Glomangiomatose : une nouvelle observation

Glomangiomatose : une nouvelle observation

A74 Référence [1] Chuh A, Zawar V, Sciallis GF, Lee A. The diagnostic criteria of pityriasis rosea and Gianotti-Crosti syndrome - a protocol to establ...

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A74 Référence [1] Chuh A, Zawar V, Sciallis GF, Lee A. The diagnostic criteria of pityriasis rosea and Gianotti-Crosti syndrome - a protocol to establish diagnostic criteria of skin diseases. J R Coll Physicians Edinb 2015;45(3):218—25. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.134 P105

Glomangiomatose : une nouvelle observation A. Raboudi ∗ , A. Souissi , I. Chelly , I. Ben Lagha , S. Haouet , M. Mokni Hôpital La Rabta, service de dermatologie, service de cytologie et d’anatomie pathologique, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Raboudi) Introduction Les glomangiomes (GL) sont des tumeurs vasculaires bénignes qui associent une prolifération de cellules glomiques et des canaux veineux anormalement formés. Ces tumeurs représentent 20 % des tumeurs glomiques. La glomangiomatose est définie par le développement récurrent de multiples GL. Nous en rapportons une observation. Observation Il s’agit d’une femme âgée de 23 ans, sans antécédents, qui présentait depuis deux ans de multiples nodules bleuâtres, spontanément douloureuses, siégeant au niveau du tronc et des membres supérieurs et augmentant progressivement de taille. L’examen cutané montrait des papulo-nodules angiomateux, fermes, sensibles, non battants à la palpation, localisés au niveau du dos et des bras. Le reste de l’examen physique était normal. L’échographie doppler objectivait des formations à centre hypoéchogène non vascularisées. L’exérèse chirurgicale de quelques nodules a été pratiquée. L’analyse histologique montrait une composante vasculaire prédominante faite de structures veineuses élargies et tortueuses, autour de laquelle se dépose une ou plusieurs rangées de cellules cubiques à cytoplasme hyperchromatique et à noyau rond évoquant des cellules glomiques. Le diagnostic de glomangiomes multiples a été retenu. L’enquête familiale ne trouvait pas de cas similaires. Discussion Les GL sont des tumeurs glomiques, le plus souvent solitaires. Ils se localisent principalement au niveau des extrémités. Les GL sont rarement multiples, entrant dans le cadre d’une glomangiomatose. Il s’agit d’une affection rare touchant préférentiellement les sujets jeunes. Elle est le plus souvent sporadique. Les formes familiales sont liées à des anomalies génétiques récemment identifiées. Elles sont transmises selon un mode autosomique dominant avec une pénétrance incomplète et une expression variable. Cette variabilité concerne le nombre, la taille et le siège des tumeurs. Des localisations extracutanées peuvent s’associer notamment trachéales, rénales, hépatiques et osseuses. Le bilan d’extension, préconisé par certains auteurs, consiste en une tomodensitométrie ou au mieux une IRM thoraco-abdominale. Le traitement de la glomangiomatose repose sur l’exérèse chirurgicale des tumeurs. Un suivi prolongé des patients est indiqué car les récidives locales ou à distance sont fréquentes. Récemment, un traitement par radiothérapie stéréotaxique a été essayé. Conclusion La glomangiomatose est une affection bénigne mais qui peut s’accompagner de douleurs intenses ou se compliquer de saignement. Une enquête familiale est préconisée afin de dépister une forme familiale. La radiothérapie stéréotaxique pourrait être une alternative thérapeutique intéressante. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.135

ADF 2018 P106

Le syndrome de sevrage des dermocorticoïdes : à propos d’un cas K. Belhareth ∗ , Y. Soua , I. Lahouel , M. Ben Hamouda , M. Youssef , J. Zili Hédi Chaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Belhareth) Introduction Les dermocorticoïdes (DC) sont fréquemment utilisés en dermatologie. Leur utilisation abusive peut entraîner des effets indésirables dont le syndrome de sevrage des DC (SSDC). Observation Une patiente âgée de 55 ans, aux antécédents d’asthme sous traitement, consultait en janvier 2018 pour un aspect érythémato-œdémateux de visage évoluant depuis 2 semaines. ® Elle aurait utilisée du Dermosalic pommade (bêtaméthasone et acide salicylique) de fac ¸on régulière sur son visage depuis 5 ans. ® À l’interrogatoire, la patiente avait débuté l’usage du Dermosalic pommade initialement pour une piqûre d’insectes, et après chaque fois qu’elle tentait d’arrêter le traitement, une rougeur du visage apparaissait l’incitant à continuer l’usage du dermocorticoïde. Suite à l’insistance récente de son médecin généraliste, elle avait arrêté le dermocorticoïde depuis 2 semaines entraînant l’apparition de sa dermatose actuelle érythémato-œdémateuse du visage. À l’examen, elle était apyrétique. Elle avait un aspect érythématoœdémateux bien limitée de visage surmontées de fines squames furfuracées. Elle n’avait pas d’atteinte de décolleté ni des espaces retro auriculaire. Le reste de l’examen était sans particularités. Les patchs-tests ne montraient pas de sensibilisations pertinentes. ® Un ROAT test avec le Dermosalic pommade était négatif. Le diagnostic retenu était un SSDC. La patiente a été mise sous traitement symptomatique : crème apaisante avec des compresses humides. L’évolution était très lentement favorable au bout de 3 semaines. Discussion Le SSDC semble être un effet indésirable clinique distinct des autres effets indésirables des DC. Il résulte d’une utilisation prolongée (au-delà de 12 mois), inappropriée et fréquente de DC de puissance modérée à élevée. Les femmes sont une population particulièrement à risque. L’atteinte touche principalement le visage et la région génitale. Il se présente sous 2 formes cliniques. Une forme érythémato-œdémateuse, se développe plus fréquemment chez les patients ayant une dermatite atopique ou une dermatite séborrhéique. Elle est caractérisée par un érythème œdémateux et desquamatif ; avec une sensation de brûlure. La forme papulopustuleuse est plus fréquente chez les patients utilisant les DC à visée esthétique. Une dermatite de contact allergique doit être éliminée en raison de la possibilité d’une allergie à la molécule de stéroïde elle-même ou un excipient de DC. Le traitement repose essentiellement sur l’arrêt des DC et des traitements symptomatiques. Certains auteurs recommandent l’utilisation d’une corticothérapie par voie générale à faible dose et pour une courte durée pour passer le cap aigu survenant suite à l’arrêt du DC. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.136