Le test du personnage chez la personne âgée : analyse de la phrase attribuée au personnage

Le test du personnage chez la personne âgée : analyse de la phrase attribuée au personnage

E VA L U AT I O N Le test du personnage chez la personne âgée : analyse de la phrase attribuée au personnage I. VIAL-AWADA(1), C. MONTANI(2) INTRODU...

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E VA L U AT I O N

Le test du personnage chez la personne âgée : analyse de la phrase attribuée au personnage I. VIAL-AWADA(1), C. MONTANI(2)

INTRODUCTION

MÉTHODE

Si le test du personnage a largement contribué à apprécier la maturité de l’enfant (1), grâce aux travaux de K. Machover et de J. Royer, il devient une véritable épreuve projective (2-5). Cette épreuve très complète a été très peu utilisée pour le reste de la population. Elle s’avère, cependant, fort intéressante chez le sujet âgé, comme en témoignent certains travaux (6-11). En effet, en 1987 ont pu être dégagées les caractéristiques des productions d’une population de 108 personnes âgées, autonomes et vivant à domicile. L’étude a permis d’établir une référence pour des études psychopathologiques ultérieures, en particulier dans la clinique démentielle (7). Ainsi, à partir d’une étude comparative avec la population précédente, on a pu observer que l’image du corps des sujets présentant une démence de type Alzheimer se déconstruit avec la sévérité de la pathologie. Nous avons évoqué le concept « d’angoisse de vidage » à propos des dessins sans tronc ou marqués par la présence d’un tronc ouvert (9). Enfin, dans un travail sur la valeur pronostique du dessin du personnage, nous avons constaté qu’un sujet âgé sans antécédents psychiatriques ni d’indices de détérioration au MMSE et qui dessine un personnage pathologique a une forte probabilité d’évoluer vers un état démentiel. J.-P. Clément, pour sa part, a montré également son intérêt dans l’approche diagnostique de la dépression (10). La présente étude vient compléter les travaux précédents en privilégiant l’analyse qualitative du commentaire associé au dessin formulé par le patient. Nous décrivons ici quelques possibilités d’analyse des paroles prêtées au personnage et leur intérêt à les interpréter en prolongement du dessin pour une meilleure compréhension du fonctionnement psychique des sujets.

L’analyse porte essentiellement sur la phrase prêtée au personnage, et moins sur le dessin. Elle s’inscrit dans une étude plus large visant à objectiver l’effet de l’âge sur le dessin du personnage réalisé par des sujets âgés1. La population sélectionnée comprend 40 femmes âgées vivant en foyer-logement et réparties en deux groupes de tranches d’âge différentes. Le premier groupe comporte des sujets dont l’âge est compris entre 75 et 80 ans, le deuxième groupe, des sujets de plus de 90 ans. La sousreprésentativité des hommes nous a conduits à les exclure de l’étude. Les sujets retenus ont un score au MMSE au moins supérieur au quartile inférieur de leur groupe d’âge en lien avec leur niveau d’étude (12) : soit un score moyen de 27/30 pour les sujets âgés entre 75 et 80 ans et de 25/30 pour les sujets de plus de 90 ans. Chaque passation comprend donc un entretien, un MMSE (version GRECO), un test du cadran de l’horloge validé en 97 (11), et le test du personnage (6) dont la consigne est la suivante : « - Voulez-vous dessiner un personnage sur cette page ? ». Si le patient hésite, on lui suggère de commencer par la tête. S’il n’exécute qu’un portrait, on l’incite à poursuivre le dessin du corps. Une fois le dessin réalisé, il lui est demandé de répondre à un bref questionnaire projectif, précisant son âge, son identité sexuelle, et s’il pouvait parler ce qu’il dirait.

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RÉSULTATS Nous présentons ci-dessous, les commentaires au questionnaire projectif. Le tableau I correspond aux réponses des sujets âgés entre 75 et 80 ans et le tableau II à celles des sujets de plus de 90 ans.

Cette étude, réalisée par I. Vial-Awada, J. Tyrrell et C. Montani, fera l’objet d’une publication ultérieure.

(1) Stagiaire psychologue clinicienne, Université Pierre-Mendès-France, et Département de Médecine Gériatrique et Communautaire (Pr. A. Franco), CHU, Grenoble. (2) Psychologue clinicienne, Département de Médecine Gériatrique et Communautaire (Pr. A. Franco), HDR, Université Pierre-Mendès-France, Grenoble. Correspondance: Claudine Montani, Département de Médecine Gériatrique et Communautaire, Pavillon Elisée-Chatin, CHU, BP 217, 38043 Grenoble. Email : CMontani@chu-grenoble.

