Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47:52-67 5
Impact de l’utilisation de l’agome´latine sur la consommation d’hypnotiques F. Compagnata,*, C. Chalmendrierb, E. Me´jatc, R. Rebrabd, C. Ne´tillarde, G. Martinb, E. Tissota a Pharmacie-EPSM de Novillars, France b Pharmacie-EPSM de Saint-Ylie, France c DIM-EPSM de Novillars, France d DIM-EPSM de Saint-Ylie, France e Psychiatrie de l’adulte-Poˆle B-EPSM de Novillars, France * Auteur
correspondant.
Introduction.– La de´pression est souvent associe´e a` des troubles du rythme circadien et plus particulie`rement a` des troubles du sommeil. L’agome´latine, agoniste des re´cepteurs me´latoninergiques MT1 et MT2 et antagoniste des re´cepteurs se´rotoninergiques 5HT2C aurait montre´ une efficacite´ dans le traitement des troubles du sommeil des patients souffrant d’e´pisode de´pressif majeur. Objectif.– L’objectif de cette e´tude est d’e´valuer l’impact de l’utilisation de l’agome´latine sur la consommation d’hypnotiques. Me´thode.– Une e´tude cas-te´moins re´trospective bicentrique a e´te´ re´alise´e. Ont e´te´ initialement inclus tous les patients traite´s par antide´presseur (ATD) pendant 14 jours minimum, en hospitalisation comple`te entre le 1er juin 2010 et le 31 mai 2011. Dans ce groupe de patients, ont e´te´ se´lectionne´s les patients traite´s par agome´latine, constituant la cohorte « cas », auxquels ont e´te´ apparie´s les patients « te´moins » traite´s par un autre antide´presseur selon les crite`res d’appariement (aˆge 20 ans, sexe et diagnostic principal). Les consommations d’hypnotiques ont e´te´ e´value´es par le pourcentage de patients traite´s par hypnotiques (crite`re principal) et par la Dose De´finie Journalie`re (DDJ) moyenne depuis J0 (crite`re secondaire) a` diffe´rentes pe´riodes du traitement ATD (J7, J14 et J28). Les patients pre´sentant des comorbidite´s psychiatriques se´ve`res et pour lesquels certaines donne´es manquaient ont e´te´ exclus de l’e´tude. Re´sultats.– Au total, 22 paires de patients ont e´te´ incluses dans l’e´tude. Les patients sous agome´latine be´ne´ficient plus souvent d’une bithe´rapie antide´pressive que les patients traite´s par un autre ATD (« cas » 45 % versus « te´moins » 5 %). On ne montre pas de diffe´rence significative dans le taux de traitements hypnotiques ou dans les DDJ d’hypnotiques quelle que soit la pe´riode du traitement ATD conside´re´e. On observe cependant une tendance a` la hausse des deux variables chez les patients sous agome´latine (taux de traitement par hypnotique : J7 50,0 %, J14 54,5 % et J28 73,3 % ; DDJ : J7 0,643, J14 0,634 et J28 0,819) alors que chez les « te´moins » ces valeurs sont relativement stables (taux de traitement par hypnotique : J7 59,1 %, J14 59,1 % et J28 62,5 % ; DDJ : J7 0,555, J14 0,562 et J28 0,496). Discussion et conclusion.– Cette analyse ne montre pas d’impact de l’agome´latine sur la consommation d’hypnotiques a` l’hoˆpital. Une nouvelle e´tude e´valuant cette fois-ci l’ajout de l’agome´latine (agome´latine + autre ATD versus autre ATD seul) sur l’utilisation d’hypnotiques et incluant les patients traite´s en ambulatoire permettrait peut-eˆtre de mieux mettre en e´vidence cet impact. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.237
