Score clinique finlandais de risque de diabète de type 2 et facteurs de risque en milieu estudiantin au Burkina Faso

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Épidémiologie, coûts et organisation des soins Score clinique finlandais de risque de diabète de type 2 et facteurs de risque en milieu estudiantin a...

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Épidémiologie, coûts et organisation des soins

Score clinique finlandais de risque de diabète de type 2 et facteurs de risque en milieu estudiantin au Burkina Faso Finnish diabetes risk score for type 2 diabetes and risk factors in a student environment in Burkina Faso W.-P. Bagbila1, M. Naone2, T.-M. Yaméogo1,3, C.-G. Kyelem1,3, Y. Sagna4, A. Ilboudo1, S.-M. Ouédraogo1,3, Y.-J. Drabo2,4 1

Service de médecine interne, CHU-SS Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso. 3 Institut Supérieur des Sciences de la Santé, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. 4 Service de médecine interne, CHU Yalgado Ouédraogo, Ouagadougou, Burkina Faso. 2

Résumé Introduction : Le diabète sucré constitue un véritable problème de santé publique dans le monde entier et prend de l’ampleur dans les pays en voie de développement. Objectif : Déterminer les sujets à risque de diabète de type 2 (DT2) et facteurs de risque associés en milieu estudiantin. Matériel et Méthode : Il s’est agi d’une étude transversale descriptive chez des volontaires étudiants recrutés de façon systématique, le 23 novembre 2013, dans la ville de Ouagadougou (Burkina Faso). Le score finlandais de risque de diabète (Finnish Diabetes Risk Score) a été utilisé. Chaque volontaire a été interviewé à l’aide d’une fiche individuelle, suivi d’un examen clinique et de la mesure de la glycémie capillaire. Résultats : Au total, 564 volontaires ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 25,2 ± 3,8 ans, et le sexe-ratio (hommes/femmes) de 3,9. Au niveau de l’hérédité, une histoire familiale de diabète et d’hypertension artérielle (HTA) était notée chez respectivement 2,1 % (n = 12) et 18,3 % (n = 103) des sujets enquêtés. Un évènement cardiovasculaire familial a été noté chez 2 % (n = 11) des sujets. Une HTA était connue chez 2,7 % (n = 15) d’entre eux. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 21,8 ± 2,9 kg/m2. Un surpoids et une obésité androïde étaient notés chez 35 et 8 sujets, respectivement. Une obésité abdominale était notée chez 30 sujets. L’HTA était notée chez 15 sujets. Seuls 17 sujets ont rapporté la pratique d’une activité physique régulière. La glycémie capillaire moyenne était de 4,5 mmol/L ; 11 sujets avaient une hyperglycémie capillaire. Le risque de survenue de diabète a été sérié en risque faible (533 personnes ; 96,70 %), risque légèrement élevé (17 personnes ; 3,08 %), risque modéré et élevé chez une personne chacun (0,18 %). Conclusion : En milieu estudiantin à Ouagadougou, la fréquence des sujets ayant un risque modérément élevé à élevé de développer un DT2 était faible. La prévention du diabète et des facteurs de risque associés est la solution idoine afin de lutter contre le DT2. Le score clinique de risque de DT2 (Finnish Diabetes Risk Score) offre une alternative d’évaluation de risque de survenue du DT2 dans une population particulière, ce qui permettra la mise en œuvre de moyens de prévention. Mots-clés : Finnish Diabetes Risk Score – risque – diabète de type 2 – étudiants – Ouagadougou – Burkina Faso.

Correspondance BAGBILA Wend Pagnangdé Abraham Hermann 01 BP 799 Bobo-Dioulasso - Burkina Faso [email protected] © 2019 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.