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E VA L U AT I O N Tableau I : Réponses au questionnaire projectif (sexe, âge et commentaire du personnage) dans le groupe des sujets dont l’âge est compris entre 75 et 80 ans.

Sujet n° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Sexe Age H H H H H F F

13 90 50 4 60 8 50

H F H H H F F F H F F F H

10 30 10 25 8 26 40 60 15 10 17 5 30

Réponse au questionnaire projectif Commentaire (Consigne : « Si le personnage pouvait parler, qu’est-ce qu’il (elle) dirait?») « Je vais à l’école » « Tu es faible » En pleine activité : « Qu’est ce que tu fais là ? » à moi Si je lui fais voir son portrait : « Ben, c’est très moche » Il me demande comment ça va, des nouvelles, si j’ai des enfants « On va se promener, on va à l’école », elle s’adresse à ses parents « Est-ce que vous voulez jouer aux cartes ? » à des personnes qui commencent à perdre la tête. « Ecoute bien tes parents » « Soyez sages, les enfants » « C’est beau, la vie » Est-ce qu’il étudie ? : « Je fais mon possible » « Je vais à l’école » Son bébé va bien, elle a amené son plus grand à l’école maternelle Va à la caisse, sort son porte-monnaie et dit : « Combien je vous dois ? » « Tu ne m’as pas fait belle » Que je le comprenne un peu plus « J’aimerais manger un bout de chocolat » Elle est moche « Je joue, je suis heureuse » Je sais pas trop bien dessiner

Tableau II : Réponses au questionnaire projectif (sexe, âge et commentaire du personnage) dans le groupe des sujets âgés de plus de 90 ans. Sujet n° 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40

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Sexe Age F H H H H H F H F F F H F F F H F

2 2 22 30 5 12 70 5 55 30 12 90 9 8 8 25 45

F H H

35 8 50

Réponse au questionnaire projectif Commentaire (Consigne : « Si le personnage pouvait parler, qu’est-ce qu’il (elle) dirait?») « Maman » « Maman » Fils d’une amie : « Tu te rappelles quand... » « Voulez-vous faire de la politique? » Que je l’embête « Je vais à l’école » « Il fait beau, ce matin » « Bonjour » serrer la main Si elle va bien, se porte bien « La nature est belle » « Je m’amuse bien » « Ici Londres, patience, courage, espoir » « Je me dépêche d’aller à l’école » « Où allons-nous nous promener ? » « Bonjour, ça va grand-mère ? »` « Je suis là », il se montre « Il faut que je me dépêche pour aller voir une personne, j’ai à lui parler » « Bienvenue à tous » « Je suis en retard pour aller à l’école » « J’ai beaucoup de soucis »

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ANALYSE DES COMMENTAIRES PRODUITS PAR LES SUJETS Nous distinguons cinq axes d’analyse des commentaires formulés par les sujets autour du dessin : - l’attribution d’une parole au personnage, - l’accent porté sur les relations interpersonnelles, - la relation à soi, - l’harmonie identificatoire : commentaire/dessin, - la qualité de la phrase produite. Attribution d’une parole au personnage Conformément à la consigne, rappelons que les sujets devaient attribuer une parole au personnage dessiné. La plupart des sujets (82,5%) parviennent à répondre à la consigne en faisant parler explicitement le personnage : « Je vais à l’école », « Est-ce que vous voulez jouer aux cartes ? ». Pour les autres (17,5%), plus minoritaires, il semble que cela soit plus difficile : en effet, ils ne prêtent pas véritablement une parole au personnage mais en restent les seuls détenteurs. L’emploi des pronoms personnels « il » ou « elle » est significatif de la distanciation par rapport au dessinateur. Nous avons observé une légère différence entre les deux groupes, les sujets âgés plus jeunes attribuant moins souvent que leurs aînés une parole au personnage (25% des sujets âgés entre 75 et 80 ans n’y parviennent pas contre 10% des sujets de plus de 90 ans). Cette difficulté observée dans le groupe des moins âgés peut surprendre, sauf si l’on considère qu’être en foyer logement entre 75 et 80 ans peut être un indicateur de fragilité. Ainsi, Mme B..., âgée de 76 ans (sujet n° 5), dit dessiner un homme de 60 ans et fournit comme commentaire à son personnage: « Il me demande comment ça va, des nouvelles, si j’ai des enfants ». Cette dame rapporte un récit relatant ce que le personnage lui aurait dit. Le message du personnage est repris par le sujet, retransmis, lui donnant peu d’existence. Notons, par ailleurs, que son personnage, très schématique, avec une hypertrophie de la tête, rappelle les inquiétudes du sujet exprimées lors de l’entretien autour de « perdre la tête » (figure 1).

