 6rage, C.H.U, Piti6-Salp~tri6re, 91 Boulevard de l'H6pital, 75634 Paris Cedex 13. * Maitrede Recherche au C.N.R.S.

259

RESPIRATION ET SOMMEIL DU NOURRISSON enfants qui nous avaient 6t6 adress6s pour une respiration p6riodique tr6s importante sans autre pathologie (3 enfants de 10 jours & 3 mois). Trois fr6res ou sceurs de mort subite pr6sentaient un reflux gastro-msophagien. Dans l'6tat actuel des connaissances, il nous semble justifier de garder dans cette 6tude les enfants avec reflux : en effet, il s'agit d'un ph6nom6ne pathologique banal dont la fr6quence chez des enfants indemnes de toute pathologie 6vidente, reste & d6terminer par des explorations syst6matiques. En outre, la proportion de EEG 2 _4

2,

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~

'

*

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reflux gastro-cesophagiens se trouve 6tre sensiblement la marne dans les deux groupes cliniques. Aucun des 26 enfants de cette 6rude n' a fait de malaise avec un recul de 6 mois ~t 2 arts selon les sujets. T o u s l e s enfants qui pr6sentaient un nombre de pauses paraissant 61ev6 (par rapport aux chiffres d6j~t publi6s : MONOD et CURZI-DASCALOVA, 1976 ; HOPPENBROUWERS et coll., 1977) pendant leur premiere nuit de sommeil ont 6t6 r6enregistr6s dans les mois suivants (de 1 /t 3 fois). N e uf d'entre eux out 6t6 soumis & un traitement par le

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1 sec

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R e s p i r a ~ Re s p i r a l i ~ ' ~ A / ~ m ~ ¢

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1

FiG. 1 . - - E x e m p l e de pause respiratoire d'origine centrale, les traits limitent la dur6e de pause retenue pour l'anaIyse.

results.

Example of a respiratory pause o f central origin, the arrows limiting the duration o f the pause analyzed in the

260

Y. NAVELET ET COLL.

Diphemanil M6thylsulfate (commercialis6 sous le nom de Prantal) ~t la dose de 10 mg/kg par jour au d6but du traitement. Tous les enfants trait6s ont 6t6 revus au moins une lois. MOthode. Les enregistrements polygraphiques de sommeil de nuit ont 6t6 effeetu6s selon la m6thode habituelle avec quatre d6rivations respiratoires : thermistance nasale, micro sus-sternal pour enregistrement du bruit du flux a6rien, une ceinture thoracique et une ceinture abdominale permettant l ' e n r e g i s t r e m e n t des mouvements respiratoires thoraciques et abdominaux. Les enregistrements ont 6t6 surveill6s soit directement par contr61e visuel, soit par contr61e vid6o, permettant l'observation du comportement de l'enfant (soupirs, mouvements, etc...) pendant son sommeil. Ces enregistrements ont tous 6t6 d6pouill6s par la m6me personne en p6riodes de 20 secondes selon les crit6res utilis6s par MONOD et coil. (1976) et en tenant compte de l'gtge du nourrisson pour la diff6renciation des stades (S.A., S.C., S. Tr.). Les apn6es et la respiration p6riodique ont 6t6 d6finies selon les crit6res suivants :

--apn6es centrales isol6es sup6rieures ou 6gales ~, 5 seconcles, ou arr6t respiratoire observ6 simultan6ment sur trois d6rivations sur quatre (fig. 1). II nous a paru trSs difficile d'affirmer la r6alit6 des pauses obstructives sur nos enregistrements ;

--respiration p6riodique : s6ries de pauses sup6rieures ou 6gales ~. trois secondes se succ6dant pendant une minute, ~. raison de une ou deux pauses par p6riodes de 20 secondes (soit au minimum, trois pauses par minute) ; - - l a pr6sence d'6ventuelles anomalies du rythme cardiaque a 6t6 notre simultan6ment. Les r6sultats de ces diff6rents d6pouillements ont f a r l'objet d'une analyse sur ordinateur permettant d'6tudier l'organisation du sommeil, la r6partition des pauses isol6es et de la respiration p6riodique. T o u s l e s enfants ayant pr6sent6 des anomalies respiratoires ~. l'enregistrement ont 6t6 r6enregistr6s darts les mois suivants.

