Us et limites des interventions médicopsychologiques immédiates

Us et limites des interventions médicopsychologiques immédiates

Journal Européen des Urgences 20 (2007) S61–S64 Psychiatrie 152 Intérêt d’un suivi téléphonique par la cellule médicopsychologique à distance des évé...

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Journal Européen des Urgences 20 (2007) S61–S64

Psychiatrie 152 Intérêt d’un suivi téléphonique par la cellule médicopsychologique à distance des événements traumatiques pour le dépistage des complications psychiatriques : l’exemple des rapatriés du Liban H. Maricheza, C. Marquera, K. Lévya, G. Leclercqa, F. Adneta, C. Lapandryb, M.-R. Moroa, T. Baubeta a Service de psychopathologie, CUMP 93/, CHU Avicenne, Bobigny, France b Samu 93, CHU Avicenne, Bobigny, France Mots clés. – Guerre ; Cellule d’urgence médicopsychologique ; Rappel téléphonique Introduction. – Près de 12 000 personnes ont été rapatriées à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle entre le 14 juillet et le 12 août 2006 du fait du conflit libanais. Trente et un pour cent des arrivants (3704) ont été pris en charge par la CUMP, 19,3 % (2314) pour des entretiens brefs et 11,7 % (1390) pour des entretiens approfondis. En plus des soins immédiats pratiqués nous avons proposé aux personnes vues en entretien la possibilité de bénéficier d’une réévaluation téléphonique à distance. On sait en effet que l’état psychiatrique constaté en situation d’urgence n’est pas prédictif de l’évolution ultérieure. Matériel et méthode. – Les patients étaient rappelés entre deux et trois semaines après leur arrivée à Roissy. Ils bénéficiaient alors d’un entretien clinique téléphonique par un psychologue clinicien. Au cours de cet entretien, leur état clinique était évalué. Un second entretien téléphonique ou une orientation vers des soins leur était proposé si nécessaire. Le Trauma Screening Questionnaire (TSQ) était utilisé pour un dépistage des troubles psychotraumatiques (Brewin et al. 2002). Ce questionnaire d’usage simple et rapide est prédictif de l’état de stress post-traumatique, avec un score seuil de 6. Résultats. – Nous avons recontacté 186 personnes. Le rappel téléphonique a été perçu positivement par l’ensemble des patients. Le score TSQ moyen est de 4,1. Trente-neuf patients (23 %) ont un score TSQ ≥ 6, c’est à dire prédicteur d’un PTSD. Parmis eux, 33 ont accepté une orientation vers des soins. Les patients ont été appelés une fois pour 80 % d’entre eux, plusieurs fois pour 20 %. Cinquante-six pour cent des patients ont été orientés vers des soins. Le score TSQ moyen était de 5 chez les patients orientés, et de 3.2 chez les patients non orientés. Discussion. – La mission des CUMP est de dispenser des soins immédiats et post-immédiats dans les situations d’urgence collective. Dans la mesure où l’état initial des patients ne permet pas de prédire l’évolution dans les semaines qui suivent, une réévaluation clinique téléphonique semble un bon moyen de dépister les troubles apparaissant de manière différée, à distance d’éventuels troubles immédiats transitoires.

doi:10.1016/j.jeur.2007.03.033

Conclusion. – Le rappel téléphonique à distance après un événement catastrophique de masse couplé à l’utilisation d’un instrument de validé est bien acceptée et permet le dépistage et la prise en charge en post-immédiat des patients les plus affectés.

