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médecine prospective
Un nouveau marqueur pour le diagnostic et le pronostic du cancer de l’ovaire ?
L’
ADN libre non cellulaire est issu de l’ADN normal et de l’ADN des tumeurs qui est libéré dans la circulation par la nécrose cellulaire et l’apoptose. Des études récentes ont évalué l’intérêt de l’ADN libre non cellulaire comme marqueur du pronostic pour plusieurs tumeurs solides. Une corrélation positive entre les taux élevés d’ADN libre non cellulaire et la progression de certains types de tumeurs a été observée dans certains cas.
Taux d’ADN libre non cellulaire total plasmatique et prédiction du cancer de l’ovaire ? L’objectif de l’étude de Kamat et al. était de déterminer la place des taux d’ADN libre non cellulaire total plasmatique en préopératoire dans la prédiction des résultats cliniques chez les femmes présentant un cancer de l’ovaire. L’extraction de l’ADN libre non cellulaire du plasma et sa
quantification ont été effectuées pour 164 femmes présentant des cancers épithéliaux invasifs de l’ovaire (EOC), 49 femmes atteintes de tumeurs bénignes de l’ovaire et 75 témoins de la même tranche d’âge.
Un taux de référence à 22 000 EG/mL Le taux moyen d’ADN libre non cellulaire était de 10 113 EG/mL (équivalent-génome/mL) chez les patientes avec un EOC, de 2 365 EG/mL pour celles souffrant de tumeurs bénignes de l’ovaire (p<0,0001) et de 1 912 EG/mL (p<0,0001) chez les témoins. Les femmes atteintes d’EOC ont été classées en deux groupes selon le taux d’ADN libre non cellulaire : groupe des taux bas (< 22 000 EG/mL) et groupe des taux élevés (> 22 000 EG/mL). Les taux élevés étaient significativement associés à un stade élevé et un grade élevé du cancer, à une cytoréduction sous-optimale, à l’envahissement des ganglions
lymphatiques, à la présence d’ascite et à des taux élevés de CA-125 (cancer antigen 125). Les associations entre taux élevé et type histologique, âge et ethnie n’étaient pas significatives. Pour la détection du cancer de l’ovaire à partir d’un seuil de 4 500 EG/mL, la sensibilité et la spécificité de l’ADN libre non cellulaire étaient de 87 % et le taux de faux positifs était inférieur à celui du CA-125. Les taux d’ADN libre non cellulaire supérieurs à 22 000 EG/mL multipliaient par 2,83 le risque de mortalité par EOC. Au total, les taux d’ADN libre non cellulaire supérieurs à 22 000 EG/mL étaient significativement associés à une diminution de la survie des patientes (p<0,0001). Après l’ajustement pour les autres variables cliniques, le taux d’ADN libre non cellulaire en préopératoire était un facteur prédictif indépendant de la survie spécifique, et ses performances étaient supérieures à celles du CA-125 dans la prédiction
de la mortalité spécifique du cancer de l’ovaire.
Des taux élevés signent un cancer épithélial invasif de l’ovaire En conclusion, les taux d’ADN libre non cellulaire en préopératoire sont significativement élevés chez les patientes présentant un cancer épithélial invasif de l’ovaire. L’ADN libre non cellulaire plasmatique élevé est un facteur prédictif indépendant de la mortalité spécifique. Selon l’avis des auteurs, il s’agit de la première étude qui le démontre. D’autres études prospectives sont toutefois nécessaires afin de déterminer si l’ADN libre non cellulaire est un nouveau marqueur pour le diagnostic et le pronostic du cancer de l’ovaire. | VIOLA POLENA © www.jim.fr Source Kamat AA, Baldwin M, Urbauer D et al. Plasma cellfree DNA in ovarian cancer: an independent prognostic biomarker. Cancer. 2010 ;116 (8) : 1918-25.
cas clinique
Transmission par AES de fasciite nécrosante
A
u mois de juin 2008, une petite fille âgée de 8 mois sans antécédents particuliers est admise dans un hôpital belge pour une varicelle, de la fièvre à 39,5 °C et un bras droit enflé, érythémateux et douloureux.
Un choc toxique à streptocoque A Une thérapie empirique par antibiotique est instituée avec de l’amoxicilline-acide clavulanique et de la clindamycine après avoir réalisé des hémocultures et des prélèvements cutanés bactériologiques. Le diagnostic de cellulite avec suspicion de fasciite nécrosante est posée ;
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un débridage chirurgical est réalisé 8 heures après l’admission. Les examens macroscopiques et microscopiques confirment la nécrose extensive. Quelques heures plus tard, la patiente présente une hypotension, une insuffisance rénale, une coagulopathie et une thrombocytopénie. Un probable syndrome de choc toxique est diagnostiqué et des soins intensifs sont prodigués. Un streptocoque du groupe A multisensible est isolé de la blessure. Des immunoglobulines IV sont donc instituées et l’amoxicilline-acide clavulanique est remplacé par de la pénicilline. L’évolution est favorable.
Contamination par accident d’exposition au sang (AES) Durant l’opération, une infirmière âgée de 39 ans se blesse accidentellement avec un scalpel. La blessure se limite à un doigt de la main droite. Une désinfection immédiate par iode et alcool est réalisée, puis la blessure suturée. Aucun traitement antibiotique n’est donné mais rapidement des symptômes locaux et systémiques se développent. Un traitement oral par amoxicillineacide clavulanique et clindamycine est donné par voie orale. Au bout de 5 jours, une nécrose se développe et un acte chirurgical est réalisé à J14, montrant une fasciite
OptionBio | Lundi 17 mai 2010 | n° 436-437
nécrosante. Les prélèvements bactériologiques retrouvent le même streptocoque de groupe A multisensible. L’évolution est ensuite favorable. La protéine de surface M est un facteur de virulence du streptocoque de groupe A qui lui confère des propriétés antiphagocytiques. Les deux types de streptocoque du groupe A isolés ici appartenaient au type M 5.44 qui n’est pas retrouvé fréquemment dans les infections invasives. | OPHÉLIE MARAIS Source Sablier F, Slaouti T, Drèze PA et al. Nosocomial transmission of necrotising fasciitis. Lancet. 2010 ; 375 : 1052.