Maladie
de
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~usqu'& recemment, la maladie ~ d e Lyme etait consideree en France comme une maladie <
jusqu ~&49 pour 100 000 selon les regions surtout Bretagne, Centre dont Berry et Alsace. Dans cette derniere, les Caisses d'assurancemaladie ont decide du lancement d'une campagne de prevention et d'information du public par I'intermediaire des professions de sante, parce qu~on y prend davantage conscience d'une prevalence finalement non negligeable de la maladie de Lyme en France. Une enquete des Caisses aupres des medecins de la Region a revele que plus de 70 % d'entre eux suivent au moins un cas de Lyme, sous ses diverses formes : cutanee, la plus frequente, articulaire ou neurologique (neuroborreliose). Cette maladie emergente est en progression : I'epidemiologie americaine signalait ainsi une augmentation de I'incidence de 18 % en 1996 par rapport & I'annee precedente. Un seul observatoire de veille epidemiologique (ORMAT) existe & ce jour & La Ch&tre (Indre), ce qui est totalement insuffisant, soulignait en 1998 son responsable, le Dr Fran?ois Christiann Iors du colIoque sur le contrele epidemiologique des maladies infectieuses (CEMI). Les equipes de La Ch&tre, du Laboratoire de microbiologie et du Service de medecine interne de I'HSpital Cochin (Paris) ont
publie (1) les resultats d'un protocole diagnostique permettant la differenciation entre maladie de Lyme compliquee recente ou ancienne par evaluation de lindex d'avidite des IgG specifiques. En presence de complications d'une maladie de Lyme, les tests serologiques sent parfois difficiles & interpreter malgre les ameliorations constantes des tests en ELISA, expliquent les auteurs. Dans les zones d~ende mie, ou la prevalence des anticorps anti-borrelies est elevee, I'analyse de I'avidite peut aider & distinguer entre les anticorps evoquant une exposition <,naturelle<< et les anticorps associe & une maladie evolutive, & risque de complications articulaires ou neurologiques. Une etude de I'lnstitut Pasteur (1991-1996) a montre que les petits mammiferes ainsi que les gros mammiferes sauvages sont frequemment infectes par B. burgdorferi, 10 o/0 environ des ti-ques etant porteuses de la bacterie. Quant aux professionnels (personnels de I'Office national des forets), 14 % & Rambouillet et 23,6 % & Fontainebleau ont des anticorps anti-borrelies. Cette epidemiologie en progression justifie les travaux actuels de developpement du vaccin, base sur la proteine bacterienne OspA recombinante, de Pasteur Merieux Connaught (ImmuLyme) et de SmithKline Beecham (LYMErix), actuellement en eva-
Depuis quatre ans, le Conseil regional de Bretagne organise les prix <
genie genetique, sciences de la vie, sciences de la sante, sciences humaines et sociales... i: x
Parmi les laureats de 1999, trois laureats figurent dans la categorie ,,Sciences biologiques et medicales,,. Virginie Rogier-Floch, 36 ans, pharmacienne-biologiste (ETS de Brest, Pr Claude Ferec), travaille au developpement de nouveaux vecteurs artificiels de transfection de genes dans les cellules humaines, notamment des molecules de synthese de type ,,lipide cationique>,. Dans un premier
temps, les cellules-cibles de ces nouveaux <,, dont la France est I'un des pionniers, pour I'avenir de la therapie genique des maladies hereditaires, le cancer ou le sida. Nathalie Dejucq, 30 ans, docteur en biologie cellulaire et moleculaire (Universite Rennes I), actuellement en stage post-doctoral & I'lnstitut de recherche sur le cancer de Londres, poursuit une recherche sur la defense antivirale du testicule. Les infections virales touchant le testicule
luation, alors que le genome bacterien n'a et6 sequence qu'en decembre 1997. Un antigene-cible bacterien a ete selectionne (OspA) parmi les six identifies. Maladie benigne Iorsqu'elle est reconnue b. temps et traitee par antibiotherapie specifique, la maladie (erytheme migrant chronique) evoluee est marquee de complications articulaires, cardiologiques et cerebrales. Le diagnostic recourt a des tests en IF ou en ELISA (IgG, IgM) et en Western blot pour confirmation. C'est une maladie difficile & depister : meme apres les deux tests, un resultat negatif ne peut suffire a ecarter le diagnostic... non plus qu'un resultat positif ne I'affirme, rappelait le Dr Guy Baranton (Institut Pasteur) Iors des dernieres Journees de biologie clinique Necker-lnstitut Pasteur... J.-M. M,
(1) A.-L. Basse-Gu~rineau, R. DhSte, F. Christiann, P. Rayet, M.-~ Assous, Lancet 1999; 354:1096-97
