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Cranioplastie par volet en ciment moulé sur mesure basé sur un modèle imprimé en 3D : rapport d’un cas
J. Abdel Hay ∗ , E. Fahed , T. Smayra , E. Samaha , R. Moussa Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Abdel Hay) Introduction Les implants personnalisés actuellement commercialisés sont les mieux adaptés anatomiquement mais restent très chers. Le moulage manuel du ciment bien que moins cher, reste imprécis esthétiquement. Rationnel Le développement récent des imprimantes 3D a permis de diminuer significativement le coût de fabrication de prototypes et d’objets personnalisés. La fabrication d’un volet en ciment moulé sur mesure serait une méthode assurant un excellent rapport coûtefficacité pour une cranioplastie. Patient et méthodes Patient de 37 ans repris 3 semaines après une exérèse incomplète d’une tumeur frontale gauche effectuée dans une autre institution sans remise du volet pour des raisons inconnues. Une modélisation 3D du crâne est obtenue à partir des images d’un scanner multibarettes en utilisant le logiciel Horos. Un traitement informatique plus avancé du modèle 3D permit la reconstruction d’un moule de la surface externe du volet à gauche à partir d’une image miroir du côté droit sain du crâne. Ce moule a été fabriqué par une imprimante 3D disponible dans le commerce et utilisant un polymère, le PLA (acide polylactique). Après une résection tumorale complète et plastie durale par patch synthétique, le moule fut enveloppé par du nylon stérile avant de couler le volet fait de ciment avec gentamicine. Lorsque le volet devient solide, 10 minutes après le mélange du ciment, on taille ses rebords par gouge et fraise avant de le fixer à sa place par mini-plaques et mini-vis. Résultats Bonne évolution postopératoire du patient sans complications avec excellent résultat esthétique du crâne, devenu symétrique à sa surface externe en frontal, documenté par CT-scan cérébral coupes fines postopératoire avec reconstruction. Conclusion Le moulage d’un volet personnalisé en ciment sur modèle imprimé en 3D assure un excellent résultat esthétique pour une cranioplastie avec un coût acceptable. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2016.11.050 049
Reconstruction des défects de la voûte crânienne par prothèse en poly-etheretherketone : à propos de 37 patients
P. Brandicourt ∗ , F. Delanoé , D. Brauge , F.-E. Roux , F. Lauwers Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Brandicourt) Introduction La reconstruction de la voûte crânienne après ablation d’un volet osseux est un challenge fréquent en neurochirurgie. Plusieurs possibilités de matériaux et techniques sont possibles. Le poly-etheretherketone (PEEK) est un matériel synthétique solide et biocompatible utilisé dans de nombreux types de prothèses. L’objectif de cette étude est de décrire notre expérience dans la reconstruction de la voûte crânienne avec des prothèses en PEEK au CHU de Toulouse. Patients et méthode Une étude rétrospective a été réalisée au CHU de Toulouse. Les données cliniques des patients ayant bénéficié d’une reconstruction par une prothèse en PEEK ont été analysées. Les complications postopératoires et la satisfaction des patients sur
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le rendu esthétique ont été étudié en utilisant une échelle allant de 1 (très insatisfait) à 5 (très satisfait). Résultats De 2007 à 2015, 37 patients ont été implantés d’une prothèse en PEEK, préparée sur-mesure à partir d’un scanner haute résolution. Douze patients (32 %) ont été reconstruit après une lyse aseptique d’un volet de craniotomie, 11 patients (29 %) après une ostéite, 6 (16 %) patients ont bénéficié d’une reconstruction planifiée en un temps après ablation d’un ostéo-méningiome et 8 (21 %) pour des indications diverses. La pose de la prothèse a été réalisée à 195 jours en moyenne de l’ablation du volet osseux. Sept patients (19 %) ont été réopérés pour correction secondaire d’un défaut de projection liée à une atrophie temporale par lipofiling. Une infection (2,7 %) a été décrite ayant nécessité l’ablation de la prothèse avec un recul de 4,3 ans (0,2–9 ans). La satisfaction des patients sur le résultat esthétique, est de 4,5 (3–5). Conclusion L’utilisation de prothèse en poly-etheretherketone dans la reconstruction crânienne est une technique avec un taux de satisfaction élevé des patients et avec peu de complications. Des corrections de l’atrophie musculaire temporale par lipofiling peuvent être réalisées en complément, sans augmenter le taux de complication. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2016.11.051 050
