Les phases transitionnelles du sommeil : Effet de facteurs psychologiques et psychopathologiques sur l'organisation du premier cycle

Les phases transitionnelles du sommeil : Effet de facteurs psychologiques et psychopathologiques sur l'organisation du premier cycle

Rev. E.E.G. Neurophysiol., 1973. 3, 1, 137-152. 137 LES PHASES TRANSITIONNELLES D U SOMMEIL : EFFET DE FACTEURS PSYCHOLOGIQUES ET P S Y C H O P A T ...

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Rev. E.E.G. Neurophysiol., 1973. 3, 1, 137-152.

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LES PHASES TRANSITIONNELLES D U SOMMEIL : EFFET DE FACTEURS PSYCHOLOGIQUES ET P S Y C H O P A T H O L O G I Q U E S SUR L ' O R G A N I S A T I O N D U P R E M I E R CYCLE M.

DE

BARROS-FERREIRA *

Laboratoire d' t~lectroencdphalographie et de Neurophysiologie clinique ( D r G. C. LA1R¥), Hdpital Henri Rousselle, 1 rue Cabanis, F 75014 Paris.

INTRODUCTION C'est pour pouvoir r6pondre aux imp6ratifs du th~me de cette journ6e, 6tude du passage veille-sommeil et du passage sommeil lent-sommeil rapide, que ce travail est centr6 sur l'analyse du premier cycle de sommeil chez un certain hombre de malades mentaux, par comparaison au sujet normal de rdfdrence. I1 est maintenant bien connu que nombre de facteurs psychologiques peuvent modifier l'organisation du sommeil de s/ajets normaux ; parmi ces facteurs, soulignons l'importance du stress (BAZKZLAND, 1970), ce terme large pouvant recouvrir divers degr6s de perturbation 6motionnelle, soit spontan6e, soit introduite par les conditions exp6rimentales mames ; ainsi l'effet de la premiere nuit peut &re consid6r6 comme le r6sultat de l'inqui6tude induite par la nouveaut6 de la condition exp6rimentale ; des stimulations stressantes prd-sommeil (projection de films par exemple) peuvent 6galement aboutir/t une perturbation du sommeil cons6cutif. Chez des malades mentaux, le bouleversement du sommeil est une notion clinique classique tout particuli6rement dans les phases de d6but ou d'acuit6 de certains syndromes. Les modalit6s de passage veille-somrneil en psychiatrie n'ont jamais 6t6 6tudides de fagon syst6matique. Seule la difficult6 d'installation du sommeil chez les malades ddprimds est connue depuis les 6tudes de DKAz-GuERRERO et al. (1946) ; de nombreuses 6tudes ult6rieures confirment les difficult6s d'endormissement chez ces malades et rel~vent la latence d'endormissement prolong6e, les nombreux 6veils spontan6s, la r6duction importante du sommeil lent, la fragmentation du sommeil

* Attach6 de Recherches I.N.S.E.R.M.

TirOs d part : M. de BARROS-FERREIRA (~t l'adresse ci-dessus).

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M. DE B A R R O S - F E R R E I R A

