Vecteurs, climat, environnement et mondialisation dans l’évolution du Chikungunya et du paludisme en Europe

S252

Confe´rences invite´s / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 56S (2008) S251–S252

utilise´es re´cemment seront e´galement pre´sente´es. Les donne´es re´centes sur les e´tudes de sante´ mentale re´alise´es chez l’adolescent seront particulie`rement examine´es.

perspective ge´ne´rale sur les nanotechnologies ainsi que ces derniers aspects seront discute´s. doi: 10.1016/j.respe.2008.06.005

doi: 10.1016/j.respe.2008.06.004

Confe´rence 4 Nanoparticules et sante´ : aspects e´pide´miologiques C. Infante-Rivard De´partement d’e´pide´miologie, biostatistiques et sante´ au travail, universite´ McGill, Montre´al, Canada La re´volution appele´e nanotechnologie promet d’apporter des changements a` notre monde aussi profonds que ceux entraıˆne´s par la de´couverte de l’e´lectricite´ et des engins a` combustion interne. La nanotechnologie permet de cre´er des nouveaux mate´riaux en re´duisant les particules de mate´riaux ` l’e´chelle nano, les standards a` des dimensions aussi petites que le nanome`tre. A proprie´te´s des mate´riaux peuvent changer dramatiquement. De plus, la technologie permet de manipuler atomes et mole´cules individuels afin de ge´ne´rer des tubes microscopiques, des sphe`res, des fils et des films destine´s a` des taˆches aussi diverses que ge´ne´rer de l’e´lectricite´ ou transporter des drogues dans le corps humain. Le potentiel e´conomique associe´ au de´veloppement des nanomate´riaux est colossal et, de ce fait, probablement irre´versible. Il faut de`s lors envisager de minimiser les risques potentiels associe´s a` ces be´ne´fices. Cependant, les risques sur la sante´ et sur l’environnement sont encore mal connus. Des e´tudes re´centes en cultures cellulaires et sur des animaux ont montre´ que la taille de la surface, la chimie de surface, la solubilite´ et, possiblement, la forme des nanomate´riaux peuvent causer des dommages. Certains avancent le besoin d’un vaste agenda de recherche pour comprendre et pre´venir le risque associe´ :  de´veloppement d’instruments pour mesurer l’exposition aux nanomate´riaux dans l’air et dans l’eau ;  impact sur la sante´ humaine ;  de´veloppement et validation de me´thodes toxicologiques in vitro et in vivo. Plusieurs de ces champs d’activite´, incluant la mesure de l’exposition et des effets sur la sante´ humaine, vont ne´cessiter une expertise e´pide´miologique. Une piste de de´part est celle des nanoparticules de´rive´es des produits de la combustion, appele´es particules ultrafines (PUF) et que l’on retrouve dans l’air. On sait que ces particules causent un stress oxydatif et de l’inflammation et peuvent se de´placer a` partir du point de de´position. La fac¸on dont l’exposition et les effets sur la sante´ relie´s aux PUF a e´te´ e´tudie´e constitue un bon point de de´part pour aborder l’e´pide´miologie des nanoparticules fabrique´es. Une

Confe´rence 5 Vecteurs, climat, environnement et mondialisation dans l’e´volution du Chikungunya et du paludisme en Europe D. Fontenille UR 016, caracte´risation et controˆle des populations de vecteurs, IRD, Montpellier, France Le virus chikungunya a e´merge´ en Italie a` l’e´te´ 2007, apre`s une vague e´pide´mique d’Afrique centrale a` l’Inde en passant par l’Oce´an Indien. Ces dernie`res anne´es, une dizaine de cas autochtones de paludisme a e´te´ signale´e en Europe, alors que des e´pide´mies sont survenues dans les pays voisins comme la Turquie. Les causes de ces e´mergences de´pendent de facteurs propres aux agents pathoge`nes (virulence, se´lection), aux vecteurs (biologie, compe´tence), aux hoˆtes (comportement, susceptibilite´), a` l’environnement (y compris anthropique) et au climat, et dont le poids varie selon les syste`mes vectoriels. Lors d’e´pide´mies, le virus chikungunya est transmis a` l’homme par des Ædes domestiques : Æ. ægypti et Æ. albopictus. Les e´pide´mies de grande ampleur observe´es entre 2005 et 2007, sont dues :  a` l’expansion re´cente d’Æ. albopictus en zone tropicale et tempe´re´e lie´e a` l’augmentation du transport de marchandises ;  a` la se´lection de ge´notypes viraux particulie`rement transmissibles par cette espe`ce ;  et a` la circulation accrue des voyageurs, donc des virus, dans le monde. Le paludisme e´tait ende´mique en Europe jusqu’au de´but du XXe sie`cle. L’utilisation de la quinine, l’ame´nagement de l’environnement, l’ame´lioration de l’habitat et la lutte antivectorielle ont permis d’e´radiquer le paludisme autochtone. En revanche, des espe`ces et des populations vectorielles compe´tentes subsistent comme le montrent la survenue de cas isole´s en Allemagne, France, Gre`ce, Italie et Espagne, la pre´sence de foyers e´pide´miques aux marges de l’Europe, et des e´tudes expe´rimentales en insectarium. Les changements climatiques en cours auront des conse´quences sur la distribution des espe`ces et des populations de vecteurs, des habitats et, donc, des agents pathoge`nes. Cependant, les e´mergences re´centes de chikungunya et de paludisme observe´es en Europe sont majoritairement dues a` des facteurs environnementaux, comportementaux et socioe´conomiques. La compre´hension des interrelations entre ces diffe´rents facteurs peut permettre de pronostiquer l’e´volution de ces e´mergences. doi: 10.1016/j.respe.2008.06.006