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86e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique
Patients et méthode.— Soixante et une arthroplasties totales de hanche de première intention ont été réalisées par le même opérateur selon une technique standardisée utilisant une voie postérieure de septembre 2009 à mai 2010. Trente patients ont bénéficié d’une administration périopératoire d’acide tranexamique (Exacyl® ). L’ensemble des patients a bénéficié d’une prophylaxie thromboembolique par rivaroxaban (Xarelto® ). Résultats.— Il n’a pas été retrouvé de différence significative entre les deux groupes concernant le volume de saignement peropératoire et la survenue de complications : évènements thromboemboliques ou ischémiques et hématomes. Les pertes sanguines postopératoires sont significativement inférieures dans le groupe Exacyl® ainsi que le différentiel d’hémoglobinémie entre J 0 et J 5 et les pertes sanguines exprimées en ml d’hématocrite à 100 % (p = 0,00005). Aucune transfusion n’a été nécessaire dans le groupe Exacyl® contre quatre dans le groupe témoin. Discussion.— Il s’agit à notre connaissance de la première étude prospective étudiant l’effet de l’Exacyl® en présence d’anticoagulant oral. Nos résultats confirment l’efficacité de l’Exacyl® sur la réduction des pertes sanguines postopératoires, l’amélioration de l’hémoglobinémie à J 5 et la diminution du recours transfusionnel. Ils confirment de plus l’efficacité et la tolérance d’une prophylaxie thromboembolique par Xarelto® dans le cadre d’arthroplasties de hanche de première intention et montrent l’absence d’évènements thrombotiques cliniques lors de l’association Exacyl® /Xarelto® , dans ce même cadre. Conclusions.— L’utilisation d’Exacyl est un moyen simple et peu onéreux de limiter les pertes sanguines lors d’arthroplasties de hanche, sans majoration du risque thromboembolique dans le cadre d’une prophylaxie concomitante par rivaroxaban. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.238 282
Risque hémorragique dans les reprises de prothèse totale de hanche
Vincent Brzakala ∗ , Xavier Roussignol , Frédéric Mouilhade , Gilbert Carvalhana , Jacques Marie Adam , Franck Dujardin Hôpital Charles Nicolle, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France ∗ Auteur
correspondant. Une rPTH est une intervention potentiellement lourde avec un risque hémorragique important mais variable. Il apparaît ainsi difficile actuellement de préparer une stratégie transfusionnelle ou d’épargne optimale. L’objectif principal de ce travail était de rechercher les facteurs de risques de saignements. Cette étude observationnelle monocentrique continue comportait 81 rPTH réalisées entre janvier 2007 et décembre 2009. Pour chaque patient la perte sanguine totale a été calculée à partir des pertes per opératoires (aspiration et pesée des compresses) et postopératoires (système de drainage). Les PSL transfusés ont été répertoriés. Des tests statistiques de corrélation ont été réalisés avec : durée de l’intervention, BMI, âge lors de la reprise, étiologie de la rPTH, réalisation d’une greffe et/ou d’une fémorotomie, modalité de la rPTH, classification du descellement, durée d’hospitalisation, traitements en cours et Hb préopératoire. Les pertes totales moyennes étaient de 1439 cc (min : 200 cc et max : de 5460 cc). Soixante patients (74 %) ont été transfusés. Il existait une corrélation entre les pertes et les transfusions de PSL (p = 0,001). L’augmentation des pertes sanguines et le taux de transfusion étaient corrélés avec la durée opératoire, le BMI, la réalisation d’une fémorotomie et lors d’une reprise bipolaire. La réalisation d’une greffe autologue était corrélée uniquement à l’augmentation du taux de transfusion. La durée d’hospitalisation augmentait avec le volume de transfusion et les pertes. Il existait une corrélation entre un taux d’hémoglobine préopératoire bas et le nombre de culots rec ¸us (p = 0,02). L’âge du patient lors de la reprise
et le numéro de la reprise n’avaient pas d’influence statistique sur les pertes sanguines ou le taux de transfusion. L’étiologie de la rPTH, hormis les causes septiques, n’est pas apparue constituer un facteur de risque. Le stade de descellement de l’implant n’était pas corrélé aux pertes ni aux transfusions. Les traitements en cours ne sont pas apparus statistiquement péjoratifs dans la mesure où les délais de relais des AVK ou d’arrêt des AAP avaient été respectés. La perte sanguine est un paramètre essentiel de toute intervention. Elle nécessite une évaluation précise afin de faire un bilan objectif de l’état hémodynamique du patient. Cette étude a permis de mettre en évidence des facteurs de risque permettant d’ébaucher une stratégie transfusionnelle et d’épargne personnalisée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.239 283
Opération mains propres au sein de l’équipe du bloc opératoire d’orthopédie : sommes-nous efficaces ?