Introduction.– L’hoˆpital Broca be´ne´ficie d’une prescription me´dicale entie`rement informatise´e associe´ a` une validation pharmaceutique exhaustive. Un automate de reconditionnement nominatif des formes orales se`ches (80 % des administrations) a e´te´ mis en place en 2006. Objectif.– Un bilan de cette re´organisation a e´te´ fait a` cinq ans pour e´valuer le transfert de charge de travail entre les services de soins et la pharmacie. Me´thode.– Les temps de pre´paration et d’administration des formes orales se`ches sont mesure´s sur cinq jours au sein d’une unite´ de 34 patients. Le temps de pre´paration des me´dicaments est e´value´ au sein de la pharmacie pour le meˆme service. Une e´tude comparative des re´sultats avant/apre`s automatisation est re´alise´e. Re´sultats.– Chaque patient rec¸oit en moyenne 10,0 unite´s de prise per os par jour (10,5 unite´s en 2005). Le temps de pre´paration des formes orales se`ches par les infirmie`res est re´duit de manie`re significative de 120 min a` 25 min par semaine apre`s l’automatisation. Un gain de temps significatif infirmier est constate´ pour l’administration (186 min vs 250 min). On note que 1,8 % des unite´s administre´es ne sont pas conditionne´es en raison de de´lais trop courts suite a` l’admission du patient. A` la pharmacie, la dispensation automatise´e des formes orales se`ches pour une semaine (4846 sachets nominatifs) ne´cessite 228 min de temps pre´parateur et 19 min de temps pharmaceutique de controˆle. Discussion et conclusion.– Deux facteurs expliquent la re´duction du temps d’administration infirmier. Dans notre e´tude un e´crasement pre´alable des comprime´s est ne´cessaire pour deux fois moins de patients qu’en 2005 (26,5 vs 55,2 %). Le gain de temps pour le service clinique se fait donc essentiellement au de´pend des temps de pre´paration a` la pharmacie des traitements et permet d’augmenter le temps consacre´ aux soins des patients (1h30 hebdomadaire). Les comprime´s sont e´crase´s dans leur sachet individuel et non dans un mortier re´duisant ce qui re´duit les risques lie´s a` l’hygie`ne. La charge de travail pharmaceutique lie´e a` la production (pre´paration du vrac, fonctionnement de la machine) a augmente´. Cette augmentation de travail n’a pas impose´ de recrutement de personnel ou une modification des plages horaires d’ouverture de la pharmacie. Le de´lai d’inte´gration d’un patient dans ce circuit automatise´ est infe´rieur a` 24 h en semaine (formes orales se`ches non disponibles en sachet a` l’admission du patient). La dispensation nominative automatise´e a permis de mieux distribuer et organiser le temps infirmier consacre´ a` l’administration des me´dicaments. Elle a ainsi contribue´ a` ame´liorer a` la fois l’efficience pharmaceutique, la qualite´ des soins et la se´curite´ du circuit du me´dicament. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.238
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E´tude re´trospective des prescriptions de bevacizumab dans le traitement du cancer du sein aux hoˆpitaux universitaires de Strasbourg de janvier 2007 a` juin 2009 C. Perlaa, A. El Aatmania, D. Le´veˆquea, B. Gourieuxa, J.-P. Bergeratb
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Impact de la mise en place d’un automate de reconditionnement des formes orales se`chessur les charges de travail des services de soins et de la pharmacie dans un hoˆpital ge´riatrique
a Service de pharmacie, hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molie`re, 67000 Strasbourg, France b Service d’onco-he´matologie, hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molie`re, 67000 Strasbourg, France
L. Gutermann*, F.-X. Chedhomme, A. Chevallier
Introduction.– Le bevacizumab est un agent antiangioge´nique indique´ dans le traitement de premie`re ligne du cancer du sein me´tastatique, en association au paclitaxel ou au doce´taxel.
Hoˆpital Broca, AP–HP, Paris, France * Auteur
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correspondant.
