Bilan préthérapeutique initial du carcinome épidermoïde invasif de l’anus

Bilan préthérapeutique initial du carcinome épidermoïde invasif de l’anus

© 2007. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés MISE AU POINT Gastroenterol Clin Biol 2007;31:157-165 Bilan préthérapeutique initial du carcinome...

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© 2007. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

MISE AU POINT

Gastroenterol Clin Biol 2007;31:157-165

Bilan préthérapeutique initial du carcinome épidermoïde invasif de l’anus

Vincent de PARADES (1), Pierre BAUER (1), Jean-Louis BENBUNAN (2, 3), Thierry BOUILLET (4), Paul-Henri COTTU (3), Charles-André CUENOD (5), Catherine DURDUX (6), Jean-François FLÉJOU (7), Patrick ATIENZA (1) (1) Service de Proctologie Médico-Interventionnelle, Groupe hospitalier Diaconesses – Croix Saint-Simon, Paris ; (2) Service de Radiothérapie, Clinique Hartman, Neuilly-sur-Seine ; (3) Service d’Oncologie Médicale, Groupe hospitalier Diaconesses, Croix Saint-Simon, Paris ; (4) Service d’Oncologie Médicale, Hôpital Avicenne, Bobigny ; (5) Service de Radiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris ; (6) Service de Radiothérapie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris ; (7) Service d’Anatomo-Pathologie, Hôpital Saint-Antoine, Paris.

RÉSUMÉ

SUMMARY

Le carcinome épidermoïde de l’anus est une tumeur maligne rare, représentant moins de 5 % des cancers ano-recto-coliques de la population générale. Le traitement de cette tumeur est désormais conservateur et repose en règle sur la radiothérapie, éventuellement associée à une chimiothérapie, alors que la chirurgie n’a plus que de rares indications. Les indications thérapeutiques découlent d’un bilan initial qui comprend une évaluation locorégionale, une recherche de métastases viscérales et une évaluation du terrain. Ce bilan a bénéficié de l’apport de l’échographie endocavitaire. Il devrait continuer à s’améliorer avec, notamment, l’apport de l’imagerie par résonance magnétique, de la tomographie par émission de positons et de la technique du ganglion sentinelle des aires inguinales.

Initial pretherapeutic assessment of anal epidermoid carcinoma

« Il est difficile de deviner la hauteur d’un iceberg lorsque vous êtes assis sur son sommet. »

Rappels

Vincent DE PARADES, Pierre BAUER, Jean-Louis BENBUNAN, Thierry BOUILLET, Paul-Henri COTTU, Charles-André CUENOD, Catherine DURDUX, Jean-François FLÉJOU, Patrick ATIENZA (Gastroenterol Clin Biol 2007;31:157-165)

Anal epidermoid carcinoma is a rare malignant tumor, comprising less than 5% of all carcinomas of the colon, rectum, and anus. The primary therapy now includes radiotherapy, often in combination with chemotherapy. Radical surgery is now rarely indicated. Therapeutic indications are based on locoregional staging, the presence of visceral metastases and an evaluation of the medical history. Anorectal endosonography is helpful in evaluating locoregional extension. In addition, magnetic resonance imaging, positron emission tomography scanning and inguinal sentinel lymph node procedure should play a role in a more selective approach in patients with anal carcinoma.

Helen Colhoun, University College de Londres [1]