« Il me demande comment ça va, des nouvelles, si j’ai des enfants »

Figure 1 : dessin du personnage du sujet n°5.

Dans certains protocoles, la parole est absente. Par exemple, Mme A..., âgée de 80 ans (sujet n° 13), ne décrit qu’un état, une action. Le commentaire qui accompagne le dessin d’une jeune femme de 26 ans est le suivant : « Son bébé va bien, elle a amené son plus grand à l’école maternelle ». La difficulté à faire parler le personnage est à rapprocher de la discordance entre l’apparence donnée par le dessin (le personnage paraît vieux, avec des mains de rhumatisants) et l’âge attribué (figure 2). Le statut accordé au personnage (jeune mère de famille) dénote peut-être quelques difficultés d’identification.

« Son bébé va bien, elle a amené son plus grand à l’école maternelle »

Figure 2 : Dessin du personnage du sujet n° 13.

Pour les sujets répondant ainsi, le dessin est souvent schématique, assez pauvre ou de mauvaise qualité. Cet échec à répondre à la consigne et la difficulté à donner une existence virtuelle à un personnage bien distinct serait-il le signe d’une vulnérabilité du Moi ? Ce dernier n’étant pas assez fort pour attribuer une vraie parole au personnage. Cette non-réponse à la consigne peut dénoter aussi un désir d’opposition, comme en témoigne le commentaire du sujet n° 25 qui dirait : « Que je l’embête ». Accent porté sur les relations interpersonnelles Un autre aspect relevé est la nécessité pour certaines personnes d’introduire le personnage, par le biais du commentaire, dans une relation à autrui. C’est la cas de 27,5% des sujets (20% des sujets âgés entre 75 et 80 ans et 35% des sujets de plus de 90 ans). Par exemple : « Voulez-vous faire de la politique ?» (sujet n° 24), ou encore : «Où allons-nous nous promener? » (sujet n° 34). L’accent est mis ici sur l’intérêt porté aux relations interpersonnelles avec une utilisation préférentielle pour les pronoms « nous », « vous » ou « on ». Nous trouvons également quelques commentaires à l’impératif : « Soyez sages, les enfants » (sujet n° 9). Le

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E VA L U AT I O N désir relationnel est parfois exprimé dans une projection massive au personnage. Ainsi, Mme F..., 75 ans (sujet n° 7), fait adresser son personnage aux résidents de son foyerlogement : « Est-ce que vous voulez jouer aux cartes ?, ditelle à des personnes qui commencent à perdre la tête ». Cette dame nous révèle son inquiétude par rapport à une possible détérioration et son besoin d’être maintenu dans un milieu socialisant et distractif. Dans un mouvement encore plus régressif, on peut noter des commentaires extrêmement infantiles, telles les productions de deux nonagénaires qui accompagnent la représentation d’un enfant de deux ans par le commentaire « Maman ». C’est le cas de Mme M..., âgée de 91 ans (sujet n° 21), qui, lors de l’entretien, nous paraît en recherche de lien, de réassurance, nous demandant régulièrement si elle donne la bonne réponse, ce besoin étant peut-être dû à des difficultés éprouvées sur le plan cognitif. En effet, les scores obtenus au MMSE et au test de l’horloge sont faibles (MMSE : 20/30, test du cadran de l’horloge : 9/30). C’est le cas également de Mme D..., âgée de 97 ans (sujet n° 22) qui, bien qu’elle ne paraisse pas affectée sur le plan cognitif (MMSE : 27/30, test du cadran de l’horloge : 27/30), dessine un personnage régressif, au tronc ouvert et aux mains animalisées, à l’image de certaines productions démentielles (figure 3).

Harmonie des identifications projetées dans le commentaire et le dessin Le phénomène projectif induit par l’épreuve sollicite la mise en scène d’identifications. Elles peuvent être harmonieuses et convergentes dans la réalisation du dessin et du commentaire. Ainsi, Mme Bl... (sujet n° 32) qui dessine admirablement le Général de Gaulle et qui lui fait dire : « Ici Londres, patience, courage, espoir » (figure 4).

