Tuberculose, dépistage en danger ?

Tuberculose, dépistage en danger ?

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FINANCEMENT I DROIT DES SOCIÉTÉS I TEXTES JURIDIQUES I ÉCHOS PARLEMENTAIRES

ÉCHOS PARLEMENTAIRES

Maladie cœliaque : diagnostic en défaut

Pas assez de millions pour les maladies neurodégénératives ? Les familles et les associations de patients se réjouissent de l’annonce du Plan pour les maladies neurodégénératives 20142019 et des avancées apportées par les plans Alzheimer successifs, dit le sénateur Daniel Laurent, mais en annonçant une liste de pathologies, non exhaustive et susceptible d’évoluer, le gouvernement dévoile un plan sans pour autant en définir le périmètre. Les besoins des sujets malades, liés à leur âge ou à la prédominance des troubles moteurs ou cognitifs par exemple, ne peuvent être envisagés sous un seul angle. Le budget de ce plan inquiète : 470 millions d’euros, dont 270 millions seulement pour le volet sanitaire et médico-social, sont aujourd’hui censés répondre aux besoins de plus d’un million de patients, ou de plus de 4 millions en tenant compte des aidants. Donc somme insuffisante pour un plan de cette ampleur et aucune information sur le calendrier et les objectifs à court terme. Annoncé le 18/11/2014, dit le ministère, le Plan maladies neurodégénératives bénéficiera d’un budget de 435 millions d’euros sur 5 ans : 16,6 millions pour le volet sanitaire, 251 millions pour le volet médico-social, 167 millions pour la recherche - auxquels s’ajoutent les actions du Programme d’investissements d’avenir portant le financement du volet recherche à un total de 200 millions. La première tranche de financement a été inscrite dans la loi 2014-1554 du 22/12/2014 de financement de la Sécurité Sociale pour 2015. Ce budget permet de déployer les dispositifs médico-sociaux engagés dans le précédent plan et de couvrir l’ensemble de nouvelles mesures. Le plan s’accompagne donc d’engagements financiers malgré le contexte économique tendu et le budget contraint de l’État. La mutualisation des actions de recherche et l’effet de synergie attendu bénéficieront à l’ensemble des maladies neurodégénératives, et la mutualisation des expériences de soutien et d’accompagnement médico-social développées pour la de maladie d’Alzheimer ou d’un autre type de démence constitue une opportunité pour améliorer la réponse aux besoins des autres maladies neurodégénératives. Les besoins spécifiques liés aux différentes maladies seront cependant pris en compte. Par exemple, les mesures d’accompagnement dans l’emploi concernent tout particulièrement les patients jeunes comme les patients atteints de sclérose en plaques. Les mesures de l’axe 1 du Plan : soigner et accompagner tout au long de la vie et sur l’ensemble du territoire, seront appliquées autant que nécessaire en tenant compte des spécificités. J.-M. M.

L’absence de diagnostic précoce et de prise en charge nutritionnelle engendre des pathologies (anémie, ostéoporose, lymphome du grêle) et des coûts de santé importants. En outre seuls 50 % des patients le respectent, évitant les complications. L’absence de campagnes d’information favorise de nouvelles peurs alimentaires chez des sujets non intolérants au gluten, les conduisant à des interdits alimentaires en contradiction avec l’alimentation équilibrée recommandée par le Programme national nutrition santé (PNNS). L’absence de données épidémiologiques et de connaissance de la maladie par les praticiens et de la façon dont les malades y font face empêche d’établir une politique de santé publique efficace. Le ministère peut-il enfin dresser un état des lieux en prévention, dépistage et prise en charge.

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La maladie cœliaque est un sujet de santé publique sur lequel députés et sénateurs demandent des comptes au ministère de la Santé. C’est une des maladies digestives les plus fréquentes, elle toucherait une personne sur 100, pour l’Association française des intolérants au gluten (AFDIAG), seuls 10 à 20 % des cas sont diagnostiqués. Elle entraîne une atrophie des villosités intestinales cause de malabsorption à risque de carence nutritionnelle grave. Seul traitement, le régime à vie excluant les aliments contenant du gluten, à base de blé, de seigle et d’orge.

La maladie cœliaque est une entéropathie inflammatoire autoimmune, provoquée par un antigène alimentaire, la gliadine du gluten, explique le ministère. Sa prévalence régionale varierait de 0,1 % à 1 %. L’intolérance au gluten peut se manifester chez le nourrisson après introduction du gluten dans son alimentation ou chez l’adulte. Sa présentation est variable, de la forme asymptomatique à la malnutrition sévère, en passant par des plaintes imprécises, digestives ou non. Manifestations les plus communes : douleurs abdominales, diarrhée chronique, amaigrissement, pathologies osseuses, anémie, asthénie. Le diagnostic est un diagnostic d’élimination, qui repose sur une séquence d’examens (HAS 2007) : recherche des anticorps IgA anti-transglutaminase, ou anticorps IgG anti-transglutaminase + anti-endomysium en cas de déficit en IgA, biopsie du grêle pour recherche de lésions inflammatoires, de la maladie cœliaque, à interpréter en fonction de la clinique ; chez l’enfant, si cet acte est prescrit il nécessite une anesthésie générale. Les recommandations internationales proposent la recherche diagnostique d’opportunité [les tests biologiques actuels sont suffisamment précis – NDLR] devant un tableau clinique évocateur. On a montré une baisse des anticorps et une régression des lésions grêles si l’observance du régime est correcte, mais on n’a pas montré qu’il apporte un bénéfice aux sujets asymptomatiques1. Cette pathologie ne justifie pas le dépistage en population générale. J.-M. M. 1. Erreur : cela vient d’être démontré (NDLR). REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2016 - N°478//

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