Définitions DÉFINITION TOPOGRAPHIQUE

Introduction

La dernière classification des tumeurs intestinales proposée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a consacré deux chapitres différents aux carcinomes épidermoïdes de l’anus (figure 1) [11]. Le carcinome du canal anal est le plus fréquent (plus de 80 % des cas). Il est situé entre la jonction anorectale et la jonction anocutanée, au niveau d’un segment vertical mesurant environ 3 à 4 cm de longueur. Ce segment est divisé en deux étages par la ligne pectinée et comporte trois types d’épithélium de haut en bas : cylindrique de type rectal, transitionnel, et malpighien non kératinisé. Le carcinome de la marge anale est situé au niveau de la peau périanale où l’apparition d’annexes permet la distinction avec l’épithélium malpighien non kératinisé du bas canal anal. Ce carcinome est très proche des tumeurs cutanées malignes habituelles [5, 6, 11-13]. Ces considérations topographiques ne sont pas purement académiques. En effet, le drainage ganglionnaire des carcinomes situés en dessous de la ligne pectinée se fait vers les aires inguinales, puis iliaques externes, alors que les carcinomes situés au-dessus de la ligne pectinée se drainent vers les aires périrectales, puis les aires du promontoire, mésentériques inférieures et/ou iliaques internes [3, 5-7, 14].

Le carcinome épidermoïde de l’anus est une tumeur maligne rare, représentant moins de 5 % des cancers ano-recto-coliques de la population générale [2-7]. Son incidence est cependant en augmentation depuis une trentaine d’années. Elle a en effet triplé durant cette période [8] et serait actuellement proche de 1 à 2/100 000 [6-10]. Le traitement de cette tumeur repose sur la radiothérapie, le plus souvent de première intention, éventuellement associée à une chimiothérapie, alors que la chirurgie n’a plus que de rares indications [5-7]. En pratique, les modalités de cette radiothérapie et les indications éventuelles de la chimiothérapie découlent d’un bilan préalable qui se subdivise en une évaluation locorégionale, une recherche de métastases viscérales et une évaluation du terrain. Nous allons détailler les divers aspects de ce bilan après quelques rappels.

Tirés à part : V. de PARADES, Groupe hospitalier Diaconesses – Croix Saint-Simon, 18, rue du Sergent Bauchat, 75012 Paris. E-mail : [email protected]

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V. de Parades et al.

humaine (VIH), joue un rôle aggravant [23-25]. Le rôle grandissant joué par les Papillomavirus humains expliquerait d’ailleurs l’augmentation récente de l’incidence du carcinome épidermoïde de l’anus. De même, la coïnfection génitale par ce virus sexuellement transmissible explique l’association fréquente, synchrone ou métachrone, de néoplasies cervico-vaginales dont l’oncogenèse est commune à celle du carcinome épidermoïde de l’anus [5, 6, 22, 26]. Le tabac serait également un facteur de risque mais dans une moindre mesure [5-7].

Histoire naturelle et pronostic Au moment du diagnostic, le carcinome épidermoïde de l’anus est le plus souvent une maladie locorégionale. En effet, l’extension ganglionnaire varie entre 10 à 50 % des cas selon la taille de la tumeur [3, 5-7, 14] et les métastases viscérales ne sont présentes à ce stade que dans moins de 10 % des cas [2, 5-8]. La taille de la tumeur, son extension en profondeur et son envahissement ganglionnaire sont les principaux facteurs pronostiques de survie [13, 16, 27-35]. Les carcinomes de la marge anale auraient un meilleur pronostic [28, 30, 36, 37], même si cette notion a été récemment contestée [13]. En outre, l’évolution de cette tumeur maligne est le plus souvent « lente », à l’exception cependant des sujets infectés par le VIH chez qui elle semble plus agressive, a fortiori au stade terminal de leur immunodépression [4].

Fig. 1 – Coupe transversale de la région anorectale normale (SI : sphincter interne ; SE : sphincter externe). Normal anatomy of the anorectal region in a transverse section (SI : internal sphincter ; SE : external sphincter).

Grands principes thérapeutiques

DÉFINITION HISTOLOGIQUE

L’amputation abdomino-périnéale avec évidemment ganglionnaire inguino-iliaque qui était antérieurement proposée en première intention en cas de carcinome épidermoïde de l’anus a été abandonnée il y a plus de vingt ans au profit d’un traitement conservateur. Ce traitement conservateur vise à être curatif tout en préservant l’appareil sphinctérien. Il fait désormais référence dans le monde entier. Il repose sur une radiothérapie, éventuellement associée à une chimiothérapie. Fait notable, cette évolution majeure s’est imposée sans essai randomisé tant le bénéfice de la conservation sphinctérienne s’est avéré considérable et incontestable [5-7].