153 Us et limites des interventions médicopsychologiques immédiates H. Romanoa, J. Sendeb, X. Combesb, H. Augerb, M. Drub, C. Pentierb, J. Martyb,b a Samu 94 CUMP 94, CHU Henri-Mondor, Créteil, France b Samu 94, CHU Henri-Mondor, Créteil, France Mots clés. – Cellule d’urgence médicopsychologique ; Psychotraumatisme ; Régulation Introduction. – Créées par l’arrêté du 28 mai 1997 dans les suites des attentats sur Paris, les cellules d’urgence médicopsychologiques interviennent sur le terrain, suite à un déclenchement par le Samu, dans des situations d’événements catastrophiques ou à fort retentissement psychologique. L’expérience acquise permet aujourd’hui de mieux connaître les limites de ce type d’intervention et la pertinence de leur action lorsque les CUMP sont déclenchées à bon escient. Matériel et méthode. – Étude rétrospective des données recueillies sur 36 mois, à partir des fiches impliquées renseignées pour chaque patient, des analyses qualitatives des prises en charge institutionnelles et des analyses qualitatives de chaque demande de déclenchement CUMP. Résultats. – Nous proposons d’analyser la pertinence de l’intervention des CUMP à partir de l’étude qualitative de 263 demandes de déclenchements CUMP et de la comparaison entre les demandes adaptées ayant conduit à des interventions CUMP (141) et celles hors indication CUMP n’ayant pas entraîné de déclenchement (122 soit 46 %). Type d’événements suite à déclenchement CUMP : 1 % de Plan rouge, 11 % de catastrophes, 86 % d’événements collectifs à fort impact psychologique. Ces événements ont impliqué la prise en charge de 15 à 15 000 personnes (crise libanaise) dont 58 % d’enfants. Type d’interventions : 75 % d’interventions immédiates, 25 % d’interventions post-immédiates (48–72 heures après l’événement). Dans 34 % des cas, consultations spécialisées sont demandées en différé. Les demandes de déclenchement hors indication ont conduit dans 100 % des cas à un conseil téléphonique. Elles correspondent à des demandes d’intervention dans des contextes d’urgences psychiatriques (22 %), de problèmes psychosociaux (38 %), de situations individuelles (35 %), de conflits syndicaux (5 %). Conclusion. – Les CUMP, à la croisée de l’urgence psychiatrique et de la médecine de catastrophe, se trouvent après plusieurs années d’activité croissante, totalement intégrées à la chaîne des

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Abstracts

secours. Acte médical à part entière, l’intervention médicopsychologique s’inscrit dans une approche globale de santé publique de prévention secondaire

154 Violences aux urgences : étude comparative du vécu dans un service Samu-Smur versus un service d’accueil et d’urgence N. Asseza, A. Damblemontb, M.-H. Dehaya, V. Chevaliera, C. Goubeta, H. Couadoua, P. Mauriaucourta, P. Goldsteina a Samu régional de Lille, centre hospitalier universitaire, Lille, France b Institut de médecine du travail, centre hospitalier universitaire, Lille, France Mots clés. – Violences ; SAU ; Samu-Smur Introduction. – La violence « urbaine » a pénétré l’hôpital. Les services d’urgences sont de plus en plus confrontés à des conflits avec le patient ou des tensions interpersonnelles sur le lieu de travail pouvant dégénérer en agression. Méthode. – Nous avons mené une vaste enquête au sein du CHU durant l’année 2003–2004, interrogeant tous les personnels (soignants et non soignants) exerçant à l’accueil des urgences d et au Samu-Smur. Nous avons analysé 273 questionnaires complétés sur les 320 adressés. Résultats. – L’analyse porte sur 202 questionnaires « Urgences » (U) vs 71 questionnaires « SAMU » (S) avec un taux de réponses de 85,3 %. On compte 145 femmes vs 118 hommes. Les IDE 41 % (U) et 31 % (S) sont principalement concernés. L’ancienneté professionnelle est de moins de dix ans dans plus de 50 %. En Smur, ces faits se déroulent sur voie publique (32,4 %) ou en régulation « 15 » (32,4 %). L’agresseur est le patient dans plus de 40 %. Le Tableau 1 compare les types d’agression. Le dépôt de plainte est rare, moins de 2 %. Le retentissement psychologique est moindre aux urgences (13,9 % ) vs le Smur (32,4 % ). La formation des personnels est jugée très insuffisante en préhospitalier (90 %).

Tableau 1 Comparaison des types d’agression au Samu et urgences

Agression Verbale Physique Les deux

Samu 63,78 % 46,43 % 5,45 % 17,82 %

Urgences 70,42 % 59,15 % 2,82 % 11,27 %

< 0,001 < 0,001 NS NS

NS : non significatif.

Conclusions. – Depuis 2001 notre CHU a engagé un plan de prévention et d’accompagnement des situations de violence. L’analyse du vécu constitue une étape indispensable à cette action visant à dépister, prévenir, comprendre et agir face à cette violence hospitalière.

