S388
Posters / La Revue de médecine interne 29S (2008) S337–S411
Dans nos deux observations, le diagnostic de neuroborréliose est retenu sur les arguments suivants : - piqûre de tique en zone endémique ; - mononeuropathie du nerf récurrent laryngé sans cause évidente ; - sérologie de Lyme positive ; - méningite lymphocytaire spécifique dans un cas ; - efficacité du traitement antibiotique bien conduit. Conclusion.– La paralysie récurrentielle isolée est une présentation originale de neuroborréliose. Le diagnostic doit être évoqué en zone d’endémie devant toute dysphonie inexpliquée. Nous rapportons le premier cas de méningite spécifique associée affirmant l’origine borrélienne. Références [1] Schroeter V, et al. Lancet 1988;2:1245. [2] Lormeau G, et al. Presse Med 1994;23:1357. [3] Neuschaefer-Rube C, et al. HNO 1995;43:188–90. doi:10.1016/j.revmed.2008.10.268
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Une nouvelle conséquence du réchauffement climatique ? Un cas d’infection à Exiguobacterium artemia/sibiricum S. Lion-Daolio a , L. Le Page a , Y. El Samad b , D. Thomas c , P. Grignon a , P. Duhaut a , J.-P. Ducroix a a Service de médecine interne, CHU Nord, Amiens, France b Service de pathologie infectieuse, CHU Nord, Amiens, France c Laboratoire de bactériologie, CHU Nord, Amiens, France Introduction.– Les infections chez les patients immunodéprimés ne sont pas toujours documentées. L’expérience acquise en hématologie et cancérologie a conduit à traiter rapidement les patients une fois les prélèvements effectués, avec un taux satisfaisant d’évolution favorable sans explications étiologique. L’amélioration des milieux de culture biologiques a souvent conduit à la mise en évidence de contamination. Nous rapportons la mise en évidence d’un germe peu connu, de typage difficile, responsable d’un tableau septique grave. Cas clinique.– Mme L., âgée de 79 ans, est hospitalisée pour chute et hyperthermie avec aux urgences, survenue d’une hypotension à 90/51 ayant bien répondu au remplissage par macromolécules. Observation.– Ses antécédents sont nombreux : hypertension artérielle, cardiopathie ischémique, polyarthrite rhumatoïde, érysipèle chronique à Corynebacterium, lymphœdème et insuffisance veineuse, thyroïdectomie sur goitre, vertébroplastie L4 en 2007 (tassement ostéoporotique), hystérectomie pour cancer en 1993. Son traitement habituel comprend prednisone 12 mg/j, méthotrexate 10 mg par semaine, céliprolol, oméprazole et du fentanyl percutané. Elle vit seule en Picardie et ne voyage pas. Au décours d’un pic fébrile à 39 ◦ C, elle présente un syndrome confusionnel. L’examen clinique est normal sans syndrome méningé. Il existe une leucopénie à 1900 par millimètre cube, dont 6 % de lymphocytes et 90 % de polynucléaires. La CRP est à 147 mg/l, la PCT à 0,108 g/l (N : < 0,5). Un scanner cérébral et une ponction lombaire reviennent normaux. Une première hémoculture revient positive à bacille Gram positif et les deux suivantes sont négatives. Un traitement par amoxicilline 6 g/j devant l’importance du syndrome confusionnel, est débuté sitôt les prélèvements effectués. Les troubles des fonctions supérieures et la fièvre disparaissent en 48 heures avec normalisation secondaire de la CRP. Le typage de la bactérie, difficile, est effectué à l’Institut Pasteur de Paris : il s’agit d’un sensible à tous les antibiotiques testés. Conclusion.– Exiguobacterium artemiae/sibiricum est une bactérie Gram positif, isolée initialement dans le permafrost sibérien et pouvant se développer à des températures allant de − 4 ◦ C à + 25 ◦ C. La bactérie est habituellement non pathogène chez le sujet immunocompétent, mais une forme voisine (Exiguobacterium aurantiacum) a pu être retrouvée dans les hémocultures de 6 patients britanniques, dont 3 atteints de myélome en 2007. Nous rapportons le premier cas franc¸ais chez une patiente immunodéprimée sans pathologie maligne sous-jacente et traitée par des doses modérées de corticoïdes. doi:10.1016/j.revmed.2008.10.269
