Influence des facteurs pré et postnataux sur les caractéristiques du sommeil : données de l’étude prospective AUBE

Influence des facteurs pré et postnataux sur les caractéristiques du sommeil : données de l’étude prospective AUBE

Congrès du sommeil/Bordeaux, 22—24 novembre 2012 participant à l’étude Hypnolaus, une cohorte communautaire sur les conséquences cardiovasculaires des...

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Congrès du sommeil/Bordeaux, 22—24 novembre 2012 participant à l’étude Hypnolaus, une cohorte communautaire sur les conséquences cardiovasculaires des troubles du sommeil. Un enregistrement polysomnographique à domicile de même qu’une mesure de la tension artérielle dans des conditions standards ont été effectués chez tous les participants. Résultats.— Un total de 36,4 % des sujets avaient un index de MPJS (MPJSI) > 5/h, 22,4 % avaient un MPJSI > 15/h et 11 % un MPSI > 30/h. La fréquence des MPJS augmentait avec l’âge (coefficient de corrélation : r = 0,3 ; p < 0,0001). Nous avons trouvé aussi une corrélation positive entre le MPJSI et la tension artérielle systolique (TAS, r = 0,185, p < 0,0001) et la tension artérielle diastolique (TAD, r = 0,068, p = 0,008). La comparaison entre les différents groupes de sévérité (MPJSI < 5/h, MPJSI = 5—15/h, MPJSI < 15—30/h, MPJSI > 30/h) montre une augmentation progressive significative de la TAS (122 ± 15,8, 123,7 ± 16,7, 126,5 ± 18,5, 129,9 ± 16,8 mmHg respectivement ; p < 0,001) et une tendance vers une augmentation de la TAD (moyenne 77,4 ± 10,4, 78 ± 10,1, 78,3 ± 11, 79,7 ± 10,8 mmHg respectivement ; p = 0,078). Conclusion.— La présence de MPJS est fréquente dans la population générale adulte. Leur prévalence augmente avec l’âge et ils semblent associés à une augmentation de la tension artérielle. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.020 CO20

Troubles du sommeil et maladies cardio-cérébrovasculaires chez les personnes âgées : une étude longitudinale en population générale I. Jaussent a,∗ , J.-P. Empana b , M.-L. Ancelin a , A. Besset a , C. Helmer c , C. Tzourio c , K. Ritchie a , J. Bouyer d , Y. Dauvilliers a a Montpellier, France b Paris, France c Bordeaux, France d Villejuif, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Jaussent) Objectif.— Étudier sur un échantillon de sujets âgés (≥ 65 ans) non institutionnalisés : — les fréquences des plaintes de l’insomnie et de sa sévérité et celles de la somnolence diurne excessive (SDE) chez les sujets ayant eu une histoire passée de maladie cardiovasculaire (MCV) comparativement aux sujets sans histoire de MCV ; — les relations entre les plaintes d’insomnie et SDE avec des futurs événements cardio-cérebrovasculaires (CCV) qu’ils soient récurrents ou non sur un suivi de six ans. Méthode.— Les analyses ont été réalisées sur 5494 sujets non déments recrutés en population générale. Un interrogatoire structuré et différents autoquestionnaires ont été utilisés à l’inclusion pour évaluer les plaintes de l’insomnie et sa sévérité (mauvaise qualité du sommeil, difficultés à initier et à maintenir le sommeil et réveil matinal précoce) ainsi que la SDE et la prise de médicaments pour dormir. Les antécédents CCV ont été répertoriés à l’inclusion et les nouveaux cas évalués au cours du suivi à deux, quatre et six ans. Des modèles de régression logistique et de Cox ajustés sur des facteurs de confusion potentiels de type sociodémographique, comportemental, ou de santé physique et mentale ont été menés afin de déterminer si les troubles du sommeil étaient des facteurs de risque d’un événement CCV. Résultats.— SDE et sévérité de l’insomnie sont indépendamment associées à un antécédent CCV (OR = 1,27 IC95 % = 1,04—1,56 pour SDE, OR = 1,26 IC95 % = 1,02—1,55 si 1—2 plaintes d’insomnie, OR = 1,33 IC95 % = 1,03—1,71 si ≥ 3 plaintes). Sur le plan longitudinal, ni les quatre plaintes de l’insomnie, ni la sévérité de l’insomnie ne sont significativement associées à des événements CCV qu’ils soient incidents ou récurrents. En revanche, SDE est indépendamment associée à la survenue d’événements CCV futurs,

