Les médicaments de divers secteurs médicaux

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formation Les médicaments à principes actifs nouveaux à l’officine Les médicaments de divers secteurs médicaux Jacques BUXERAUD Plusieurs secteurs mé...

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formation Les médicaments à principes actifs nouveaux à l’officine

Les médicaments de divers secteurs médicaux Jacques BUXERAUD

Plusieurs secteurs médicaux – la cancérologie, la gastro-entérologie, l’hémostase et la rhumatologie/cancérologie – se sont enrichis de médicaments à principes actifs nouveaux. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Drugs in various medical sectors. Several medical sectors – oncology, gastroenterology, haemostasis and rheumatology/oncology – have been enriched with drugs with new active principles. © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved

Mots clés • Cancérologie • Gastro-entérologie • Hémostase • Rhumatologie

Keywords • Gastroenterology • Haemostasis • Oncology • Rheumatology

L

a cancérologie s’est enrichie d’un nouvel antiandrogène stéroïdien, abiratérone (Zytiga® 1-3), destiné à traiter le cancer de la prostate métastasé répondant mal aux autres traitements. La gastroentérologie a accueilli un laxatif entérocinétique performant, le prucalopride (Resolor ® 4), exclusivement destiné, pour l’instant, aux femmes. Le secteur de l’hémostase s’est enrichi d’un nouvel antiagrégant plaquettaire, le ticagrélor (Brilique® 5,6), et d’un nouvel anticoagulant oral, ou NACO, l’apixaban (Eliquis® 7,8). Enfin, le secteur de la rhumatologie/cancérologie a vu l’arrivée d’un produit original, le dénosumab, un anticorps monoclonal indiqué dans le traitement de l’ostéoporose et les complications osseuses liées à un processus néoplasique. Ce produit, décliné sous deux noms de spécialité (Prolia® 9-11 et Xgeva®), est le premier médicament interférant sur le système RANK/RANKL.

Nouvel anti-androgène stéroïdien pour le cancer de la prostate F Nom commercial : Zytiga® (Janssen-Cilag). F Dénomination commune internationale (DCI) : abiratérone acétate. F Comprimé à 250 mg. Flacon de 120 comprimés. Boîte unitaire. F Liste I – PIH annuelle, réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. F Renouvellement non restreint. F Remboursé par la Sécurité sociale à 100 %. Agréé aux collectivités. F Amélioration du service médical rendu (ASMR) III.

Indications Zytiga® est indiqué en association avec la prednisone ou la prednisolone dans deux situations : • le traitement du cancer métastatique de la prostate résistant à la castration chez les hommes adultes asymptomatiques ou peu symptomatiques, après

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échec d’un traitement par suppression androgénique et pour lesquels la chimiothérapie n’est pas encore cliniquement indiquée ; • le traitement du cancer métastatique de la prostate résistant à la castration chez les hommes adultes dont la maladie a progressé pendant ou après une chimiothérapie à base de docétaxel.

Posologie F La dose recommandée est de 4 comprimés de 250 mg en une seule prise quotidienne, associée à de faibles doses quotidiennes (10 mg) de prednisone ou de prednisolone. F Le mode d’administration doit être scrupuleusement respecté. En effet, la prise de Zytiga® doit se faire au moins 2 heures après avoir mangé et aucune nourriture ne doit être consommée pendant au moins 1 heure après avoir pris les comprimés, qui doivent être avalés en entier avec de l’eau.

Contre-indications F Chez les patients présentant des antécédents de maladie cardiovasculaire, Zytiga® doit être utilisé avec prudence. F La prudence est également recommandée lors du traitement des patients présentant des pathologies sous-jacentes pouvant être aggravées par une augmentation de la pression artérielle, une hypokaliémie (par exemple, ceux traités par des glucosides cardiotoniques), une rétention hydrique (par exemple, ceux présentant une insuffisance cardiaque), un angor sévère ou instable, un infarctus récent ou une arythmie ventriculaire, et ceux présentant une insuffisance rénale sévère.