155 Évaluation de la prise en charge des troubles de stress posttraumatique secondaire aux accidents de la voie publique aux urgences N. Seramy, B. Rimaud, L. Catinat, A. Libissa, C. Zanker, S. Beaune, L. Lavagna, P. Juvin Service des urgences, hôpital Beaujon, Clichy, France Mots clés. – SSPT ; Dépistage ; Urgences Objectif. – Le syndrome de Stress Post-Traumatique (SSPT) est une pathologie fréquemment observée après un accident de la voie publique. Nous avons évalué la qualité de la reconnaissance du psychotraumatisme aux urgences, et la réalité de la recherche des facteurs prédictifs de SSPT lors de l’examen clinique initial des

accidentés aux urgences. Leur intérêt dans le dépistage précoce du SSPT, ainsi que la réalité de la délivrance, aux urgences d’une information sur ce syndrome ont également été évalués. Méthode. – Cent sept dossiers consécutifs de patients admis aux urgences pour accident de la voie publique ont été étudiés rétrospectivement sur trois mois. Les facteurs prédictifs de SSPT relevés lors de l’examen clinique initial ont été recherchés. La notion, dans le dossier, d’une information concernant les troubles psychotraumatiques a été notée. Un an après, les patients qui avaient présenté au moins un facteur prédictif du SSPT ont été contactés par téléphone : l’existence d’un SSPT à l’aide d’un questionnaire a été recherchée, ainsi que la réalité d’une information sur le risque de survenue de troubles psychologiques post-traumatiques reçue lors de leur examen clinique initial. Résultats. – Les facteurs prédictifs de troubles psychotraumatiques sont relevés aléatoirement aux urgences : l’état psychologique immédiat n’était relevé que pour 6 % des accidentés, les antécédents psychiatriques pour 31 % et la cinétique de l’accident dans 56 %. Cinquante neuf patients présentaient au moins un facteur de risque relevé de SSPT. Une relation entre le nombre de facteurs prédictifs présents à l’admission et le risque d’évolution vers un SSPT, dans l’année qui suit l’accident, a été confortée avec cinq SSPT complets retrouvés chez les 59 patients présentant initialement au moins un facteur prédictif. Enfin, seulement 13 % des accidentés les plus prédicteurs de psychotraumatisme déclaraient avoir reçu une information sur le SSPT lors de leur passage aux urgences. Conclusion. – Après un accident de la voie publique, la recherche des facteurs de risques de Syndrome de stress Posttraumatique est très inconstamment faite lors de l’examen clinique initial aux urgences. L’information des patients concernant le risque de réalisation d’un tel syndrome est également insuffisante dans ces circonstances. L’information des urgentistes sur l’importance du dépistage des facteurs de risque de syndrome de stress post-traumatique à la phase initiale de la prise en charge des accidentés doit donc être renforcée

156 Étude rétrospective des facteurs de risque et des facteurs prédictifs de la survenue d’un PTSD J. Durand-Rogera, D. Bourgueta, V. Boute Makotaa, J. Genestea, P.-M. Llorcab, J. Schmidta, G. Broussea a Service des urgences, centre hospitalier universitaire, ClermontFerrand, France b Service de psychiatrie adulte, centre médicopsychologique B, centre hospitalier, Clermont-Ferrand, France Mots clés. – PTSD : dissociation péritraumatique ; Stratégies de coping ; Facteurs de risques ; Facteurs prédictifs Le syndrome de stress post-traumatique (PTSD) survient chez certains patients dans les suites d’une confrontation à un évènement traumatique. Une étude européenne menée en 2004 sur une large population (21 424 sujets) retrouve une prévalence de ce trouble très fortement invalidant autour de 1,9 % sur la vie entière. Cette prévalence peut être bien supérieure dans certaines populations à risque (réfugiés, combattants de guerre, pompiers…). Les facteurs influençant la survenue de ce trouble sont encore mal connus. Or, il est actuellement admis qu’un repérage et une prise en charge précoces peuvent en limiter la constitution et les conséquences. L’objectif principal de notre travail était l’étude des facteurs prédictifs de la survenue d’un état de stress posttraumatique dans un groupe de 18 personnes ayant subi un accident de la voie publique au cours d’un déplacement en bus lors d’un voyage organisé. Il s’agit d’une étude rétrospective à un an. Nos résultats ont mis en évidence une relation entre la survenue précoce d’une dissociation péritraumatique et la constitution d’un état de stress post-traumatique. En effet, si nous nous réfé-