Abstracts / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 105 (2019) S104–S144
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Trapézectomie partielle arthroscopique et stabilisation par ligamentoplastie : résultats chez les patients de moins de 60 ans
Études anatomiques et échographiques des rapports de l’arcade palmaire superficielle de la main avec le bord distal du ligament annulaire antérieur du carpien. Intérêt dans la chirurgie échographique ou endoscopique du syndrome du canal carpien
Partial arthroscopic trapeziectomy with ligament reconstruction: results in patients under 60 years old Sharon Abihssira ∗ , Pierre Desmoineaux , Tiphanie Delcourt , Nicolas Pujol Service d’orthopédie-traumatologie, centre hospitalier de Versailles, Le Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Abihssira) Introduction Chez le sujet jeune en particulier, les risques de collapsus du carpe et de diminution de force après trapézectomie totale ou d’usure et de descellement après prothèse totale sont importants. Notre objectif était d’évaluer les résultats de la trapézectomie partielle arthroscopique (TPA) avec ligamentoplastie au long abducteur du pouce chez les sujets de moins de 60 ans. Matériel et méthodes Tous les patients opérés entre 2007 et 2017 et âgés de moins de 60 ans ont été inclus. Ils présentaient une rhizarthrose isolée, Eaton & Glickel stade I à III, résistante au traitement médical. Douleur, mobilités, force, hyper-extension métacarpo-phalangienne (MCP), Scores de Nelson et PRWE ont été collecté rétrospectivement. Résultats Un total de 33 pouces chez 27 patients a été inclus dont 6 présentant une intervention bilatérale. Le recul moyen était de 5,4 ans (0,9–11,4). L’âge moyen à la chirurgie était de 55 ans (41–59) et 89 % étaient des femmes. Douleur et force en prise globale et pince étaient significativement améliorées (p > 0,001) sans différence en fonction du sexe (p = 0,54). Il n’y avait pas de différence pour l’indice de Kapandji (p = 0,2) ou l’hyperextension MCP (p = 0,06). Au dernier recul, les scores de Nelson et PRWE moyens étaient respectivement 83,2 ± 19,4 et 15,4 ± 17,9. L’arrêt de travail moyen était de 5,4 semaines (1–24). Seuls deux patients, travailleurs manuels, n’ont pas pu reprendre leur métier. Radiologiquement, 14 patients avaient un pincement modéré de l’interligne et 10 présentaient des signes radiologiques d’arthrose scaphotrapézo-trapézoïdienne. Aucun patient ne présentait de syndrome douloureux régional complexe ou de lésion de la branche sensitive du nerf radial. Un patient a été repris pour douleur persistante sans perte de force. Discussion Les patients de moins de 60 ans traités par TPA sont susceptibles de maintenir une amélioration durable de la force et de la douleur, sans aggravation de l’hyperextension MCP. Trapézectomie totale et implant en pyrocarbone ont aussi été évalués chez le sujet jeune avec une amélioration de la douleur mais récupération incomplète de la force. Durée d’arrêt de travail courte et faible morbidité de cette technique mini-invasive en font une procédure de choix dans cette population. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2019.09.056
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An anatomical and ultrasonic investigation of the distance between superficial palmar arche and surgery of carpal tunnel syndrome Rémy Bleton ∗ , Remy Bleton , Aymen Zaier , Sabia Benachi Benachi Unité de chirurgie du membre supérieur, clinique des Martinets Rueil Malmaison, Rueil Malmaison, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Bleton) Introduction Le danger principal de la chirurgie du syndrome du canal carpien est la lésion des structures immédiatement distales au ligament rétinaculaire antérieur du carpe (LRAC), c’està-dire l’arcade distale palmaire superficielle (APDS) et l’anastomose médio-ulnaire de Berrettini (AMUB), immédiatement adjacente. Le but de cette étude prospective avec analyse inter observateur, est l’analyse des rapports entre l’arcade palmaire et le bord distal du LRAC. Matériel et méthode Trente-huit interventions, réalisées par le même opérateur (O2), d’un syndrome du canal carpien par technique endoscopique à double voie ont été incluses dans l’étude : 13 gauches, 25 droites, moyenne d’âge 64 ans. Le protocole : un anesthésiste senior habitué et référent en anesthésie loco-régionale (O1), fait le repérage échographique de l’APDS après réalisation de l’ALR. Lors de la réalisation de l’endoscopie, à double voie d’abord, le bord distal du LRAC est repéré palpatoirement par un crochet. L’incision distale se fait sur ce repère. Dans un troisième temps, les patients ont eu une échographie de contrôle (O2) vérifiant la perméabilité de l’arcade et son rapport échographique par rapport à l’incision distal. À chaque étape, une photo a été réalisée pour mesurer la distance entre l’incision distale et l’arcade, et les mesures ont été standardisées pour une taille de paume unique. Résultats Aucune lésion clinique ou échographique de section de l’arcade palmaire. La distance APDS repérée échographiquementmilieu de l’incision distale était similaire en moyenne entre les deux observateurs : 3,5 mm pour O1, contre 5,3 pour O2. L’écart type était de 0,042 contre 0,042. Par contre sur l’ensemble des mesures, 3 étaient négatives (2 pour O1, 1 pour O2) signifiant une mesure trompeuse, puisque l’échographie suggérait une APDS faussement proximale au bord distal du LAAC, potentiellement source de plaie vasculaire ; Ces erreurs ne sont plus survenues à partir de la 19e intervention pour les deux opérateurs. La courbe de régression passe de 2 mm à 5 pour O1 et de 3 mm à 8 mm pour O2, du premier cas au dernier. Il existe donc indéniablement une courbe d’apprentissage pour l’échographie du canal carpien. Discussion L’échographie donne les mêmes distances que les études anatomiques, c’est-à-dire 4 mm, ce qui permet de confirmer le danger au bord distal du LRAC. L’échographie ne permet pas d’éliminer le risque vasculo-nerveux surtout en début de courbe d’apprentissage. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2019.09.057