avec frdquentes variations d'un stade /t l'autre, l'abaissement du seuil d'6veil (cf. SNYDER, 1968). Des modalit6s particuliares d'endormissement ont 6galement 6t6 observ6es dans les 6tats schizophr6niques aigus (bouff6es d61irantes, par exemple) : LAIRY et al. (1968) notent h la p6riode de d6but des bouff6es d61irantes un temps d'endormissement prolong6, un sommeil bref, morcel6, l'absence ou la bri~vet6 du sommeil lent profond ; occasionnellement et surtout apr~s des p6riodes d'insomnie totale, l'endormissement se fait d'embl6e en P.M.O. ; ces donn6es ont 6t6 retrouv6es dans l'6tude longitudinale d'une bouff6e d~lirante aigu~ suivie quotidiennement (GUENNOC, 1967). Des difficult6s d'endormissement et des troubles de l'organisation du sommeil ont 6t6 retrouv6s par KUPFER et al. (1970) ~t la phase la plus pr6coce des schizophr6nies aigu6s ; des difficult6s d'endormissement s'observent tout particuli6rement lors des 6tats confusionnels ou confuso-d61irants (Lamv et al., 1966). Par contre, aucune perturbation notable de la modalit6 du premier endormissement de la nuit n'est signal6e lots du sommeil spontan6 5. la p6riode d'6tat ou de r6mission des 6pisodes psychotiques non plus qu'au cours des psychoses chroniques. Les modalit6s du passage sommeil lent-sommeil rapide en psychiatrie ont par contre retenu l'attention de plusieurs auteurs ; c'est apr~s les descriptions de KORESKO et al. (1963), de CHAPEL(1964) et de LAIRY et aL (1968) qu'ont dtd individualis6es les phases interm6diaires (P.I.), consid&6es, d'une part, comme phases de transition entre sommeil lent et sommeil rapide, d'autre part, comme phases de sommeil morphologiquement ambigu0s, c'est4t-dire pouvant relever h la fois du sommeil lent et du sommeil rapide, soit du fait de la morphologie E.E.G., soit du fait des conotations polygraphiques concomitantes. Cette notion de phases interm6diaires a 6t6 progressivement abandonn6e au profit d'une d6multiplication des constellations 61ectrophysiologiques du sommeil rapide (SALZARULOet al., 1968), aboutissant/t l'individualisation de deux types morphologiques particuliers soit /t l'ext6rieur, soit /~ l'int&ieur d'une P.M.O. : d'une part, l'alternance pendant la m~me p6riode de 20 secondes d'616ments appartenant classiquement au stade II de sommeil (spindles, complexes K) et de p6riodes plus ou moins prolong6es de trac6 rapide de bas voltage identique/t celui de la P.M.O., mais sans mouvements oculaires (pouvant &re consid6r6 comme un stade H ambigu et qui recoupe la premi6re d6finition de la phase interm6diaire) ; d'autre part, un trac6 rapide et de bas voltage, identique 5. celui de la P.M.O. mais sans mouvements oculaires, avec ou sans abolition tonique, avec ou sans modifications respiratoires ; ce trac6 que l'on peut appeler stade I ambigu correspond au stade R.E.M. ambigu de SNYDER (•968). Lorsqu'on consid~re le sommeil de toute la nuit, ces deux modalit6s se retrouvent en proportion diff6rente chez le sujet normal et le malade mental, chez lequel elles sont tr~s exag6r6es, tout particuli~rement dans les 6tats psychotiques aigus ; en gros, le stade H ambigu pr6- et intra-P.M.O, se retrouve pr&6rentiellement dans les psychoses d61irantes aigu6s, le stade I ambigu se retrouvant pr6f6rentiellement chez les malades d6prim6s et surtout en tant que modalit6 de morcellement de la P.M.O. (BARROS-FERREtRA, 1971, 1972).

PHASES TRANSITIONNELLES DU SOMMEIL

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L e s d o n n 6 e s q u e n o u s r a p p o r t o n s n ' o n t a u c u n e p r 6 t e n t i o n s t a t i s t i q u e , et p 6 c h e n t f o n d a m e n t a l e m e n t p a r l ' a b s e n c e d ' u n e 6 t u d e e x h a u s t i v e d e s u j e t s n o r m a u x . Elles o n t s u r t o u t v a l e u r i n d i c a t i v e s u r les f a c t e u r s q u i p e u v e n t j o u e r u n r b l e d a n s la m o d a lit6 d ' o r g a n i s a t i o n d u p r e m i e r cycle d e s o m m e i l , 6 t a n t p a r a i l l e u r s b i e n e n t e n d u q u e ce p r e m i e r cycle p e u t n ' ~ t r e p a s r e p r 6 s e n t a t i f d e l ' o r g a n i s a t i o n d u s o m m e i l d e t o u t e la n u i t . MATt~RIEL

ET MI~THODE

1 ~ L'6tude quantitative des diff6rentes composantes du premier cycle a &6 r6alis6e chez : a) 2 sujets normaux, volontaires, gtg6s de 30 et 32 ans, habitu6s aux conditions exp6rimentales ; l'un d'entre eux a 6t6 enregistr6 durant deux nuits successives de sommeil spontan6 ; l'autre durant trois nuits successives. Lots de la pr6paration pour l'enregistrement de la troisi6me nuit, il lui a 6t6, incidemment, propos6 une nuit suppl6mentaire d'enregistrement avec immobilisation des quatre membres. Ces deux sujets n ' o n t pas 6t6 pris au hasard mais ont 6t6 choisis du fair que la quantification de leur somrneil correspondait aux valeurs moyennes <>donn6es dans la litt6rature. b) Deux cas de n6vrose bien caract6ris6e (n6vrose hyst6rique, n6vrose obsessionnelle) gtg6s de 24 et 26 ans, enregistr6s chacun durant deux nuits de sommeil spontan6, sans traitement. c) Trois malades atteintes de psychoses maniaco-d6pressive, respectivement gtg6es de 35, 35 et 42 ans, 6tudi6es ~t plusieurs reprises au cours de l'6pisode maniaque ou d6pressif (15 nuits enregistr6es) et soumises, respectivement, au traitement suivant (institu6 le lendemain de la premi6re nuit d'enregistrement) : - - Halop6ridol 6 mg + Largactil 100 mg, Nozinan 50 mg q- Anafranil 100 mg, Halop6ridol 10 m g ÷ Nozinan 100 mg ;

-

-

-

-

d) Trois malades atteintes de psychose d61irante aigu~, gtg6es respectivement de 27, 35 et 45 ans, 6tudi6es 6galement ~t plusieurs reprises au cours de l'6volution clinique de la bouff6e d61irante (17 nuits enregistr6es) et soumises respectivement au traitement suivant : -

Halop6ridol 6 mg + Largactil 75 mg (institu6 20 jours avant le premier enregistrement). Terfluzine 30 mg + Halop6ridol 6 mg (institu6 20jours avant le premier enregistrernent). Nozinan 150 nag ÷ Terfluzine 10 mg -~- Nembutal 100 mg (institu6 le lendernain du premier enregistrement).