RESULTAT$

_~Fratries"= 8

i]'tl

R.P. = 3 . . . . Gr ExtrEme

f ,

10

.

.

NEAR

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.

30

.

.

50

i

.

,

i

100

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!

Dn

i

150

MISS : 15

' 3'o " sb

. . . .

16o . . . .

1go'

Nombre de Pauses / 100min TST FIG. 2 . R6partition des enfants near-miss et non near-miss (8 <>et 3 <~respiration p6riodique >>, v. texte) en fonction de leur nombre total de pauses par 100 minutes de temps de sommeil total (T.S.T.). Les hachures correspondent aux sujets enregistr6s pour la respiration p6riodique (R.P.). Gr. Extr6me : groupe extreme. Fratries : fratries de mort subite. Distribution of near-miss, and non near-miss infants (8 with brothers, sisters or cousins who had died unexpectedly and 3 with periodic respiration, - - see text) as a function o f the total number o f their pauses per 100 minutes o f total sleep time ( T.S.T.). The cross-hatching corresponds to those children in whom recordings .[or periodic respiration ( R.P.) were made. Gr. Extreme : extreme group. << Fratrie >> : brother, sisters, or cousins o f a child who has died unexpectedly.

- - d ' u n e pa rt , 6 << fra t ri e s de m o r t s ubi t e >> ou << sujets moye ns >> rda l i s a nt un g r o u p e clinique homog6ne ;

1. ffAude de la respiration.

- - d ' a u t r e part, un g r o u p e << e x t r e m e >> c o m p r e n a n t 2 << fratries >> e t les 3 sujets h r e s p i r a t i o n

L a fig ure 2 m o n t r e la d i s t r i b u t i o n du n o m b r e de p a u s e s p a r 100 m i n u t e s de t e m p s de s o m m e i l t o t a l (T.S.T.) dans les d eux g r o u p e s cliniques. L a distrib u t i o n , de ty pe b i m o d a l , des valeurs observ6es dans l e g r o u p e n o n N e a r - M i s s n o u s a c o n d u i t ~t scinder

L'h6t6rog6n6it6 de ce p e t i t g r o u p e d ' e n f a n t s , t a n t sur le p l a n clinique que s ur celui des va l e urs respiratoires ne n o u s semble pa s a u t o r i s e r d ' e m b l 6 e la c om-

ce g r o u p e en 2 p a r t i e s :

p a r a i s o n a ve c le g r o u p e des N e a r - M i s s .

pdriodique.

261

RESPIRATION ET SOMMEIL D U NOURRISSON

e n t r e le g r o u p e des <>et le groupe m o y e n des <>. I1 n ' y a p a s de diff6rence, n o n plus, d a n s la dur6e m o y e n n e des pauses, d a n s le p o u r centage de p a u s e s sup6rieures fi 10 secondes, et la r6partition des p a u s e s en fonction des stades.

Comparaison <>- <>.

Si, p o u r les enfants de m o i n s de 2 m o i s (tableau I) on c o m p a r e le n o m b r e total de p a u s e s p o u r 100 minutes de T.S.T., o n ne t r o u v e p a s de diff6rence

TABLEAU I. - - Valeurs obtenues chez l'enfant avant 2 mois pour l"ensemble des pauses de la nuit (pauses isoldes et respiration pdriodique). Sommeil total (T.S.T.), sommeil agitd (S.A.), sommeil calme (S.C.), sommeil transitionnel (S. Tr.), Le temps total de pauses (T.P.) est exprimd en % du T.S.T., les pauses (% P) sup&ieures 7l 10 seeondes sont exprim~es en % du hombre total de pauses. D.M. : darde m~yenne des pauses. Les deu~: derni&es eolonnes du tableau donnent le pourcentage et la durde moyenne des pauses au eours de la respiration p&iodique (R.P.). Gr. 1 : Enfants Near-Miss. Gr. 2 : Enfants fratries.

