Douleurs, 2007, 8, Hors série 1
TO55 STRATÉGIES DE FAIRE-FACE À LA DOULEUR CHEZ DES ENFANTS PORTEURS DE DÉFICIENCE INTELLECTUELLE
M. Zabalia, C. Duchaux ModeSCo – MRSH – Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France. Objectif : À l’aide d’un inventaire étalonné sur une population pédiatrique francophone, l’étude examine la connaissance des stratégies de faire-face à la douleur d’enfants porteurs de déficience intellectuelle légère et moyenne. Population et méthode : Les stratégies de faire-face à la douleur d’un échantillon de 23 enfants porteurs de déficience intellectuelle légère et moyenne (QI de 36 à 77), de 7 à 14 ans ont été évaluées grâce au Pediatric Pain Coping Inventory – Francophone dans une situation de douleur rapportée. Résultats : Les enfants atteints de déficience intellectuelle de notre étude connaissent des stratégies de faire-face à la douleur. Comparée à une population standard, l’auto-instruction cognitive est moins évoquée au profit de la recherche d’un support social, indépendamment de l’âge, du sexe et du niveau de déficience intellectuelle. Conclusion : Compte tenu des caractéristiques psychologiques de notre population, le recours privilégié à un soutien relationnel en situation de douleur témoigne d’un bon niveau d’adaptation. Il est désormais admis que les personnes atteintes de déficience intellectuelle ressentent et expriment la douleur, il reste à démontrer que les enfants sont en mesure de faire usage des outils d’autoévaluation et capables d’élaborer des stratégies de faire-face en situation clinique.
1S91
Recherche préclinique TO56 HYPERSENSIBILITÉ
À LA DOULEUR : TRAITEMENT PAR UN RÉGIME APPAUVRI EN POLYAMINES
P. Richebe(1), C. Rivat(1), E. Laboureyras(1), J.P. Laulin(1), F. Noble(2), J.P. Moulinoux(3), G. Simonnet(1) 1. UMR CNRS 5227 Université Bordeaux 2, Bordeaux, France. 2. UMR CNRS 7157 Université Paris 5, Paris, France. 3. EA 3891 Université Rennes 1, Rennes, France. Introduction : Après une lésion tissulaire, il existe une sensibilisation du SNC de longue durée via des processus NMDA-dépendants. Cette neuroplasticité conduisant à des hyperalgésies post-opératoires exacerbées est considérée comme une des causes principales de chronicisation de la douleur. Cependant, des traitements au long court avec des antagonistes des récepteurs NMDA sont limités par des effets indésirables. Puisque les polyamines modulent positivement le fonctionnement des récepteurs NMDA, et proviennent principalement de notre alimentation, nous avons développé une thérapie nutritionnelle basée sur un régime appauvri en polyamines (RAP) pour prévenir les douleurs exagérées. Matériel et méthode : Puisque l’augmentation de phosphorylation spinale de la sous-unité NR2B du récepteur NMDA est associée avec l’hyperalgésie d’origine inflammatoire, nous avons évalué la capacité du RAP à réduire cette hyper-activation de NR2B. Des modèles de douleur inflammatoire (carragénine) ou chirurgicale ont été utilisés chez des rats traités ou non par fentanyl (4 x 100 μg/kg, s.c.). La sensibilité à la douleur est évaluée quotidiennement par la détermination du seuil nociceptif (SN) par le test de Randall-Selitto. Une fois le SN de retour aux valeurs de base, les rats ont été exposés à des stress environnementaux non nociceptifs (SENN) répétés. Résultats : Le RAP donné de façon préventive (7 jours) prévient l’augmentation de phosphorylation de la sous-unité NR2B induite par l’inflammation. Le RAP réduit aussi fortement l’hyperalgésie induite par une inflammation ou une incision, en particulier chez les rats traités par le fentanyl. De plus, le RAP prévient aussi l’exagération de l’hyperalgésie induite par une seconde carragénine administrée 7 jours après la première. Le RAP s’oppose aussi à l’hyperalgésie paradoxale induite par l’exposition des rats à un SENN. Discussion : Puisque le RAP est dépourvu d’effets indésirables, cette thérapie nutritionnelle pourrait être une stratégie idéale pour réduire la transition de la douleur aiguë (en particulier chirurgicale) en douleurs chroniques.