-

-

-

-

-

Chez ces six malades, six nuits enregistr6es au laboratoire se sont caract6ris6es par une insomnie totale. Les donn6es quantifi6es se rapportent donc h 26 enregistrements. Les 6tudes individuelles ont montr6 des fluctuations de certaines des donn6es quantifi6es du sommeil au fur et h mesure de l'6volution clinique. Pour cerner de plus pr6s leur signification, ces donn6es ont 6t6 group6es selon l'6tat clinique en diff6renciant : 6tats maniaco-dbpressifs aigus, 6tats d61irants aigus, 6pisodes psychotiques (maniaco-d6pressifs et d61irants) en p6riode de r6mission. En outre, ont 6t6 consid6r6es ~t part les nuits correspondant h une p6riode o/J l'anxi6t6 endog6ne et l'excitation 6taient le sympt6me pr6valent, ind6pendamment du syndrome maniaco-d6pressif ou d61irant. e) Six malades gtg6es respectivement de 23, 26, 27, 29, 30 et 35 ans atteintes de psychose schizophr6nique chronique habitu6es aux conditions exp6rimentales, enregistr6es chacune pendant trois nuits successives de sommeil spontan6, et soumises respectivement aux th6rapeutiques suivantes :

-

- - T6mentil 75 mg + Nozinan 75 rag, T6mentil 150 mg ÷ Nozinan 100 mg, -

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M.

DE

BARROS-FERREIRA

Tdmentil 25 m g + Nozinan 25 mg, - - Modit~ne 200 rag, -T6mentil 25 nag ÷ Nozinan 25 rag, -Tdmentil 50 m g ÷ Nozinan 50 rag. --

2 ° L'6tude du premier cycle a 6t6 effectu6e en tenant compte de plusieurs param&tres. a) Latence de l'endormissement : intervalle de temps s6parant le ddbut de l'enregistrement de la disparition complete de l'alpha. b) Latence de la P.M.O. : intervalle de temps sdparant le d6but de l'endormissement de l'apparition du premier mouvement oculaire d'une P.M.O. typique. c) Sommeil ambigu (P.I.) pr6-P.M.O. : somme des p6riodes de 20 sec pr6c6dant le premier mouvement oculaire contenant en tout ou partie, un tracd'rapide identique h celui de la P.M.O. d) Dur6e apparente de la premiere P.M.O. (D.A.) : somme des p6riodes de 20 sec s~parant le premier du dernier mouvements oculaires d'une P.M.O. typique. e) Dur6e oculaire effective (D.O.) : somme des secondes avec activit6 oculaire sur l'une ou les deux chaines d'oculographie verticale et horizontale. f ) Le hombre absolu des mouvements oculaires (N.M.O.) a 6t6 ~tabli pour la premiere P.M.O. de chaque nuit. Les mouvements oculaires rapides ont 6t6 comptds un ~t un sur une seule chalne de l'oculogramme si les mouvements oculaires horizontaux et verticaux 6taient synchrones, sur l'une et l'autre chalne, lorsqu'ils 6talent asynchrones. 3 o La mdthode d'illustration que nous avons choisie consiste ~t repr6senter : d'une part, l'organisa6on sdquentielle du premier cycle de sommeil (partie gauche des figures) : dans ce sch6ma tr~s raccourci, les stades ambigus ne sont pas diff6renci6s l'un de l'autre, et sont repr6sent6s en pointill6s comme <>, d'autre part, l'organisation intrins~que des phases intermddiaires et des P.M.O. (pattie droite des figures), avec une 6chelle de temps neuf fois plus grande. Dans ce graphique, la dur6e oculaire effective est calculde en secondes d'activit6 oculaire par s6quence de 20 sec de trac6, chaque s6quence 6tant repr6sent6e par un rectangle vertical plein. Les stades I e t II ambigus sont repr6sent6s schdmatiquement par des traits pointillds au niveau des stades I e t II classiques. RI~SULTATS a) DONNI~ES D'ENSEMBLE ( t a b l e a u I). D e l ' e n s e m b l e des d o n n 6 e s sur les divers g r o u p e s de sujet, il ressort q u e la v a r i a bilit6 de t o u s l e s p a r a m 6 t r e s est p l u s i m p o r t a n t e c h e z les m a l a d e s q u e c h e z les sujets normaux. b) FACTEURS DE STRESS ( t a b l e a u II). C h e z les d e u x sujets n o r m a u x s61ectionn6s p o u r cette 4tude, l ' e f f e t de la 1 re n u i t n ' a f f e c t e pas les latences d ' e n d o r m i s s e m e n t et de p r e m i S r e P . M . O . , ni la dur6e de P.I. p r 6 - P . M . O , du p r e m i e r cycle ; il j o u e p a r c o n t r e de f a ~ o n c o n s i d 6 r a b l e sur t o u s les p a r a m 6 t r e s qui d6finissent le s o m m e i l p a r a d o x a l ( D . A . , D . O . et N . M . O . ) d a n s le sens d ' u n a p a u v r i s s e m e n t de l e u r v a l e u r ; l ' e f f e t de l ' i n q u i d t u d e p r o v o q u 6 e ( m e n a c e de c o n t e n t i o n faite a u 2 e sujet n o r m a l a v a n t la 3 ~ n u i t de s o m m e i l ) se fait sentir sur t o u s l e s p a r a m S t r e s , p r o v o q u a n t d ' u n e p a r t u n e << p r e m i 4 r e P . M . O . rat6e >>, d ' a u t r e p a r t u n m o r c e l l e m e n t et un a p a u v r i s s e m e n t e n m o u v e m e n t s oculaires de la P . M . O . (cf. fig. 1, E.F.).