Nicolas Bonnevialle ∗ , Laurent Cavalié , Aïssa Ibnoulkhatib , Xavier Verdeil , Alexandre Moine , Pierre Mansat , Paul Bonnevialle Institut de l’appareil locomoteur, CHU Toulouse, unité de Purpan, 31059 Toulouse, cedex 09 France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.— L’hygiène chirurgicale des mains constitue une étape cruciale dans la prévention des infections du site opératoire. La plupart des équipes chirurgicales ont évolué ces dernières années vers l’utilisation de solution hydro-alcoolique. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité de ce type de désinfection au bloc opératoire d’orthopédie comportant des intervenants multiples. Patients et méthode.— De janvier 2010 à février 2011, 30 procédures de lavage chirurgical des mains ont été étudiées prospectivement pour tout type d’intervention de chirurgie réglée au hasard de la disponibilité de l’évaluateur. Tous les acteurs ayant accès au champ opératoire appliquaient le même protocole de désinfection par friction d’une même solution hydro-alcoolique (norme EN 12791) précédée d’un lavage au savon doux et d’un séchage. Des prélèvements bactériologiques étaient réalisés par contacts pulpaires digitaux, sur gélose, avant désinfection (A), après désinfection (B) en fin d’intervention (C) des trois premiers doigts de chaque main. Le comptage et l’identification des colonies bactériennes (UFC) était réalisé après 48 heures de mise en culture. Résultats.— Les acteurs étaient six infirmières diplômées, cinq étudiants en médecine, dix internes, neuf chirurgiens séniors. Le nombre moyen d’UFC diminuait entre le temps A [57 ± 43] et B [15 ± 30], et réaugmentait au temps C [33 ± 44] (p < 0,05). Au temps B, 65 % des prélèvements était positifs comportant 78 % de Staphylococcus Coagulase négative, 18 % de Micrococcus Species, 2 % de Bacillus Cereus et 2 % de Staphylococcus Aureus métisensible. Au temps C, après une durée opératoire moyenne de 76 mn [± 58 mn] 92,5 % des prélèvements s’avéraient positifs, avec des germes supplémentaires (Streptococcus Alpha, Corynebacterium sp.). Il n’existait pas d’influence significative des résultats selon l’acteur évalué, le côté dominant et le nombre de lavage précédant le test. Discussion et conclusion.— Malgré l’absence d’infection postopératoire avérée après cette série d’interventions, le protocole utilisant une solution hydro-alcoolique ne garantit pas une asepsie absolue, avec persistance de germes à forte pathogénicité dans certains cas, permettant une potentielle exposition du champ opératoire à la flore résiduelle manuelle des opérateurs. Une comparaison avec les travaux de la littérature a montré des résultats similaires. La désinfection chirurgicale des mains est apparue applicable par tous les acteurs ayant accès au champ opératoire avec un taux d’efficacité homogène. Cependant la flore cutanée résiduelle retrouvée après ce protocole justifie une rigueur dans la mise en place des gants,