Summary Introduction: Diabetes mellitus is a real public health problem around the world and is gaining momentum in developing countries. Objective: To identify subjects at risk of type 2 diabetes (T2D) and associated risk factors in a student environment. Material and Method: It was a cross-sectional study of student volunteers systematically recruited on 23 November 2013 at Ouagadougou in Burkina Faso. Finnish Diabetes

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Patients et méthodes Risk Score for diabetes was used. Each volunteer was interviewed using an individual record, followed by a clinical examination and measurement of capillary blood glucose. Results: A total of 564 volunteers were included in the study. The average age was 25.2 ± 3.8 years and the sex-ratio (men/women) was 3.9. A family history of diabetes and hypertension was noted in 2.1% (n = 12) and 18.3% (n = 103) of the subjects surveyed, respectively. A familial cardiovascular event was noted in 2% (n = 11). Hypertension was known in 2.7% (n = 15) of them. Mean BMI was 21.8 ± 2.9 kg/m2. Overweight and android obesity were noted respectively in 35 and 8 subjects. Abdominal obesity was noted in 30 subjects. Hypertension was noted in 15 subjects. Only 17 subjects reported regular physical activity. Mean capillary glucose level was 4.5 mmol/L; 11 subjects had capillary hyperglycemia. The risk of developing diabetes was classified as low (533 people; 96.70%), slightly elevated (17 people; 3.08%), moderate and high risk (1 person each; 0.18%). Conclusion: In Ouagadougou student environment, the incidence of subjects with a moderately high to high risk of developing T2D was low. The prevention of diabetes and associated factors is the appropriate solution to fight against T2D. The clinical risk score of T2D offers an alternative risk assessment of the occurrence of T2D in a particular population, which will allow the implementation of tools for prevention. Key-words: Finnish Diabetes Risk Score – risk – type 2 diabetes – students – Ouagadougou – Burkina Faso.

Introduction L’ampleur du diabète de type 2 (DT2) dans le monde n’est plus à démontrer. Sa prévalence augmente a une vitesse fulgurante, à tel point que le terme «  épidémie  » a été utilisé pour décrire l’évolutivité de cette pathologie non transmissible. Le DT2 a affecté 424,9 millions d’individus en 2017, soit une prévalence de 8,8 % de la population mondiale adulte (20-79 ans). Si rien n’est fait, en 2045, ce sont 628,6 millions de personnes adultes qui seront touchées [1]. On distingue quatre types de diabète sucré, dont celui de type 2 est de loin le plus prédominant (plus de 90 %) [2]. Le DT2 n’est plus l’apanage du sujet de plus de 40 ans, mais s’observe également chez les adolescents et les enfants. Il existe des facteurs de risque, tels que l’obésité, mais aussi l’appartenance à certaines ethnies plus exposées, ainsi que les antécédents familiaux [3]. L’Afrique paie le plus lourd tribut, tant par une augmentation explosive de la prévalence – mais surtout le nombre élevé de cas non diagnostiqués – que par un risque élevé de complications

[4]. Le DT2 constitue par conséquent un fléau pour l’économie des pays africains. Le Burkina Faso n’est pas en reste. Les données de l’enquête STEPS ‘‘Wise’’ de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de 2013 (adultes de 25 à 64 ans) [5] et celles de la Fédération internationale du diabète (FID/IDF) de 2017 (adultes de 20-79 ans) [1], font état de prévalences respectives au Burkina Faso de 4,9 % et 1,8 %. Le poids de l’environnement sur le risque de survenue du DT2 est connu [6]. Les données de la littérature ont montré qu’une intervention précoce sur les facteurs de risque du diabète, et même au stade de prédiabète, permettrait de retarder – voire empêcher – la survenue du DT2 [7-9]. Ceci justifie la recherche de facteurs de risque de survenue d’un DT2 chez le sujet jeune pour une meilleure prévention de cette pathologie [10]. L’objectif de l’étude était d’identifier les sujets à risque de développer un DT2 en milieu étudiant. Pour cela, nous avons utilisé le Finnish Diabetes Risk Score qui est un score simple et validé pour évaluer le risque de DT2, peu coûteux, performant, et facilement applicable par des auxiliaires de santé [11].