On distingue classiquement trois sous-types de carcinomes épidermoïdes de l’anus : les carcinomes à grandes cellules kératinisantes, les carcinomes à grandes cellules non kératinisantes et les carcinomes basaloïdes [6, 12]. Ces derniers ont été un temps individualisés comme une entité anatomo-clinique particulière en raison d’une radiosensibilité inférieure et d’un pronostic moins bon [15]. Ces données ont cependant été contestées [16, 17]. En outre, les divers sous-types histologiques sont souvent associés entre eux [18] et la reproductibilité interobservateur de leur diagnostic est médiocre, a fortiori sur des prélèvements biopsiques [19]. Pour toutes ces raisons, les carcinomes basaloïdes ne sont plus considérés que comme une simple variante morphologique de carcinome épidermoïde de l’anus dans la classification actuelle de l’OMS [11].

RADIOTHÉRAPIE Elle se déroule en deux phases : un premier temps de radiothérapie externe suivi, après un intervalle de repos, d’un complément par radiothérapie externe ou par curiethérapie intersticielle. La radiothérapie externe du premier temps a un volume cible large incluant la marge, le canal anal, le rectum, et les ganglions périrectaux et latéropelviens. Elle délivre 40 à 50 grays en l’espace de 4 à 5 semaines. L’irradiation complémentaire du deuxième temps a un volume cible plus restreint, centré sur la tumeur. Elle délivre 15 à 20 grays [31-35, 37]. Les adénopathies inguinales posent le problème encore débattu de l’indication de leur irradiation. En l’absence d’étude randomisée disponible, c’est une affaire d’école [7]. Les modalités de la radiothérapie se sont améliorées avec le temps avec un compromis de plus en plus satisfaisant entre l’efficacité antitumorale et la toxicité. Ainsi, le taux de contrôle locorégional augmente avec une dose de radiothérapie délivrée audelà de 55 grays et un niveau de dose totale de 60 à 65 grays semble fournir une efficacité optimale [5-7]. Le taux de contrôle locorégional dépend également de la durée de la radiothérapie. La tendance actuelle est de raccourcir la période de repos entre les deux temps d’irradiation à moins de trois semaines de telle manière que la durée totale d’irradiation n’excède pas 75 jours [38, 39]. Enfin, l’utilisation croissante des dosimétries conformationnelles prévisionnelles permet de limiter la toxicité en dimi-

À part, le carcinome verruqueux est une forme rare de carcinome épidermoïde très bien différencié de la marge anale dont les frontières nosologiques avec celles de la tumeur de BuschkeLoewenstein sont floues [20] et dont l’évolution locale serait plus lente [21]. Nous avons donc préféré l’exclure de cette mise au point.

Facteurs de risque Leur connaissance est essentielle car ils conditionnent certains aspects du bilan préthérapeutique. L’infection par les Papillomavirus humains à haut risque oncogène et les rapports sexuels anaux, tout particulièrement chez les homosexuels à partenaires multiples, sont les principaux facteurs de risque de carcinome épidermoïde de l’anus [6, 22]. Un état d’immunodépression, notamment en cas d’infection par le virus de l’immuno-déficience

ABBRÉVIATIONS : OMS VIH UICC IRM

: Organisation Mondiale de la Santé : Virus de l’immuno-déficience humaine : Union Internationale Contre le Cancer : Imagerie par résonance magnétique

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Bilan du carcinome de l’anus

nuant notamment la dose reçue par les tissus sains de voisinage [40, 41].

également d’évaluer sa taille en hauteur et en largeur ainsi que son extension sur la circonférence. Le toucher vaginal, voire l’examen au spéculum, sont indispensables en cas de masse antérieure. Un examen gynécologique devrait de toute façon être systématique à la recherche de carcinomes associés de la vulve, du vagin et/ou du col utérin. La palpation permet enfin de rechercher les adénopathies accessibles, notamment au niveau inguinal [5-7]. La classification révisée de l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC), datant de 1987, intègre le relevé de ces données cliniques et est largement utilisée (tableaux I et II) [46].

