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Communications orales / La Revue de médecine interne 30 (2009) S36–S76
Les autres manifestations des PM/DM étaient les suivantes : un phénomène de Raynaud (n = 8), des arthralgies/arthrites (n = 8), une pneumopathie infiltrante diffuse (n = 9). Chez 3 patients, la PM/DM était associée à une néoplasie ; le diagnostic de cancer a été contemporain de celui de la DM dans un cas, et a compliqué le cours évolutif des PM/DM (n = 2). Le traitement de la PM/DM a comporté une corticothérapie, en association avec du méthotrextate (n = 6), de l’azathioprine (n = 4) et des immunoglobulines intraveineuses (n = 5). Conclusion.– Notre travail suggère que les PM/DM associées aux anticorps anti-PmScl sont grevées d’une morbidité élevée, liée aux atteintes pulmonaires et œsophagiennes, et aux néoplasies. De fait, ce sous-groupe de patients devrait bénéficier d’un bilan pulmonaire (explorations fonctionnelles respiratoires, scanner thoracique) lors du bilan et du suivi évolutif de la maladie, ainsi que de la recherche d’une néoplasie. De plus, une corticorésistance a été relevée chez deux-tiers des patients. doi:10.1016/j.revmed.2009.03.053 CO029
Les myosites à anticorps anti-Ku : caractérisation et suivi de 28 patients A. Rigolet a , N. Costedoat-Chalumeau b , H. Naffati a , O. Dubourg c , M.-C. Diemert d , P. Cacoub b , S. Herson a , Z. Amoura b , L. Musset d , O. Benveniste a a Service de médecine interne 1, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France b Service de médecine interne 2, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France c Institut de myologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France d Service d’immunobiochimie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France Introduction.– La signification clinique des anticorps anti-Ku n’est pas établie mais leur association aux myopathies inflammatoires (MI) autoimmunes est régulièrement rapportée. Nous avons étudié, chez les patients porteurs d’anti-Ku, les caractéristiques cliniques, biologiques et histologiques des cas associés à une MI comparativement à ceux indemnes de myopathie. Matériels et méthodes.– Étude rétrospective des patients anti-Ku+ détectés à la Pitié-Salpêtrière entre 1998 et 2008, confirmés par immuno-dot (D-Tek® , Mons, Belgique). Résultats.– Sur 20 600 sérums avec AAN positifs, 32 patients anti-Ku+ ont été identifiés et 28 dossiers ont pu être analysés. Il s’agissait de 4 H et 24 F, d’âge moyen 49 ans (20–73). Neuf (32 %) présentaient une MI : 7 dans un syndrome de chevauchement (4 Sclérodermie systémique/polymyosite [SSc/PM], 2 LES/PM, 1 syndrome de Gougerot-Sjögren primitif [SS]/PM, 1 SSc/myosite à inclusions [IBM]), 1 PM et 1 IBM. Les autres patients présentaient une MAI dans 16 cas (6 LES, 2 SSc, 2 SS, 2 PR, 1 myasthénie, 1 SAPL, 1 péricardite corticosensible, 1 cryoglobulinémie VHC/VIH+), 1 spondylarthropathie HLA B27 négative, 1 cancer bronchique et 1 IRC sur néphroangiosclérose. La présentation des 9 MI réunissait : myalgies 100 %, déficit moteur des ceintures 89 % et axial 33 %, troubles de la déglutition 22 % (1 IBM et 1 PM/SSc). CPK élevées dans 100 % des cas, taux moyen 2396 U/L (580–4073), EMG myogène dans 7 cas sur 8. La biopsie musculaire montrait un infiltrat de cellules inflammatoires mononuclées dans 7 cas (78 %) avec une distribution périvasculaire 6, endomysiale 3, non précisée 2. Une biopsie fut non contributive (SSc/PM). Les 2 IBM étaient histologiquement typiques. Une pneumopathie interstitielle (PI) était retrouvée chez 11 patients (39 %), avec une fréquence significativement plus élevée chez les 9 patients porteurs d’une MI que chez les 19 qui ne présentaient pas d’atteinte musculaire (78 % versus 10,5 %, p < 0,001). La présentation scannographique de la PI était de type PINS, fibrose pulmonaire ou mixte (respectivement 4, 3 et 2 cas). La PI était plus sévère (DLCO/VA et/ou CPT < 70 %) dans le groupe avec MI (44 % versus 5 %, p = 0,026). Les anti-Ku étaient associés à d’autres auto-Ac (anti-DNA ou –ENA) dans 11 cas, avec une fréquence similaire dans les 2 groupes (respectivement 33 et 42 %) : 6 anti-DNA, 6 anti-SSA/SSB, 1 anti-centromère. Aucun auto-Ac spécifique des myosites (JO1, PL7, PL12, SRP ou Mi2) n’était associé aux Anti-Ku. Une corticothérapie > 15 mg/j était significativement plus prescrite dans le groupe avec MI (n = 8, dont 6 PI) que dans le groupe sans