53 même après ajustement sur la prise de médicaments pour dormir et les antécédents CCV (HR = 1,35 IC95 % = 1,06—1,71). Conclusion.— Les plaintes d’insomnie sont probablement une conséquence des maladies CCV, alors que SDE semble être un déterminant indépendant d’une histoire passée de MCV. La mise en évidence d’une SDE chez les sujets âgés permettrait de détecter les sujets à risque élevé de maladie CCV. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.021 CO21

Temps de sommeil chez les enfants de trois ans : association significative avec le temps passé devant la télévision et l’indice de masse corporelle

S. Plancoulaine ∗ , B. Heude , M.-A. Charles Villejuif, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Plancoulaine)

Contexte.— Le manque de sommeil a été associé à plusieurs pathologies chez l’adulte comme l’obésité et le diabète. Chez l’enfant, le manque de sommeil a été associé à une augmentation de l’indice de masse corporel (IMC) et du risque d’obésité après ajustement sur plusieurs facteurs de risques connus pour influer l’IMC. Aucune étude de ce type n’a été réalisée en France. Méthode.— Étude transversale du temps de sommeil à trois ans chez les enfants de la cohorte EDEN, incluant 2002 paires mère-enfant suivies du premier trimestre de grossesse aux cinq ans de l’enfant par des examens cliniques et des questionnaires. Le temps de sommeil est considéré en variable continue et en tertiles, permettant l’étude des petits et des gros dormeurs. Les variables explicatives étudiées sont celles précédemment identifiées comme ayant un rôle sur le sommeil et/ou l’adiposité. Elles concernent : — l’enfant : sexe, habitude de vie (télévision, activité physique), durée d’allaitement, index pondéral à la naissance ; et ; — la mère : IMC prégrossesse, niveau d’éducation, revenus familiaux, statut familial, statut tabagique pergrossesse. Résultats.— L’étude inclut 1111 enfants, dont 46,8 % de filles. La durée totale moyenne de sommeil est de 12h45/j (10h51/nuit ; 1h54/sieste). L’analyse multivariée montre que les enfants avec une faible durée de sommeil (≤ 10h30/nuit) se réveillent plus souvent la nuit (p = 0,0002), ont un IMC plus élevé (p = 0,002) et regardent plus longtemps la télévision que les autres (1h10/jour vs 58 min/jour, p = 0,02). Ce sont plus souvent des garc ¸ons (p = 0,002). Ces résultats sont retrouvés pour la durée totale de sommeil par 24 heures. Conclusion.— Cette étude franc ¸aise confirme les résultats publiés dans les autres pays industrialisés montrant un IMC plus élevé chez les enfants dormant peu. Elle montre de plus que dès trois une durée courte de sommeil (≤ 10h30 la nuit ≥ ou ≤ 12h30/24 h), notamment chez les garc ¸ons, est indépendamment associée à une présence horaire quotidienne plus longue devant la télévision. Des mesures de prévention simples, prises dès la petite enfance, permettraient de limiter le risque de pathologies ultérieures liées au manque de sommeil et à l’obésité. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.022 CO22

Influence des facteurs pré et postnataux sur les caractéristiques du sommeil : données de l’étude prospective AUBE P. Franco a , E. Montemitro b , S. Flori c , V. Porcher-Guinet a , J.-S. Lin a , J. Adrien d , F. Bat-Pitault e , H. Patural c , C. Inocente a,∗ a Lyon, France b Rome, Italie c Saint-Étienne, France d Paris, France