CHIMIOTHÉRAPIE Les drogues classiquement utilisées sont la mitomycine C et le fluoro-uracile. Elles sont administrées de façon concomitante à la radiothérapie (chimiothérapie radiosensibilisante) [42-44]. D’autres associations ont été évaluées, notamment en néoadjuvant (chimiothérapie d’induction), et semblent prometteuses. En l’occurrence, le protocole ACCORD 3 en cours est un essai de phase III intergroupe qui compare une radio-chimiothérapie classique à une radio-chimiothérapie intensifiée par une chimiothérapie néoadjuvante à base de cisplatine et de fluoro-uracile [45]. L’intérêt éventuel des taxanes devra également être évalué dans cette indication.

ÉCHOGRAPHIE ENDOCAVITAIRE Mise au point à la fin des années 1980, elle a connu un essor considérable dans cette indication. C’est en effet la première technique ayant fourni une image anatomique discriminante du canal anal. De surcroît, elle est simple, peu coûteuse, reproductible et dénuée d’effets secondaires [47]. La voie endoano-rectale est la plus utilisée [48-54] mais la voie endovaginale est également possible, notamment en cas de sténose anale infranchissable par la sonde [55].

Bilan préthérapeutique Évaluation locorégionale Elle est essentielle et repose sur l’examen clinique mais aussi sur des examens complémentaires dont, en premier lieu, l’échographie endocavitaire.

Tableau I. – Classification clinique de l’UICC des carcinomes de l’anus [46]. Clinical staging of anal carcinomas (UICC 1987) [46].

EXAMEN CLINIQUE L’aspect macroscopique est variable sous la forme d’une lésion ulcérée et/ou bourgeonnante, plus ou moins étendue, plus ou moins infiltrante (figure 2). Parfois, l’aspect est trompeur, faisant évoquer une marisque, une fissure, une thrombose hémorroïdaire ou un banal condylome. Dans tous les cas, la surélévation des bords, l’induration et l’augmentation progressive de taille sont évocatrices. L’examen clinique, éventuellement réalisé sous anesthésie chez le malade hyperalgique, permet de préciser le site de la tumeur, c’est-à-dire le canal anal et/ou la marge anale. Il permet

Stade

Correspondance clinique

T0

pas de tumeur perceptible

Tis

carcinome intra-épidermique

T1

grand axe de la tumeur inférieur à 2 cm inclus

T2

grand axe de la tumeur compris entre 2 et 5 cm inclus

T3

grand axe de la tumeur supérieur à 5 cm

T4

extension à un organe de voisinage (vagin, prostate, vésicules séminales, urètre, vessie* )

N0

pas d’adénopathie perceptible

N1

adénopathie(s) périrectale(s)

N2

adénopathie(s) unilatérale(s) inguinale(s) et/ou iliaque(s) interne(s)

N3

adénopathies bilatérales et/ou N1 + N2

M0

pas de métastase(s) viscérale(s)

M1

métastase(s) viscérale(s)

* L’appareil sphinctérien anal n’est pas considéré comme un organe de voisinage.

Tableau II. – Stadification TNM des carcinomes de l’anus [6, 7]. TNM staging of anal carcinomas [6, 7].

Fig. 2 – Carcinome épidermoïde prolabé à la marge anale. Prolapsed epidermoid carcinoma at the anal margin.