humain peuvent etre cause de sterilit6 ou de cancer ulterieur. Or le testicule humain dispose d'une defense qui lui est propre, basee sur la secretion d'interferons, ayant une activite virostatique, notamment vis-&-vis de MST comme I'hepatite B ou Finfection & VlH. Franck Zal, 32 ans, docteur en oceanologie biologique (Universite Paris Vl/Roscoff), a etudie les hemoglobines de creatures invertebrees peuplant I'ocean profond. Ces hemoglobines ont la propriete de fixer & la fois I'oxygene et I'hydrogene sulfure, sans dommage pour les organismes. Ce constat pourrait deboucher sur le developpement d'hemoglobines de substitution humaines. Dans la categorie ,,Structure et proprietes de la matiereh le jury a distingue Rachel Auzely-Velty, 27 ans, docteur en chimie organique (Universite Rennes I-Ecole nationale superieure de chimie, Pr Daniel Plusquellec). Specia-
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liste de la chimie des sucres et des lipides, elle s'est interessee la structure glycolipidique monocouche des archeobacteries, un "materiau" resistant, dont les analogues de synthese ont montre des proprietes de liposomes, c'est-&-dire de vecteurs de molecules biologiques. Le domaine des "molecules-cages", protegeant et transportant & la fois les principes actifs et les delivrant aux
cellules, est un axe de recherche en plein d~veloppement. Les prix ont ate remis aux laureats en juin dernier b. Vannes par Yves Coppens, paleontologue, professeur au Collage de France, et Claude Champaud, conseiller regional de Bretagne, president du Comite consultatif regional de la recherche et du developpement technologique. J.-M. M.
Le caract6re davantage ,,biologique,, du Congr6s Eurocancer 99, soulign# par I'un de s e s organisateurs, le Pr Michel Boiron (HSpital Saint-Louis, Paris.), est apparu avec des themes en expansion signant la mont#e en puissance, lente mais continue, des th~rapeufiques dites ,,biologiques,,. ~'~'~ar opposition aux traitements ~S" ,,cytodest ructeu rs,, (chimiotherapie, radiotherapie, chirurgie), il s'agit des modificateurs du cycle cellulaire ou de la proliferation, d'inducteurs de I'apoptose des cellules cancereuses, d'agents ciblant certains recepteurs cellulaires (CD), de molecules tels interferons, nucleotides antisens, ribozymes, peptides, anticorps monoclonaux, anti-facteurs de croissance, agents de differenciation cellulaire, molecules interruptrices... Les avancees recentes en biologie moleculaire ont ouvert cette ,,4e vole* therapeutique - apres chirurgie, radiotherapie, chimiotherapie. Les progres & venir s'appellent : immunotherapie (,vaccins,, specifiques de tumeurs), genetique (therapie ou... de population), epidemiologie - le point faible ici de la medecine frangaise (insuffisance de registres regionaux) et depistage (cancer du sein, cancer colorectal...), oncogenetique : avec ,,au moins 5 % de cas (qui) surviennent sur terrain genetique, c'est la maladie hereditaire la plus frequente au monde compte tenu de I'incidence 6levee des cancers,, (Pr YvesJean Bignon, Clermont-Ferrand). De nouvelles voies s'ouvrent incontestablement aux etudiants en biologie, dans le domaine du diagnostic comme des therapeutiques. En therapie genique, plusieurs dizaines de protocoles sont en cours de constitution : moins toxique que les traitements conventionnels, elle viendrait en complement d'une exerese pour eliminer les cellules residuelles,
hantise des cancerologues. On ne peut jamais affirmer I%radication de toutes les cellules tumorales apres chirurgie ou radiotherapie, sauf par induction bioIogique de I'apoptose des dernieres cellules. En cancerologie, la therapie genique offre plusieurs v o i e s : remplacement d'un gone deletere (mute) par un gone fonctionnel (gone p53 suppresseur de tumeur), inactivation d'un oncogone (Ras), conversion d'une "prodrogue" en produit toxique pour la cellule tumorale (gone de la thymidine-kinase du HSV et utilisation du ganciclovir), protection des cellules saines de la toxicite des chimiotherapies (gone MDR-1 dans les cellules souches hematopdl'etiques), introduction de genes de cytokines cytodestructrices (11_-2, TIL) ou de toxines (diphterique ou tetanique). La reussite de ces therapeutiques nouvelles depend de la qualite des vecteurs de transfert de gone. Outre les virus ,,desarmes,,, on etudie le potentiel transfecteur de la cellule dendritique (la cellule immunitaire qui monte), de ,,virus synthetiques,, (virosomes), de liposomes (dej& utilises pour I'administration de certains medicaments) et des cellules souches hematopdfetiques, particulierement acceptantes et prometteuses.
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• Les anticorps m o n o c l o n a u x anti-oncogenes, specifiques de
cancer : le gone Ras est mute dans 50 % des cas de cancer colo-rectal, la quasi-totalite des cancers du pancreas, 30 % des cancers pulmonaires. Son inhibition pourrait entratner la perte
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