13e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2018 / Revue française d’allergologie 58 (2018) 256–267 Médi-24
Érythème pigmenté fixe au piroxicam : apport des tests cutanés médicamenteux
H. Ben Romdhane ∗ , H. Ammar , N. Ben Fadhel ∗ , Z. Chadli , N. Ben Fredj , N.A. Boughattas , K. Aouam , A. Chaabane Service de pharmacologie clinique, CHU Fattouma Bourguiba de Monastir, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (H. Ben Romdhane),
[email protected] (N. Ben Fadhel) Introduction L’érythème pigmenté fixe (EPF) est une forme de toxidermie caractérisée par la survenue de plaques érythémateuses ovalaires, variables en nombre, évoluant par poussées et laissant une pigmentation séquellaire fixe. Parmi les médicaments les plus pourvoyeurs de cette dermatose, on note les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et particulièrement le piroxicam. Objectif Analyser à travers l’expérience de l’unité de pharmacovigilance de Monastir les particularités cliniques et chronologiques des cas d’EPF induit par le piroxicam et évaluer l’apport des tests cutanés dans l’exploration de cette toxidermie. Méthodes Nous avons mené une étude, incluant tous les cas retenus de patients ayant présenté un EPF secondaire au piroxicam, notifié à l’unité de pharmacovigilance de Monastir entre 2004 et 2017.L’imputabilité médicamenteuse a été établie par la méthode franc¸aise. Les tests cutanés ont été réalisés selon les recommandations de l’ENDA (European Network of Drug Allergy). Résultats Sept patients étaient inclus dans cette étude (deux hommes et cinq femmes) âgés en moyenne de 40 ans. Le délai médian était de 48 heures (extrêmes 2 à 72 heures).La lésion d’EPF était multiple dans six cas et unique dans deux cas. L’aspect des plaques était bulleux chez deux patients. L’imputabilité médicamenteuse a été confirmée par un patch test intra-lésionnel positif vis-à-vis du piroxicam dans six cas. Chez un patient, le rôle médicamenteux a été retenu par une réintroduction accidentelle positive. La réactivité croisée au sein des AINS a été évaluée chez tous les patients par les tests cutanés et/ou test de provocation orale. L’EPF était sélectif au piroxicam dans quatre cas. Une réactivité croisée au sein des oxicams a été objectivée chez trois patients et absente avec les autres classes d’AINS. Conclusion Nous mettons l’accent sur les particularités de l’EPF au piroxicam ainsi que l’apport des tests cutanés pour la confirmation de l’imputabilité médicamenteuse ainsi que l’évaluation d’une éventuelle réactivité croisée. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.117 Médi-25
Analyse rétrospective : suspicion d’hypersensibilité aux chimiothérapies
A. Leclercq ∗ , C. Metz-Favre , F. De Blay Pôle de pathologie thoracique, CHRU de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Leclercq) Introduction Les réactions d’hypersensibilité ne sont pas rares lors de l’administration d’agents anti-néoplasiques. Le ralentissement des vitesses de perfusion, la majoration de la prémédication voire le changement de chimiothérapie permettent souvent de poursuivre le traitement oncologique. Dans le cas contraire, les patients nous sont adressés pour bilan d’hypersensibilité. Méthodes Nous avons analysé de fac¸on rétrospective les dossiers de patients suspects d’hypersensibilité lors de l’administration d’une chimiothérapie. Le recueil des réactions cliniques se faisait auprès des patients et au besoin auprès des équipes d’oncologie. Le protocole horodaté de chimiothérapie était systématiquement analysé. Les tests cutanés étaient réalisés selon les recommandations de l’EAACI [1]. Au terme du bilan, nous proposions un traitement alternatif ou une désensibilisation. Résultats Cinquante-sept dossiers de patients pris en charge de mai 2009 à novembre 2017 ont été étudiés. Au terme du bilan, les traitements imputables étaient : les sels de platine (26 réactions immédiates, 1 réaction retardée) ; les taxanes (14 réactions immédiates, 2 réactions retardées) ; la gemcitabine (2 réac-
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tions immédiates, 2 réactions retardées) ; le pelmetrexed (3 réactions retardées) ; la méthylprednisolone (3 réactions immédiates) ; la ranitidine (2 réactions immédiates) ; l’acide folique (3 réactions immédiates). Ces hypersensibilités ont été considérées comme allergiques du fait de la positivité des tests cutanés pour le carboplatine (10), l’oxaliplatine (6) et pour les 8 médicaments administrés en prémédication. Nous avons proposé des désensibilisations aux sels de platine (21) et aux taxanes (14). Les traitements alternatifs ont été proposés en fonction des tests cutanés et des TPO (uniquement pour les corticoïdes). Conclusion Pour la réalisation d’un bilan d’hypersensibilité aux chimiothérapies, il est indispensable de connaître les protocoles horodatés, les cytostatiques n’étant pas toujours en cause. Notre étude confirme que les tests cutanés aux taxanes sont toujours négatifs contrairement aux sels de platine et que les désensibilisations aux chimiothérapies sont efficaces. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts. Références [1] Brockow. Allergy 2013.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.118 Médi-26
Hypersensibilité retardée aux produits de contraste iodés
A.V. Valeille ∗ , F.D. Delcroix , F.B. Berard , F.H. Hacard , J.F. Nicolas , A.N. Nosbaum Service d’imuno-allergologie, Lyon Sud, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.V. Valeille) Introduction Identifier la nature des réactions d’hypersensibilités retardées (HSR) aux produits de contraste iodés (PCI) est parfois un défi diagnostique. Nous rapportons un cas de multiples HSR aux PCI dont la prise en charge a fait appel aux tests cutanés, aux tests microbiologiques et à la réintroduction médicamenteuse. Résultats La pose d’un TAVI (Transcatheter Aortic Valve Implantation) et une angioplastie coronarienne ont été nécessaires chez un patient de 70 ans. Il a présenté des réactions d’HSR de gravité croissante à trois PCI de basse osmolalité (monomère non ionique : IOPAMIRON, OPTIRAY et dimère non ionique : VISIPAQUE). Les prick-tests et intradermoréactions lus à 72 h étaient positifs pour OPTIRAY et VISIPAQUE. Le Iopamiron resté négatif n’a pas été réintroduit du fait de la sévérité de la réaction. D’autres molécules alternatives ont alors été testées : monomère non ionique de basse osmolalité (IOMERON, XENETIC et ULTRAVIST), de haute osmolalité (TELEBRIX) et un excipient (ALCAPHOR). Les tests cutanés ont été négatifs pour le IOMERON, ULTRAVIST et TELEBRIX. Une réintroduction de IOMERON a induit un exanthème diffus isolé. Celle du TELEBRIX a été bien tolérée. Le seul PCI de basse osmolalité négatif en tests cutanés a été l’ULTRAVIST. Devant un test de transformation lymphocytaire et un ELLISPOT négatifs à cette molécule, une réintroduction prochaine est prévue. Discussion De multiples réactivités aux PCI sont possibles par réactivités croisées ou co-sensibilisation. La différence entre ces deux phénomènes est difficile à établir du fait du biais de mémoire des patients et par l’absence de test permettant de les différencier. Conclusion Dans notre cas, de multiples réactivités ont été retrouvées dans les différentes classes de PCI. Il est donc difficile de se baser uniquement sur la classification actuelle pour définir une alternative thérapeutique. Seule la réintroduction de PCI testée négativement permet d’éliminer une réactivité en cas d’HSR aux PCI. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.119