• Il s’est agi d’une étude transversale à visée descriptive chez des volontaires étudiants recrutés de façon systématique, le 23 novembre 2013, à l’occasion d’une célébration différée de la Journée mondiale du diabète, dans la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso. Chaque volontaire a été interviewé à l’aide d’une fiche individuelle reprenant les éléments du Finnish Diabetes Risk Score (FINDRISC) de risque de DT2 (tableau I) [11]. Les sujets diabétiques connus ont été exclus. • Les variables renseignées concernaient les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents personnels et familiaux, le mode de vie, et les paramètres anthropométriques (poids, taille, tour de taille, pression artérielle). L’obésité a été recherchée en utilisant l’indice de masse corporelle (IMC) de Quételet rapportant le poids sur le carré de la taille. Une personne était déclarée en surpoids lorsque l’IMC était supérieur ou égal à 25 kg/m2 et inférieur à 30 kg/m2, et obèse lorsque l’IMC était supérieur ou égal à 30 kg/m2. L’obésité abdominale était définie par un tour de taille supérieur ou égal à 94 cm chez l’homme et 80 cm chez la femme. Les volontaires ont en outre bénéficié d’une mesure de la glycémie capillaire et, le cas échéant, d’un dosage de la glycémie veineuse et d’une consultation médicale. La glycémie veineuse a été prescrite lorsque la glycémie capillaire était supérieure ou égale à 6,1 mmol/L (1,10 g/L) à jeun, ou à 11 mmol/L (2 g/L) non à jeun. Lorsqu’à l’issue du dosage veineux, la glycémie était supérieure ou égale à 7 mmol/L (1,26 g/L) à jeun à deux reprises, le sujet était déclaré diabétique et référé à un spécialiste. Les critères de la FID/IDF de 2009 ont été utilisés pour la définition du syndrome métabolique, en tenant compte dans notre étude du diabète, de l’hypertension artérielle (HTA) et de l’obésité abdominale. • Analyse statistique Les données sont exprimées en moyenne ±  écart standard à la moyenne (esm). Une analyse descriptive des données a été faite, suivie d’une recherche de corrélation entre le surpoids, l’obésité, l’obésité abdominale, le syndrome métabolique, et les caractéristiques des

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Tableau I. Finnish Diabetes Risk Score (FINDRISC) de risque de diabète de type 2 [11]. Items

Score

Âge (années)

Indice de masse corporelle (IMC) (kg/m2)

Périmètre abdominal

Activité physique de plus de 30 minutes par jour Consommation journalière de légumes, fruits ou baies Traitement antihypertenseur Antécédents familiaux de diabète sucré

< 45 45-54 55-64 > 64 < 25 25-30 > 30 H : < 94 cm F : < 80 cm H : 94-102 cm F : 80-88 cm H : > 102 cm F : > 88 cm Oui Non Oui Non Oui Non Non Oui : grands parents, tante, oncle, cousin germain Oui : parent, frère, sœur, propre fils

0 2 3 4 0 1 3 0 3 4 0 2 0 1 0 5 0

3

5

Interprétation du score : < 7 = Risque faible : estimé à 1/100 qui développera le diabète sucré. 7-11 = Risque légèrement élevé : estimé à 1/25 qui développera le diabète sucré. 12-15 = Risque modérée : estimé à 1/6 qui développera le diabète sucré. 16-20 = Risque élevé : estimé à 1/3 qui développera le diabète sucré. > 20 = Risque très élevé : estimé à 1/2 qui développera le diabète sucré.

volontaires en utilisant le test du chi2 de Pearson au seuil de significativité de 5 %.

Résultats Caractéristiques sociodémographiques Au total, 564 volontaires ont participé à l’étude. L’âge moyen était de 25,2 ±  3,8  ans (extrêmes  : 19-59  ans). On notait 449 hommes, soit un sexe-ratio (hommes/femmes) de 3,9. La population de cette étude était composée d’étudiants célibataires dans 96,8 % des cas, résidant tous à Ouagadougou.