141

PHASES TRANSITIONNELLES D U SOMMEIL

/ TABLEAU ][. Donndes concernant les diverses eat@ories cliniques, toutes nuits groupdes. D.A. = Dur6e Apparente de la P.M.O. ; D.O. -- Dur6e Oculaire Effective ; N . M . O . % N o m b r e A b s o l u des M o u v e m e n t s Oculaires. Pour chaque cat6gorie clinique et chaque param6tre, la valeur m o y e n n e (en minutes) est repr6sent6e en h a u t de chaque case, les valeurs individuelles extremes en bas de c h a q u e case. -

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Latence N Nuits

Endorm.

Pl P~ PMO

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Normaux

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19 89.8 6---35 t 5 8 - - - - 159

5

N M O

Eveils

424 171--712

0 . --u'-6- 2

509 249--960

5 1----12

392 0---1615

22 0----103

818 38--3531

0

I

I ,5.9 I 4.6 8,6--22il 8-79 I

Ndvroses

4

16 2------53

Psychoses aiguOs

26

3l 4 - - - - 103

Psychoses chroniques

18

36.2 3 - - - - 197

[

--1225 ] 65----219 166.8 0 ----402

133.7 69.6--300

14 18.8 [ 5.1 3 --25 i 12----27i2.6--9.8

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TABLEAU II. - - ROle des [acteurs dmotionnels (effet de la premidre nuit, stress) chez les sujets normaux, ndvrotiques et psychotiques chroniques. Latence

P I p~ D A

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Nuit

2

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12

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1

19

17.2

2~25

14.5 12---17

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21.6 7.1 16.3--27 4.4--9.8

4~230

N

M

]

2301 290

171

Ofr l~veils ' 5 o__

3.5 3.1 2.6--3.(

298

0

249--398

6---6

25.6 10---52

12.2 1.6-33.2

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0

20.5 3---35.6

7.8 656 l ~ - - - 16.4 7 6 - - 1445 i

0

118.2 14.6 23.6 6 9 . 6 - - 1 8 2 [ 3 . 6 - - - 3 7 jl2.3 - 6 0 . 6

5.7 60.1 ! 4---11.8 38--1130

0

165 85---300

23 1---61

Psychoses

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N o r m a l Stress I NJuit I

Endorm.

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118.2 84.9 216.9 4 - - ~ 1 . 9 1

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i Nuit]

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142

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normaux

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Sujet n ° 1 : 2 n u i t s successives d ' e n r e g i s t r e m e n t . Sujet n ° 2 : 3 n u i t s successives d ' e n r e g i s t r e m e n t avec anxi6t6 i n d u i t e lors de la 3 ° n u i t . D a n s les d e u x cas, l'effet de la p r e m i 6 r e n u i t se m a r q u e s u r t o u t p a r le r a c c o u r c i s s e m e n t de la p r e m i e r e P . M . O . et la m o i n d r e densit6 oculaire. C h e z le sujet n ° 2, la n u i t a v e c anxi4t6 i n d u i t e se t r a d u i t p a r u n e P . M . O . r a t 4 e ~t la f i n d u p r e m i e r cycle de s o m m e i l lent et u n e P . M . O . trhs morcel6e et p a u v r e en m o u v e m e n t s o c u l a i r e s b. la fin d u d e u x i h m e cycle.

