Caractéristiques cliniques et traitement du pyoderma gangrenosum : étude rétrospective de 42 cas dans le département de la Marne (1997–2012)

Caractéristiques cliniques et traitement du pyoderma gangrenosum : étude rétrospective de 42 cas dans le département de la Marne (1997–2012)

S566 JDP 2015 P131 P132 Étude de l’efficacité des biothérapies dans le psoriasis chez les patients hémodialysés Caractéristiques cliniques et trai...

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Étude de l’efficacité des biothérapies dans le psoriasis chez les patients hémodialysés

Caractéristiques cliniques et traitement du pyoderma gangrenosum : étude rétrospective de 42 cas dans le département de la Marne (1997—2012)

M. Larquey 1,∗ , C. Girard 2 , E. Sbidian 3 , M.-A. Richard 4 , F. Aubin 5 1 Dermatologie, CHU, Nancy, France 2 Dermatologie, CHU, Montpellier, France 3 Dermatologie, CHU, AP—HP, Paris, France 4 Dermatologie, CHU, Marseille, France 5 Dermatologie, CHU, Besanc ¸on, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les biothérapies sont indiquées dans le psoriasis modéré à sévère en cas d’échec ou de contre-indication aux traitements systémiques de première ligne. L’insuffisance rénale chronique (IRC) est une contre-indication à de nombreux traitements (accumulation toxique, néphrotoxicité directe). Peu d’études concernent leur utilisation chez les hémodialysés. Nous observons l’efficacité des biothérapies sur le psoriasis chez des patients hémodialysés, ainsi que l’impact de la dialyse sur leur concentration plasmatique. Observations Nous décrivons 5 cas de psoriasis sévère sous hémodialyse, traités par biothérapies (1 par ustékinumab, 3 par étanercept et 1 par infliximab). Dans les 5 cas, le traitement a été efficace (PASI 75 ou 100 atteint). Le taux plasmatique d’ustékinumab diminue avec le cumul des séances de dialyse et devient indétectable à 10 semaines. Celui d’étanercept reste stable malgré les séances de dialyse. Pour les 2 molécules, une séance de dialyse semble concentrer la molécule. Discussion La pharmacocinétique des biothérapies a été peu étudiée chez les patients ayant une IRC ou dialysés. Il n’existe pas de contre-indication et aucune adaptation posologique n’est nécessaire. L’impact de la dialyse sur les concentrations de la molécule n’est pas précisé. Plusieurs cas ont déjà été rapportés concernant l’efficacité des biothérapies chez des patients hémodialysés. L’étanercept est un anti-TNF-␣ dont la demi-vie est de 68 h. Sa pharmacocinétique est similaire chez les sujets ayant une IRC et ceux avec une fonction rénale normale. L’hémodialyse ne diminue pas sa concentration plasmatique, l’efficacité est la même. Dans notre étude, le taux plasmatique reste stable avec les séances de dialyse. L’infliximab est un anti-TNF alpha dont la demi-vie est de 7 à 10 jours. Aucune adaptation de posologie n’est nécessaire en cas d’IRC. Les voies d’élimination n’ont pas été identifiées ; une protéase aspécifique semble en être responsable. En présence d’anticorps anti-infliximab, l’élimination est plus rapide. L’hémodialyse n’a pas d’impact sur sa concentration plasmatique, ni sur son efficacité. L’ustékinumab est un anti-IL 12 et 23 dont la demi-vie est de 3 semaines. La clairance augmente avec les anticorps anti-ustékinumab. Aucune étude n’a été réalisée concernant l’impact de la dialyse sur les concentrations plasmatiques d’ustékinumab mais le traitement reste efficace sur le psoriasis. Dans notre étude, le taux plasmatique de l’ustékinumab devient indétectable au bout de 10 semaines avec l’accumulation des séances de dialyse. La dialyse a également un effet potentiellement bénéfique sur le psoriasis. Conclusion Nous rapportons la plus grande cohorte de patients hémodialysés traités de fac ¸on efficace par biothérapie pour un psoriasis. La dialyse pourrait avoir un impact sur l’élimination de l’ustékinumab, mais pas de l’étanercept. Nous proposons l’utilisation d’étanercept en première intention chez les patients dialysés. Mots clés Biothérapies ; Dialyse ; Insuffisance rénale chronique ; Psoriasis Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.303

D. Anuset 1,∗ , Z. Reguiai 1 , G. Perceau 1 , M. Colomb 1 , A. Durlach 2 , P. Bernard 1 1 Dermatologie, CHU de Reims, France 2 Laboratoire Pol-Bouin, CHU de Reims, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le pyoderma gangrenosum (PG), est une dermatose neutrophilique rare dont l’incidence est mal connue. Son traitement, mal codifié, repose sur la corticothérapie, les immunosuppresseurs et les anti-TNF. L’objectif principal était de répertorier tous les cas de PG dans notre département vus sur 15 ans afin d’en décrire leurs caractéristiques et leur évolution sous traitement. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective, observationnelle et descriptive des cas de PG observés entre 1997 et 2012 dans la Marne. Leurs caractéristiques cliniques et histologiques, les associations pathologiques, le traitement et l’évolution étaient colligés et analysés. Résultats Quarante-deux malades ont été inclus (30 femmes, 12 hommes, âge moyen 60 ans), dont 33 (79 %) étaient initialement diagnostiqués en milieu hospitalier. Le PG était de forme ulcérée dans 39 cas (93 %), localisé uniquement aux membres inférieurs dans 34 cas (81 %) et multifocal dans 28 cas (67 %). Lors du diagnostic du PG, une association pathologique (incluant MICI, hémopathie, cancer, rhumatisme inflammatoire, maladies thyroïdiennes ou diabète) était trouvée dans 24 cas (57 %). Le nombre de lésions ne différait pas en fonction de l’âge ou de l’existence d’une association pathologique. Les traitements de première ligne les plus utilisés étaient la doxycycline (23 cas) et la corticothérapie orale (15 cas), indépendamment de l’âge, du nombre de lésions ou d’une association pathologique. Une rémission complète initiale était obtenue dans 38 cas dans un délai moyen de 4 mois. Avec un suivi moyen de 44 mois, 17 malades ont récidivé leur PG en moyenne 12 mois après l’arrêt du traitement ; 8 malades sont décédés en moyenne 27 mois après le diagnostic. Discussion Notre étude représente la plus importante série franc ¸aise de PG et la septième plus importante publiée à ce jour. Elle permet d’estimer l’incidence annuelle du PG dans notre département à 4,6 cas/million d’habitants avec une prise en charge essentiellement en milieu hospitalo-universitaire, comme la très grande majorité des maladies rares. Sur le plan clinique, l’absence de relation entre le nombre de lésions de PG et l’âge ou l’existence d’une association pathologique n’a pas été rapportée jusqu’à présent. Le traitement le plus souvent utilisé en première ligne était les cyclines, prescrites en raison de leur action anti-inflammatoire, et la corticothérapie orale. Les bons résultats obtenus dans cette série avec les cyclines en première ligne, l’étaient que le PG soit idiopathique ou non, de forme multiple ou unique. Conclusion Notre série rétrospective montre l’intérêt d’un traitement initial par les cyclines, traitement bien toléré et peu coûteux qui mériterait d’être validé par des études prospectives contrôlées. Mots clés Comorbidités ; Cyclines ; Pyoderma gangrenosum Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.304