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des infirmiers interrogés. L’autopalpation était considérée comme moyen de dépistage du cancer du sein pour 94,7 % des infirmiers. Pour 74,4 % des infirmiers le dépistage du cancer du sein doit être fait à partir de 45 ans et plus, la majorité (80,3 %) des infirmiers étaient favorable à la participation aux activités du programme de détection précoce du sein. Conclusion Cette étude a montré un niveau de connaissance des infirmiers très moyen. Des efforts sont nécessaires pour améliorer les connaissances de cette catégorie en matière de dépistage du cancer du sein, et de programmer des formations continues au profit des infirmiers dans les prochaines programmes. Mots clés Connaissance des infirmiers ; Participation ; Cancer du sein ; Dépistage ; Maroc
Conclusion La forme et l’évolution de la tuberculose sont différentes entre les patients diabétiques et non diabétiques. Il est donc très intéressent de prendre en considération la présence de cette comorbidité lors du diagnostic, du traitement et de la surveillance de la tuberculose, mais également le dépistage systématique du diabète chez les tuberculeux. Mots clés Tuberculose ; Comorbidité ; Diabète ; Kenitra ; Maroc Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.073
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.072
P8 - Méthodes et modèles statistiques pour la recherche clinique et épidémiologique
P7 - Méthodes pour la recherche en soins primaires
P8.1
P7.1
La comorbidité diabète–tuberculose dans la province de Kenitra, Maroc Frindy a,∗ ,
Jabbari b ,
Akrim c ,
Razine d
M. M. M. R. Direction régionale de la santé de Rabat, Rabat, Maroc b Centre de santé urbain, Kenitra, Maroc c École nationale de santé publique, Rabat, Maroc d Département de santé publique, Laboratoire d’épidémiologie et de recherche clinique. faculté de médecine et de pharmacie, Université Mohammed V de Rabat, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Frindy) a
Introduction Le diabète est associé avec un risque plus important de développer une maladie infectieuse notamment en Afrique. Ainsi l’association du diabète à la tuberculose est bien établie. Ces observations sont d’une grande importance dans les pays tel que le Maroc qui vit une transition épidémiologique dite de la double charge c’est-à-dire le groupe tout entier des maladies non transmissibles dont les facteurs de risques sont communs vient s’ajouter aux maladies transmissibles qui continuent de sévir. Méthodes L’étude porte sur le premier semestre de l’année 2013. Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive rétrospective basée sur l’exploitation des dossiers de tuberculeux du centre de référence my lhassan province de Kenitra Maroc. Elle portait sur 253 patients tuberculeux référés durant la période considérée. Les variables étudiées portaient sur l’âge, le sexe, la forme de la tuberculose (pulmonaire et extrapulmonaire), le type de diabète, la survenue ou non de complications et l’évolution. La saisie et l’analyse des données ont été faites par le logiciel SPSS.13.0. Résultats Au total, 253 patients tuberculeux ont été rec¸us au cours de cette période. L’âge moyen des patients était de 38 ± 18,5 ans. La proportion de femmes était de 42,3 % (107) et celle des hommes était de 57,7 % (146). Parmi les 146 cas (57,7 %) de tuberculose pulmonaire, 4 % (10) étaient des cas TPM−, 7,1 % (18) étaient des cas TPM, 46,6 % (118) étaient des cas TPM+. Par ailleurs, nous avons eu 107 cas (42,3 %) de tuberculose extrapulmonaire repartis en ganglionnaire 12,6 % (32), mal de Pott 3,6 % (9), miliaire tuberculose 2 % (5), péritonéale 9,1 % (23), et pleurales 15,4 %(39). Parmi l’ensemble des malades 20,6 % (52) avaient une association diabète–tuberculose dont 51,9 % (27) diabétiques insulino-dépendants et 48,1 % (25) diabétiques non insulino-dépendants et 6 % (15) ont fait une décompensation de leur diabète. Les patients tuberculeux diabétiques étaient plus âgés (53,3 ± 14,7 ans versus 34,1 ± 17,2 ans) (p < 0,001). La tuberculose pulmonaire était plus fréquente chez les diabétiques (92,3 % versus 48,8 %, p < 0,001) et la tuberculose extrapulmonaire était plus fréquente chez les non diabétiques (51,2 % versus 7,7 %, p < 0,001). La survenue de complications a été plus fréquente chez les patients diabétiques (13,5 % versus 4 %, p < 0,018).
