Les toxi-infections alimentaires collectives en 2008

Les toxi-infections alimentaires collectives en 2008

Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 21 Ř Février 2010 actualités épidémiologie Une mortalité maternelle encore trop élevée Avec un taux de...

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Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 21 Ř Février 2010

actualités épidémiologie

Une mortalité maternelle encore trop élevée Avec un taux de 9,6 décès pour 100 000 naissances, la France se situe dans la moyenne européenne. Cependant, le Comité national d’experts sur la mortalité maternelle remarque que la moitié d’entre elles auraient

sion et infections), d’où un taux de mortalité supérieur. Le taux de mortalité maternelle est également supérieur à la moyenne nationale en Île-de-France (16,8 %) et dans les départements d’outre-mer (20,6 %). Par ailleurs, plus l’âge maternel est élevé, plus élevé est le taux de mortalité : risque trois fois plus élevé à 35-39 ans qu’à 20-24 ans, 30 fois plus au-delà de 45 ans.

pu être évitées par une meilleure prise

Des causes à identifier

en charge.

L

a France s’enorgueillit d’un fort taux de natalité progressant depuis 10 ans et qui la porte en tête des pays européens. Cependant, sur les quelque 830 000 naissances annuelles, plus de 70 femmes en moyenne décèdent de leur grossesse (un quart d’entre elles, dont 9,5 % avant 22 semaines de grossesse) ou de ses suites (un tiers dans les premières 24 heures post-partum, un autre tiers à moins de 42 jours post-partum), soit une mortalité maternelle de 9,6 pour 100 000 naissances.

Des cas évitables La moitié des décès sont évitables ou présumés tels car le plus souvent liés à des mesures thérapeutiques inappropriées. Les causes obstétricales directes dominent largement en raison des hémorragies (25 %), des embolies amniotiques (12 %), des thrombo-embolies veineuses (10 %) et des complications de l’hypertension artérielle (10 %). Les femmes de nationalité étrangère, notamment originaires d’Afrique subsaharienne, peuvent présenter des complications obstétricales plus sévères (hyperten-

Le Comité national d’experts sur la mortalité maternelle a exploré ces accidents et émis des recommandations de prise en charge pour réduire le nombre de décès évitables. Ř&RQFHUQDQWOőK«PRUUDJLHSUHmière cause de mortalité maternelle : l’importance de l’hémorragie doit être correctement appréciée dès le moindre symptôme anormal. Il apparaît que Nalador® est souvent administré à des doses ne correspondant pas aux recommandations de 2004 et que le soutien hémodynamique et transfusionnel est souvent insuffisant. Un algorithme précis sur les mesures à prendre dans ces cas doit être facilement accessible dans chaque établissement. Ř /őHPEROLH DPQLRWLTXH UDUH  est une « énigme ». Elle est peu spécifique et survient le plus souvent pendant le travail ou au décours d’une césarienne sous anesthésie/analgésie ; les membranes sont en général rompues et le travail est le plus souvent dirigé par des ocytociques. La défaillance respiratoire requiert l’oxygénothérapie, voire la ventilation artificielle. En cas d’œdème pulmonaire, diurétiques et médicaments inotropes positifs sont à prescrire (signes de dysfonctionnement ventriculaire gauche). En cas de choc sévère, l’emploi des

catécholamines (dopamine, noradrénaline, adrénaline) est à utiliser, si possible sous couvert d’un monitorage. L’hémorragie, liée à la fois à l’atonie utérine et/ou à la CIVD, impose une perfusion de Nalador® (après révision utérine). En cas d’échec ou de saignement persistant même peu important, l’hystérectomie d’hémostase est réalisée en urgence. La place du Novoseven® n’est pas validée. Cependant le pronostic de l’embolie amniotique est sévère. Ř,OH[LVWHXQOLHQGLUHFWHQWUHOD maladie hypertensive et les accidents vasculaires cérébraux. Les décès dus à une maladie hypertensive diminuent ; leur survenue est liée à des crises d’éclampsie ; les soins non optimaux relevés sont en rapport avec des retards de diagnostic et des prises en charge pas assez agressives ou inadaptées.

Ř/HVG«FªVSDULQIHFWLRQVFRUUHVpondent à des septicémies puerpérales dues à un streptocoque du groupe A ou E. coli. Ce sont des urgences médicales car la détérioration généralisée, associant l’acidose métabolique, un syndrome de détresse respiratoire aiguë et une défaillance multiviscérale, est souvent irréversible. Ř/őDQHVWK«VLHSDUVXFFLQ\OFKRline est utilisée pour des anesthésies générales avec intubation trachéale en obstétrique. Il est recommandé, chaque fois que cela est possible, une technique locorégionale en raison du risque de choc anaphylactique à la succinylcholine ou curares. V. Lequien

Source Rapport du Comité national d’experts sur la mortalité maternelle (CNEMM) 2001-2006. Institut de veille sanitaire. Janvier 2010. BEH. janvier 2010 ; 2-3 (numéro thématique) www.invs.sante.fr

Les toxi-infections alimentaires collectives en 2008 En 2008, 1 124 foyers de toxi-infections alimentaires collectives (Tiac) ont été déclarés en France, affectant 12 549 personnes, dont 5 sont décédées. Ces données sont en constante évolution depuis la fin des années 1990. Depuis 2004, le logiciel WinTiac® permet un signalement plus rapide des Tiac Les agents responsables les plus fréquemment incriminés ou suspectés étaient l’entérotoxine staphylococcique (32 %) et les salmonelles (25 % des foyers). Aucun agent n’a pu être mis en évidence ni suspecté dans 40 % des foyers déclarés. 71% des Tiac à salmonelles (plus fréquentes en été) sont survenues dans le cadre de repas familiaux (rupture de la chaîne du froid). Bacillus cereus et Clostridium perfringens sont surtout rencontrés en restauration collective (commerciale et sociale) ; les virus entériques sont essentiellement retrouvés en restauration familiale et dans les institutions médico-sociales (Ehpad...). Contrairement à la restauration scolaire, la restauration commerciale connaît une augmentation du nombre d’infections depuis 2003. Un équipement inadéquat ou mal entretenu est le facteur contributif le plus fréquent.

Source Sour So urce ce www.invs.sante.fr, www ww ww w w.invs invs.san sa te san te.f e fr, fr, décembre dé écem ce e bre em bre 2009. br 20 009 09. © Fotolia.com/Roman Sigaev

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