XXXe Congrès national Emois Nancy, 23 et 24 mars 2017 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 65S (2017) S28–S40 P3
Utilisation des bases médico-administratives hospitalières par la Haute Autorité de santé pour améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients : premier retour d’expérience
L. Banaei-Bouchareb ∗ , I. Evrard , M. Couralet , R. Derenne , A. Fouchard , L. May-Michelangeli Haute Autorité de santé, Saint-Denis La Plaine, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Banaei-Bouchareb) Introduction Depuis 2008, la Haute Autorité de santé (HAS) est engagée, avec le ministère chargé de la santé, dans la mise en œuvre du recueil national des indicateurs de qualité et de sécurité des soins. La HAS, suite aux travaux de CLARTE (2010–2013) développe, en partenariat avec l’ATIH, des indicateurs de résultats à partir du PMSI dans le cadre d’un dispositif d’amélioration de la qualité et gestion des risques. Méthodes Les indicateurs de résultats sont validés avec un groupe de travail combinant les expertises des professionnels de santé, des médecins spécialistes de l’information médicale, des patients et usagers. Les codes du PMSI sont utilisés pour détecter des séjours avec évènements dans une population cible définie. La validation de l’indicateur porte sur sa pertinence clinique, la validité de contenu, la validité du modèle d’ajustement, la validité de critère, et sa pertinence pour l’amélioration de la qualité. Résultats Chaque indicateur nécessite d’identifier les causes de variabilité entre les établissements, non dues à la qualité des soins : - Des codes disponibles pour cibler la survenue des évènements thrombo-emboliques (ETE) en cas de pose de prothèse totale de hanche ou de genou mal utilisé : les antécédents d’ETE sont la principale source de faux positifs (CLARTE). - Des pratiques professionnelles inappropriées impactent le taux d’ETE et la performance du modèle d’ajustement : la sur utilisation de l’écho doppler détecte de forts taux d’ETE dus aux thromboses veineuses profondes asymptomatiques. - Une excellente VPP pour un indicateur pertinent mais non valide : de nombreux établissements « écrasent » leurs séjours de chirurgie ambulatoires convertis en hospitalisation complète. Discussion/conclusion La HAS propose en conséquence : – d’utiliser ces indicateurs uniquement comme outils d’alerte en identifiant les établissements hors normes « outliers », avec retour au dossier pour confirmer l’alerte et mettre en œuvre des actions d’amélioration ; – de mettre systématiquement à disposition des consignes de codage dédiées ; – d’intégrer l’indicateur dans des démarches qualité-gestion des risques des établissements suivies dans la certification. Mots clés Evaluation ; Indicateurs ; Sécurité du patient Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.01.067 P4
Mieux comprendre les comptes rendus d’hospitalisation pour mieux les coder. Un exemple en cardiologie M. Beddag a,b,∗ , K. Sedki b , C. Duclos a,b , S. Baron a , R. Tsopra a,b DIM Avicenne, groupe hospitalier universitaire Seine Saint-Denis, AP–HP, Bobigny, France b LIMICS, inserm U1142, université Paris 6 et 13, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Beddag) a
Introduction Coder correctement un séjour dans un hôpital c’est identifier et comprendre les pathologies énoncées dans le dossier patient et leur assigner le bon code CIM10. L’objectif de cette étude est de détecter les lacunes dans les connaissances médicales qu’ont les techniciens de l’information médicale (TIM), qui peuvent induire des erreurs de codage des diagnostics cardiologiques et de mettre en œuvre une solution permettant de les résoudre dans le cas de l’insuffisance cardiaque.
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Méthodes Au total, 35 comptes rendus d’hospitalisation (CRH) du service de cardiologie de l’hôpital Avicenne ont été codés par des techniciens de l’information médicale, puis comparés à un gold standard réalisé par un médecin du département d’information médicale. Une typologie des erreurs a été construite et un modèle d’affectation de codes par application du raisonnement médical a été élaboré pour l’insuffisance cardiaque. Résultats La comparaison des diagnostics codés par les TIM et ceux du gold standard montent un rappel de 34,9 % et une précision de 45,9 %. Les erreurs retrouvées sont des imprécisions, des omissions, des confusions. La majorité des erreurs retrouvées concernaient la non reconnaissance du type d’insuffisance cardiaque pour laquelle le pourcentage d’erreurs était de 40 %. Vingt-six règles de décision ont été conc¸ues pour définir les diagnostics et assigner le bon code. L’utilisation de cet algorithme décisionnel par les techniciens, sur les CRH présentant un mauvais codage de l’insuffisance cardiaque, a permis de réduire le pourcentage d’erreur à 5 %. Discussion/conclusion L’étude montre que des lacunes en termes de connaissances médicales des TIM existent et ont un impact sur la qualité et la précision du codage. Des outils algorithmiques mimant le raisonnement médical peuvent aider les TIM à mieux choisir les codes CIM10. L’étude est unicentrique et sur une seule discipline. Il serait intéressant de vérifier la généricité de l’approche en testant cette méthode à d’autres pathologies, et dans d’autres services et hôpitaux. Mots clés Aide au codage ; Raisonnement Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.01.068 P5
Développement d’un outil automatisé de relance d’exhaustivité à destination des praticiens : Expérience du centre hospitalier de Valenciennes
T. Bracq , F. Houyengah , M. Djennaoui ∗ , K.H. Kouadio , X. Kyndt Département d’information médicale, CH de Valenciennes, Valenciennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Djennaoui) Introduction Le recueil PMSI au CH de Valenciennes est effectué par les praticiens, concernant notamment le codage des diagnostics dans le champ MCO ; l’exhaustivité du codage constitue une préoccupation majeure du département d’information médicale et des praticiens impliqués. Afin d’améliorer les délais de codage et le suivi d’exhaustivité, nous nous proposions de créer un outil automatisé de suivi d’exhaustivité à destination des praticiens. Méthodes Le concept de l’outil présentait celui-ci sous la forme de relances ® par courriels Outlook , adressant hebdomadairement à chaque praticien une liste des séjours pour lesquels le diagnostic principal est manquant. Le principe novateur de l’outil reposait sur l’automatisation complète du procès de production : extraction des listes d’exhaustivité, envois des courriels, synthèse de l’exhaustivité aux trinômes polaires. Cette démarche était rendue possible ® par les fonctionnalités du logiciel PMSI (CoRa ), permettant d’identifier pour chaque RUM un praticien responsable. Résultats Nous avons pu concevoir un outil de relance d’exhaustivité dont ® l’architecture repose sur le logiciel d’intégration de données Talend , qui permet de planifier et de réaliser l’extraction de listes d’exhaustivité au format .csv, via ® une requête SQL sur la base de données PMSI MCO (postgreSQL ) ; le mailing des listes produites se fait grâce à un répertoire construit sous Pearl, via un protocole SMTP (« Simple Mail Transfer Protocol »). L’ensemble du procès est complètement automatisé et planifié pour une exécution hebdomadaire. Cet outil a été mis en production en juillet 2016 en test dans un pôle de l’établissement. Depuis lors, 988 mails de relance ont été adressés aux praticiens, avec un retour d’expérience très favorable quant à l’ergonomie de l’outil. Discussion/conclusion Nous sommes parvenus à développer un outil entièrement automatisé de relance d’exhaustivité à destination des praticiens ; cela a pour effet d’améliorer les délais de codage et le suivi de l’exhaustivité.