La prise en charge de l’hydatidose du système nerveux central
L. Benantar ∗ , K. Aniba , M. Laghmari , M. Lmejjati , H. Ghannane , S. Ait Benali Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Benantar) Introduction L’hydatidose est une maladie fréquente, bénigne qui sévit à l’état endémique et demeure un véritable problème de santé publique dans notre pays où l’élevage est encore traditionnel. Patients et méthode Ce travail rapporte 44 cas d’hydatidose du SNC dont 30 cas de localisation cérébrales et 14 cas de localisation vertébro-médullaires, recueillis dans le service de neurochirurgie au CHU Med VI de Marrakech sur une période de 10 ans. Résultats L’âge moyen des patients atteints de kyste hydatique cérébral est de 18 ans et 6 mois, alors qu’au niveau vertébromédullaire, l’âge moyen des patients est de 30 ans et 7 mois. L’atteinte du sexe masculin est plus fréquente et la majorité des malades atteints sont issus du milieu rural. Le tableau clinique est dominé par l’hypertension intracrânienne, retrouvée chez tous nos patients pour la localisation cérébrale. Alors que pour la localisation vertébro-médullaire, le tableau est dominé par le syndrome de compression médullaire. La tomodensitométrie a posé le diagnostic chez 28 cas, le recours à l’imagerie par résonance magnétique n’a concerné que 2 malades en ce qui concerne la localisation cérébrale, pour l’hydatidose vertébro-médullaire l’IRM a été réalisée d’emblée chez 11 de nos patients. Le traitement chirurgical reste le traitement de base, La technique d’ « AranaIniguez » est la méthode de choix dans notre série pour les localisations cérébrales, et une laminectomie décompressive les localisations vertébro-médullaire. L’évolution postopératoire précoce et tardive est généralement satisfaisante. Nous déplorons le décès d’un patient suite à la rupture d’un kyste hydatique cardiaque associé. Cinq cas de récidive ont été notés dont 3 au niveau cérébral et 2 au niveau vertébromédullaire. Conclusion Le kyste hydatique impose une prophylaxie qui doit s’exercer de fac¸on rigoureuse à tous les niveaux de la chaîne épidémiologique pour interrompre le cycle parasitaire, ce qui nécessite une étroite collaboration entre les secteurs médicaux, vétérinaires et agricoles.
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Déclaration de liens d’intérêts éventuels liens d’intérêts.
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Les auteurs n’ont pas précisé leurs
http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2016.11.052
Rachis et moelle épinière 051
Le traitement chirurgical des diastématomyélies. À propos de 20 cas
A. Meliani ∗ , D. Bouali , A. Mati , L. Rabia , A. Cheikh Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Meliani) Introduction La diastématomyélie est une forme rare de dysraphisme spinal. Ce syndrome de dédoublement médullaire se caractérise par la division en deux parties de la moelle épinière : les hémi-moelles peuvent être, chacune dans un sac dural propre (diastématomyélie de type I) ou bien être dans un sac unique (diastématomyélie de type II). Elle peut être isolée ou associée à des anomalies de la segmentation des corps vertébraux. Elle est généralement associée à des malformations (myéloméningocèle, méningocèle, kystes dermoïdes, lipome, syrinx, filum court). Patients et méthode Nous rapportons 20 cas opérés dans notre service porteur d’une diastématomyélie avec un éperon osseux et dédoublement de la dure-mère associée à une moelle basse fixée, avec une scoliose dorsolombaire. Deux malades présentent des troubles neurologiques, les autres sont asymptomatiques. Le but de l’intervention est de prévenir les complications neurologiques liées à la croissance et à la correction ultérieure de la scoliose. Résultats L’intervention chirurgicale a consisté à supprimer toutes les contraintes subies par la moelle épinière en réséquant l’éperon osseux, avec libération de la moelle attachée basse. Nous n’avons pas observé d’aggravation postopératoire. Les malades ont pu être opérés par la suite de la scoliose. Conclusion La diastématomyélie est une malformation rare 4 % des dysraphismes. Seulement, les diastématomyélies type I sont opérables. Le traitement chirurgical systématique serait préférable vers l’âge de six à neuf mois. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2016.11.053 052