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Stade 0

Tis N0 M0

Stade I

T1 N0 M0

Stade II

T2-3 N0 M0

Stade IIIA

T1-3 N1 M0 T4 N0 M0

Stade IIIB

T4 N1 M0 T1-4 N2-3 M0

Stade IV

T1-4 N1-3 M1

V. de Parades et al.

Cette technique permet ainsi de préciser le site de la tumeur, ses dimensions exactes et son extension sur la circonférence (figure 3). Elle permet également et surtout d’évaluer son extension en profondeur dans l’appareil sphinctérien anal ainsi que dans les organes adjacents : la cloison rectovaginale ou la prostate et les vésicules séminales. En l’occurrence, l’atteinte vaginale n’est pas rare alors que la prostate est le plus souvent préservée, probablement grâce à l’aponévrose de Denonvilliers, et son envahissement peut alors se manifester sous la forme d’une rétention d’urine [56]. L’échographie endocavitaire permet enfin de dépister les adénopathies de l’atmosphère périrectale, du promontoire et des aires iliaques [47]. Des classifications endosonographiques ont été proposées (tableaux III et IV). Elles ont pour principal intérêt de faire état de l’extension tumorale en profondeur, notamment dans l’appareil sphinctérien, dont ne tient pas compte la classification clinique de l’UICC [48, 52, 53]. Celle de Goldman et al. est la plus utilisée [48].

Tableau IV. – Classification endosonographique des carcinomes de l’anus modifiée selon Tarantino et al. [53]. Endosonographic staging of anal carcinomas according to Tarantino et al. [53]. Stade

Correspondance endosonographique

uT1

tumeur limitée à la muqueuse et à la sous-muqueuse

uT2a

tumeur limitée au sphincter interne

uT2b

tumeur envahissant le sphincter externe

uT3

tumeur envahissant les tissus péri-anaux

uT4

extension à un organe de voisinage

uN0

pas d’adénopathie

uN1

adénopathie(s) périrectale(s)

La principale limite de l’échographie endocavitaire en pathologie tumorale anale réside dans l’absence de validation histopathologique des données échographiques puisque les malades ont été traités par radio(chimio)thérapie exclusive dans la plupart des études publiées [48-52, 54, 55, 57, 58]. Il est donc impossible d’établir formellement la fiabilité de cette technique. Or, à l’instar de ce qui a été rapporté pour les tumeurs rectales, il y a un risque de surestimation de la taille tumorale liée à l’aspect hypoéchogène de l’œdème périphérique [51]. De même, il peut être difficile de distinguer une adénopathie inflammatoire réactionnelle (faux positif) d’une adénopathie métastatique [47]. Enfin, d’authentiques adénopathies envahies mesurant moins de 5 mm de diamètre peuvent échapper à l’échographie endocavitaire (faux négatifs) [14, 59, 60]. Cela étant dit, l’échographie endocavitaire a permis de gagner en précision par rapport à l’examen clinique [49, 55, 57, 58]. En particulier, elle semble plus fiable pour l’évaluation de l’extension tumorale en profondeur qui serait sous-estimée une fois sur deux par le seul examen clinique, notamment pour les tumeurs envahissant un organe de voisinage [48]. Elle est également plus fiable pour la recherche des adénopathies périrectales [49, 58, 61]. Enfin, le perfectionnement des matériels, avec notamment la mise au point récente de sondes tridimensionnelles, devrait contribuer à améliorer encore les performances de l’échographie endocavitaire [54].

AUTRES TECHNIQUES D’IMAGERIE

Fig. 3 – Aspect endosonographique d’un carcinome épidermoïde uT3 du canal anal (flèche) (coupe transversale, sonde Bruel & Kjaer). Endosonographic appearance of epidermoid carcinoma uT3 of the anal canal (arrow) (transversal section, Bruel & Kjaer probe).

La tomodensitométrie pelvienne semble moins performante que l’échographie endo-ano-rectale dans l’évaluation de l’extension tumorale dans l’appareil sphinctérien anal et dans la mise en évidence des adénopathies périrectales [48, 49, 51, 58]. En revanche, elle pourrait s’avérer intéressante dans la détection des adénopathies iliaques, et dans le bilan des tumeurs localement évoluées et envahissant les organes de voisinage [62-64].