Sélection de seuil pour biomarqueurs prédictifs utilisant la régression de Cox. Une application pour le cancer du poumon non à petites cellules P. Lorenzo-Luaces a,∗ , L. Sanchez a , J. Ballesteros b , B. García a , P.C. Rodríguez a , C. Viada a , M. Alvarez a , X. Popa a , T. Crombet a , A. Lage a a Center of Molecular Immunology, La Havane, Cuba b University of the Basque Country, UPV/EHU & CIBERSAM, Leioa, Espagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Lorenzo-Luaces) Objectifs Proposer une méthodologie pour déterminer le seuil optimal d’un biomarqueur pour prédire l’effet d’un traitement sur une variable de type « timeto-event ». Méthodes Nous proposons un algorithme pour dichotomiser un biomarqueur basé sur le modèle de régression de Cox. Il est appliqué à la concentration basale du facteur de croissance épidermique (EGF) comme biomarqueur prédictif associé à l’efficacité du vaccin CIMAvaxEGF sur la survie du cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC). Nous avons ensuite identifié les seuils possibles à partir desquels un effet significatif du traitement est observé. Ceci permettant de sélectionner le seuil le plus bas où la différence entre traitements devient significative et celui dont l’écart entre traitement est le plus important. Résultats Pour NSCLC nous avons observé d’importants seuils de concentration du EGF sur la gamme de 870 à 2030 pg/mL. Les ratios de risque sont inférieurs à 0,55 et les médianes de survie diffèrent de plus de 1,44 mois, favorisant le traitement d’immunothérapie. Conclusion La méthodologie présentée ici pourrait être utilisée pour sélectionner des seuils de biomarqueurs prédictifs dans le contexte des variables « time-to-event ». Il a été appliqué pour sélectionner des seuils pour un biomarqueur spécifique. Ceci en tenant compte non seulement de la signification statistique, mais aussi de la pertinence clinique des résultats. Mots clés Biomarqueur ; Seuil ; Modèle de Cox ; NSCLC ; Cancer ; Vaccin Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.074 P8.2
Utilisation de la PCR multiplex comme outil diagnostique de la pneumopathie aiguë communautaire L. Grammatico-Guillon a,∗ , A. Guillon b , J. Sonke c , D. Garot b , A. Chaillon d , C. Gaudy-Graffin d , A. Goudeau d a Service d’information médicale d’épidémiologie et d’économie de la santé, CHRU de Tours, Laboratoire de santé publique, Université F.-Rabelais, Tours, France
EPI-CLIN 2015 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 63S (2015) S61–S89 b Service de réanimation médicale, CHRU de Tours, Université F.-Rabelais, Tours, France c Service d’information médicale, CHRU de Tours, Université F.-Rabelais, Tours, France d Laboratoire de microbiologie, CHRU de Tours, Université F.-Rabelais, Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Grammatico-Guillon)
Objectifs Des outils de détection rapide des bactéries et des virus impliqués dans les infections pulmonaires ont été développés pour pallier les difficultés rencontrées au cours de la pandémie grippale à virus A(H1N1)pdm2009. L’absence de diagnostic avait rendu difficiles la mise en place de mesures préventives et l’utilisation ciblée des antiviraux. Depuis les techniques de PCR multiplex qui ciblent 15 à 20 pathogènes sur un prélèvement unique se sont établies dans la routine. Les objectifs de ce travail étaient d’évaluer l’utilisation de la PCR multiplex comme outil diagnostique des pneumopathies aiguës communautaires (PAC) et de tester un outil PMSI de mesure d’impact médical et économique de son utilisation. Méthodes Les patients avec PAC hospitalisés en pneumologie et en réanimation polyvalente au CHRU de Tours ont été sélectionnés à partir d’un algorithme PMSI sur trois hivers (semaine 38 à semaine 18 de l’année suivante) : avant l’utilisation de la PCR multiplex (2008–2009), en utilisation hebdomadaire (2010–2011) et en routine quotidienne (2011–2012). Un retour aux dossiers sur un échantillon aléatoire de 570 patients a permis la validation de l’algorithme PMSI. Un recueil de variables d’intérêt (durée de séjour, durée d’antibiothérapie, prescription d’antiviraux, nombre et type de prélèvements à visée microbiologique, ventilation mécanique, ECMO) a été mené pour mesurer l’impact de l’utilisation de cette innovation sur la prise en charge et évaluer l’impact économique (estimation des coûts). Résultats Il y avait 1349 patients hospitalisés pour PAC sur la période. Les paramètres de performance du PMSI étaient : sensibilité 94 %, spécificité 85 %, valeur prédictive positive 83 %, valeur prédictive négative 95 %. En 2010–2011, 27 % [IC95 % 25,6–27,6 %] des PAC hospitalisées avaient bénéficié d’une PCR, dont 18,2 % [IC95 % 17,5–19 %] en pneumologie et 37,2 % [IC95 % 35,7–38,8 %] en réanimation, et 33,5 % [IC95 % 32,2–34,9 %] en 2012–2013, dont 13,0 %[IC95 % 12,5–18,4 %] en pneumologie et 66,9 % [IC 95 % 64,3–69,8 %] en réanimation. En 2010–2011, 58 % des PCR étaient positives et 67 % en 2011–2012. Les analyses de l’impact médico-économiques sont en cours. Conclusion La PCR multiplex n’est pas un outil diagnostique systématique de patients hospitalisés pour PAC, y compris pour les PAC sévères. Mots clés Pneumopathie aiguë communautaire ; PCR multiplex ; Évaluation ; Outil PMSI Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.075 P8.3
Analyse des études observationnelles : score de propension et méthode des variables instrumentales fournissent-ils des résultats concordants ? Revue de la littérature
H. Laborde-Castérot ∗ , N. Agrinier , I. Clerc-Urmès , N. Thilly Université de Lorraine, EA 4360 Apemac, Vandoeuvre-lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Laborde-Castérot) Introduction Le score de propension (SP) et la variable instrumentale (VI) sont des méthodes d’analyse utilisées en recherche observationnelle pour prendre en compte les biais de confusion et particulièrement le biais d’indication. Il est apparu que ces deux méthodes étaient de plus en plus employées conjointement dans des études évaluant l’efficacité et/ou le risque des interventions de santé. Afin de décrire et d’analyser l’agrément entre le SP et la VI dans ce contexte, une revue de la littérature a été réalisée.