Caractéristiques cliniques et paracliniques • Les différentes caractéristiques des facteurs de risque étudiés dans le Finnish

Diabetes Risk Score sont détaillées dans le tableau II. Une activité physique régulière supérieure à une demi-heure journalière était notée chez 3,0 % des étudiants. Les étudiants pratiquaient une activité physique occasionnelle dans 78,3 % des cas, et ne pratiquaient aucune activité sportive dans 21,7 % des cas. L’IMC moyen était de 21,8 ± 2,9 kg/ m2. On notait un surpoids chez 6,2 % (n = 35) et une obésité androïde chez 1,4 % (n = 8) des sujets. Une obésité abdominale était notée chez 5,3 % (n = 30). Une histoire familiale de diabète et d’HTA était notée respectivement chez 2,1 % (n = 12) et 18,3 % (n = 103) des sujets. Un évènement cardiovasculaire familial a été noté dans 2 % (n = 11) des cas. Une HTA était connue chez 2,7 % (n = 15) des sujets. Une pression artérielle élevée a été notée chez 26,8 % (n = 151) des sujets.

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• Concernant les habitudes alimentaires, une consommation d’alcool et un tabagisme étaient notés respectivement chez 25,2 % (n = 142) et 4,8 % (n = 27) des sujets. Une consommation d’excitants à type de café et de cola était notée respectivement dans 65,6 % (n = 381) et 3,2 % (n = 18) des cas. • Les glycémies capillaires moyennes à jeun et à tout moment de la journée étaient, respectivement, de 4,5 ± 0,6 mmol/L et 5,3 ± 1,0 mmol/L. Une glycémie capillaire à jeun supérieure à 7 mmol/L (1,10  g/L) ou à tout moment de la journée supérieure à 11 mmol/L (2  g/L) était notée chez 2  % (n =  11) des étudiants. Les sujets ayant une hyperglycémie capillaire avaient un âge moyen de 25,0 ±  2,8  ans, un risque faible de survenue de DT2, n’avaient pour seuls facteurs de risque que l’inactivité, et une obésité androïde (pour un seul sujet). • La valeur moyenne du Finnish Diabetes Risk Score était de 3,4 ± 1,4, avec des valeurs extrêmes comprises entre 1 et 15. L’étude a permis d’identifier un risque faible (score < 7) chez 95,7 % des volontaires, un risque légèrement élevé (score entre 7 et 11) chez 3,9 %, un risque modéré (score entre 12 et 14) et un risque élevé (score entre 15 et 20) dans 0,2 % des cas respectivement. Aucun sujet n’avait de score de risque très élevé (score > 20).

Discussion • Les données de notre étude ne peuvent pas être extrapolées à la population générale. De plus, il faut rappeler que le Finnish Diabetes Risk Score de risque de diabète a été validé sur une population âgée de 25 à 64 ans [11]. Une étude de ce score dans des populations à âge identique que celles qui ont permis la validation du FINDRISC pourrait être une perspective pour une nouvelle étude épidémiologique. Mais, notre étude est unique en son genre parce qu’elle offre un moyen accessible non invasif de prévention du diabète sucré, là où les moyens biologiques ne sont pas disponibles, et ne nécessite aucun moyen financier supplémentaire pour le patient. De plus, cet outil permet

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d’identifier des individus à risque à des périodes où la glycémie est le plus souvent dans des valeurs normales. Ce qui en fait un moyen efficace de prévention primaire. • Notre étude a montré que les étudiants étaient âgés de 25 ans en moyenne, célibataires pour la plupart, et résidant en milieu urbain. Ils avaient majoritairement (95,7 %) un risque faible de développer un DT2, soit un risque de 1/100. Pour peu de cas, on notait un risque légèrement élevé (3,9 %) correspondant à un risque de 1/25 de développer un DT2, et un risque modéré et élevé (0,2 % chacun) correspondant respectivement à un risque de 1/6 et de 1/3 de développer un DT2. Parmi les facteurs de risque recherchés, l’hérédité, la sédentarité, la surcharge pondérale, l’obésité abdominale et l’HTA, étaient de loin les plus prédominants. Une hyperglycémie non diagnostiquée auparavant était présente chez 2 % des étudiants. Ces données sont similaires aux données de la littérature [5, 12], et suggèrent l’importance du dépistage des diabètes. • Il est actuellement admis que des interventions sur l’alimentation et/ ou l’exercice physique sont capables de réduire de manière significative l’incidence du DT2, même pour des personnes ayant une intolérance au glucose [7, 9]. Le DT2 survient habituellement sur un terrain génétique prédisposé, auquel s’ajoute le poids des facteurs environnementaux. Le poids des facteurs environnementaux est non négligeable, et une intervention sur les facteurs de risque environnementaux permet de prévenir et/ou retarder l’évolution vers un DT2 [6]. Une modification du mode de vie entraine une baisse de poids [13] ; or, il est à noter que la surcharge pondérale et l’obésité abdominale étaient prédominantes dans notre étude. De plus, des études ont montré que des interventions sur les facteurs de risque réduirait, voire empêcherait, la survenue du DT2 chez des personnes présentant un prédiabète [6-9, 14]. Les maladies non transmissibles (MNT), dont le DT2, représentent la première cause de mortalité dans le monde. Elles étaient responsables de 70 % des décès dans le monde en 2015 [15]. Les MNT compromettent les progrès pour