Effets indésirables et interactions F Des interactions sont possibles avec des médicaments activés ou métabolisés par le CYP2D6,

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en particulier ceux ayant une marge thérapeutique étroite, avec les inhibiteurs puissants du CYP3A4 et les inducteurs puissants du CYP3A4. F Les effets indésirables les plus fréquents sont des infections du tractus urinaire, une hypokaliémie, une hypertension artérielle et un œdème périphérique. F Les transaminases sériques doivent êtres dosées avant le début du traitement, puis toutes les 2 semaines pendant les 3 premiers mois, et tous les mois ensuite. La tension artérielle, le taux de potassium sérique et la rétention hydrique doivent être surveillés avant le traitement par Zytiga®, puis mensuellement. En effet, Zytiga® peut entraîner une hypertension artérielle, une hypokaliémie et une rétention hydrique en raison de l’augmentation du taux de minéralocorticoïdes, secondaire à l’inhibition du CYP17. F Quelques points doivent être précisés au patient : • chez les patients développant une hépatotoxicité au cours du traitement (augmentation de l’ALAT de plus de cinq fois la limite supérieure de la normale), le traitement doit être interrompu immédiatement ; • une diminution de la densité osseuse peut survenir chez les hommes ayant un cancer métastatique avancé de la prostate ; Zytiga®, en association avec un glucocorticoïde, peut augmenter cet effet ; • il faut tenir compte de la présence de sodium (27,2 mg par dose de 4 comprimés) chez les patients suivant un régime hyposodé ; • l’utilisation d’un préservatif est nécessaire en cas de rapport sexuel avec une femme enceinte ; celle d’un préservatif associée à une autre méthode de contraception efficace est requise en cas de rapport sexuel avec une femme en âge de procréer.

commencer le traitement par 1 mg une fois par jour. Si nécessaire, la dose peut être augmentée jusqu’à 2 mg une fois par jour. En cas d’insuffisances rénale ou hépatique sévères, la posologie sera de 1 mg, 1 fois par jour.

Contre-indications F La sécurité d’emploi et l’efficacité chez les hommes n’ont actuellement pas été encore déterminées au cours d’essais cliniques contrôlés. En, conséquence, la prise de Resolor® par les hommes n’est pas recommandée tant que d’autres résultats n’auront pas été obtenus. F En dehors de l’hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients, Resolor® n’a que peu de contre-indications : • l’insuffisance rénale nécessitant une dialyse ; • la perforation ou l’obstruction intestinale due à un trouble structurel ou fonctionnel de la paroi de l’intestin, à un iléus obstructif, à des maladies inflammatoires sévères du tractus intestinal telles que la maladie de Crohn, à une rectocolite hémorragique et à un mégacôlon/mégarectum toxique. Mais Resolor® doit être utilisé avec prudence chez les patients recevant en parallèle des médicaments connus pour provoquer une prolongation de l’intervalle QTc. À noter que le prucalopride présente une parenté structurale avec le cisapride.

Effets indésirables F Les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des nausées, de la diarrhée, des douleurs abdominales, des vertiges, des vomissements, une dyspepsie, une rectorragie, des flatulences, des bruits intestinaux anormaux, une pollakiurie, de la

Nouveau laxatif entérocinétique pour la constipation chez la femme Le prucalopride, qui possède des activités entérocinétiques, est un agoniste sélectif des récepteurs de la sérotonine (5-HT4). F Nom commercial : Resolor® (Shire). F DCI : prucalopride. F Comprimés pelliculés à 1 et 2 mg. Boîte de 28 comprimés. F Liste I. F Non remboursé par la Sécurité sociale.

Resolor® est indiqué dans le traitement symptomatique de la constipation chronique chez les femmes pour lesquelles les laxatifs n’ont pas les effets escomptés.

Posologie La posologie est de 2 mg une fois par jour. Chez les femmes âgées de plus de 65 ans, il convient de

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Indication

Resolor® est destiné à traiter la constipation chronique chez la femme.

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Notes 1

www.has-sante.fr/portail/ jcms/c_1231590/en/zytiga

2

www.has-sante.fr/portail/ jcms/c_1239130/en/ zytiga-ct11654

3

www.has-sante.fr/ portail/jcms/c_1357763/fr/ bum-jevtana-zytiga

4

www.vidal.fr/Medicament/ resolor-95991pharmacodynamie.htm

5

www.has-sante.fr/portail/ jcms/c.../brilique-07-12-2011avis-ct10968

6

www.has-sante.fr/portail/ jcms/c.../brilique-07122011synthese-ct10968

7

www.has-sante.fr/ portail/jcms/c.../fr/ eliquis-18012012-avis-ct11097 8

www.has-sante.fr/portail/ jcms/c.../en/synthese-d-aviseliquis-ct11097

9

www.has-sante.fr/portail/ upload/.../prolia_14122011_ avis_ct10890.pdf

10 www.has-sante.fr/ portail/jcms/c.../fr/ synthese-d-avis-prolia-ct10890 11 www.has-sante.fr/portail/ upload/.../prolia_14122011_ avis_ct10890.pdf

fatigue. Les effets indésirables apparaissent principalement au début du traitement et disparaissent généralement au bout de quelques jours de traitement continu. F Une mise en garde importante doit être signalée à la patiente : Resolor® a été associé à la survenue de vertiges et de fatigue, notamment le premier jour du traitement, pouvant avoir un impact sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.