Tableau III. – Classification endosonographique des carcinomes de l’anus selon Goldman et al. [48]. Endosonographic staging of anal carcinomas according to Goldman et al. [48]. Stade

Correspondance endosonographique

uT1

tumeur limitée à la muqueuse et à la sous-muqueuse

uT2

tumeur limitée au sphincter interne au-dessous du puborectal et/ou à la musculeuse rectale au-dessus

uT3

tumeur dépassant le sphincter interne et/ou la musculeuse rectale

uT4

extension à un organe de voisinage

uN0

pas d’adénopathie

uN1

adénopathie(s) périrectale(s)

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) a été peu utilisée pour explorer les carcinomes du canal anal. Cela s’explique par la disponibilité et la simplicité de l’échographie endocavitaire mais aussi par la mauvaise qualité des images obtenues par les premières machines d’IRM. Cependant, les progrès techniques, liés essentiellement à l’utilisation d’antennes externes en réseau phasé, permettent désormais une analyse de la région anorectale en haute résolution spatiale avec des contrastes excellents (figure 4). En outre, la mesure de la taille de la masse tumorale dans toutes les directions de l’espace est aisée et les rapports avec les organes de voisinage sont nettement visibles. Enfin, le bilan ganglionnaire complet, notamment des aires iliaques, est accessible lors du même examen [65, 66]. L’IRM devrait donc se développer dans le bilan des tumeurs anales. 160

Bilan du carcinome de l’anus

ment envahies mais macroscopiquement non repérées à la palpation [59, 60, 70-73].

Recherche de métastases viscérales Pour l’essentiel, ces métastases touchent le foie et les poumons, plus rarement les os [29, 74]. Le choix optimal des examens complémentaires permettant leur mise en évidence n’a pas été étudié. Il n’est donc pas codifié et découle en fait des habitudes des praticiens. En pratique, on fait le plus souvent appel à l’échographie ou à la tomodensitométrie abdominale [62], qui peuvent également mettre en évidence des adénopathies lombo-aortiques et/ou mésentériques associées, ainsi qu’à la radiographie ou à la tomodensitométrie thoracique. En l’occurrence, une tomodensitométrie thoraco-abdominale pourrait être privilégiée en raison de ses performances probablement supérieures. L’intérêt de la tomographie par émission de positons, a fortiori couplée à la tomodensitométrie, est probable étant donné la grande sensibilité de cette technique d’imagerie scintigraphique dans les carcinomes épidermoïdes en général mais reste à démontrer dans le cas particulier des carcinomes épidermoïdes de l’anus [69]. Les radiographies et la scintigraphie osseuses ne se discutent qu’en cas de signe d’appel.

Dosage biologique du squamous cell carcinoma antigen Le dosage de ce marqueur sanguin antigénique pourrait avoir un intérêt pronostique [75] mais n’a pas de répercussion thérapeutique initiale, notamment en raison de sa sensibilité et de sa spécificité moyennes [76-78].

Fig. 4 – Aspect en hyposignal d’un carcinome épidermoïde T3 du canal anal en IRM (flèche) (coupe axiale en pondération T2). Epidermoid carcinoma T3 as a hyposignal in MRI (arrow) (T2-weighted axial section).

Évaluation du terrain CAS PARTICULIER DES ADÉNOPATHIES INGUINALES

Elle joue un rôle important dans les choix thérapeutiques. En particulier, la recherche d’une infection par le VIH fait partie intégrante de ce bilan en raison de la plus forte prévalence et de la plus grande agressivité du carcinome épidermoïde de l’anus sur ce terrain [3, 4]. En outre, la radiothérapie et la chimiothérapie ont une morbidité plus importante chez ces malades [79-81], même si le traitement pourrait être mieux toléré en cas d’augmentation du nombre de lymphocytes CD4 sous l’effet des thérapeutiques antirétrovirales [82, 83]. Les interactions médicamenteuses entre les trithérapies et les chimiothérapies anticancéreuses sont également à prendre en compte.