Tableau II. Répartition des sujets enquêtés selon leurs caractéristiques cliniques et paracliniques, Ouagadougou (Burkina Faso), 2013 - Finnish Diabetes Risk Score. Hommes Nombre de personnes dépistées Âge moyen (ans) Statut Célibataire Marié matrimonial Régulière Activité Occasionnelle physique Non sportif Poids moyen (kg) Taille (cm) IMC (kg/m2) Surpoids Obésité Obésité H : 94-102 Obésité F : 80-88 abdominale H : 102 (cm) F : 88 Pression artérielle élevée - Histoire familiale de diabète - Histoire familiale d’HTA - Évènements Hérédité cardiovasculaires HTA connue Traitement hormonal Tabagisme Autres facteurs Consommation d’alcool Café Cola Hyperglycémie capillaire

Femmes

Total

449 25,3 438 10 15 375 59 65,3 173,7 21,6 23 4

115 25,2 106 8 2 65 46 61,4 164,9 22,5 12 4

564 25,2 544 18 17 440 105 64,5 171,9 21,8 35 8

7

18

25

1

4

5

130 9 70 9

21 3 33 2

151 12 103 11

8 -27 125 328 16 2

7 9 --17 53 2 9

15 9 27 142 381 18 11

IMC : indice de masse corporelle ; H = homme ; F = femme ; HTA = hypertension artérielle.

atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement fixés par l’Organisation des Nations Unies (ONU) [15]. On prévoit que la croissance rapide des MNT fera obstacle aux initiatives de réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu, en particulier en obligeant les ménages à faire des dépenses de santé [16, 17]. L’éradication des MNT est devenu une priorité mondiale, à tel point que des actions de l’OMS sont mises en œuvre pour endiguer ce fléau [18]. Une fois le DT2 diagnostiqué, aucun traitement curatif n’est disponible, d’où l’importance de la prévention primaire. Le score de risque de diabète identifie les individus à risque de façon précoce, au moment où la glycémie est toujours normale, ce qui en fait une méthode efficace. Dans notre étude, le profil clinique des volontaires ayant une hyperglycémie est caractérisé par un risque faible, et moins de facteurs

de risque, à la différence des populations caucasiennes. En effet, le diabète du sujet originaire d’Afrique noire présente parfois des spécificités cliniques proche du diabète de type 1, sans cause génétique retrouvée à ce jour, et dont l’étiopathogénie reste à élucider [19-24]. Cela soulève plusieurs interrogations. Y aurait-il un profil autre que celui caucasien ? Y aurait-il des facteurs de risque non encore élucidés ? Autant de questions qui nécessitent des études complémentaires. Déclaration d’intérêt Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en lien avec cet article.

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Conclusion

Organization. http://www.who.int/gho/ncd/ mortality_morbidity/ncd_total/en/

En milieu étudiant à Ouagadougou, la fréquence des sujets ayant un risque modérément élevé à élevé de développer un DT2 apparait faible. Le Finnish Diabetes Risk Score de risque du DT2 offre une alternative peu coûteuse, accessible, et non invasive, pour dépister les groupes à risque, notamment dans une population particulière. L’utilisation de ce score devrait permettre la mise en œuvre de mesures de prévention primaire du diabète, afin de prévenir - ou au moins retarder – la survenue du DT2.

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