Values obtained in the child of less than 2 months for the overall night pauses (isolated pauses and periodic respiration). Total sleep (F.S.T.), active sleep (S.A.), quiet sleep (S.C.), transitional sleep (S. Tr.). The total pause time (T.P.) is expressed in % of T.S.T., the pauses (% P) longer than 10 seconds are expressed as 700of total number of pauses. D.M. : mean duration of pauses. The last two columns give the percentage and mean duration of the pauses during periodic respiration (R.P.). Gr. 1 : Near-miss infants. Gr. 2 : Infants with brothers, sisters, or cousins who have died unexpectedly. Nombre de Pauses pour 100 min.

T.S.T. Near-Miss N = 4

] 4-

t de student

12,7 6,5

S.A.

4-

NS

5,9

8,5 6,6

S Tr.

R,P,

D,M.

(sec.)

% T.S.T.

D.M.

4,7 :t: 4,5

5,9 4- 0 , 7

0,3 :[: 0,4

3,2 4- 3,9

NS

NS

NS

NS

NS

1,3 4- 1,6

0

5 ± 0,8

0,9 4- 1,5

1,4 4- 2 , 4

1,4 4- 0,9

NS

NS

18 4- 27,9

20,2 4- 23,5

2

%P

T.S.T._ ~ 10 sec

17,7 4- 18

4-

NS

15,7 I 4- 20,2 ] 4-

FratrieN ~ 3

19,2 7,4

S.C.

T.P.

I

TABLEAU II. - - Indices respiratoires obtenus chez l' enfant de plus de deux mois (cf. tab. I). Respiratory indices obtained in the infant of more than 2 m o n t h s (cf. tab. I). Nom~re de pauses pour 100 min.

T.S.T.

S.A.

% T.P.

S. Tr.

T.S.T.

19,5 4- 18,1

1,4 4- 1,2

NS

NS

30 -4- 28,3

1,4 4- 1,2

S.C.

%P

D.M.

R,P.

(sec.)

% T.S.T.

D.M.

1,7 4- 2,5

5,63 4- 0 , 6

0,16 ~0,2

2,5 4-3

NS

NS

p < .05

NS

5,3 4- 0 , 7

0,62 4-0,6

10 sec.

L

Near-Miss N= 11 t de student Fratrie N = 3

14,7 4- 12

19,1 4- 18

NS

NS

16,8 4- 15,8

4-

NS

18,4

± 18

9,7 8,1

4-

10,6 9,2

3,03 4-2

262

Y. NAVELET ET COLL.



-H

-H

-H

-H 4 -H

I

, , ~ t.xl

~gd

v

~

~

-H ~4

~d -H

v

~

g

~

D

-H

-H

-H

-H 4

-H

-H

-H

-H

-H

-H

v

g~

a ~

v

-H

-H

.

v

-H +~

"~ LL

~Z

263

RESPIRATION ET SOMMEIL DU NOURRISSON

- h l'inverse, le n o m b r e de p a u s e s isol6es est plus g r a n d chez les N . M . et leur durde m o y e n n e signific a t i v e m e n t plus 61ev6e ;

L ' 6 t u d e de la respiration p6riodique m e t aussi e n 6vidence c s r t a i n e s diff6rences significatives e n t r e le groupe des << n e a r - m i s s >>et le groupe << fratrie >>. Le taux de r e s p i r a t i o n p6riodique d a n s le T.S.T. semble toujours plus b a s chez les N . M . m a i s cette diff6rence n ' e s t significative q u e p o u r le groupe d ' g g e de plus de 2 m o i s (tableau II). I1 n o u s a sembl~ int6ressant chez les seuls e n f a n t s (7 N e a r - M i s s , 3 F r a t r i e s m o y e n s et les 5 extremes) pr6sentant u n e respiration p6riodique, d ' 6 t u d i e r s6par6ment les p a u s e s s u r v e n a n t d ' u n e part d a n s la respiration p6riodique, d ' a u t r e , part, en dehors de celle-ci, ces derni6res s o n t d 6 n o m m d e s pauses isol6es. Le t a b l e a u III d o n n e les r6sultats de cette 6tude. Bien q u e l'effectif trop faible des g r o u p e s n ' a u t o r i s e pas v r a i m e n t u n e analyse statistique, certaines tendances s e m b l e m se d6gager :

- en ce qui concerne la c o m p a r a i s o n N . M . - g r o u p e extr 6me, les tendances observ6es e n t r e N . M . et groupe m o y e n se c o n f i r m e n t p o u r la respiration p6riodique, en particulier p e n d a n t le S.A. et le s o m m e i l transitionnel. P a r contre, l'6tude des p a u s e s isol6es ne diff61e p a s dans ces 2 groupes.