« Ici Londres, patience, courage, espoir »

Figure 4 : Dessin du sujet n° 32. Mais elles peuvent aussi se caractériser par un flou ou une discordance identificatoire entre le dessin et le personnage. Ainsi, Mme F..., âgée de 78 ans (sujet n° 6), après avoir dessiné une fille de 8 ans (figure 5) avec une forte insistance sur le vêtement, lui prête le commentaire suivant : « On va se promener, on va à l’école » qu’elle adresse à ses parents. Nous notons une forte hétérogénéité entre le dessin et le commentaire. En effet, le dessin laisse paraître un mélange de vieux et de jeune, de féminin et de masculin, et le commentaire, une contradiction mêlant la promenade à l’école. Le pronom indéterminé « on » renforce le flou du commentaire. « Maman »

Figure 3 : Dessin du personnage du sujet n° 22. Enfin, parfois, l’identité de la personne à qui s’adresse le personnage n’est pas précisée. Nous trouvons des commentaires tels que, par exemple : « Bonjour, serrer la main », « Bienvenue à tous ». Notons que les dessins produits sont souvent maladroits, et pour certains un peu déshumanisés. Cette relation qui n’aboutit pas véritablement pourrait-elle signifier quelques difficultés d’investissement relationnel ? L’ensemble des commentaires mettant en relation le personnage avec une ou des personnes extérieures à soi dévoile une grande diversité : certains paraissent très régressifs tandis que d’autres indiqueraient une moins forte recherche d’étayage.

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« On va se promener, on va à l’école »

Figure 5 : Dessin du personnage du sujet n° 6.

Cette hétérogénéité est également perceptible chez Mme V..., âgée de 77 ans (sujet n° 9), qui dessine une femme de 30 ans s’adressant à des enfants : « Soyez sages, les enfants ». Le dessin est discordant avec le commentaire puisqu’il s’apparente davantage à une poupée qu’à une femme adulte. La relation à soi La relation à soi est le plus souvent signifiée par l’usage du « je » (32,5%). L’aspect parfois infantile des commentaires tels que « Je vais à l’école » (sujet n° 26), « Je m’amuse bien » (sujet n° 31), peut s’expliquer par le fait que le sujet se prête au jeu. Il peut aussi être l’expression d’une identification régressive à l’enfance. L’utilisation du pronom personnel « je » accompagne parfois une préoccupation particulière perceptible, par exemple, dans le commentaire d’une dame de 90 ans (sujet n° 40) : « J’ai beaucoup de soucis ». Nous observons que 20% des sujets (25% des sujets âgés entre 75 et 80 ans et 15% des sujets de plus de 90 ans) établissent une relation entre le personnage et euxmêmes. Ce qui pourrait dénoter un questionnement autour du narcissisme. On note assez souvent une dévalorisation des productions des sujets ou d’eux-mêmes. Par exemple, Mme V..., âgée de 75 ans (sujet n° 2), par son commentaire « Tu es faible », retrouve une phrase qu’un homme lui aurait souvent adressée. Le dessin de cet homme est très schématique, sans visage, et traduirait des éléments de dépression retrouvés également lors de l’entretien. Quant à Mme J..., âgée de 78 ans (sujet n° 3), elle nous explique avoir dessiné un homme de 50 ans, en pleine activité, qui lui demanderait : « Qu’est ce que tu fais là ? ». Le dessin, représentant une figure assez animalisée, est très discordant avec l’image de l’homme productif qu’elle souhaite transmettre. Cette relation établie avec son personnage pourrait révéler une confrontation douloureuse à un Idéal du Moi tyrannique, juxtaposé à un

vieillissement actuel difficile. Nous percevons ici une hétérogénéité des représentations qui donne cet aspect de discordance observé souvent dans les productions des personnes âgées. Qualité de la phrase produite La phrase énoncée répond, comme nous venons de le voir, à des critères de sens véhiculés par la pensée. Elle répond aussi à des critères de forme. Comme tout énoncé, sa qualité dépend de sa complexité et de sa lisibilité. En confrontant l’énoncé à la qualité de la représentation graphique, on se donne des possibilités interprétatives accrues. Ainsi, plusieurs critères peuvent être repérés : la simplicité ou, à l’inverse, la complexité de l’énoncé, la pauvreté ou la richesse de son contenu, sa cohésion et enfin la lisibilité du message explicite ou implicite. CONCLUSION Cette étude réalisée auprès de sujets âgés révèle l’intérêt clinique d’une interprétation des dessins du personnage à la lumière du questionnaire projectif. Les commentaires ainsi formulés constituent des éléments d’investigation complémentaires à la production graphique. Les protocoles recueillis nous ont conduit à distinguer cinq axes d’analyse des commentaires formulés par les sujets : l’attribution d’une parole au personnage, l’accent porté sur les relations interpersonnelles, la relation à soi, l’harmonie identificatoire commentaire/dessin, et la qualité de la phrase produite. In fine, l’analyse clinique de l’épreuve nous permet d’explorer la représentation de l’image du corps en lien avec les relations d’objet, l’assise narcissique et les processus de pensée du dessinateur. Le questionnaire projectif associé au dessin du personnage permet d’approfondir l’analyse de l’épreuve et ses possibilités interprétatives ■

