Comment analyser les données censurées par intervalle en oncologie ?

Comment analyser les données censurées par intervalle en oncologie ?

EPI-CLIN 2015 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 63S (2015) S61–S89 S73 P8.7 Adresse e-mail : [email protected] (A. Dugu...

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EPI-CLIN 2015 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 63S (2015) S61–S89

S73

P8.7

Adresse e-mail : [email protected] (A. Dugué)

Consommation alimentaire de sodium (Na) et de potassium (K) en population urbaine et rurale au Bénin

Introduction En oncologie, la survie sans progression (SSP) est régulièrement utilisée comme critère d’évaluation principal, sachant que la progression est majoritairement définie par des critères radiologiques (RECIST v1.1). Étant donné que les imageries sont effectuées de manière régulière ou bien sur suspicion clinique de progression, cela induit que la date exacte de la progression est souvent inconnue mais comprise entre deux dates d’évaluation et l’on parle alors de données censurées par intervalle. L’objectif de ce travail est de rappeler l’existence de ce biais et de donner les outils nécessaires à l’application des méthodes qui existent pour le contrer. Méthodes Nous avons tout d’abord décrit les différents types d’étude dans lesquels ce biais est important, puis nous avons recensé les différentes méthodes existant pour prendre en compte les données censurées par intervalle. Enfin, nous avons ré-analysé différents essais cliniques afin d’appréhender la valeur et l’impact de ce biais. Résultats Le biais associé aux données censurées par intervalle est particulièrement important dans les études rétrospectives ou dans les essais de phases 1 et 2. En effet, dans les études rétrospectives, les délais entre les évaluations radiologiques peuvent être longs et ne suivent pas toujours un protocole de suivi particulier. Dans les essais de phases 1 et 2 sans randomisation ni de bras contrôle, l’estimation de la SSP est souvent comparée à des données de la littérature pour lesquelles un calendrier de suivi différent a pu être établi. En ce qui concernent les études de phase III randomisées, ce biais est toujours présent pour l’estimation de la SSP mais a un faible impact sur la comparaison des groupes lorsque le calendrier de suivi est le même entre les différents bras. En règle générale, plus les évaluations radiologiques sont rapprochées, moins le biais sera important. Plusieurs méthodes existent pour estimer la SSP dans le cadre des données censurées par intervalle : – une méthode simple consiste à considérer la date de progression comme étant la date à mi-chemin entre le lendemain du dernier examen négatif et le jour du premier examen positif, afin que la distribution des erreurs soit plus équilibrée ; on peut aussi compléter cette méthode en y ajoutant une analyse de sensibilité pour évaluer l’impact de la date de la progression sur les résultats de l’étude ; – des méthodes plus complexes (d’estimation de la SSP et des hazard-ratios, de comparaison de la SSP ou encore de modélisation par régression ou méthodes bayésiennes) existent et sont implémentées dans différents packages R (survival, interval, ICsurv, SmoothHazard, etc.), dans le module STATA intcens ou dans les fonctions SAS ICPHREG et ICLIFETEST. Afin d’estimer le biais associé à l’estimation ou à la comparaison de SSP, nous avons ré-analysé quelques études cliniques en appliquant les différentes méthodes de prise en compte des données censurées par intervalle. Conclusion Malgré l’existence de méthodes simples ou complexes qui prennent en compte les données censurées par intervalle, la SSP est quasiment toujours estimée en considérant la date de progression au jour du premier examen radiologique la documentant. Pour certaines études, le biais associé est négligeable, mais pour d’autres, il reste conséquent. Mots clés Censure par intervalle ; Survie sans progression ; Oncologie