2. O r g a n i s a t i o n du s o m m e i l .

L a dur6e du s o m m e i l total et la r6partition des diff6rents stades est semblable p o u r t o o s les e n f a n t s a v a n t 2 reels, N . M . o u n o n N . M . ( m o y e n s et extremes). E n effet, du p o i n t de v u e sommeil, le sousgroupe des <<.sujets e x t r e m e s >> n e se diff6rencie pas des autres. Apr6s deux mois, le p o u r c e n t a g e de s o m m e i l agit6 (par r a p p o r t a u t e m p s d'enregistrem e n t ) est p a r contre significativement (p ~ . 05) plus 61ev6 chez les N . M . (30,4 p. 100 =~ 10,3) que chez l ' e n s e m b l e des n o n N . M . (21,1 p. 100 ~: 7,7).

- le t a u x de R.P., u n p e u plus b a s chez les N . M . semble s'expliquer plus p a r u n e d i m i n u t i o n du n o m b r e de pauses q u e par u n e d i m i n u t i o n de leur dur6e ;

TABLEAU IV. - - E f f e t sur les pauses respiratoires d' un traitement au P r a n t a l chez 9 enfants. Pour comparaison les valeurs obtenues lors d' un contr6le chez 3 autres enfants sans traitement sont donndes.

Effect of Prantal treatment on respiratory pauses in 9 infants. The results in 3 other untreated children are given for comparison. N o m b r e de pauses p o u r 100 rain.

R.P. T.S.T.

avant le Prantal

:5

6,9

S.A.

56,9

4,4

1 re n u i t

Enfants

T.S.T.

:5 56,7

60, 5 d:

t de student appari6

NS

< .05

p < .05

le Prantal N=9

Enfants

2 e nuit apr6s Prantal

1 re

N=

nuit 3

0

5,0 ~6,7

9,9

:L

12

6,8

9,6

62,7 60,5

78,2 68,5

Durde moyenne (see.)

/T.S.T. *

S.C.

S. Tr.

~- 83,9

~z 45,9

16,3

5,5

24

10,3

0,9

66,6 [

trait6s par

Nb pauses isoldes

137,3 r

Ls - T :k

6,6

±

5,2 r 45,7 zk 52,4

24,5 36,2

~

NS

63 0 41,4

d=

NS

9,9

5,8

6,8

1,2

=L 176'5

5,7 ~2 1,1

non trait6s par le

t de student

NS

NS

NS

NS

NS

',IS

NS

Prantal N=3

2 e nuit N= 3

2,2 1,3

* Nombre de pauses exprim6es par 100 min. de T.S.T.

