Analyse bibliographique

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Imagerie de la Femme (2009) 19, 216—217 Analyse bibliographique Karen Kinkel Cette rubrique vous propose un choix de courts commentaires d’articles ...

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Imagerie de la Femme (2009) 19, 216—217

Analyse bibliographique Karen Kinkel

Cette rubrique vous propose un choix de courts commentaires d’articles originaux importants parus récemment dans des revues anglophones référentes de votre discipline. Nous remercions pour ses analyses : Karen Kinkel

Mammographie digitale Comparaison entre lecture de mammographie digitale sur écran et sur film 䊏 Nishikawa RM, Acharyya S, Gatsonis C, Pisano ED, Cole EB, Marques HS, et al. Comparison of soft-copy and hard-copy reading for full-field digital mammography. For the Digital Mammography Image Screening Trial investigator group. Radiology 2009;251:41—8. Le but de l’étude était de savoir s’il y avait un avantage ou un inconvénient à lire des mammographies de dépistage acquises par un système numérique sur film ou sur écran. L’hypothèse initiale était qu’une lecture sur écran permettrait d’optimiser la visualisation de chaque image mammographique. Cependant, l’étendue de la gamme de gris sur un écran est réduite et ne permet pas en même temps d’avoir des détails sur le tissu sous la peau et le tissu dans les régions les plus denses du sein. Les auteurs ont sélectionné 333 cas de mammographies de dépistage dont 117 de patientes pour lesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué dans les 15 mois suivant la réalisation de la mammographie. Les mammographies digitales étaient toutes imprimées sur films et disponibles sur station de lecture dédiée selon les recommandations des fabricants de mammographes. Vingt-six radiologues lisaient à six semaines d’intervalle toutes les mammographies sur les deux supports. Chaque radiologue ne lisait qu’un sous-groupe du total des patientes, en deux sessions d’une journée. Chaque radiologue définissait le résultat de la mammographie selon un score de 1 (définitivement pas malin) à 7 (définitivement malin). Vingt-deux radiologues

Adresse e-mail : [email protected]. 1776-9817/$ — see front matter doi:10.1016/j.femme.2009.08.001

lisaient des mammographies provenant de trois fabricants (GE® , Fischer® , Fuji® ), et quatre radiologues devaient lire des mammographies de deux fabricants. Il n’y avait aucune différence entre l’aire sous la courbe ROC pour la lecture sur écran (0,75) et sur film (0,76). Une analyse de sous-groupe, basée sur le fabricant de mammographe, le type de lésion ou la densité du sein, n’a pas montré de différence significative de l’aire sous la courbe. Les auteurs concluent qu’il n’y a, pour l’instant, pas d’avantages à lire les mammographies digitales sur écran. Cependant, une optimisation de la lecture sur écran reste nécessaire. Commentaires de la rédaction L’étude s’est donnée les moyens appropriés d’effectuer une lecture comparative entre film et écran de lecture en tenant compte des différences entre système d’acquisition et de lecture. L’absence d’inconvénients pour une lecture sur écran est rassurante pour l’organisation des seconde et troisième lectures dans un programme de dépistage organisé. À l’avenir, la lecture sur écran pourrait bénéficier d’algorithme de visualisation multiple adapté, pour l’un, à la visualisation des masses, et, pour l’autre, à celle des foyers de microcalcifications. L’étude menée ici a bénéficié pour chaque fabricant d’un seul algorithme « compromis » pour fournir une seule image capable de visualiser aussi bien des masses que des foyers.

IRM et endométriose Distribution anatomique des lésions d’endométriose profonde postérieure en IRM après opacification vaginale et rectale par du gel 䊏 Loubeyre P, Petignat P, Jacob S, Egger JF, Dubuisson JB, Wenger JM. Anatomic distribution of posterior deeply infiltrating endometriosis on MRI after vaginal and rectal gel opacification. AJR Am J Roentgenol 2009;192:1625—31 Les auteurs présentent leur expérience lors du bilan préopératoire pour suspicion d’endométriose profonde localisée dans le compartiment pelvien postérieur en utilisant l’IRM du pelvis avec opacification rectale et vaginale par du

Analyse bibliographique gel échographique (150 cm3 dans le rectum et 50 cm3 dans le vagin). Il propose une classification simple de l’étendue interne (vagin et rectum) et externe (ligament utérosacré et uretère) de l’endométriose profonde. Cette classification tient compte des traitements chirurgicaux spécifiques à chaque localisation d’endométriose profonde, tels que la dissection de la cloison rectale antérieure et, éventuellement, des fossettes ischiorectales en cas d’atteinte rectale antérieure. L’atteinte vaginale requiert l’ouverture du cul-de-sac vaginal postérieur, alors que l’atteinte des ligaments utérosacrés doit entraîner la libération chirurgicale des uretères et la dissection des artères utérines pour permettre l’excision des ligaments. L’anatomie normale de la paroi vaginale et rectale distendue par l’opacification au gel est décrite comme une structure pariétale fine de moins de 3 mm d’épaisseur, en hyposignal T2 et sans possibilité de différencier la muqueuse, de la musculeuse ou de la séreuse. Le cul-de-sac vaginal postérieur se présente sous la forme d’une cavité régulière attachée à la face postérieure et inférieure du col, juste en dessous du torus utérin. La cloison rectovaginale correspond en IRM à une couche de tissu mince, située entre la paroi vaginale postérieure et la paroi antérieure du rectum. Les atteintes endométriosiques du vagin, des ligaments utérosacrés, du rectum, de la région rétrocervicale et rétroisthmique et du cul-de-sac de Douglas sont décrites avec cette technique d’IRM grâce à de multiples images IRM et laparoscopiques.

217 Commentaires de la rédaction Il s’agit d’une revue didactique de l’anatomie normale et pathologique de l’endométriose profonde, avec une partie histologique et chirurgicale très précise et facile à lire. La qualité des images est moyenne car elle souffre d’un couple TR/TE très haut en pondération T2 (6000/110 ms) diminuant le contraste entre zone jonctionnelle et myomètre extérieur. Ce contraste pourrait être optimisé avec un couple TR/TE autour de 4000/90 ms en pondération T2. La visualisation des ligaments utérosacrés devient plus facile sur des images coronales avec opacification vaginale, alors que ce sont les incidences axiales obliques (perpendiculaires au col) qui facilitent l’identification des ligaments utérosacrés sans opacification vaginale. L’intérêt de l’opacification vaginale est bien démontré dans les lésions vaginales sur utérus rétroversé. L’auteur conclut à l’absence de valeur de l’IRM pour le diagnostic d’envahissement en profondeur de la paroi rectosigmoïdienne. Cela pourrait être lié à l’absence d’injection de produit de contraste intraveineux durant l’examen IRM. L’injection de gadolinium permet de visualiser l’hypervascularisation de la muqueuse rectale normale par rapport à la musculeuse dont le rehaussement se fait à un moindre degré. La délimitation du nodule d’endométriose rectale est facilitée grâce au caractère hypovasculaire de la lésion par rapport à la muqueuse rectale. Des études utilisant l’opacification rectale et comparant les séquences T2 et T1 avec injection de produit de contraste seraient utiles pour évaluer scientifiquement l’apport de l’injection intraveineuse.