Journe´es franco-suisses 2012 Objectif.– Le but de notre e´tude e´tait d’e´valuer, en situation pragmatique, l’utilisation du bevacizumab dans le traitement du cancer du sein me´tastatique aux hoˆpitaux universitaires de Strasbourg. Me´thode.– Une e´tude re´trospective a e´te´ mene´e sur l’ensemble des dossiers des patients traite´s entre janvier 2007 et juin 2009, a` l’aide d’une fiche de recueil valide´e par l’e´quipe pharmaceutique et me´dicale. Re´sultats.– Trente-huit patientes, d’aˆge moyen 56,5 ans (39–75 ans), ont rec¸u du bevacizumab pour un cancer du sein me´tastatique. Dixhuit pourcent des patientes (7/38) ont e´te´ traite´es selon l’indication de l’AMM. Aucune monothe´rapie d’emble´e par bevacizumab n’a e´te´ observe´e et 89,5 % des patientes ont de´bute´ par une association taxane/bevacizumab. Chaque patiente a eu en moyenne deux chimiothe´rapies diffe´rentes associe´es au bevacizumab. Dix-huit associations diffe´rentes ont e´te´ re´pertorie´es. En moyenne, le bevacizumab e´tait utilise´ en 5e ligne de traitement (1 a` 12). Le sche´ma d’administration e´tait conforme a` l’AMM dans 91 % des prescriptions. La dure´e moyenne du traitement e´tait de 5,78 mois (0,7–18,7 mois, d = 3,9) avec des dure´es supe´rieures en premie`re ligne me´tastatique par rapport aux autres lignes (7,35 vs 4,21 mois). Quatre (10,5 %) patientes ont arreˆte´ leur traitement pour une toxicite´ imputable au bevacizumab : retard a` la cicatrisation d’une ulce´ration œsophagienne, folliculite et e´rythrodermie palmoplantaire, hypertension non controˆle´e, ce´phale´es et e´pistaxis. Trois quarts des patientes (29/38) ont e´te´ traite´es par une nouvelle ligne de chimiothe´rapie apre`s l’arreˆt du traitement par bevacizumab. Discussion et conclusion.– Le bevacizumab a e´te´ majoritairement utilise´ hors AMM au regard de la ligne de traitement et des associations probablement lie´ au spectre large de l’anticorps. Dans cette expe´rience, la tole´rance imputable au bevacizumab e´tait conforme aux donne´es de la litte´rature. Au dela` de l’inte´reˆt the´rapeutique en situation hors AMM, l’activite´ du bevacizumab dans le cancer du sein me´tastatique reste de´battue avec une proce´dure de retrait d’indication en cours aux E´tats-Unis et la restriction d’utilisation re´cente en Europe (association uniquement au paclitaxel). doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.239
a e´te´ re´alise´ avec les meˆmes crite`res que le premier, neuf mois plus tard. Re´sultats.– Le bloc maternite´ stocke 61 spe´cialite´s diffe´rentes reparties en cinq chariots. Sur les 144 re´fe´rences trouve´es dans les chariots, 64 pre´sentaient au moins une non-conformite´ de stockage parmi les suivantes : re´fe´rences pe´rime´es (2), me´lange de principe actif ou de dosage dans le meˆme casier (25) soit 17 %, discordance entre l’e´tiquetage du casier et son contenu (29) soit 21 %, casier de rangement non identifie´ (31) soit 22 %, tempe´rature de conservation non adapte´e (7) soit 5 %, me´dicaments stupe´fiants hors coffre (2). Pour les me´dicaments trouve´s dilue´s ou de´conditionne´s, les non-conformite´s observe´es e´taient multiples : absence sur les poches ou seringues de mention de la dose pre´pare´e, de la pe´remption, de l’identite´ de la personne ayant pre´pare´ etc. Devant ces re´sultats, le groupe de travail a propose´ une re´vision de la composition des chariots, a mis en œuvre un re´ e´tiquetage de ces derniers avec rangement logique par classe et re´dige´ un protocole de´taillant les modalite´s de pre´paration des me´dicaments. Un deuxie`me audit a porte´ sur les meˆmes items que le premier pour ve´rifier l’application des recommandations. Discussion et conclusion.