28,6 6,4

32,4 ~2 18,1

:~

13,9 6,8

~

42,4 9,2

13,2 9,8

5,2 :::[z 0 , 7

264

Y. NAVELET ET COLL.

3. Effet de la thOrapeutique par le Diphemanil-MOthylsulfate. Neuf enfants (4 N.M. et 5. non N.M.) ont 6t6 soumis ~t un traitement par un anticholinergique de synthbse : le Diph6manil M6thylsulfate, commercialis6 sous le nora de Prantal. Ce produit qui a un effet tachycardisant, avait 6t6 prescrit d'abord pour r6duire les bradyarythmies cardiaques que pr6sentaient certains de ces enfants (D r TOUMIEU×, Communication personnelle). Lors des enregistrements de contr61e, on s'est apergu que ce m6dicament semblait avoir un effet r6ducteur sur le hombre de pauses. Par ailleurs bien support6, il a ensuite 6t6 prescrit plusieurs fois ~t des sujets qui nous paraissaient avoir un nombre de pauses trop 61ev6. T o u s l e s enfants sous Prantal ont 6t6 soumis h des examens polygraphiques de sommeil de contr61e, trois ou quatre pour quelques-uns d'entre eux. Pour certains enfants, le traitement a 6t6 suivi sans inconv6nient jusqu'h l'fige de un an. Nous avons 6tudi6 la respiration et l'organisation de sommeil avant la prescription de Prantal et lors de la premi6re nuit de contr61e, aprbs le d6but du traitement, en moyenne 1 mois apr& le d6but du traitement. Le Prantal diminue de faqen significarive le nombre de pauses pour 100 minutes de T.S.T. et le nombre de pauses pour 100 minutes de S.A., tend ~t r6duire le nombre de pauses pour 100 minutes de S.C. et le pourcentage du temps de pauses par rapport au T.S.T. Par contre, la dur6e moyenne des pauses n'est pas modifi6e (tableau IV).

DISCUSSION Darts notre travail, l'6tude des pauses respiratoires et de la respiration p6riodique, par le biais des enregistrements polygraphiques de sommeil de nuit, ne permet pas d'appr6cier l'importance du risque r6el de mort subite couru par ces diff6rents groupes d'enfants, mais nous n'avons pas encore de groupe de sujets t6moins auxquels les comparer. Les sujets ayant d6j~t f a r des malaises, diff6rent peu en dehors du sommeil agit6 des ~( sujets moyens )~ non near-

miss et se situent tr6s au-dessous des sujets extremes non near-miss qui n ' o n t jamais fait de malaises. Ceci rejoint les r6cents r6sultats d'HovvENBROtJW~RS (1978) qui ne trouve pas de diff6rence significative, h l'fige de 3 mois, entre ces m6mes groupes d'enfants et un groupe d'enfants contr61es, pour d'autres param6tres (apn6es avec ou sans mouvements, bradycardies, etc...). Les sujets N.M. pr&entent un taux de respiration p6riodique nettement inf6rieur b. celui des autres enfants non near-miss ainsi qu'une r6partition un peu diff6rente des pauses isoI6es et de la respiration p6riodique dans le S.A. Bien que nous ayant la m6me d6finition pour la respiration p&iodique clue KELLY et S~IAN~ON (1979), ce r6sultat est l'inverse des leurs. Ces auteurs, en effet, trouvent moins de R.P. chez des t6moins normaux que dans leur groupe de N.M. La dispersion de la R.P., exprim6e en pourcentage du T.S.T. chez les N.M. est comparable h celle que nous observons chez les (( non near-miss )), sujets extremes inclus. Nous n'avons pas trouv6 dans la litt6rature d'616ments de comparaison pour ce qui concerne les pauses isol6es en dehors de la R.P. Dans l'ensemble, les indices respiratoires que nous avons trouv6s pour les sujets N.M. et les sujets non N.M. sont comparables 5. ceux des autres auteurs. Le temps de pauses par 100 minutes de T.S.T. est proche de celui donn6 par S'rE~NSCHNEIDER (1977) pour sort groupe contr61e, tandis que celui des enfants extr6mes non (( near-miss )> se rapproche du groupe ~ apn6es prolong6es >) du m~me auteur, bien que nous n'ayons observ6 aucune pause sup6rieure 5. 15 secondes dans ce groupe. La dispersion de ces indices se rapproche beaucoup des r6sultats de STEIN et coll. (1979) obtenus sur 46 enfants normaux 6tudi6s entre la naissance et l'ftge de 3 mois. U n des enfants de cette 6tude se compare h notre ~ groupe extr6me )) par le nombre consid6rable d'6pisodes apn6iques enregistr6s. Deux des fr6res ou s0eurs d'enfants morts subitement pr6sentent des valeurs extremes de la respiration. C e s , enfants extremes ~) nous posent un probl6me, ils d6passent de loin tous les autres enfants