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Marseille, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Inocente)



Évaluer l’influence des facteurs prénataux sur les caractéristiques du sommeil pendant les 18 premiers mois. L’AUBE est une étude prospective sur la maturation du sommeil et du système nerveux autonome. Les nouveau-nés sont inclus à la naissance et sont évalués tous les six mois par des questionnaires, une PSG à la naissance et à six mois, un holter ECG à 12, 18, 24 mois et une évaluation neuropsychologique à deux ans. Les 296 nouveaunés (56 % garc ¸ons) ont été inclus. Dix-neuf étaient dysmatures, 31 étaient nés prématurément (10,4 %) avec un âge gestationnel de 35,9 ± 0,7 semaines. Quarante-trois mères étaient en surpoids en début de grossesse (14,5 %) et 23 étaient obèses (7,7 %). Soixantequatorze mères ont fumés pendant la grossesse (25 %), 14 ont fumés plus de dix cigarettes par jour. 22 mères étaient dépressives à l’échelle HAD et au MINI. Deux mères étaient sous IRS pendant la grossesse. La durée de sommeil diminue pendant la journée entre six et 18 mois de vie (p < 0,001) et diminue la nuit entre six et 12 mois (p = 0,025). Les problèmes de sommeil (insomnie d’endormissement et éveils nocturnes) sont retrouvés dans 51,8 % des nourrissons de six mois et 33,4 % des enfants de 18 mois. Les plaintes les plus souvent rapportées par les parents concernent les éveils nocturnes (37,8 %), une durée de sommeil insuffisante (11,6 %), des problèmes d’endormissement (10,1 %). Un total de 9,1 % des parents sont présent au moment du coucher et 6,6 % des parents dorment avec leur enfants pendant le nuit. À six mois, les filles dorment mieux et ont moins de troubles du sommeil que les garc ¸ons. L’allaitement maternel a l’effet inverse. Les nourrissons de mères dépressives dorment moins et ont plus d’éveils nocturnes à six mois. Les nourrissons de mères fumeuses ronflent plus souvent la nuit et s’éveillent mois que les nourrissons de mères non fumeuses à six mois. La présence parentale a un facteur déterminant concernant les troubles du sommeil à tous les âges étudiés. Aucun effet n’a été retrouvé concernant la prématurité, l’âge gestationnel et le poids de naissance. Cette étude confirme que la présence parentale reste le facteur majeur pour l’apparition et le maintien des troubles du sommeil du jeune enfant, ainsi que des facteurs prénataux. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.023 CO23

Troubles du sommeil et de l’éveil chez des patients ayant une encéphalopathie hépatique minimale D. Davenne a,∗ , H. Berrichi a , P. Philip b , M.-A. Piquet a , P. Denise b Caen, France b Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Davenne)

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Introduction.— Bien que peu abondante, la littérature sur l’encéphalopathie hépatique minimale (MHE) et la vigilance fait état de troubles du sommeil nocturne souvent accompagnés de perturbations de l’éveil diurne. Tout cela indique que les toxines circulantes peuvent altérer le cycle veille-sommeil en atteignant le cerveau. L’objectif de cette étude est d’enregistrer le sommeil nocturne ainsi que la somnolence diurne chez des patients cirrhotiques ayant des épisodes de MHE. Matériel et méthodes.— Cette étude porte sur 41 patients cirrhotiques stables (34 hommes et huit femmes) âgés de 59 + 9 ans et diagnostiqués dans le service de hépato-gastroentérologie du CHU de Caen sur des critères cliniques, biologiques et histologiques. Le score de Child doit avoir été stable au cours des deux derniers mois. Les patients ont été exclus s’ils prenaient régulièrement des psychotropes. Chaque patient a été équipé pour une polygraphie ambulatoire de 22 heures (Medatec® ) qui a permis d’enregistrer