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Méthodes Revue des études observationnelles évaluant l’effet d’une intervention de santé sur un critère de jugement de type morbi- et/ou mortalité, et ayant eu recours à une analyse avec SP et une analyse avec VI. Les bases de données Medline et Web of Science ont été interrogées. Résultats Trente-sept études, la plupart publiées au cours des cinq dernières années, ont été incluses et ont permis la comparaison de 55 paires de résultats issus d’analyses avec SP et VI. Il est apparu que l’agrément était faible entre les deux méthodes (coefficient Kappa de Cohen = 0,21 [IC95 % : 0,00–0,41]). Dans 23 cas (42 %), les résultats étaient non significatifs pour une méthode et significatifs pour l’autre. Le plus souvent, l’analyse avec VI produisait des résultats non significatifs (87 %). Conclusion Dans les études publiées à ce jour, l’analyse avec SP et la méthode des VI conduisent souvent à des résultats non concordants. Si ce résultat peut refléter une différence dans le contrôle des biais de confusion, d’autres interprétations sont à envisager. Ce constat invite d’un côté les chercheurs à considérer attentivement leur choix des méthodes d’analyse, et de l’autre les lecteurs à faire preuve de prudence en interprétant les résultats des études. L’effort de recherche méthodologique et appliquée sur l’analyse des données observationnelles pour l’évaluation des interventions de santé doit être poursuivi. Mots clés Variable instrumentale ; Score de propension ; Biais d’indication ; Études observationnelles ; Recherche évaluative Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.076 P8.4
Impact de la prise en compte des risques compétitifs sur l’estimation d’incidence dans une cohorte prospective multicentrique C. Chapelle a,∗ , E. Presles a , B. Tardy a , S. Laporte b Inserm, CIC 1408, Unité de recherche clinique innovation pharmacologie, CHU Saint-Étienne, Saint-Étienne, France b EA3065, Université Jean-Monnet, Unité de recherche clinique, innovation, pharmacologie, CHU Saint-Étienne, Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Chapelle) a
Introduction Les méthodes classiques d’estimation d’incidence cumulée consistent à censurer le délai d’observation lorsque l’événement d’intérêt ne s’est pas produit, supposant l’indépendance entre la censure et l’événement d’intérêt. En dehors des censures administratives, non-informatives, l’hypothèse d’indépendance entre la censure et l’événement d’intérêt est discutable notamment lorsque le délai d’observation est censuré du fait de l’apparition d’un autre événement appelé événement compétitif. Des études par simulation ont montré que la prise en compte des risques compétitifs permettait de limiter la surestimation de l’incidence observée avec la méthode de Kaplan-Meier. Nous présentons ici les différentes méthodes d’estimation dans une étude où les censures du fait d’un événement compétitif sont supérieures à 80 %. Méthodes Nous avons conduit une cohorte prospective multicentrique franc¸aise de patients hospitalisés en soins palliatifs dont l’objectif principal était d’estimer la fréquence des hémorragies dans cette population (étude RHESO, NCT01056978). La difficulté en soins palliatifs est l’estimation de la fréquence d’un événement d’intérêt autre que la mortalité. Plusieurs méthodes d’estimation ont été envisagées : l’incidence brute à trois mois, l’incidence cumulée par la méthode de Kaplan-Meier (KM), et l’incidence cumulée prenant en compte le risque compétitif selon la méthode de Kalbfleisch et Prentice. Les incidences ont été calculées assorties de leur intervalle de confiance à 95 % (IC95 %). Résultats Au total, 1199 patients ont été inclus dans l’étude. À trois mois, 116 patients ont présenté une complication hémorragique majeure ou cliniquement pertinente, soit une incidence brute de 9,7 % (IC95 % 8,1 % ; 11,6 %). Pour l’estimation des incidences cumulées, 1083 patients ont été censurés, incluant 8 patients (0,6 %) perdus de vue et 980 (81,7 %) décédés sans avoir présenté l’événement d’intérêt. L’incidence cumulée des complications hémorragiques majeures ou cliniquement pertinentes estimée par KM est de 20,8 % (IC95 % 15,6 % ; 26,0 %). En prenant en compte le risque compétitif, l’incidence cumulée est de 9,8 % (IC95 % 8,3 % ; 11,6 %).