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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33
Implication des médecins dans le programme de dépistage organisé du cancer colorectal en France
H Goulard (1) (1) Saint-Maurice.
Introduction : En France, le dépistage par test de recherche de sang occulte dans les selles est recommandé, tous les deux ans, pour les personnes de 50 à 74 ans. En cas de test positif, une coloscopie est proposée. Un programme pilote de dépistage organisé existe depuis 2002 et, en 2009, le programme organisé sera généralisé à l’ensemble du territoire. Les résultats généraux et les lésions détectées dans le programme pilote sont présentés. Matériels et Méthodes : Les données agrégées présentées sont issues des structures de gestion départementales chargées d’inviter la population, de recueillir les informations de suivi et de transmettre les données au niveau national. La campagne complète se déroule sur deux ans. Au 1er novembre 2007, 22 départements pilotes avaient clôturé leur première campagne d’invitation. Au moment de l’analyse des données, la deuxième campagne était achevée dans 11 départements. Résultats : Le taux de participation était de 42 % en première campagne. Le pourcentage de tests Hémoccult® positifs était de 2,6 % (1ère campagne), 2,9 % quand, en deuxième campagne, les personnes réalisaient le test pour la première fois et 2,7 % pour la seconde fois. Le programme a montré que 12 mois après un test positif, tous les résultats de la coloscopie ne sont pas récupérés par les structures de gestion. Ces informations manquantes concernent 13 % des personnes ayant un test positif et correspondent aussi bien à des refus de coloscopie qu’à des patients perdus de vue à 12 mois ou encore à des coloscopies réalisées mais dont le résultat n’a pas été transmis. Parmi les 36 000 coloscopies effectuées, le nombre de complications de la coloscopie n’est pas disponible. En première campagne, un cancer a été détecté chez 3 289 personnes et au moins un adénome chez 10 884 personnes. Le taux d’adénomes détectés était de 7,8 ‰, celui des adénomes de plus de 1 cm de 3,8 ‰ et le taux de cancer de 2,2 ‰. Parmi les 2 504 cancers invasifs diagnostiqués 51 % étaient des cancers de stade I et II. Conclusion : Les résultats sont en accord avec le référentiel pour une majorité d’indicateurs. Les points à améliorer sont le taux de participation et le taux de coloscopies en cas de test positif. La remontée d’information sur les suites données aux tests positifs est aussi un point à améliorer, pour lequel les gastro-entérologues jouent un rôle clé. Ceci concerne la réalisation même de la coloscopie, ses résultats mais aussi les éventuelles complications de celles-ci. Après la généralisation du programme, quinze millions de personnes en France seront alors invitées, tous les deux ans, environ 350 000 coloscopies seront réalisées.
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Facteurs déterminant la participation des patients et des médecins au dépistage organisé du cancer colorectal dans les Alpes-Maritimes
H Rameau (1), P Hofliger (1), L Bailly (1), C Granon (1), P Delasalle (2), M Namer (1) (1) Nice ; (2) Grasse.
Objectif : Le but de cette étude est d’identifier les facteurs influençant la participation des patients et des médecins lors de la première campagne de dépistage organisé du cancer colorectal dans les Alpes-Maritimes. Patients et Méthodes : Les 474 médecins généralistes de Nice en exercice ont été répartis en 4 classes en fonction du nombre de tests Hemoccults® lus. Un tirage aléatoire de 14 médecins par classe a permis de constituer un échantillon représentatif de 56 médecins généralistes. L’investigateur s’est rendu durant une journée dans chaque cabinet médical pour administrer les questionnaires aux patients de 50 à 74 ans présents dans la salle d’attente, tandis que chaque médecin remplissait lui-même son questionnaire. Résultats : Cinquante et un médecins soit 94,4 % de l’échantillon ont participé à l’enquête. 94 % d’entre eux déclaraient participer au dépistage organisé. Beaucoup ressentaient des contraintes au dépistage (82 %), et avaient des difficultés à recommander le test (60 %). Certains avaient peur de rassurer leurs patients à tort (45 %) ou trouvaient le test peu fiable au point de ne pas le recommander (29 %). Pour 39 % des médecins une consultation dédiée à la prévention améliorerait leur implication dans le dépistage. Côté patients, 250 questionnaires ont été distribués avec un taux d’acceptation de 96,8 %. Les femmes réalisaient le test plus souvent que les hommes (26 vs 22 %). La non proposition du test par le médecin était la raison principale de non participation. Cette non proposition du test était plus fréquente pour les patients célibataires (P < 0,001) et veufs (P = 0,017). 38 % des patients éprouvaient des difficultés ou une gêne à la réalisation du test. Les conseils du médecin et la lettre d’invitation étaient les principaux facteurs motivant la réalisation du test. L’analyse en miroir montrait que les médecins surestimaient les difficultés de réalisation du test par les patients, et la gêne à manipuler les selles. Discussion : Une simplification administrative, des outils de rappel informatique, une consultation dédiée à la prévention, et une meilleure information du public sont les moyens proposés pour augmenter la participation. Conclusion : Les résultats de cette étude soulignent la confiance qu’ont les patients dans leur médecin généraliste, mais aussi les difficultés des médecins pour intégrer le dépistage dans la consultation pour un autre motif, surtout lorsque les patients ne sont pas demandeurs.