Face à la découverte d’une tumeur intramédullaire le dogme chirurgical est-il toujours de mise ? Rapport de 4 cas suivis
J. Godard ∗ , F. Cattin , C. Billon-Grand , L. Thines Besanc¸on, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Godard) Les tumeurs intramédullaires sont rares. Le dernier rapport de la SNCLF remonte à 1994 sur une période de 25 ans. Il exposait les progrès de la chirurgie face à ces tumeurs. Dans le même temps, les progrès de l’imagerie étaient exposé en particulier par IRM. Dans les récentes publications sur le sujet, la chirurgie reste essentielle, biopsie ou exérèse. Aussi, au début de ce siècle, peut-on éviter la chirurgie et proposer un suivi médical en l’absence de troubles neurologiques ? Patients et méthode Nous rapportons notre expérience sur 4 cas, suivi depuis plusieurs années par la clinique et l’imagerie par
IRM. Ces tumeurs ont été découvertes suite à une cervicalgie chez 3 patients et un cas de dorsalgie. L’IRM a mis en évidence des lésions tumorales non clivables intramédullaires. Le suivi médical sur 8 ans et plus montre une parfaite stabilité de l’examen clinique sans troubles neurologiques. Résultats Deux patients sont en retraite, l’un est en invalidité et le dernier travaille mais évite les efforts. Pour ce dernier patient, le diagnostic d’astrocytome de bas grade est le plus vraisemblable, pour les autres cas aucun diagnostic précis ne peut être fourni. En l’absence d’évolution, faut-il continuer la surveillance, à quel rythme ? Dans toutes les séries, les risques chirurgicaux restent importants, ce qu’il faut garder à l’esprit. Dans la littérature, aucun cas de suivi médical de tumeur intramédullaire n’est rapporté. Nous sommes interpellés par des lésions étendues intramédullaires bien tolérées. L’un des patients, pompier professionnel a continué de travailler jusqu’à sa retraite sans problème et son imagerie est toujours stable. Conclusion En l’absence de troubles neurologiques, sachant que chez tous ces patients aucun geste d’exérèse complète ne peut-être proposé, il peut être licite de proposer un suivi rigoureux annuel clinique et par imagerie chez ces patients pendant les 6 premières années puis tous les 2 ans jusqu’à 10 ans. Ensuite, je leur propose un suivi médical simple. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2016.11.054 053
Intérêt du traitement chirurgical des discopathies lombaires bi-étagées par montage hybride : à propos d’une série prospective de 33 patients
A. Gennari ∗ , S. Litrico , F. Pennes , S. Declemy , P. Paquis Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : antoine
[email protected] (A. Gennari) Introduction Le traitement chirurgical des discopathies dégénératives lombaires mono-étagées est aujourd’hui régulièrement proposé en cas d’inefficacité des traitements conservateurs. En cas de discopathie bi-étagée, le traitement reste cependant plus discuté. L’abord du rachis lombaire par voie antérieure est maintenant largement utilisé dans ce contexte. Cependant, le type de montage réalisé que ce soit une double prothèse, une double arthrodèse ou un montage mixte reste débattu. L’objectif de notre travail est d’étudier la faisabilité de cette technique ainsi que le devenir clinique et radiologique de patients ayant bénéficié d’un montage hybride associant arthrodèse antérieure à un niveau et arthroplastie à l’autre. Matériels et méthode Il s’agit d’une étude prospective multicentrique menée au CHU de Nice. Trente-trois patients opérés d’un montage hybride entre janvier 2008 et juillet 2015 ont été inclus. La série comprenait 19 femmes pour 13 hommes avec un âge moyen de 42,1 ans. Tous les patients présentaient une double discopathie, objectivée par une IRM lombaire préopératoire, en échec des différentes thérapeutiques médicales. Trente-deux patients ont bénéficié d’une cage à l’étage L5S1 et d’une prothèse de disque L4L5 et 1 seul patient le montage inverse. Il s’agissait dans tous les cas d’une voie antérieure rétro-péritonéale gauche réalisée en présence d’un chirurgien vasculaire. Des critères cliniques (ODI, SF 12, EVA, complications) et radiologiques ont pu être analysés. Le suivi moyen est de 2,8 ans (0,65–8). Résultats Avant la chirurgie, l’ODI moyen était de 44, l’EVA lombaire de 6,7/10 et l’EVA radiculaire de 3,3/10. La durée opératoire moyenne était de 210 minutes avec 2 plaies veineuses résolues. La durée moyenne du séjour hospitalier était de 6,1 jours. Aucune complication postopératoire immédiate, 3 reprises chirurgicales tardives (une immobilisation de prothèse, un recalibrage et une sté-