Grossesse et allaitement L’utilisation de Resolor® n’est pas recommandée au cours de la grossesse. Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace lorsqu’elles sont traitées par prucalopride. De même, son utilisation est déconseillée pendant l’allaitement.

F Des interactions médicamenteuses sont possibles avec les inhibiteurs puissants du CYP3A4, les inducteurs du CYP3A4, les médicaments altérant l’hémostase, les inhibiteurs puissants de la P-gp (vérapamil, quinidine, ciclosporine), la simvastatine ou la lovastatine à des doses supérieures à 40 mg, les médicaments à marge thérapeutique étroite, les produits bradycardisants et les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). F Ce nouvel antiagrégant plaquettaire est contreindiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients, de saignement pathologique en cours, d’antécédent d’hémorragie intracrânienne, d’insuffisance hépatique modérée à sévère, ou d’administration concomitante ticagrélor/puissants inhibiteurs du CYP3A4 (kétoconazole, clarithromycine, néfazodone, ritonavir et atazanavir).

Nouvel antiagrégant plaquettaire F Nom commercial : Brilique® (AstraZeneca). F DCI : ticagrélor. F Comprimé pelliculé à 90  mg. Boîte de 60 comprimés, sous plaquettes thermoformées de 10 comprimés avec symboles soleil/lune. F Liste I. F Remboursé par la Sécurité sociale à 65 %. Agréé aux collectivités. F ASMR IV.

Indication Brilique® est indiqué dans la prévention des événements athérothrombotiques chez l’adulte, en association avec l’acide acétylsalicylique chez les patients ayant un syndrome coronaire aigu (angor instable, infarctus du myocarde sans ou avec sus-décalage du segment ST).

Posologie F Le traitement est initié avec une dose de charge unique de 180 mg (2 comprimés de 90 mg), puis poursuivi à la dose de 90 mg deux fois par jour. Les patients doivent également prendre de l’acide acétylsalicylique (AAS) tous les jours, sauf contre-indication spécifique. Après une dose initiale d’AAS, Brilique® doit être utilisé avec une dose d’entretien d’AAS de 75 à 150 mg. Un traitement d’une durée allant jusqu’à 12 mois est recommandé, à moins qu’un arrêt de Brilique® ne soit cliniquement indiqué. F Les oublis d’une dose doivent être évités. Néanmoins, en cas d’oubli, le patient ne doit prendre qu’un seul comprimé de Brilique® à l’heure de sa prise habituelle suivante. F Les patients traités par le clopidogrel peuvent directement passer à Brilique® si besoin. Le remplacement du prasugrel par Brilique® n’a, en revanche, pas été étudié.

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Contre-indications et interactions

Effets indésirables F Certains effets indésirables sont fréquents : une dyspnée, des contusions, une épistaxis, une hémorragie gastro-intestinale, un saignement sous-cutané ou dermique, une hémorragie au site d’injection. Les interruptions prématurées de traitement doivent toutefois être évitées. F Quelques précisions supplémentaires peuvent être nécessaires : • l’utilisation de Brilique® chez les patients ayant un risque hémorragique accru connu doit être évaluée au vu du rapport bénéfices/risques ; • les patients doivent avertir leurs médecins et leurs dentistes qu’ils prennent Brilique® avant de prévoir une intervention chirurgicale ou de prendre tout nouveau médicament. Si un patient doit subir une intervention chirurgicale planifiée et que l’effet antiplaquettaire n’est pas souhaité, Brilique® doit être arrêté 7 jours avant la chirurgie ; • chez les patients présentant un risque d’événements bradycardiques, la prudence s’impose quant à l’utilisation de Brilique® ; • le médicament doit être utilisé avec précaution chez les patients ayant un antécédent d’asthme et/ou de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Si un patient développe une dyspnée nouvelle, prolongée ou aggravée, une exploration complète est nécessaire et si le symptôme est mal toléré, le traitement par Brilique® doit être interrompu ; • le taux de créatinine pouvant augmenter pendant le traitement, la fonction rénale doit être évaluée après un mois et, ensuite, selon les pratiques médicales de routine, avec une attention particulière pour les patients âgés de plus de 75 ans, ceux avec une insuffisance rénale modérée/sévère et ceux recevant un traitement concomitant avec un antagoniste des récepteurs à l’angiotensine ;