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E VA L U AT I O N RÉSUMÉ - SUMMARY Nous exposons ici une analyse qualitative du test du dessin du personnage réalisé auprès de 40 personnes âgées vivant en foyer-logement. Les sujets sont invités à dessiner un personnage en précisant l’âge, l’identité sexuelle, et ce que dirait le personnage s’il pouvait parler. Ces commentaires autour du dessin ont particulièrement retenu notre attention. Nous les analysons en relation avec la production graphique. Les interprétations psychodynamiques retenues permettent de faire émerger cinq axes d’analyse : la capacité d’attribution d’une parole au personnage, l’accent porté sur les relations interpersonnelles, la relation à soi, l’harmonie des identifications projetées dans le commentaire et le dessin, et enfin la qualité de la phrase produite. L’analyse de ces commentaires peut apporter un matériel clinique supplémentaire au dessin, concernant notamment les relations d’objet, l’assise narcissique et les processus de pensée du sujet. Here is exposed a qualitative analysis of the human figure drawing test carried out on a sample of forty elderly persons living in a residence. The subjects were invited to draw a character and then asked to specify its age and gender as well as imagine what he would say if he could speak. This last element particularly captured our attention and was analyzed in relation with the graphical representation. The psychodynamic interpretations retained bring forth the emergence of five analysis axes: the capacity of attributing speech to a character, the emphasis laid on the interpersonal relations, the relation to oneself, the harmony of the identifications projected in the comment and the drawing, and finally the quality of the sentence produced. The analysis of the subjects’ realizations allows us to think that these comments can bring a supplementary clinical material to this drawing test’s analysis, such as object relations, narcissistic foundation and the subject’s thought process.

MOTS-CLÉS - KEY

WORDS

Test du personnage, analyse qualitative, psychodynamique, personnes âgées. Human figure drawing test, qualitative analysis, psychodynamic, elderly persons.

Références 1. Goodenough F. L’intelligence d’après le dessin, le test du bonhomme. Paris : PUF, 1956. 2. Machover K. Personality projection in the drawing of human figure. Springfield (Ill): Charles C. Thomas, 1949. 3. Abraham A. Le dessin d’une personne, le test de Machover. Neufchâtel : Delachaux et Niestlé, 1963. 4. Royer J. La personnalité de l’enfant à travers le dessin du bonhomme. Bruxelles : Editest, 1984. 5. Aubin H. Le dessin de l’enfant inadapté, Significations et structures. Paris : Privat, 1970. 6. Lakin M. Formal characteristics of human figure drawings by institutionalized and non institutionalized old people. J Gerontol 1960 ; 15 : 76-8. 7. Houllemare A, Montani C. Etude transversale du dessin du personnage dans une population âgée non hospitalisée. Psychol Med 1987 ; 19 : 1389-90. 8. Fluchaire I. L’image du corps des sujets présentant une démence de type Alzheimer, à partir du test du personnage. Mémoire de DEA de Psychologie et Psychopathologie Cliniques. Directeur : A. Ruffiot. Université Pierre-Mendès-France, Grenoble, 1990. 9. Montani C. La maladie d’Alzheimer, quand la psyché s’égare. Paris : L’Harmattan, 1994. 10. Clément JP, Léger JM. Intérêt du test du personnage dans l’approche diagnostique des personnes âgées. Nervure 1995/1996 ; VIII : 13-16. 11. Berthe-Pillot C, Montani C. Valeur pronostique du dessin du personnage dans l’évaluation démentielle. Communication au VIe Congrès International Francophone de Gériatrie, Genève, 19-22 avril 1998. Livre des résumés : A 25. 12. Crum RM, Anthony JC, Bassett SS, et al. Population-based norms for the Mini-Mental State Examination by age and educational level. JAMA 1993 ; 269 : 2386-91. 13. Montani C, Bouati N, Pélissier C, et al. Cotation et validation du test du cadran d’horloge en psychométrie chez le sujet âgé. Encéphale 1997 ; 23 : 194-9.

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