C. Mizehoun a,b,∗ , J.-C. Desport a,c , C. Houehanou b , T. Chianea d , P. Bovet e , F. Dalmay a , P.-M. Preux a , D. Houinato b a Inserm UMR1094, Laboratoire de neuro-épidémiologie tropicale, faculté de médecine, Limoges, France b Laboratoire d’épidémiologie des maladies chroniques et neurologiques, faculté des sciences de la santé, Cotonou, Bénin c Unité de nutrition, CHU de Limoges, Limoges, France d Service de biochimie et de génétique moléculaire, CHU de Limoges, Limoges, France e Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Mizehoun) Introduction Une consommation élevée de sodium et la faible consommation de potassium sont associées à la survenue de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires. Limiter la consommation de sel et encourager celle de « plus de fruits et légumes » sont des interventions importantes pour réduire l’incidence de ces maladies. Au Bénin, pays de l’Afrique de l’Ouest, il n’existe pas de données épidémiologiques de grande envergure sur le niveau de consommation en sodium et en potassium des populations. L’objectif de cette étude était de déterminer la consommation alimentaire en sodium et en potassium en zones urbaine (Bohicon) et rurale (Tanvè) au Bénin. Méthodes Au total, 402 sujets âgés de 25 à 64 ans, sex-ratio = 1, ont été sélectionnés par un sondage en grappes avec probabilité proportionnelle à la taille (PPT). L’échantillon était stratifié en quatre tranches d’âges : 25–34 ans, 35–44 ans, 45–54 ans, 55–64 ans. Un recueil d’urine de 24 heures était collecté chez chaque participant ayant consenti librement et respectant les conditions de l’étude. Des échantillons d’urine de 2 ml étaient prélevés pour chaque participant et étaient dosés par potentiométrie (méthode de Jaffé). La créatinine était également dosée pour valider les valeurs du sodium et du potassium. Résultats Au total, 354 résultats ont été analysés ; 48 résultats de participants ont été éliminés pour les raisons suivantes : valeurs de créatinine faible (n = 30), usage de diurétique (n = 1), glucosurie positive (n = 7), rejet par le laboratoire (n = 10). Les consommations moyennes de sodium et de potassium au sein de la population d’étude étaient respectivement de 10,2 ± 4,9 g et 2,9 ± 1,4 g. La consommation de sodium était significativement plus élevée en zone urbaine qu’en zone rurale 11,0 ± 5,3 g contre 9,5 ± 4,5 g, p = 0,01. Il en était de même au niveau des tranches d’âge [25–34] et [35–44], respectivement 10,9 ± 4,9 g et 11,16 ± 5,4 g, p = 0,005. La consommation de potassium était significativement plus élevée chez les hommes par comparaison aux femmes, respectivement 3,1 ± 1,6 g et 2,7 ± 1,3 g, p = 0,034. Conclusion L’étude montrait que la consommation de sodium était élevée et celle de potassium faible au sein de la population béninoise au regard des recommandations de l’OMS. Ces résultats peuvent servir de base à l’élaboration de politiques de réduction du sodium (sel alimentaire) et de promotion d’une consommation suffisante de fruits et légumes afin de prévenir les maladies cardiovasculaires. Mots clés Consommation alimentaire ; Sodium ; Potassium ; Bénin Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.080 P8.8

Comment analyser les données censurées par intervalle en oncologie ? A. Dugué a,∗ , J. Gal b , M. Pulido c , L. Belin d , S. Chabaud e a Centre Fran¸ cois-Baclesse, Caen, France b Centre Antoine-Lacassagne, Nice, France c Institut Bergonié, Bordeaux, France d Institut Curie, Paris, France e Centre Léon-Bérard, Lyon, France ∗ Auteur correspondant.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.03.081 P8.9

Calcul du nombre de sujets nécessaires en phase III incluant deux critères conjoints en cancérologie

P. Alhousseiny ∗ , A. Anota , F. Fiteni , D. Vernerey , F. Bonnetain Unité de méthodologie et de qualité de vie en cancérologie, CHRU de Besan¸con, Besan¸con, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Alhousseiny) La survie globale (SG) est considérée comme le critère de jugement principal de référence et le plus pertinent dans les essais cliniques en oncologie. Cependant, avec l’augmentation du nombre de traitements efficaces disponibles pour beaucoup de cancers, un nombre plus important de patients inclus et un suivi plus long est nécessaire afin de démontrer une amélioration de la SG. De ce fait les critères de survie composites, tels que la survie sans progression, sont