Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 77 (2016) 799
RÉPONSES AU TEST DE LECTURE
Services de santé au travail, obésité morbide et poste de travail Occupational medicine, morbid obesity and workplace
Question 1.– La prise en charge de l’obésité est complexe. L’objectif est d’obtenir un poids « idéal » avec index de masse corporel (IMC) inférieur à 30. Réponse : Faux L’objectif n’est pas d’atteindre le « poids idéal », mais de perdre 5–15 % du poids initial lorsque l’IMC est inférieur à 35, ce qui diminue significativement les risques ; le pourcentage de perte pondérale doit être supérieur si le sujet présente un IMC > 35 avec comorbidités. Question 2.– Il n’existe pas de traitement médical efficace à long terme contre l’obésité. Réponse : Vrai À ce jour, il n’existe pas de traitement médical efficace à long terme contre l’obésité (IMC > 30) et a fortiori contre l’obésité morbide (IMC > 40). Le seul traitement durable comporte un geste chirurgical lequel, pour être efficace à long terme, requiert un suivi médical à vie. L’intervention est effectuée par cœlioscopie. En cas de contre-indication à la cœlioscopie ou de difficulté opératoire, l’abord laparotomique est utilisé. L’intervention permet de perdre de 40 à 75 % de l’excès de poids selon le type d’intervention et des facteurs individuels. Question 3.– Le coût de l’obésité retentit sur l’économie des entreprises comme sur celle du pays. Réponse : Vrai Une étude française de 2007 à partir de 4651 individus a estimé de coût médical de l’obésité entre 1,5 et 4,6 % des dépenses de santé, des études identiques ont été menées aux États-Unis avec des constats comparables. Ce coût prend en compte les coûts directs et indirects : frais médicaux, coûts salariaux, administratifs et humains, pertes de production, absentéisme, etc. Un IMC supérieur ou égal à 30 est le seuil de forte augmentation du coût.
Question 4.– Le salarié obèse est exposé à un risque de troubles musculo-squelettiques (TMS) plus élevé que la population non obèse. Réponse : Vrai Une étude de Corbeil à Québec auprès de manutentionnaires montre que l’obèse, par sa statique vertébrale particulière, endure en moyenne une charge lombaire de 30 % supérieure ce qui l’expose à un risque de TMS plus élevé. Question 5.– L’intervention chirurgicale permet une amélioration de la qualité de vie privée, mais elle entraîne généralement des problèmes de compatibilité avec le poste de travail, sources à long terme d’inaptitudes professionnelles. Réponse : Faux Ce sont les deux premières années qui posent le plus de problème de compatibilité entre le poste de travail et l’état de santé du salarié. Une reprise du travail est généralement possible en moyenne après 4 semaines d’arrêt avec parfois persistance de troubles transitoires tels que reflux, gastrite, ou intolérance alimentaire pouvant nécessiter un aménagement de poste initial (travail en alternance, de nuit, contraintes horaires, éloignement de structures sanitaires. . .). Ces troubles s’atténuent avec le temps et l’adaptation de l’alimentation. Le patient devra entretenir les bénéfices de l’intervention par un traitement médical, le respect de consignes alimentaires. Au-delà de deux ans, ces salariés peuvent mener une vie presque normale le plus souvent, l’activité professionnelle est reprise, y compris aux postes de sécurité. L’intervention chirurgicale améliore l’état de santé du salarié et diminue les risques d’accident de travail.
DOIs des articles originaux : 10.1016/j.admp.2016.08.002, 10.1016/j.admp.2016.09.006. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.09.007 1775-8785/