Vivre avec une personne dépressive : le conjoint face à la maladie

Vivre avec une personne dépressive : le conjoint face à la maladie

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32es JOURNÉES SCIENTIFIQUES DE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE

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Vivre avec une personne dépressive : le conjoint face à la maladie

Souffrance psychologique des soignants en milieu pénitentiaire : analyse des causes et modes d’expression du stress

A.-L. MARCHAL, P. ANTOINE Université Lille 3 Charles de Gaulle, 59650 Villeneuve d’Ascq. Problématique. Vivre avec une personne dépressive est source de détresse émotionnelle. Le conjoint, sur qui porte cette étude, est affecté par la maladie dans divers domaines de la vie quotidienne. Cette recherche s’intéresse à l’évaluation de l’intensité de la maladie par le conjoint et aux répercussions de cette évaluation. Méthode. Trente-huit sujets ont participé à l’étude : l’échantillon clinique est constitué de 14 couples dont un membre présente un Épisode dépressif majeur. L’échantillon témoin est constitué de 10 sujets non dépressifs et dont le conjoint n’est pas dépressif. Quatre questionnaires ont été utilisés : inventaire de dépression de Beck (auto-évaluation par le patient et adapté en hétéro-évaluation pour le conjoint), un inventaire de fardeau (Zarit), une Échelle de stress perçu (PSS-14 de Cohen et coll.), une Échelle de soutien social perçu (SSQ de Sarason et coll.). Résultats. Les conjoints de personnes dépressives ont des niveaux de stress perçu et un sentiment de fardeau plus élevé que les sujets témoins. Le stress perçu et le sentiment de fardeau sont mieux prédits par l’auto-évaluation par le patient de ses symptômes que par l’hétéro-évaluation qu’en fait le conjoint. La corrélation entre l’auto-évaluation et l’hétéro-évaluation est inférieure à 0,50. Les conjoints paraissent sous-estimer les dépressions sévères. En hétéro-évaluation, seuls trois items de la Beck sont liés au sentiment de fardeau : le sentiment d’échec, l’insatisfaction et l’irritabilité. Discussion. Le conjoint est affecté par la maladie de son époux(e). Une meilleure connaissance des aspects de la maladie susceptibles de constituer un fardeau ou d’être source de stress pourrait être un point d’ancrage pour proposer des aides adaptées. Le conjoint ne peut évaluer correctement l’intensité de la souffrance de la personne qu’il accompagne. Aussi, le traitement en ambulatoire de la personne dépressive devrait intégrer une prise en compte du conjoint. Ce dernier doit disposer d’un lieu où s’exprimer, être informé de la maladie et être sensibilisé à l’importance de son rôle dans l’accompagnement du patient.

D. DIEULLE, P. ANTOINE Université Lille 3 Charles de Gaulle, UFR de Psychologie, 59650 Villeneuve d’Ascq. Problématique. Depuis la loi du 18 janvier 1994, les prisons accueillent le service public et son personnel soignant à l’intérieur de leurs murs. Ces soignants assurent les examens de diagnostic et les soins des détenus. Cette étude a pour but d’évaluer et comprendre différentes facettes du stress des soignants travaillant en milieu pénitentiaire. Méthode. Les soignants interrogés (N = 33) travaillent dans 4 établissements pénitentiaires de la région Nord-Pas-deCalais. Ils ont été évalués à l’aide d’une batterie de 9 questionnaires. Les mesures portaient sur le névrosisme, les stratégies de coping, le niveau de stress perçu, les composantes du burn-out, le soutien social perçu, les composantes émotionnelles et cognitives du bien-être subjectif et la satisfaction professionnelle. Résultats. Les entretiens préliminaires mettent en évidence les facteurs de stress existant chez les soignants travaillant en milieu carcéral et engendrant un sentiment de pénibilité au travail. Parmi ces facteurs de stress, la plupart sont spécifiques à l’exercice du soin en milieu pénitentiaire. Les soignants évoquent les contraintes dues à leur lieu d’exercice, la particularité de la population soignée ainsi que leur statut particulier au sein de l’établissement pénitentiaire. Les réponses aux questionnaires soulignent le rôle prégnant de la personnalité, en particulier sur les critères de satisfaction professionnelle, de bien-être subjectif et de stress. Conclusions. Nos résultats indiquent 1) que le stress est réellement présent chez les soignants travaillant en milieu carcéral, 2) que ce stress est multifactoriel, 3) qu’il existe des facteurs dispositionnels et environnementaux qui peuvent être à l’origine et/ou moduler l’évolution de ce stress et son expression. La profession de soignant en milieu carcéral est une profession récente, mal connue et peu reconnue. Ces soignants sont confrontés tous les jours à l’enfermement, à la violence, à la dangerosité. Ils ne sont pas formés pour travailler auprès de cette population et à cet environnement de travail singulier. Ils ne reçoivent pas non plus de soutien pour faire face aux nombreux facteurs de stress. 10 ans après la loi qui définit leurs fonctions, beaucoup reste à construire en termes de formation professionnelle, de préparation psychologique et de reconnaissance institutionnelle. Il est important de s’intéresser plus à ces soignants et de leur donner les moyens de ne pas s’essouffler ou de s’épuiser professionnellement.