– Devant les bons re´sultats du deuxie`me audit et l’adhe´sion des participants, le travail a e´te´ e´tendu a` l’ensemble des chariots du bloc ope´ratoire. Nous avons re´alise´ une cartographie identique pour tous les chariots avec les emplacements et les quantite´s de´finies pour chaque me´dicament. Le plan type a e´te´ concre´tise´ sous forme d’un document plastifie´, utilise´ comme un tableau effac¸able pour faciliter le travail des infirmiers lors des re´assorts. Ces audits ont permis de se´curiser le circuit du me´dicament en anesthe´sie et de sensibiliser les diffe´rents acteurs aux risques d’erreurs me´dicamenteuses. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.240
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Interaction posaconazole/ranitidine en oncohe´matologie pe´diatrique : comment optimiser le traitement me´dicamenteux ? M.-O. Duzanskia,*, A. El Aatmania, A. Spiegelb, D. Le´veˆquea, B. Gourieuxa, P. Lutzb
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Pre´vention des erreurs me´dicamenteuses en anesthe´sie. Audit sur la composition des chariots d’anesthe´sie en secteur de maternite´ T. Dieyea,*, R. Gervaisa, D. Verrieresb, A. Sadounib, M. Talberta
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Service pharmacie-ste´rilisation, hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molie`re, 67098 Strasbourg, France b Service d’onco-he´matologie pe´diatrique, hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molie`re, 67098 Strasbourg, France * Auteur
correspondant.
a
Service pharmacie, centre hospitalier de Saint-Denis, 2, rue du Docteur-Delafontaine, 93205 Saint-Denis, France b Service d’anesthe´sie, centre hospitalier de Saint-Denis, 2, rue du Docteur-Delafontaine, 93205 Saint-Denis, France * Auteur
correspondant.
Introduction.– Ce travail s’inscrit dans une de´marche d’ame´lioration de la qualite´ de gestion des me´dicaments au bloc ope´ratoire secteur maternite´. Objectifs.– Trois objectifs principaux e´taient poursuivis : diminuer le nombre de re´fe´rences stocke´es dans les chariots d’anesthe´sie, homoge´ne´iser les pratiques de pre´paration des me´dicaments et proposer des re`gles de rangement, afin de re´duire les risques d’erreurs me´dicamenteuses. Me´thode.– Une enqueˆte sur les habitudes d’utilisation des me´dicaments a e´te´ re´alise´e dans le service d’anesthe´sie a` partir d’un questionnaire re´dige´ par les anesthe´sistes. Ensuite un premier audit a e´te´ re´alise´ sur le contenu des chariots de me´dicaments du bloc maternite´. Des re´unions multidisciplinaires ont e´te´ tenues pour envisager des mesures d’ame´lioration. Un deuxie`me audit de controˆle
Introduction.– Melle A, 16 ans, 65 kg, a e´te´ admise le 18/07/11 dans le service d’onco-he´matologie pe´diatrique suite au diagnostic d’une leuce´mie aigue ¨ mye´loblastique (LAM). Elle est traite´e selon le protocole ELAM 02. A` J10 de la phase de consolidation no 2, le 12/10/11, elle pre´sente une aplasie fe´brile traite´e par imipe´nem-cilastatine IV, amikacine IV, aciclovir IV, tandis que la pre´vention des infections est assure´e par des soins de bouche, amphotericine B suspension buvable, cotrimoxazole et posaconazole suspension buvable 200mg 3/j. La douleur, les nause´es et vomissements, la pre´vention des me´trorragies sont pris en charge. Elle rec¸oit ranitidine IV 150 mg/j en pre´vention de l’ulce`re de stress. L’analyse pharmaceutique de cette prescription a mis en e´vidence une association de´conseille´e entre posaconazole et ranitidine. Objectif.– Ce cas clinique pre´sente la de´marche du pharmacien pre´sent au sein du service devant cette interaction et les actions entreprises avec l’e´quipe me´dicale. Me´thode.– Le me´canisme de l’interaction, les alternatives the´rapeutiques et la bibliographie ont e´te´ e´tudie´s afin de proposer des mesures d’optimisation du traitement me´dicamenteux.
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