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Une vessie suspecte F. Bellarbre , S. Hannat , S. Sid Idris , J.-M. Serot Service de médecine interne et gériatrie, CHU Sud, Amiens, France Introduction.– La cystite incrustante ou cystite nécrosante calcifiée est une maladie rare. Elle fut décrite pour la première fois en 1914, mais ce n’est qu’en 1985 qu’elle a été rattachée à un bacille Gram positif, le Corynebacterium urealyticum. Cas clinique.– Nous rapportons le cas d’une patiente de 86 ans, ayant comme seuls antécédents une HTA et une gonarthrose, hospitalisée pour altération de l’état général. Lors de son séjour dans notre service, la patiente a présenté une hématurie macroscopique importante. Résultats.– L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) retrouvait une leucocyturie sans germe. L’échographie et le scanner mettaient en évidence un épaississement irrégulier de la paroi vésicale. La cystoscopie ne retrouvera finalement qu’une paroi vésicale remaniée sans lésion suspecte avec des incrustations calciques. Une cystite incrustante est alors évoquée et recherchée spécifiquement dans le 2e ECBU, qui met en évidence un C. urealyticum. Le traitement associant antibiothérapie par vancomycine et acidification des urines en lavage continu permettra la guérison de la patiente. Discussion.– La cystite incrustante correspond à une infection à bacille Gram positif C. urealyticum, germe saprophyte de la peau. Ce dernier dans un contexte d’immunodépression, d’antibiothérapie prolongée, en présence de lésions de l’appareil urinaire ou de geste endoscopique récent, prolifère. Son activité uréasique rend les urines alcalines, induisant la formation de cristaux de phosphate ammoniacomagnésien et de phosphate de calcium sur les ulcérations et les foyers de nécrose vésicales. Les signes cliniques sont aspécifiques. Les urines sont toujours hématuriques. La croissance du germe est lente (48–72 heures) et nécessite un milieu de culture spécifique. Le scanner met en évidence des calcifications dans une paroi vésicale épaissie et irrégulière. Le traitement comporte une antibiothérapie par glycopeptides et une dissolution des plaques par acidification des urines. Conclusion.– La cystite incrustante est une étiologie à rechercher dans un contexte d’hématurie macroscopique, notamment en cas d’immunodépression ou de geste endoscopique récent. Elle peut faire évoquer à tort une pathologie néoplasique. La bactérie responsable doit être recherchée spécifiquement car elle est de croissance lente et difficile. L’évolution, lorsque le diagnostic est fait, est habituellement favorable, parfois elle peut se faire vers une fibrose avec petite vessie rétractile. doi:10.1016/j.revmed.2008.10.270
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Une masse pseudotumorale rétropéritonéale L. Karkowski , F. Pasquet , F. Dufour-Gaume , D. Rabar , P. Debourdeau , L. Crevon , M. Pavic Médecine interne, hôpital d’instruction des armées Desgenettes, Lyon, France Introduction.– Les cas de brucellose autochtone sont rares en France, avec 14 cas en 2007. Certaines d’entre elles peuvent prendre une forme trompeuse pseudotumorale. Nous rapportons ici le cas d’un abcès mélitococcique du psoas à Brucella melitensis. Cas clinique.– Un homme de 41 ans était adressé au chirurgien pour prise en charge d’une masse tumorale de 12 cm de grand axe située en avant du muscle psoas droit, dont l’aspect scannographique évoquait un sarcome. Le patient était fébrile et présentait des sueurs nocturnes. L’examen anatomopathologique d’une biopsie réalisée sous tomodensitométrie répondait : granulome avec cellules épithélioïdes et nécrose caséeuse. Tous les examens à la recherche d’une infection tuberculeuse sont revenus négatifs, idem pour la bartonellose et la tularémie. Alors que le Wright était négatif, le test au rose bengale se révéla fortement positif. L’immunofluorescence indirecte et les PCR universelle et brucella, sur un prélèvement de pus, permettaient de poser le diagnostic d’abcès mélitococcique à Brucella melitensis. Le patient ne présentait qu’une seule localisation infectieuse sans spondylodiscite ni endocardite. Bien qu’il soit banquier pour des agriculteurs et que sa femme ait travaillé dans l’élevage des caprins et ovins, l’enquête épidémiologique ne permit pas de retrouver l’origine de la contamination. Le traitement consista, après un drainage percutané initial,