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Dernière minute F Le secteur de la diabétologie a accueilli la linagliptine (Trajenta®), un antidiabétique, inhibiteur de la dipeptidyl peptidase 4, se présentant sous la forme de comprimés à 5 mg, indiqué dans le traitement du diabète de type 2 chez les adultes. F La gastro-entérologie s’est enrichie de la spécialité Pylera® gélules à base de sous-citrate de bismuth potassique/métronidazole/tétracycline chlorhydrate. Il s’agit d’un médicament destiné à l’éradication d’Helicobacter pylori. F En neurologie est arrivé Fampyra®. Disponible sous la forme de comprimé à 10 mg, il est indiqué pour améliorer la capacité

• une augmentation du taux d’acide urique étant possible, la prudence est nécessaire en cas d’antécédents d’hyperuricémie ou de goutte.

de marche des patients adultes atteints de sclérose en plaques et présentant un handicap à la marche. F Un nouveau corticoïde a vu le jour : le ciclésonide (Alvesco®), sous la forme de solution pour inhalation en flacon pressurisé, destiné au traitement continu de l’asthme persistant chez l’adulte et l’adolescent de 12 ans et plus. F L’urologie a accueilli la dapoxétine (Priligy®) sous la forme de gélules destinées au traitement de l’éjaculation précoce chez les hommes âgés de 18 à 64 ans.

cérébral (AVC) et de l’embolie systémique chez les patients adultes atteints de fibrillation atriale non valvulaire (FANV) et présentant un ou plusieurs facteur(s) de risque.

Grossesse et allaitement Brilique® n’est pas recommandé pendant la grossesse. Les femmes susceptibles de procréer doivent utiliser une méthode contraceptive efficace afin d’éviter une grossesse pendant le traitement. La décision d’arrêter/ continuer l’allaitement ou d’arrêter/continuer le traitement par Brilique® doit être prise en prenant en compte les bénéfices de l’allaitement pour l’enfant et les bénéfices du traitement pour la mère.

Nouvel anticoagulant oral, inhibiteur du facteur Xa Actuellement, il existe trois nouveaux anticoagulants oraux, ou NACO, sur le marché. Deux d’entre eux sont des inhibiteurs du facteur Xa, l’apixaban (Eliquis®) et le rivaroxaban (Xarelto®). Le troisième est un inhibiteur de thrombine : le dabigatran (Pradaxa®). F Nom commercial : Eliquis ® (Bristol-MyersSquibb). F DCI : apixaban. F Comprimé pelliculé à 2,5 mg. Boîtes de 10, 20 et 60 comprimés, sous plaquettes thermoformées de 10 comprimés. F Liste I. F Remboursé par la Sécurité sociale à 65 %. Agréé aux collectivités. F ASMR IV.

Indications F Eliquis® est indiqué en prévention des événements thrombo-emboliques veineux (ETEV) chez les patients adultes ayant bénéficié d’une chirurgie programmée pour prothèse totale de hanche ou de genou. F Eliquis® bénéficie maintenant d’une nouvelle indication dans la prévention de l’accident vasculaire

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Posologie F En prévention des événements thromboemboliques veineux, la dose recommandée est de deux prises orales quotidiennes de 2,5 mg. La première dose doit être prise 12 à 24 heures après l’intervention chirurgicale. La durée de traitement est de 32 à 38 jours chez les patients bénéficiant d’une chirurgie pour prothèse totale de hanche et de 10 à 14 jours chez les patients bénéficiant d’une chirurgie pour prothèse totale de genou. F En prévention de l’accident vasculaire cérébral, la dose recommandée est de deux prises orales quotidiennes de 5 mg. F En cas d’oubli d’une dose, le patient doit prendre immédiatement le comprimé oublié et poursuivre son traitement avec deux prises par jour comme avant. Le passage d’anticoagulants par voie parentérale à l’apixaban (et vice-versa) peut se faire à l’heure de prise prévue de la dose suivante.