143

PHASES TRANSITIONNELLES D U SOMMEIL

Chez les sujets n6vros6s, l'effet de la premi6re n u i t n e se manifestepas, en moyenne, sur les latences d'endormissement et de 1re P.M.O. ni sur la P.I. pr6-P.M.O. Mais il se retrouve, c o m m e dans ce cas pr6c6dent, sur les donndes concernant le sommeil paradoxal (D.A., D.O. et N.M.O.). Par ailleurs, on note chez ces deux sujets, des ~< premieres P.M.O. rat6es >> sans relation stricte avec Fhabituation au Laboratoire (fig. 2). L,~-

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Chez les malades schizophr6nes chronique, l'effet de la 1re nuit n'est pas comparable/t ce qu'il est chez les sujets n o r m a u x : on note en m o y e n n e un allongement des

144

M. DE BARROS-FERREIRA

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145

PHASES TRANSITIONNELLES DU SOMMEIL

latences d'endormissement et de 1r° P.M.O., ainsi qu'une augmentation de la P.I. pr6-P.M.O. Les valeurs moyennes relatives au sommeil paradoxal sont accrues, contrairement aux deux groupes pr6c6dents (et tout particuli~rement le N.M.O.). Ces valeurs moyennes masquent en fait les comportements individuels ; certains cas peuvent en effet montrer une 6volution tr~s semblable 5. celle des sujets normaux (fig. 3) avec <>lors de la premiSre nuit (cf. fig. 3, A, B, C) r6gularisation du premier cycle lots de la deuxi~me (cf. fig. 3 D) et nouveau bouleversement du premier cycle lors de la 3 e nuit (cf. fig. E, F) aprSs inqui6tude induite. C) FACTEURS PSYCHOPATHOLOGIQUES I~VOLUTIFS

(tableau III).

L e s 6 t a t s p s y c h o t i q u e s a i g u s o n t 6t6 s u b d i v i s 6 s s u i v a n t l a n o s o g r a p h i e ( p s y c h o s e s m a n i a c o - d 6 p r e s s i v e s , p s y c h o s e s d 6 1 i r a n t e s ) 5. l a p 6 r i o d e i n i t i a l e d e l ' 6 p i s o d e , e t r e g r o u p 6 s 5- l a p h a s e d e r 6 m i s s i o n ; les n u i t s c o r r e s p o n d a n t 5- d e s m o m e n t s o ~ l ' a n x i 6 t 6 o u l ' e x c i t a t i o n p s y c h i q u e d o m i n a i t o n t 6t6 e n v i s a g 6 e s 5- p a r t . TABLEAU III. - - Rdle de l'aeuitd du processus et des facteurs anxidtd et excitation chez les malades psychotiques aigus.

Latence

Psychoses aiguSs

Endorm.

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Maniacod6pressives stade aigu)

41 4-----103

0-----348

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D61irantes (stade aigu)

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225.5

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125.6 13----264

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14

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3

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20.7 7.3---30

206 117--356

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8.7 739 1.6--15.2 123--1615 020"57

Fro. 3. - - Premier cycle de sommeil au cours de trois nuits cons6cutives de sommeil spontan6 chez un malade schizophSne chronique. De haut en bas :

1r+ nuit : la premi6re P.M.O. ne survient qu'apr6s 2 P.M.O. rat6es, 2 ~ nuit : le premier cycle beaucoup plus normal, avec longue p6riode de pattern ambigu post-P.M.O., 3 + nuit : (la malade 6tant pr6venue que la nuit suivante serait interrompue par des 6veils provoqu6s), P.M.O. rat6e tr6s prolong6e ; r6duction de la densit6 oculaire et plus grand morcellement de la P.M.O. typique. R e v . d ' E . E . G . Neurophysiol.,

1973, t. 3, n ° 1.

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146

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PHASES TRANSITIONNELLES DU SOMMEIL