MI (n = 3 : 1 péricardite et 2 LES avec vascularite, p < 0,0005). La réponse musculaire a été complète dans 5 cas (63 %), en notant 1 cas sévère de PM + PI stabilisé après traitement immunosuppresseur, et 2 échecs attendus chez les IBM. Conclusion.– Une MI est présente chez un tiers des patients anti-Ku+ dans notre série. Elle est majoritairement corticosensible mais doit conduire à la recherche systématique d’une PI dont la fréquence et la sévérité apparaissent majorées dans notre série en cas d’atteinte musculaire. doi:10.1016/j.revmed.2009.03.054 CO030
Les myopathies à anticorps anti-SRP : caractérisation et suivi de 24 patients C. Bloch Queyrat a , A. Rigolet a , O. Dubourg b , P. Laforet c , N. Costedoat-Chalumeau d , P. Grenier e , Z. Amoura d , B. Eymard c , S. Herson a , L. Musset f , O. Benveniste a a Service de médecine interne 1, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France b Service de neuropathologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France c Institut de myologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France d Service de médecine interne 2, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France e Service de radiologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France f Service d’immunobiochimie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France Introduction.– Les myopathies acquises inflammatoires comprennent les polymyosites, les dermatomyosites, les myosites à inclusions et les myopathies nécrosantes auto-immunes. Les anticorps anti-Signal Recognition Particle (SRP) sont parfois associés à ces dernières. La détection des anticorps antiSRP était rendue difficile par l’absence de test de routine mais était suspectée, lors de la recherche d’anticorps antinucléaires, devant une fluorescence cytoplasmique diffuse en immunofluorescence indirecte (IFI) sur cellules HEp2 ou sur coupes de tissus. Récemment, un test biologique utilisant l’épitope immunodominant du complexe SRP (protéine 54 KD) a été rendu disponible (D-Tek® , Mons, Belgique). Patients et méthodes.– Le but de l’étude est de décrire (au plan clinique, biologique et histologique) un groupe de 24 patients dont le critère d’inclusion est de présenter une IFI évocatrice de type anti-SRP sur HEp2. Résultats.– Ces 24 patients sont tous positifs pour la présence d’auto-anticorps anti-SRP avec le test de détection D-Tek® . Tous ont un déficit musculaire de type proximal, le plus souvent symétrique, mais de sévérité et de rapidité d’évolution hétérogène. Ainsi, 10 patients utilisent le fauteuil roulant en 7 mois en moyenne, tandis que 14 restent autonomes plusieurs années. Le diagnostic de dystrophie musculaire inclassée a été corrigé chez trois patients, dont un a évolué sur 21 ans. Huit patients sur 20 ont eu un scanner thoracique révélant des atteintes de type PINS, amputant la CPT de 25 % en moyenne. Sept patients présentent une cardiopathie à type de cardiomégalie pour 5 et de trouble du rythme pour 2. Les CPK sont à 7730 ± 6198 UI/ml. Au plan histologique, la grande majorité des patients présentent une formule de nécrose/régénération (21/24) sans infiltrat inflammatoire (20/24), avec un élargissement de la lumière des capillaires (13/20), dépôts de C5b9 (9/16) et absence d’hyperexpression diffuse de HLA I (15/21). Vingt-deux des 24 patients ont été traités par corticoïdes, IgIV ou immunosuppresseurs (azathioprine, méthotrexate ou mycophénolate mofétil) avec pour 5 ajout du rituximab. Dix-huit des 24 ont répondu avec une amélioration de la force musculaire et normalisation des CPK. Discussion.– Tous ces patients présentent une myopathie des ceintures à CPK élevées et à histologie nécrosante. La myopathie à anti-SRP se caractérise aussi par : – 2 modes d’évolution différents (rapide ou progressif) ; – la fréquence des atteintes cardiaques ; – pulmonaires interstitielles. Conclusion.– Cette étude montre l’intérêt de la détection des anticorps anti-SRP notamment pour ne pas porter le diagnostic indu de dystrophie héréditaire alors que ces myopathies répondent aux immunosuppresseurs. doi:10.1016/j.revmed.2009.03.055