Congrès du sommeil/Bordeaux, 22—24 novembre 2012 le sommeil nocturne et les quatre tests de maintien d’éveil (TME) pendant la journée du lendemain. Résultats.— Les perturbations du sommeil nocturne observées sont de deux types : 27 patients présentent une insomnie avec réduction du temps de sommeil total, une augmentation du sommeil lent léger et une diminution du sommeil lent profond. Les 14 autres patients sont hypersomniaques avec un excès de sommeil lent profond surtout pendant la deuxième partie de la nuit. Dans l’ensemble, le sommeil paradoxal est très instable et dissocié (bouffées delta, twitch musculaires, MOR denses. . .). L’électrogenèse du sommeil est plus généralement caractérisée par des activités sporadiques de type ondes triphasiques, ondes polypointes, etc. Pendant la journée, les TME montrent qu’il existe une somnolence diurne excessive pour 65 % des patients enregistrés. Conclusion.— La somnolence diurne excessive observée chez les patients cirrhotiques ayant une MHE peut être attribuée aux troubles du sommeil observés pendant la nuit. Les retards de phase fréquemment observés font aussi penser à une altération de la rythmicité circadienne. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.024 CO24

Caractérisation des altérations veille/sommeil dans un modèle murin neuroendocrinien d’anxiété/dépression

Y. Le Dantec ∗ , G. Hache , G. Quesseveur , B. Guiard , J.-P. Guilloux , D. David , A. Gardier , P. Escourrou Châtenay-Malabry, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Le Dantec)

Objectifs.— L’altération de l’architecture veille/sommeil est fréquemment précurseur des symptômes anxio-dépressifs. Pour mieux comprendre les mécanismes pathophysiologiques impliqués, nous avons utilisé un modèle animal au phénotype d’anxiété/dépression via l’administration chronique de corticostérone (modèle « CORT »). Cette étude décrit l’altération circadienne de ce modèle murin d’anxiété/dépression. Méthodes.— Les souris (C57BL6/J, n = 24 véhicules versus n = 26 CORT) ont rec ¸u une administration chronique de corticostérone dans l’eau de boisson (35 ␮g/ml/j pendant quatre semaines per os). Le phénotype a été évalué par des paradigmes testant l’anxiété (Open Field), la dépression (Coat Test, Splash Test) et les deux (Novelty Suppressed Feeding). Des électrodes d’EMG/EOG/EEG ont été implantées afin d’enregistrer et évaluer visuellement les stades de vigilance des animaux (/24 heures). Résultats.— Le cycle veille/sommeil sous CORT est modifié par l’augmentation du temps total de sommeil (TST) et de son efficacité sur le nycthémère (p < 0,05). Nous avons noté en période d’obscurité une hausse de sommeil lent (NREM) tant en nombre (p < 0,01) qu’en durée (p < 0,01). Il existe une baisse de la durée d’éveil (p < 0,05), une augmentation des éveils (p < 0,05) et microéveils (p < 0,05) en période d’obscurité suggérant une fragmentation plus importante du sommeil. Nous avons constaté une réduction du sommeil paradoxal (REM) tant en nombre (p < 0,05) qu’en durée (p < 0,05) en début de phase lumineuse. L’augmentation des transitions (p < 0,05) suggère une instabilité du NREM. Les corrélations de ces paramètres aux dysfonctions comportementales, démontrent un lien entre l’anxiété et la diminution du REM (p < 0,01) et entre le comportement dépressif et l’augmentation de l’éveil (p < 0,001) et du NREM (p < 0,05). Conclusion.— Cette étude met en évidence des changements de l’architecture veille/sommeil dans un modèle neuroendocrinien d’anxiété/dépression : augmentation du TST et du NREM avec diminution du REM et fragmentation du sommeil. Les corrélations établies suggèrent la capacité de prédiction de notre modèle dans le