147

On peut ainsi noter que : Dans les psychoses maniaco-d6pressives ~ la phase initiale, le premier cycle est tr~s profond6ment boulevers6 avec allongement consid6rable de la latence de la I r~ p. M.O., 6veils fr6quents et prolong6s, r6duction extreme de l'activit6 oculaire du sommeil paradoxal (D.O. et N.M.O.). Parfois na6me, le premier cycle, real d6fini se confond avec le sommeil de toute la nuit qui a perdu son organisation s6quentielle (fig. 4). Dans les psychoses d61irantes aigu~s 5. la phase initiale, bien que les donn6es moyennes donnent l'impression d'une moindre perturbation que dans le cas prdc6dent, il existe une extreme dispersion de certains param6tres (fig. 5) : la latence de la I r~ P.M.O. par exemple peut ~tre allong6e (cf. fig. 5 B) ou tr~s abr6g6e voire presque nulle (cf. fig. 5 E). Les donn6es concernant le sommeil paradoxal sont 6galement tr6s variables. La survenue, lors d'un 6pisode naaniaco-d6pressif ou ddlirant aigu de m~3ments o~l l'angoisse ou l'excitation physique dominent le tableau clinique correspond /t une d6sorganisation tr6s importante du premier cycle de sommeil portant sur tousles param~tres (cf. fig. 4, troisi6me nuit repr6sent6e et fig. 5 D). DISCUSSION I ° Le choix du premier cycle de sommeil dict6 par le souci d'6tudier les deux pas~ sages veiIle-sommeil lent, sommeil lent-sommeil rapide, se heurte 5. un probl~me de d6finition de ce premier cycle, surtout dans le cadre de la pathologie aigu5 off la perturbation globale du sommeil peut entraTner la perte de l'organisation cyclique de tout le sommeil. Dans d'autres cas (prem,i~re P.M.O. rat6e, par exemple), le choix d'un premier cycle complet, c'est-5.-dire avec une P.M.O. bien caract6ris6e, entraine l'6tude de deux cycles de sommeil lent. 2 ° Le passage veille-sornmeil n'a 6t6 6tudi6 que grossi6rement par la latence de Vendormissement ; il est 6vident qu'une d6multiplication des signes 61ectro-physiologiques d'endormissement serait pleinement juStifi6e ainsi qu'une 6rude de ces signes par rapport, d'une part, ~ la chronologie du sommeil, d'autre part, aux donn6es cliniques. Les modalit6s et le temps de passage entre veille et sommeil sont soumis 5. d'6normes variations individuelles. Les facteurs qui les perturbent massivement sont

FIG. 4. -- Premier cycle de sommeil au cours de l'6volution d ' u n 6pisode maniaco-d~pressif (4 en registrements), De h a u t en has : en p6riode rnaniaque, avec d6lire et hallucinations : d6sorganisation totale du sommcil

avec premier cycle de sommeil lent 61argi m a i s sans stade IV, P.M.O. rat6e, l o n g u e p6riode de rbveil, deuxi6me cycle de sommei[ lent h peine 6bauch6 el: tr~s 16ger, P,M.O. tr~s morcel6e d'dveil, de stade 1 et l I, classiques et ambigus, p a u v r e en activit6 oculaire. En p6riode d'am61ioration, meilleure o r g a n i s a t i o n des cycles de sommeil lent (loujours sans s|ade IV), naais persistar~ce de P.M,O. rat6e initiale, et d ' u n e P.M.O. panvre er~ activit6 oculaire~ En rechute m a n i a q u e avec excitation psychique i m p o r t a n t e , disparition des P.M.O. et des stades ambigus. En p6riode d615ressive avec h nouveau d61ire et hallucinations, perte de l o u t e organisation cyclique dn sommeil lent ; P.M.O. morcel6e et pauvre en activit6 octflaire.

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FIG. 5. - - Premier cycle de sommeil au cours de l'6volution d'un 6pisode d61irant (6 enregistrements). De haut en bas : en periode de d61ire hallucinatoire (environ 20 jours apr6s l'6closion du d61ire), difficultes

d'ertdormissement mais premier cycle de sommeil lent bien constitu6 ; P.M.O. br6ve, peu morcel& Au lendemain du trac6 pr6c6dent (m~me 6tat clinique), perturbation du premier cycle de sommeil lent ; P.M.O. plus longue mais plus morcel6e et suivie d'une p6riode de stades ambigus tr6s prolong6e. En p6riode d'am61ioration, r6duction des stades ambigus intra- et extra-P.M.O. ; augmentation de la densit6 oculaire. En p6riode de rechute du d61ire, avec excitation psychique : difficult6s de l'endormissement, retard du premier cycle, raccourcissement de la P.M.O. En p6riode d'am6lioration, cons6cutive ~ cette phase d'excitation (insomnie relative), endormissement presque imm6diat en phase interm6diaire puis P.M.O, ; densit6 extreme de l'activit~ oculaire (rebound post-autoprivation ?). En p6riode de gu6rison : premier cycle normal.