Contre-indications Ce nouvel anticoagulant oral est contre-indiqué en cas : • d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients ; • de saignement évolutif cliniquement significatif ; • d’atteinte hépatique associée à une coagulopathie et à un risque de saignement cliniquement significatif. F Diverses interactions médicamenteuses peuvent survenir avec les inhibiteurs du CYP3A4 et de la P-gp (antimycosiques azolés et inhibiteurs de la protéase du virus de l’immunodéficience humaine), le diltiazem, le naproxène, les inducteurs du CYP3A4 et de la P-gp (rifampicine, phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital ou millepertuis), tous les anticoagulants, les antiagrégants plaquettaires et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

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Effets indésirables F Comme avec d’autres anticoagulants, des saignements peuvent survenir au cours du traitement par l’apixaban en présence de facteurs de risque associés tels que des lésions organiques susceptibles de saigner. F En prévention d’une éventuelle hémorragie, les patients traités par Eliquis® doivent faire l’objet d’une surveillance étroite à la recherche de signes hémorragiques.

Grossesse et allaitement L’utilisation d’Eliquis ® pendant la grossesse n’est pas recommandée. Un choix doit être fait entre l’arrêt de l’allaitement ou l’interruption/la non-prise du traitement.

Nouvel anti-ostéoporotique Prolia® présente un mode d’action particulièrement novateur. En effet, il s’agit d’un anticorps monoclonal (IgG2) humain qui cible le RANKL, ligand du récepteur RANK. Le dénosumab se lie de façon spécifique au RANKL avec une forte affinité, empêchant l’activation du récepteur RANK situé à la surface des ostéoclastes et de leurs précurseurs. Le blocage de l’interaction RANK/RANKL inhibe la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes, et diminue ainsi la résorption osseuse dans l’os cortical et trabéculaire. F Nom commercial : Prolia® (Amgen). F DCI : dénosumab. F Solution injectable sous-cutanée (SC) à 60 mg en seringue préremplie. Boîte de 1 seringue préremplie, à usage unique, avec 1 aiguille de calibre 27 G. F Liste I. F Non remboursable et non agréé Colectivités à la date du 15 02 2013 (demandes à l’étude). F ASMR IV.

Indications

Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

L’auteur Jacques BUXERAUD, Professeur des Universités, Faculté de pharmacie, 2 rue du Docteur-RaymondMarcland, 87025 Limoges cedex, France [email protected]

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Prolia® est indiqué dans le traitement de l’ostéoporose post-ménopausique chez les femmes à risque élevé de fractures et dans le traitement de la perte osseuse associée à un traitement hormono-ablatif chez les hommes atteints de cancer de la prostate à risque élevé de fractures.

Nouveauté Le dénosumab est depuis peu disponible sous le nom de Xgeva® dans le secteur de la cancérologie, en prévention des complications osseuses chez des patients adultes atteints de tumeurs solides présentant des métastases osseuses. Dans cette indication, Xgeva® est disponible sous la forme d’une solution injectable à 120 mg. La posologie recommandée est de 120 mg, administrée une fois toutes les 4 semaines, par injection sous-cutanée dans la cuisse, l’abdomen ou le bras. Une supplémentation apportant au moins 500 mg de calcium et 400 UI de vitamine D par jour est requise chez tous les patients, sauf en cas d’hypercalcémie.

Effets indésirables F Les effets indésirables les plus fréquents sont une infection urinaire, une infection des voies respiratoires supérieures, une sciatique, une cataracte, une constipation, une éruption cutanée et des douleurs des membres. F En prévention de l’hypocalcémie, il est important pour tous les patients sous Prolia® d’avoir un apport adéquat de calcium et de vitamine D. F Certains patients peuvent développer des infections cutanées, principalement des cellulites infectieuses, entraînant une hospitalisation. Ils doivent être informés de la nécessité de consulter rapidement un médecin en cas d’apparition de signes ou de symptômes de cellulite infectieuse. F Une ostéonécrose de la mâchoire (ONM) a été rapportée chez certaines personnes traitées par dénosumab. En conséquence, avant tout traitement par Prolia®, un examen dentaire comprenant des soins préventifs appropriés doit être envisagé chez les patients présentant des facteurs de risques concomitants. Au cours du traitement, ces derniers doivent éviter, si possible, toute intervention dentaire invasive. De même de bonnes pratiques d’hygiène buccale doivent être maintenues. F La présence de caoutchouc naturel sec (un dérivé du latex) dans le capuchon de l’aiguille de la seringue préremplie peut être à l’origine de réactions allergiques. w

Posologie F Le traitement consiste en une injection de 60 mg administrés en dose unique, une fois tous les six mois, par voie sous-cutanée dans la cuisse, l’abdomen ou l’arrière du bras. F Les patients doivent être supplémentés de manière adéquate en calcium et en vitamine D.

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