Anatomie pathologique

Anatomie pathologique

QUIZZ ANATOMIE PATHOLOGIQUE BIOLOGIE HÉPATIQUE I TECHNIQUE ET BIOLOGIE I CAS CLINIQUE I FICHE TECHNIQUE I BIO-QUIZZ I Fiche F i h à conserver DESC...

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QUIZZ

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

BIOLOGIE HÉPATIQUE I TECHNIQUE ET BIOLOGIE I CAS CLINIQUE I FICHE TECHNIQUE I BIO-QUIZZ I

Fiche F i h à conserver

DESCRIPTION

Un patient de 70 ans, fumeur, en bon état général est hospitalisé pour bilan d’une opacité parenchymateuse pulmonaire lobaire supérieure droite. Celle-ci révèle une masse parenchymateuse d’allure tumorale mal limitée pour laquelle une lobectomie supérieure droite est programmée. La pièce opératoire est transmise en anatomie pathologique. Après fixation, l’analyse macroscopique montre une masse de 8 cm mal limitée. Un prélèvement à cheval entre la tumeur et le parenchyme sain est effectué (figures 1 à 5).

Figure 1 – HES, objectif 2X.

Figure 4 – Immunomarquage indirect, révélation DAB : anticorps primaire ciblant CD20, CD3, CD5.

Figure 2 – HES, objectif 10X.

Figure 3 – HES, objectif 40X.

Figure 5 – Immunomarquage indirect, révélation DAB : anticorps primaire ciblant BCL-2, CD21 (follicular dendritic cells), les cytokératines (KL1).

QUESTIONS RÉPONSES AU VERSO

1. Quel est votre diagnostic ? 2. Quels types de différenciation cellulaire identifiez-vous sur la figure 3 ? 3. Que vous démontre l’immunomarquage anti-BCL2 ? 4. Que vous démontre l’immunomarquage anti-cytokératine ?

5. Quelles anomalies cytogénétiques récurrentes sont associées à ce lymphome en topographie pulmonaire ? a Service de pathologie Hôpitaux universitaires Paris Centre – Site Hôtel-Dieu (AP-HP) Université Paris-Descartes 1, place du Parvis Notre-Dame 75181 Paris cedex 04

* Correspondance [email protected]

Thierry Jo Molina a,*, Agnès Le Tourneaua, Josée Audouina, Jacques Diebolda © 2013 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2013 - N°448 //

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RÉPONSES R1

Il s’agit d’un lymphome extra ganglionnaire de la zone marginale du tissu lymphoïde associé aux muqueuses (mucosal associated lymphoid tissue), du MALT, de localisation pulmonaire (Classification OMS 2008). Le lymphome de type MALT est un lymphome B représentant environ 7-8 % de tous les lymphomes B et plus de 50 % des lymphomes gastriques. L’âge moyen de survenue est de 60 ans. Dans l’estomac, Helicobacter pylori est clairement impliqué dans la lymphomagenèse mais il n’y a pas d’agent infectieux clairement identifié dans les lymphomes de type MALT pulmonaire. Dans beaucoup de lésions de type MALT, il y a des lésions précurseurs d’inflammation chronique qui vont induire un tissu lymphoïde associé aux muqueuses, résultat d’infection ou d’auto-immunité. Les antécédents de Sjögren ou de thyroïdite de Hashimoto favorisent l’émergence de lymphome de type MALT salivaire ou thyroïdien. Les sites de prédilection de ce lymphome sont le tractus gastro-intestinal, les glandes salivaires, le poumon (14 %), les annexes oculaires, la peau, thyroïde et sein. La présentation clinique est localisée dans la majorité des cas, mais entre 2 et 20 % des patients ont une atteinte médullaire. Les atteintes extra nodales multiples à la présentation se voient dans 46 % des cas des formes extra gastriques. Il s’agit de lymphomes indolents caractérisés par des rechutes à long terme. Ils peuvent se transformer en lymphome à grandes cellules B.

R2

Une différenciation plasmocytaire (Pl) et une différenciation monocytoïde (Mon). Les cellules tumorales infiltrent le tissu dans une topographie marginale en périphérie du manteau du follicule lymphoïde. Les cellules ressemblent en général à des petits lymphocytes de morphologie hétérogène associant des cellules marginales (centrocytique-like), des cellules monocytoïdes à cytoplasme clair, des plasmocytes ainsi que de rares cellules d’allure immunoblastique. Lorsque la composante plasmocytaire est importante, il peut s’y associer un pic monoclonal sérique d’immunoglobuline. Les cellules tumorales sécrètent le plus souvent une IgM, plus rarement IgA ou IgG. Les cellules tumorales expriment CD20 et n’expriment pas CD10, ni CD5.

R3

La persistance de centres germinatifs réactionnels normalement bcl2 négatifs non colonisés par les cellules tumorales alors que les cellules tumorales expriment BCL2. En effet, il y a souvent dans ce lymphome en regard des plages tumorales, des réseaux de cellules folliculaires dendritiques parfois expansifs ou disloqués correspondant parfois à la colonisation de follicules par les cellules tumorales. Il y a également souvent des restes de centres germinatifs non colonisés BCL2 négatifs comme sur la figure 5.

R4

La présence de lésions lymphoépithéliales détruisant le réseau de cellules épithéliales par les cellules lymphoïdes tumorales. Dans les tissus glandulaires dans ces lymphomes, il y a souvent une invasion de l’épithélium par les cellules tumorales sous forme d’agrégat de cellules tumorales créant des lésions lymphoépithéliales. Ces lésions consistent en trois cellules tumorales ou plus, détruisant l’épithélium souvent associées à une dégénérescence éosinophile des cellules épithéliales. Elles sont pathognomoniques dans les lymphomes de type MALT gastrique mais en revanche beaucoup plus difficiles à interpréter et de peu de valeur dans les MALT pulmonaires.

R5

Il y a souvent un réarrangement API2-MALT1 dans 30 à 50 % des cas, plus rarement un réarrangement de BCL10 ou MALT avec le gène de la chaîne lourde des immunoglobulines.

Pour en savoir plus [1] Swerdlow SH, Campo E, Harris NL, et al. World Health Organization classification of tumours of haematopoietic and lymphoid tissues. Lyon, IARC Press, 2008.

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// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2013 - N°448

[2] Wislez M, Antoine M, Bellocq A, et al. Lymphome pulmonaire de type MALT. Rev Pneumol Clin.2007;63(3):177-82. [3] Bacon CM, Du MQ, Dogan A. Mucosa-associated lymphoid tissue (MALT) lymphoma: a practical guide for pathologists. J Clin Pathol 2007;60(4): 361-72.