PHASES TRANSITIONNELLES DU SOMMEIL

149

ceux qui d6sorganisent la totalit6 du sommeil (an~xi6t6 endog6ne, excitation psychique des 6tats psychotiques). Ces facteurs perturbent 6galement les modalit& de passage sommeil lent-sommeil rapide et l'organisation m~me des P.M.O. L'61~ment d'anxi6t6 ou d'angoisse sous-jacent ~t l'insomnie accidentelle ou chronique n ' a jamais 6t6, pensons-nous, assez soulign6 dans les &udes psychophysiologiques. Rappelons que les enregistrements de n6vroses d'angoisse caract6ris6e se soldent tr& souvent soit par une insomnie totale, soit par une r~duction tr6s importante du sommeil, comme si dans ce contexte clinique, la situation exp6rimentale 6tait v&ue comme intol6rable. 3 ° L'6tude du passage sommeil lent-sommeil rapide ne peut, h notre sens, se limiter ~t la p6riode qui s6pare le sommeil lent non ambigu du sommeil avec mouvements oculaires rapides, mais doit inclure toute l'organisation interne de la P.M.O. ; nous avons pu montrer les interf6rences entre phases transitionnelles et P.M.O. dans leur mode de r~action aux facteurs psychologiques ou pathologiques (BARRoS-FERREIRA, 1972). Pour appr6cier l'importance respective de ces facteurs(psychologiques et pathologiques), il faut tenir compte du fait que l'organisation cyclique du sommeil lent est ou non respect6e. C'est dans le premier c a s q u e des facteurs relativement minimes, d'ordre psychologique ou situationnel (effet de la premi6re nuit, facteurs induits d'inqui6tude...) peuvent modifier les modalit6s de passage sommeil lentsommeil rapide et l'organisation interne de la P.M.O. sans action 6vidente sur l'endormissement (latence et ordre de succession des stades du sommeil lent lors du premier cycle). C'est dans ce contexte que s'inscrivent les ~< P.M.O. rat&s ~ signal6es par DEMENT et KLEITMAN (1957) et par FRESSY (1963) chez le sujet normal. I1 est vraisemblable que des facteurs de personnalit6 (coefficient n6vrotique individuel) contribuent ~t leur survenue, par l'intermEdiaire possible d'un v6cu plus angoissant de situations qui peuvent &re bien assum~es par d'autres sujets. On peut ~galement observer que ces facteurs psychologiques ou situationnels gardent toute leur valeur chez certains malades, en particulier les psychoses chroniques (effet de la premiere nuit et effet de l'inqui6tude provoqu6e). Ceci ~voque un ph6nom6ne frdquemment observ6 : l'annonce/t un malade psychotique en r6mission ou chronique de sa sortie imminente (~ effet de la derni6re nuit )), BARROs-FERREIRA et MATTOS, 1969) peut bouleverser le sommeil autant ou m~me plus que la maladie ~t un stade aigu. 4 ° En ce qui concerne les malades psychotiques aigus 6tudi6s, le nombre d'enregistrements chez le m~me sujet donne une certaine garantie de pouvoir mettre les modifications observ6es sur le compte des variations de l'&at clinique, dans la mesure oh les conditions d'enregistrement ont ~t6 identiques, pendant toute la p6riode d'investigation. Mais, comme il a 6t6 dit, des variables externes, non quantifiables ou consid6r6es comme n6gligeables peuvent/~ chaque instant interf6rer avec les variables cliniques ou psychologiques que l'on cherche ~t cerner. 5 ° Le r61e sp6cifique des m6dicaments neuroleptiques ou thymoanaleptiques sur les donndes obtenues chez les malades psychotiques aigus et chroniques ne doit pas &re n6glig& Toutefois, dans cette 6tude, le traitement institu6 a 6t6 maintenu sans

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changement pendant toute la dur6e de l'6tude. L'action des drogues, d'ailleurs non univoque d'tm m6dicament h l'autre, peut jouer sur les donn6es moyennes si ces malades avaient pu 6tre comparOs ~ un groupe cliniquement semblable de malades non trait6s. Toutefois, la thOrapeutique 6rant, pour chaque sujet individuel, une donn6e constante, it semble justifi6, dans ]e cadre de l'6tude actuelle, de montrer les variations d'un jour ~ I'autre, paraHelement aux changements situationnels ou cliniques, de /'organisation du premier cycle de sommeil. 6 ° On peut se demander si la r6percussion des facteurs psychopathologiques sur les passages veiHe-sommei| et sommeil lent,sommeiI rapide n'est qu'une simple exag6ration de Faction des facteurs psychologiques tels qu'anxi6t0, stress.., chez le sujet normal, ou bien s'Jls d6terminent des types d'organisation diffdrents du sommeil et en particulier des phases transitionnelles. Les donnOes concernant les n6vroses semblent en faveur de la premiare interpr6tation ; les donn6es concernant les psychoses aigu6s et chroniques, par contre, sont en faveur de la deuxiame, ce qui n'exclut en aucune mani6re l'interf6rence possible, voire exag6r6e, des effets de facteurs psychologiques ou situationnels sur l'organisation du l ~r cycle de sommeil de ces malades. Des ~tudes plus nombreuses sont n6cessaires pour trancher cette question de fa~o~ non 6quivoque. SUMMARY T r a n s # i o u M sleep p h a s e s : the ej]'eet o f p s y c h o l o g i c a l a n d p s y e k o p a t k o l o g i e a l f a c l o r s o n the o r g a n i s a t i o n oJ" t k e f i r s t c y c l e ,

by M. DE BArRosoFERREIrA. Rev. E.E.G. N e u r o p h y s i o l . (Paris), 1973, 3, 137-152. The first spontaneous sleep cycle was studied in 53 nocturnal recording from two normal suh/ecta (recorded on 2 and 3 consecutive n(¢hls respectively), two neurotic" subjects' (one hysteric, the other obsessional) recorded on 2 consecutive nights each, three subjects with manic-depressive ps'ychosis and three with acute delirious psychosis (sttMied throughout theh" clinical evohttion), and six sub/ects with chronic schizophrenia (studied on 3 consecutive nights each). The overall restdts are as fidlows

:

(1) The main fiJc¢ors which appear to afJ~et the latency o f sleep onset are states o f anxiety and psychotic excitation.

