Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Hand Surgery and Rehabilitation 38 (2019) 392–457 proposons un nouveau lambeau homodigital en hélice pour mieux répondre à ces exigences : homodigital propeller flap (HPF). Vingt-quatre doigts longs de sujets anatomiques frais ont été disséqués. Une broche longitudinale d’arthrorise a été utilisée pour maintenir les articulations interphalangiennes proximale (IPP) et distale en extension complète. La perte de substance était standardisée : en sifflet emportant les 2/3 des tissus mous distaux pulpaires de la troisième phalange. La palette cutanée du lambeau était semblable à un lambeau homodigital en îlot classique (LHI). Le pédicule neurovasculaire a été disséqué sans dépasser l’IPP. La moitié proximale de la palette cutanée a été séparée du pédicule. Le lambeau était ensuite tourné à 180 degrés sur lui-même selon le principe du propeller. Un mélange d’encre de chine et de sulfate de baryum a été injecté pour analyser le réseau vasculaire de la palette cutanée grâce à une étude radiographique. L’avancement obtenu était en moyenne de 18 mm (de 15 à 22) et permettait de couvrir la totalité des pertes de substances sans fléchir les articulations interphalangiennes et métacarpophalangiennes. La coloration à l’encre de chine a mis en évidence une vascularisation complète de la palette cutanée. Les images radiographiques ont également confirmé la bonne perméabilité du réseau vasculaire sous-dermique après clivage de la partie proximale de la palette cutanée de son pédicule neurovasculaire. Pour les LHI, la mise en flexion des doigts et la dissection proximale étendue jusqu’en MCP pour obtenir des avancements maximums de 20 à 22 mm sont connues pour être des causes d’enraidissement. À longueur de pédicule disséqué égale (jusqu’à l’IPP), les avancements du HPF sont presque 5 fois supérieure à ceux d’un LHI lorsque les articulations interphalangiennes sont en stricte extension. Cette technique a déjà été utilisée par les auteurs pour plusieurs patients avec succès. La technique proposée permet de limiter la dissection en regard de l’IPP tout en procurant un avancement du lambeau permettant de couvrir les pertes de substances les plus distales sans aucune mise en flexion des articulations digitales et sans immobilisation. Le risque de raideur postopératoire est ainsi indéniablement réduit. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.111 CO109
Lambeau pédiculé à partir de la première artère collatérale dorsale des doigts longs : étude anatomique et application clinique A. Wolf 1,∗ , R. Detammaecker 1 , Y.K. de Almeida 1 , M. Krebs 2 , G. Dautel 1 , L. Athlani 1 1 Service de chirurgie de la main, chirurgie plastique et reconstructrice de l’appareil locomoteur, centre chirurgical Émile-Gallé, CHU de Nancy, Nancy, France 2 Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine de Nancy, université de Lorraine, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Wolf) Le lambeau pédiculé dorsal issu de la première artère collatérale dorsale des doigts longs représente une solution de reconstruction des pertes de substance cutanée homo- et hétéro-digitale. Il a l’avantage d’être sensible par le nerf collatéral dorsal associé au pédicule vasculaire. Toutefois, aucune étude anatomique concernant les repères et variations anatomiques du pédicule vasculonerveux n’a été réalisé. Notre étude avait pour objectif de décrire les variations anatomiques de ce lambeau, de préciser sa technique de dissection et d’évaluer ses potentielles indications. Il s’agissait d’une étude anatomique cadavérique portant sur huit membres supérieurs (amputés en transhuméral) de cadavres adultes non formolés (4 mains droites et 4 mains gauches). Pour chacune des huit mains, les artères radiale et ulnaire ont été disséquées par une incision à la face antérieure du poignet puis isolées afin de pratiquer une artériotomie et réaliser une injection de silicone radio-opaque. Après huit jours de repos, nous avons disséqué sur les 26 doigts longs le lambeau pédiculé selon la même technique chirurgicale. L’origine, le trajet et les rapports du pédicule vasculonerveux ont été analysés. Nous avons répertorié les
