Parution des Annales de dermatologie et de vénérologie

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Retour sur les Journées dermatologiques 2016 de Paris

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u 6 au 10 décembre 2016 s’est tenu à Paris le congrès de la Société française de dermatologie (SFD). Près de 4 500 dermatologues se sont rassemblés à l’occasion de leur congrès annuel où j’ai noté pour vous quelques actualités en rapport avec les plaies. F Communication orale de M. Gillard pour le Groupe d’angiodermatologie de la SFD sur les comorbidités associées au pyoderma gangrenosum (PG) ; 126 cas ont été analysés de façon rétrospective, ce qui constitue la plus grande cohorte française de PG. La recherche de pathologie associée est systématique et s’oriente préférentiellement, chez le sujet jeune a fortiori féminin, vers une MICI et vers une hémopathie maligne chez le sujet âgé a fortiori de sexe masculin. Il ne faut pas oublier de faire ce bilan en cas de PG. F Poster de C. Duretz sur une étude rétrospective de 70 cicatrices chéloïdes traitées par

injections intra-lésionnelles de bléomycine à 1,5 UI/mL avec un suivi à 3 mois et 2 ans. Les 55 patients suivis à 3 mois et les 20 patients à 2 ans ont en général répondu au traitement même si la plupart ont signalé des douleurs à l’injection. La qualité de la réponse est complète (100 %) pour 29 patients et partielle majeure (> 80 %) pour 12. Il est conseillé de garder en mémoire cette alternative thérapeutique qui semble efficace et bien tolérée. F Poster de M. Plaquevent qui rapporte une petite série de 8 patients traités par des autogreffes de tissus adipeux prélevés par liposuccion au Bodyjet® ou technique de Coleman, et injectés en “millefeuille” dans des zones radiodystrophiques qui évoluaient depuis en moyenne 16 mois. La cicatrisation complète a été obtenue en 5,6 mois des 7/8 patients. Cette technique est moins onéreuse que l’injection de cellules souches adipocitaires et donne des résultats intéressants.

F Poster de E.  Garval qui aborde la fréquence des sensibilisations de contact aux dispositifs médicaux (DM) utilisés pour le traitement des ulcères de jambe dans une étude rétrospective monocentrique. Celle-ci porte sur 73 patients ayant eu des tests épicutanés d’une “batterie ulcère” incluant les DM les plus utilisés entre 2010 et 2014 ; 88 % des patients ont au moins un test positif et 43 % sont polysensibilisés. Les allergènes de la “batterie ulcère” sont la Bétadine ® dermique (37 %), la Biafine® (15 %) et la sulfadiazine d’argent (12%). Pour les DM, on enregistre 45 % de sensibilisation : hydrocolloïdes (38 %), inhibiteurs des métallloprotéases (25 %), hydrogels (18 %), hydrocellulaires (7 %), hydrofibres (7 %), interfaces (5 %) et alginates (3 %) ; 14 % des malades étaient sensibilisés à un corticoïde. Des études prospectives multicentriques sont nécessaires pour confirmer ces résultats, ainsi que des analyses

détaillées des allergènes responsables. Ce type d’étude est difficile à mener car la législation des DM ne permet pas de connaître leur composition exacte et que la pertinence des tests, de l’avis même des auteurs, est difficile à établir tant les changements de produits sont fréquents. Les patients ayant des UDJ depuis plus de 5 ans semblent significativement plus sensibilisés que les autres (p = 0,03). Il convient de proposer une nouvelle “batterie ulcère standardisée”incluant les nouveaux DM et la tester en multicentrique. F Enfin, l’existence d’un nouvel allergène est mise en évidence : le polyhexaméthylène biguanide qui doit être testé à 0,3 %. Il entre dans la composition de démaquillants responsables d’eczéma du visage, mais surtout dans de multiples produits de nettoyage pour UDJ, source d’altération de la peau périlésionnelle. w Sylvie MEAUME

Parution des Annales de dermatologie et de vénérologie 

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emarquablement illustré, ce numéro spécial des Annales de dermatologie et de vénérologie [1], revue emblématique des dermatologues francophones, consacre 42 pages à la dermatologie interventionnelle. F B. Cribier, chef du Service de dermatologie des hôpitaux universitaires de Strasbourg (67), retrace et illustre 2 000 ans d’histoire de ce qui fut l’ancêtre de la « dermato-chirurgie » comme elle se nomme aujourd’hui : il y figure un très beau texte décrivant la technique d’un lambeau de transposition sur la lèvre de Aulus Cornéelius Celsius du Ier siècle ap. J.-C., traduit du latin en 1837 dans une Encyclopédie des sciences

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médicales. B. Cribier raconte aussi l’histoire de l’anesthésie locale et le prix à payer avec les cicatrices et les pigmentations séquellaires. F La description d’Alibert, en 1833, qui distingue les chéloïdes “vraies” spontanées des “fausses” postinterventionnelles, ainsi que les écrits de Darier sur les cicatrices, nous montre l’intérêt constant des dermatologues depuis le XXe siècle sur ce sujet qu’ils partagent avec les chirurgiens plasticiens. F Les pigmentations artificielles postinterventionnelles font par ailleurs l’objet d’un chapitre entier de la revue rédigé par T. Passeron. Les règles d’or pour réussir en dermatologie interventionnelle – une approche initiale pour préparer et

anticiper au mieux afin de placer le patient (et le médecin) dans les meilleures conditions possibles avant d’effectuer le geste technique et prévenir les éventuelles complications – sont rappelés par J.-M. Amici et V. Chaussade. F L’optimisation et la gestion de la cicatrisation après acte laser par H. Cartier et J.-M. Mazier et les hyperpigmentations postinflammatoire succédant à des actes esthétiques par C. Beylot et C. Raimbault-Gérard complètent cette revue. Un sujet original pour ce supplément à la frontières de nos spécialités, mais qui nous interpelle. w Sylvie MEAUME

Référence [1] Cribier B (coord.). Optimisation de la cicatrisation en dermatologie interventionnelle. Ann Dermatol Venereol. 2016 Dec;143(Suppl 2);S1-42.

Revue francophone de cicatrisation • n° 1 • janvier-mars 2017 •

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