(2) The latency o f the [~rst R,E.M. phase, in the normal subject, is sensitive to any element o f stress or anxiety ; it is vecy exaggerafed in the acute phase o f manic-depressive psychosis, and al,s'o in states o f anxiety and exc#a¢ion. (3) In the same tonal#ions as (2) the duration o f awakenings interrapt#tg the first cycle is maximal (4) The dta'aHon o f pre- R.E.M. intermediate phases is pargicuJarly increased in neurotic states, stales o f anxieO, a~d ercitatio~ a~ut m chronic psychosis ; this parameter seems very sensitive to induced anx#¢y,

PHASES TRANS[TIONNELLES DU SOMME1L

15I

(5) The effective eye movement s'tage is extremely variable in'duration ; however in the acute phase o f manic-depressive psychosis and in anxiety and excitation states the diJ'Jerence between the apparent and effective duration o f R.E,M. is maximal, i.e. ambiguous intra- R.E.M. stages I and H are predo. minanto (6) The number of eye movements is systematically decreased during the first night o/'reeording i~ normal and neurotic subiects ; this findings is not so constant in chronic psychotic patients ; induced anxiety states in the normal subject, endogenous anxiety states and psychotic excitation states are accompanied by a great reduction in the number a f eye movements in theJ~rst R.E.M. phase,

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Die Uebergangsphasen des Schlaf~ : Einflu[,~ psychologischer und psychopathologischer Faktoren ate' die Organisation des ersten Schla[zyklus, y o n M. de BARRoS-FERREIRA~

Rev. E.E~G. Neurophysiol. (Paris), 1973, 3, 137-152. Die Untersuchung des ersten Spontanschlafzyklus wurde an 53 Nachtschlafkurven durchgefiihrt die Versuchspersonen setzen sich Jolgendermaflen zusammen : 2 Normalpersonen (eine wurde in 2~ die andere in 3 aufi,#tanderfalgenden Ndchten registriert), 2 Neurosen (Hysteric, Zwangskrankheit), je 2 attfeinanderfolgende N~chte, 3 manisch-depressive Psychosen, 3 akute Wahnpsychosen , die Psychosegruppe warde im Gesamt-verlauf ihrer klinischen Entwickhmg beobachtet ; 6 chronische Sehi. zophrenien (je 3 att[binanderJolgende Ndchte) Ergebnisse : Faktoren, die die Einschlaflatenz beeinflussen, sind im wesent/ichen Zustdnde van Angst und Psychotischer Erregung~ - Die Latenz der ersten REM-Phase ist beim Normalen durch Stress- oder Unruhefitktoren beemfhtflbar ; sic ist im akuten Stadium manisch-depressiver Psychosen stark verldngert, desg#4chen ir~ Angst- and Erregungszustdnden~ - Die Dauer zwischenzeitliehen Erwachens wdhrend des ersten Schla[2ykhts ist maximal in der akuten Phase manisch-depressiver Psychosen sowie bei Angst- and Erregungszustdnden. Die Daue~~ des lntermedidrphasen vor dem REM-Schlaf ist besonders bei neurotischen Zastiinden sowie bei Angstand Erregungszustdnden uncl chronischen Psychosen verliingert ; dieser Parameter erscheint gegeniibe~ induzierter Aengstlichkeit sehr empfindlich, Die Dauer effektiver Augenbewegungenist auflerordentlich variabel ; allerdings ist die Dif/~,renz zwisehen scheinbarer Dauer der REM-Phase und ¢ffektiver Daue~, der Augenbewegungen bei m~niseh-depressiven Ps'ychosen in der akuten Phase sowie in Angst- und Erregungszustdnden maximal ; mit anderen Worten : Hier dominieren die nicht e#uleutigen Stadien [ and H innerhalb der RE/Vl-Phase. - Die Zahl der Augenbewegungen zeigt in der ersten Nacht bei Normalpersonen and Neurotikern eine systematische Absinktendenz, die nicht mit gleieher Konstanz bei chronischen Psyehosen zu bee, bachten ist ; ind, zierte Angstzustdnde bei Normalpersonen, endogene Angstzustdnde and psychotische Erregang, gehen mit einer ausgeprdgten Reduktion der Augenbewegnngen #t der ersten REM :Phase einher~

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M. DE BARROS-FERREIRA

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