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dimensions de chaque palette cutanée ainsi que l’arc de rotation du lambeau. Les potentielles de couvertures cutanées ont été précisées. Ce pédicule vasculonerveux cheminait au-dessus de l’appareil extenseur après avoir croisé obliquement la dossière des interosseux et se terminait avant l’articulation interphalangienne distale. Leur disposition était variable selon 4 variétés anatomiques. L’artère vascularisant le lambeau naissait en moyenne à 19 mm de la bifurcation de l’artère interdigitale commune. La palette cutanée du lambeau correspondait systématiquement à l’unité cutanée fonctionnelle représentée par la face dorsale de la deuxième phalange et de l’interphalangienne proximale. L’arc de mobilité permettait de répondre à la couverte de pertes de substance cutanée homo-digitales et hétéro-digitales. Nous avons systématiquement retrouvé un pédicule composé de la première artère collatérale dorsale issue de l’artère collatérale digitale palmaire, et de la branche nerveuse dorsale du nerf collatéral digitale palmaire. Le lambeau pédiculé à partir de la première artère collatérale dorsale des doigts longs représente une solution fiable et reproductible pour la couverture des pertes de substance cutanées homo- et hétéro-digitales des doigts longs. Son caractère sensible et la taille de sa palette cutanée en font une alternative intéressante aux autres lambeaux conventionnels. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.112 CO110
Pratique de la microchirurgie dans les formations chirurgicales de l’avant franc¸aises L. Mathieu 1,∗ , A. Ghabi 1 , S. Amar 1 , J.C. Murison 1 , A. Chataigneau 1 , A. Poichotte 2 , M. Levadoux 3 1 HIA Percy, Clamart, France 2 Hôpital militaire Clermont-Tonnerre, Brest, France 3 Clinique Saint-Roch, Toulon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : laurent
[email protected] (L. Mathieu) Le soutien sanitaire en opérations extérieures est dédié à sauver la vie et les membres des blessés en appliquant les principes du damage control chirurgical : il n’est donc pas adapté à la pratique de la microchirurgie. Ainsi, les publications rapportant la réalisation de lambeaux libres ou de réparations nerveuses sur les théâtres d’opérations sont très rares. Notre objectif était d’analyser la pratique de la microchirurgie dans les formations chirurgicales de l’avant franc¸aises déployées dans le monde depuis les années 2000. Une étude rétrospective a été réalisée à l’aide du logiciel OPEX (SSA) chez les patients opérés dans les antennes chirurgicales ou hôpitaux militaires de campagne entre 2003 et 2015. Ont été inclus les patients ayant bénéficié d’une intervention microchirurgicale réalisée sur le théâtre d’opérations pour traiter des lésions nerveuses, des lésions vasculaires ou reconstruire des pertes de substances. Les paramètres étudiés étaient le mécanisme traumatique, le type lésionnel, le geste microchirurgical effectué, l’expérience du chirurgien en microchirurgie et le moyen grossissant utilisé. En raison de l’évacuation précoce des patients, seuls les résultats vasculaires ont été évalués. Parmi les 2589 patients opérés pour un traumatisme des membres, 56 (2,1) ont été inclus dans l’étude. Les traumatismes balistiques représentaient 43 % des cas et les lésions de main 56 % des cas. Il y avait 29 lésions nerveuses isolées, 28 lésions nerveuses et artérielles combinées et 2 lésions artérielles isolées. Les gestes nerveux étaient essentiellement des sutures directes (n = 38) mais des autogreffes et des transferts nerveux ont aussi été effectués. Treize réparations microvasculaires ont été effectuées dont 9 revascularisations proximales ou digitales. Six des neuf revascularisations ont été réussies. Ces gestes ont été réalisés par un chirurgien de la main dans 34 cas et par un chirurgien orthopédiste non spécialisé dans 22 cas. Des loupes grossissantes ont été utilisées 38 fois et un microscope 18 fois. Il s’agit de la première étude évaluant l’exercice de la microchirurgie sur les théâtres d’opérations extérieures. La pratique courante des réparations nerveuses à l’avant est une spécificité franc¸aise rendant particulièrement service aux popu-