Comme on l’a vu, les adénopathies périrectales sont incluses dans les volumes de la radiothérapie externe du carcinome primitif si bien que leur ignorance n’a pas de conséquence thérapeutique [31-35, 37]. En revanche, les adénopathies inguinales posent le problème de l’indication de leur irradiation. Cette controverse a suscité le développement de méthodes visant à apprécier l’envahissement ganglionnaire inguinal de façon plus performante que par le seul examen clinique dont la sensibilité ne serait que de 50 % [5]. L’échographie inguinale n’a pas été clairement étudiée mais est probablement plus performante que l’examen clinique [60]. L’IRM apporte des espoirs avec de nouveaux agents de contraste spécifiques des ganglions à base de nano-particules d’oxyde de fer dont le ferumoxtran-10 (Sinerem®) qui permet de mieux différencier les ganglions lymphatiques normaux des adénopathies néoplasiques [67, 68]. La tomographie par émission de positons pourrait également détecter des adénopathies inguinales envahies et infracliniques [69]. Enfin, la technique du marquage et de l’exérèse du ganglion sentinelle semble prometteuse. Cette procédure consiste en une injection péritumorale d’un radio-colloïde marqué au technécium 99m, puis d’un colorant bleu. Le ganglion sentinelle (il y en a parfois plusieurs) est ensuite repéré par une lympho-scintigraphie réalisée avant l’intervention et/ou par une sonde de détection transcutanée de rayons gamma utilisée lors de l’intervention. Cette dernière, réalisée sous anesthésie locale ou générale, consiste en une incision cutanée inguinale uni- ou bilatérale, suivie du repérage du lymphatique bleuté menant au ganglion sentinelle qui est alors prélevé pour analyse histologique. Des études préliminaires ont ainsi démontré chez une centaine de malades ayant un carcinome épidermoïde de l’anus la faisabilité, la bonne tolérance et l’intérêt potentiel de cette technique mini-invasive dans la détection d’adénopathies inguinales microscopique-

L’âge physiologique est également un critère important à prendre en compte en raison de la tolérance, notamment hématologique, de la chimiothérapie parfois moins bonne chez les sujets âgés et de la moindre faisabilité de la radiothérapie [8, 84]. De même, des problèmes spécifiques se posent chez les cirrhotiques, chez les malades immunodéprimés (tolérance mauvaise de la chimiothérapie) et/ou chez les malades traités par anticoagulants (interactions médicamenteuses). Il faut rechercher des antécédents éventuels d’irradiation pelvienne, en particulier pour un cancer du col utérin, dont l’existence conduirait à modifier la stratégie thérapeutique (possible contre-indication à une nouvelle radiothérapie). Un bilan des fonctions rénale et cardiaque est enfin nécessaire avant l’administration d’une chimiothérapie à base de fluorouracile ou de cisplatine [5-7].

Implications thérapeutiques Les données issues de ce bilan préthérapeutique ont des conséquences déterminantes. 161

V. de Parades et al.

Les petites tumeurs de moins de 2 cm de diamètre, non infiltrantes et sans envahissement ganglionnaire, classées T1 N0 M0, semblent ainsi pouvoir relever d’une radiothérapie exclusive [6, 7]. Certaines tumeurs bien différenciées de la marge anale, classées T1 N0 M0 et mesurant moins de 1 à 2 cm de grand axe, pourraient même relever d’une résection chirurgicale limitée, sans amputation abdomino-périnéale, ni radiothérapie complémentaire, car leur risque d’envahissement ganglionnaire est faible [13, 27, 28, 30, 85-87].

