Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2009) 38, 101—102
NÉCROLOGIE
Pierre Dellenbach nous a quittés Pierre Dellenbach has left us
Pierre Dellenbach nous a quittés en décembre 2008 au terme d’une difficile maladie. Tous ceux qui l’ont connu, et a fortiori ses élèves qui ont tout appris de lui, le savaient droit, travailleur et dévoué à la cause des femmes en général et de ses patientes en particulier. Pierre Dellenbach a été un grand enseignant de la faculté de Médecine de Strasbourg, tant dans le domaine de l’obstétrique où il excellait par son habileté manuelle et sa prudence qu’en chirurgie gynécologique, sa vraie passion et l’objet de son travail académique. Né le 19 juillet 1932, il est nommé à l’Internat de Strasbourg, puis devient chef de clinique des Hôpitaux de Strasbourg et PU—PH dans les années 1970 dans le service de Pierre Muller, alors à l’apogée de sa notoriété nationale. Il est alors le jeune agrégé dynamique de la Maternité École de sages-femmes, celui qui enseigne et celui qui innove, celui sur lequel chacun compte et celui qui déclenche les vocations. 0368-2315/$ – see front matter doi:10.1016/j.jgyn.2009.02.002
Dans cette période de grands changements du droit des femmes, il s’engage très vite dans la diffusion et l’enseignement de la contraception et veille en même temps, malgré ses convictions personnelles, à ce que les femmes qui vivent la détresse d’une grossesse non désirée puissent trouver à l’hôpital un lieu de soin et de consolation. C’est à ce moment-là aussi que le fœtus devient un véritable patient, et il intègre rapidement les modifications radicales que cela entraîne. Il modernise très tôt la pratique médicale de la gynécologie obstétrique à Strasbourg. Mais c’est au CMCO, où il est nommé chef de service en 1980, qu’il va pouvoir, en 18 années de direction de cette institution, donner forme à son « école ». Excellent chirurgien, curieux des nouvelles techniques et préoccupé de laisser derrière lui des élèves correctement formés, il s’investit alors totalement et personnellement. Le staff du matin, toujours dirigé par lui, le bloc opératoire et la salle d’accouchement sont les lieux où il se sent le plus à l’aise ; mieux, dit-il, que dans les salons où l’on cause. . . De garde en permanence pour les coups durs et capable de se déplacer n’importe quand, Pierre Dellenbach était bien l’aîné sur lequel ses adjoints pouvaient compter. Et son avis a été jugé précieux jusqu’à la fin de son exercice. Là était la véritable consécration pour lui : être et demeurer un patron aimé et respecté, non seulement par ses élèves mais également par les sages-femmes et tous les personnels paramédicaux de son service. Excellent médecin, grand enseignant, chercheur averti et tenace, Pierre Dellenbach avait une réputation d’excellence parmi ses collègues franc ¸ais et étrangers, tant pour ses qualités professionnelles que pour ses qualités humaines. Il laisse deux familles dans la peine : son épouse, Michèle, ses
102 quatre enfants et ses nombreux petits-enfants, mais aussi tous ses élèves et collaborateurs qui donneront à son souvenir la forme la plus vivante qui soit, celle d’une pratique médicale d’excellence baignée d’une bienveillance absolue pour les patientes quelles que soient les épreuves qu’elles traversent.
Nécrologie I. Nisand Département de gynécologie—obstétrique, hôpital de Hautepierre, CHRU de Strasbourg, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France Adresse e-mail :
[email protected]. 4 f´ evrier 2009 Disponible sur Internet le 14 mars 2009