RESPIRATION ET SOMMEIL DU NOURRISSON q u a n t ~t leurs indices de respiration s a n s avoir j a m a i s fair a u c u n malaise. Le faible p o u r c e n t a g e de p a u s e s sup6rieures h 10 secondes rejoint les p r e m i e r s r6sultats d'HOPPEN~ROUWERS (1977) chez les e n f a n t s n o r m a u x . D a n s nos r6stdtats c o m m e d a n s les siens, le p o u r c e n t a g e d'apn6es sup6rieures ~t 10 secondes d i m i n u e nettem e n t avec l'~ge ; il est tr6s faible apr6s deux m o i s chez les N . M . et n u l d e n s les a u t r e s groupes, alors qu'il 6tait i m p o r t a n t chez les e n f a n t s e x t r e m e s a v a n t l'ftge de deux mois. L a dur6e des p a u s e s ne n o u s a pas sembl6 verier en f o n c t i o n d u stade, h l ' e n c o n t r e de CHALLAMEL et coll. (1979) qui trouve u n e plus grande fr6quence de pauses de 15 secondes e L p l u s , au c o u r s du s o m m e i l calme.

Les m o d i f i c a t i o n s observ6es apr6s u n m o i s chez les e n f a n t s n o n trait6s s e m b l e n t m o i n s i m p o r t a n t e s que chez les enfants trait6s. Face ~t l'6ventualit6 d ' u n t r a i t e m e n t p a i le Prantal (enc6re p e u utilis6 chez l'enf~nt) deux points n o u s s e m b l e n t i m p o r t a n t s ~t signaler : s o n r61e tachycardisant i m p l i q u a n t donc u n e surveillance de la fr6q u e n c e cardiaque, et s o n action sur la m u s c u l a t u r e eesophagienne qui se fair d e n s le sens d ' u n e h y p o t o hie : les reflux gastro-0esophagiens risquent d ' e n 8tre aggrav6s. BIBLIOGRAPHIE 1. CHALLAMEL (M. J.), REVOL (M.),

2.

Le groupe des N . M . n o u s a p a r u d a n s s o n e n s e m b l e plus h o m o g 6 n e que les a u t r e s g r o u p e s : m o i n s grande variabilit6 interindividuelle et t e n d a n c e aux valeurs plus basses p o u r certains indices respiratoires ( h o m b r e de p a u s e s p o u r 100 m i n u t e s de T.S.T., respiration p6riodique, etc...). Cette c o n s t a t a t i o n rejoint les r6sultats de THOMAN et coll. (1977). Ces a u t e u r s form u l e n t l ' h y p o t h 6 s e que 1' << absence d ' a p n 6 e p e u t ~tre aussi s y m p t 6 m a t i q u e & a n o m a l i e s respiratoires ult6rieures q u ' u n e fr6quence t r o p 61ev6e d ' a p n 6 e s >>. Des indices e x t r e m e s d a n s u n sens o u dans l ' a u t r e pourraient-ils avoir la m ~ m e valeur d a n s l'6valuation du risque ? DEns le groupe des near-miss, le d61ai entre l'6pisode clinique et le p r e m i e r e n r e g i s t r e m e n t de n u i t a 6t6 tr6s variable, de quelques j o u r s h u n mois, ce qui explique peut-~tre que les r6sultats d u groupe r6put6 le plus p a t h o l o g i q u e n e soient p a s tr&s diff6rents de ceux des autres groupes, les diff6rences les plus notables d e n s cette p o p u l a t i o n p o r t e n t t e n t sur la quantit6 de s o m m e i l agit6 que sup la r6partition des p a u s e s d e n s ce s t a d e de s o m m e i l . N o u s ne v o y o n s pour l ' i n s t a n t , a u c u n e explication h ce fait. Le Prantal, semble dans n o t r e 6tude, r6duire chez t o u s l e s e n f a n t s le h o m b r e de p a u s e s et r6gulariser l'organisation du sumrneil des N . M . L ' e n r e g i s t r e m e n t de eontr61e a y a n t 6t6 fair apr6s u n m o i s de traitement, les r f l e s respectifs de la t h g r a p e u t i q u e et de la m a t u r a t i o n en f o n c t i o n de l'g~ge restent ~t pr6ciser.

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3.

4.

5,

6. 7. 8.

9. 10. 11.

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