De surcroît, le bilan tumoral local (uT1-2 versus uT3-4) et le bilan ganglionnaire (uN0 versus uN1) réalisés par échographie endocavitaire avaient une valeur prédictive significative de récidive locale (respectivement P = 0,001 et P = 0,03) [52]. Ces données capitales ont suggéré que l’on pouvait donc affiner la stratégie thérapeutique en proposant une chimiothérapie en plus de la radiothérapie aux malades ayant des tumeurs cliniquement évaluées T2 N0 M0 mais classées uT3 ou uT4 et/ou uN1 en échographie (figure 5) [52]. Concernant les adénopathies inguinales, certaines équipes préconisent leur irradiation prophylactique systématique au prix d’une morbidité en général modérée [16, 28, 74, 92-94]. Cependant, l’envahissement ganglionnaire inguinal n’existerait au moment du diagnostic que dans 10 à 25 % des cas tous stades confondus et est évidemment plus rare pour les petites tumeurs T1-2 [28, 30, 32, 92, 95]. D’autres équipes, notamment françaises, préconisent donc une approche plus sélective. Ils ne réalisent l’irradiation complémentaire des ganglions inguinaux en même temps que l’irradiation pelvienne qu’en cas de tumeurs classées T3 ou T4 ou T1-2 N1-3 M0, et acceptent ainsi le risque supposé minime d’une atteinte ganglionnaire inguinale synchrone dans les autres cas [32, 35, 37, 95, 96]. Des travaux ultérieurs permettront certainement de déterminer la place exacte de l’IRM avec Sinerem®, de la tomographie par émission de positons et/ou de la technique du ganglion sentinelle dans ce problème spécifique de la stratégie thérapeutique. En revanche, le curage ganglionnaire inguinal bilatéral n’a actuellement plus d’indication en première intention en raison de son faible bénéfice et de sa morbidité non négligeable [5, 7].

À l’opposé, les tumeurs localement évoluées et/ou associées à des adénopathies supposées envahies, classées T3 ou T4 ou T1-2 N1-3 M0, relèvent en principe d’une radiothérapie associée à une chimiothérapie [6, 7]. Cette association est en effet le standard thérapeutique dans cette situation où elle permet de significativement augmenter la survie sans récidive locale et sans colostomie [42-44]. En revanche, le traitement des tumeurs intermédiaires, classées T2 N0 M0, est controversé car l’intérêt d’une chimiothérapie en plus de la radiothérapie n’a pas été formellement démontré dans ce cas particulier. En l’occurrence, la taille tumorale supérieure à 4 cm semble être un critère décisionnel important [2, 31, 32-35, 37]. L’extension tumorale supérieure au tiers de la circonférence anale pourrait en être un autre [88]. D’autres critères comme le degré de différenciation cellulaire [7, 21], le degré de ploïdie cellulaire [21, 36, 89] et/ou l’expression de la protéine P53 [21, 90, 91] sont encore en évaluation. Par contre, l’échographie endocavitaire a un rôle majeur à jouer dans cette situation. En effet, il y avait une corrélation significative entre l’extension tumorale en profondeur évaluée par échographie et la réponse au traitement dans une étude suédoise où, au sein d’un sous-groupe de tumeurs de moins de 5 cm de diamètre (T1 ou T2), seules 64 % de celles classées uT3 ou uT4 avaient répondu au traitement versus 100 % de celles classées uT1 ou uT2 (P < 0,05) [48]. Ces données ont été corroborées par une étude multicentrique française dans laquelle 80 % des tumeurs classées T1 ou T2 avaient complètement répondu à la radiothérapie versus 95 % des tumeurs classées uT1 ou uT2 (P = 0,008).

En cas de carcinome avec métastase(s) viscérale(s), une chimiothérapie est proposée, le plus souvent de façon exclusive car la radiothérapie pelvienne n’a alors plus de valeur curative et a seulement des indications à visée fonctionnelle [7]. L’amputation abdomino-périnéale garde de rares indications au décours du bilan initial. Elle est ainsi envisagée d’emblée en cas de contre-indication à la radiothérapie. Elle peut également être discutée en cas de tumeur avancée T3 ou T4 n’ayant pas

Fig. 5 – Place de l’échographie endocavitaire dans la stratégie thérapeutique du carcinome épidermoïde non métastatique de l’anus [52]. Impact of anorectal endosonography on treatment decisions in non metastatic epidermoid carcinoma of the anus [52].

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Bilan du carcinome de l’anus

répondu de façon suffisante au premier temps de radiothérapie externe. Elle peut enfin être programmée dès la fin des deux temps de la radiothérapie en cas de volumineuse tumeur T4 avec destruction sphinctérienne et/ou avec une fistule ano-recto-vaginale gênante [5-7].

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