VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S173–S213 S187 département de Pikine, région de Dakar. Dans un second temps, l’analyse des facteurs associés à une infection grippale a été effectuée. Méthode Il s’agit d’une étude transversale menée fin 2010 dans huit quartiers de Pikine. Tous les individus participant ont renseigné un questionnaire concernant des données socio-démographiques, de santé et les mesures de protection antigrippale éventuellement utilisées. Chaque individu a eu une sérologie H1N1pdm09. Une technique par inhibition de l’hémagglutination a été utilisée avec un seuil au 1/80e . Afin de déterminer les facteurs associés à une infection par le virus H1N1pdm09, un modèle logistique à trois niveaux a été utilisé (individus, foyers, quartiers). Résultats Au total, 347 foyers et 2669 sujets ont participé à l’enquête. La séroprévalence générale a été de 49 % [47,2–51]. Une hétérogénéité marquée de la séroprévalence selon les quartiers a été mise en évidence [min= 16,7 % ; max = 71 %] (p < 0,001). En analyse bivariée, l’âge était globalement associé à une infection H1N1pdm09 (p = 0,03) et la catégorie [2–5 ans] était significativement associée à une infection (OR = 1,83 [1,25–2,69]). Dans l’analyse multivariée, seule « l’habitude de se couvrir souvent la bouche en toussant » était significativement associée à une réduction de l’infection H1N1pdm09 (OR = 0,50 [0,25–0,98], p = 0,045). Par ailleurs, l’analyse montrait des effets foyer et quartier importants qui n’ont pas été modifiés par l’introduction de nos variables explicatives. Conclusion Cette étude montre qu’il y a eu une circulation intense en population générale du virus H1N1pdm09 dans les quartiers de Pikine. Les effets « quartier » et « foyer » constatés reste pleinement à expliquer pour comprendre les mécanismes de discussion de l’épidémie. Mots clés Sénégal ; Pandémie grippale H1N1pdm09 ; Analyse multiniveaux Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.042 B3-5
Tuberculose et BCG : mise en œuvre de la recommandation vaccinale sur les territoires franciliens C. Vincelet a,∗ , I. Mounchetrou Njoya b , M. Harrang Cisse c , Y.-M. Février d Observatoire régional de santé Île-de-France, Paris, France b Santé publique France, cellule d’intervention en région Île-de-France, Paris, France c Conseil départemental de Seine-et-Marne, France d Conseil départemental du Val-d’Oise, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Vincelet) a
Introduction La vaccination par multipuncture a été arrêtée en 2006 et l’obligation vaccinale par le BCG a été suspendue en 2007. La région Île-deFrance est l’une des régions où la vaccination demeure recommandée compte tenu de la prévalence élevée de la tuberculose. Méthode Nous proposons par une analyse multi sources de discuter l’application de cette recommandation sur les territoires de la région. Résultats En 2013, la région Île-de-France avec 14,7 cas de tuberculose maladie pour 100 000 habitants est la région de métropole au plus fort taux d’incidence et la seconde de France (incidence France : 7,5). Les incidences départementales sont hétérogènes avec des extrêmes allant de 23,2 en Seine-Saint-Denis à 7,9 en Seine-et-Marne. Selon les données de certificats de santé de l’enfant dès 9e et 24e mois, après les fortes baisses des couvertures vaccinales pour les enfants nés au moment des changements de forme et de législation, la tendance générale est à une augmentation sur les dernières années. Cependant, celles-ci sont comprises entre 75 % et 90 % selon les départements en 2013. Des analyses plus fines à partir des bilans réalisés en école maternelle dans deux départements de grande couronne (Seine-et-Marne et Val-d’Oise) montrent la diminution des couvertures vaccinales avec l’éloignement du centre de la région avec des taux pouvant être inférieurs à 50 %. Des études en population précaire conduites sur la région suggèrent néanmoins une couverture vaccinale satisfaisante des groupes les plus à risques, mais insuffisante pour les enfants nés hors de France. Conclusion Ces analyses montrent les difficultés pour appliquer la recommandation vaccinale par le BCG à un territoire aussi hétérogène que
l’Île-de-France. Si les résultats observés sont cohérents entre les zones les plus à risque et les forts taux de couvertures vaccinales, les données sur certains territoires ou sur certaines populations suggèrent la nécessité d’y renforcer la politique vaccinale. Mots clés Vaccination ; Tuberculose ; Enfants ; Territoires Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.043
Session B4 – Dépistage 1 B4-1
COLONAV - Navigateur de patients pour le dépistage du cancer colorectal dans les zones défavorisées C. Allary a,∗ , A. Bourmaud b , F. Tinquaut b , N. Lechopier c , V. Buthion d , F. Chauvin b a Centre Hygée, Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, CIC 14.08, Saint-Étienne, France b Centre Hygée, Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, centre d’investigation clinique et d’épidémiologie clinique CIC-EC 3, Institut fédératif de recherche IFR 143, Saint-Étienne, France c Université Claude-Bernard Lyon 1, Lyon, France d COACTIS, université Jean-Monnet, Saint-Étienne, université Lumière - Lyon II : EA4161, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Allary) Contexte Le dépistage organisé du cancer colorectal a été généralisé en France en 2008 et concerne 16 millions de franc¸ais âgés de 50 à 74 ans. Le faible taux de participation parmi les populations défavorisées est un facteur d’accroissement des inégalités sociales de santé. Les programmes de « patient navigation », mis en place pour la première fois dans les années 1990 aux États-Unis, ont prouvé leur efficacité pour promouvoir l’accès au dépistage. La caractéristique de ces programmes est que les « navigateurs » sont des « pairs », issus des mêmes quartiers que la population ciblée et non des professionnels de santé. Méthode COLONAV est une étude d’implémentation en population dont l’objectif est d’augmenter le taux de participation au dépistage du cancer colorectal dans des zones défavorisées. Un essai pragmatique contrôlé randomisé en clusters, multicentrique, a été mené sur une durée de 18 mois auprès d’habitants vivant dans des zones défavorisées et invités à participer au dépistage organisé du cancer colorectal. Ces zones sont réparties dans cinq départements : l’Ardèche, la Côte-d’Or, la Loire, le Rhône et le Val-de-Marne. Dans ces départements, une zone d’intervention et deux zones de contrôles ont été tirées au sort. Cinq navigateurs ont été recrutés mi 2013 par les comités départementaux de la Ligue contre le cancer. La mission principale des navigateurs était de contacter les personnes invitées par la structure de dépistage et habitant dans une zone d’intervention et de les accompagner à la réalisation du test Hemoccult® , voire d’examens complémentaires en cas de test positif. Le critère de jugement principal pour évaluer l’efficacité de l’intervention sera mesuré par l’écart de l’indicateur avant/après dans les zones d’intervention et contrôle. L’indicateur sera le taux de participation 18 mois après le début de l’intervention dans les zones concernées. Résultats En cours d’analyse, disponibles février 2016. Mots clés Dépistage du cancer colorectal ; Patient navigatio ; Évaluation réaliste ; Recherche d’implémentation ; Inégalités de santé ; Étude contrôlée randomisée Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.044