Prescription d’antibiotiques chez les enfants dans les 18 premiers mois de vie au Bénin : une étude de cohorte

Prescription d’antibiotiques chez les enfants dans les 18 premiers mois de vie au Bénin : une étude de cohorte

État de la question Au cours de la prise en charge des pneumopathies aiguës communautaires (PAC), la survenue de complications pleurales (épanchement ...

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État de la question Au cours de la prise en charge des pneumopathies aiguës communautaires (PAC), la survenue de complications pleurales (épanchement pleural parapneumonique compliqué ou empyème) ou parenchymateuses (abcès pulmonaires) est un facteur important de morbi-mortalité. L’objectif principal de cette étude est de comparer l’impact d’une prise pré-hospitalière d’anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) sur le risque de survenue d’une complication pleuroparenchymateuse en cas de pneumopathie aiguë communautaire chez les adultes immunocompétents. Matériel et méthodes Étude de cohorte historique et prospective, non interventionnelle, monocentrique, incluant tous les patients adultes immunocompétents hospitalisés au CHU d’Amiens pour la prise en charge d’une pneumopathie aiguë communautaire entre février 2013 et février 2015. Le risque de développer une complication pleuro-parenchymateuse (abcès ou épanchement pleural parapneumonique compliqué) était analysé en tenant compte de la prise préhospitalière d’AINS. Résultats Parmi les 224 patients inclus, 43 (19,2 %) ont développé une complication pleuro-parenchymateuse. Une prise pré-hospitalière d’AINS était retrouvée chez 25 patients (11,2 %) qui étaient plus jeunes (51,3  18,5 ans vs 66.5  16,3 ans ; p = 0,001), sans comorbidités (60 % vs 25.1 % ; p = 0,001), qui présentaient une durée plus longue entre les premiers symptômes de PAC et le début d’une antibiothérapie adaptée (6,1  7,6 jours vs 2,8  3,8 jours ; p = 0,001) et qui ont développé plus fréquemment une complication pleuroparenchymateuse (36 % vs 17.1 % ; p = 0,032). En analyse multivariée, seul deux facteurs sont associés au développement d’une complication pleuro-parenchymateuse : la prise pré-hospitalière d’AINS (OR = 2,68 [1,06– 6,76] ; p = 0,037) et l’exogénose chronique (OR = 3,20 [1,55–6,60] ; p = 0,002). Conclusion Nos résultats suggèrent que, chez les adultes immunocompétents, la prise d’AINS, fréquemment retrouvée chez des patients jeunes et en bonne santé, pourrait aggraver l’évolution d’une PAC avec un retard de prise en charge thérapeutique et un plus grand nombre de complications pleuro-parenchymateuses. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.12.003

3 Évaluer la qualité de la décision médicale partagée au cours de la rencontre soignant-soigné : une revue systématique des outils Nathalie Bouniols Service d’évaluation médicale et d’épidémiologie, PHU11, CHU Saint-Jacques, 84, rue Saint-Jacques, 44093 Nantes cedex, France Adresse e-mail : [email protected]

Guidant universitaire : Dr Nathalie Thilly ([email protected]), service épidémiologie et évaluation cliniques, CHU de Nancy, allée du Morvan, 54500 Vandoeuvre-lès-Nancy. Maître de stage : Dr Leïla Moret ([email protected]), CHU de Nantes, pôle hospitalo-universitaire 11, hôpital Saint-Jacques, 85, rue Saint-Jacques, 44093 Nantes cedex 1. État de la question Le concept de décision médicale partagée (DMP) se développe depuis les années 1990 dans de nombreux pays. Fondé sur les principes de respect et d’autonomie, son enjeu principal est l’amélioration de la participation du patient qui le souhaite aux décisions concernant sa santé. Ànotre connaissance, il n’existe qu’un seul outil d’évaluation de la DMP validé en français, et ne

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mesurant pas l’ensemble des éléments de la DMP. L’objectif était d’identifier les outils d’évaluation de la DMP existant et validés, afin de déterminer lesquels pourraient être adaptés au contexte français. Matériel et méthodes Une recherche bibliographique électronique sur les bases de données Pubmed et Psycinfo a été conduite de 2010 à 2014 afin de réaliser une revue systématique. Les études étaient incluses si l’objectif principal de l’article était le développement et la validation psychométrique d’un outil de mesure de la DMP, non spécifique à une pathologie ou une situation particulière, en anglais, français et espagnol. Le modèle intégratif de Makoul et Clayman a été utilisé pour décrire les outils identifiés, à l’aide de ses neuf éléments. Résultats Dix-neuf études ont été incluses. Sept nouveaux outils ont été publiés depuis la dernière revue systématique de Scholl en 2011. Les résultats montrent que l’approche multi-évaluateur est de plus en plus utilisée, combinant les points de vue du patient, du professionnel de santé, et parfois d’un observateur externe. Les cadres conceptuels sur lesquels s’appuyait le développement des sept nouveaux outils étaient variés. Aucun outil identifié n’évaluait les neuf éléments essentiels du modèle de Makoul. Cependant, trois des neuf éléments étaient systématiquement mesurés dans chacun des nouveaux outils : « définir/expliquer le problème », « valeurs/préférences du patient », et « vérifier/clarifier la compréhension ». Conclusion Nous avons identifié plusieurs outils potentiellement intéressants pour le contexte français, qui pourraient couvrir l’ensemble des éléments du modèle de Makoul. La prochaine étape consistera au développement d’un instrument français basé sur ces outils. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.12.004

4 Prescription d’antibiotiques chez les enfants dans les 18 premiers mois de vie au Bénin : une étude de cohorte Alice Brembilla a,b Laboratoire chrono-environnement UMR CNRS 6249, université Bourgogne FrancheComté, 25000 Besançon, France b Centre de méthodologie clinique, CHRU de Besançon, France Adresse e-mail : [email protected] a

Tuteur thématique : Dr Jean-François Faucher, service des maladies infectieuses et tropicales, CHRU de Besançon. Tuteur méthodologique : Pr Frédéric MAUNY, centre de méthodologie clinique, CHRU de Besançon. État de la question Les déterminants de l’antibiothérapie dans les populations pédiatriques en Afrique sont limités. L’objectif de ce travail était d’analyser les facteurs associés à la prescription d’antibiotiques (PrAB) chez les enfants de 0 à 18 mois lors d’une consultation en centre de santé au Bénin. Matériel et méthodes Entre 2007 et 2009, 538 enfants ont été suivis de la naissance à 18 mois dans 3 centres de santé différents. Les déterminants suivants ont été évalués : données issues des consultations, caractéristiques de la mère et l’enfant à la naissance et paramètres de santé recueillis lors de visites programmées. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide de modèles logistiques multi-niveaux. Résultats Parmi les 4394 consultations, la notion de fièvre était retrouvée dans 53,7 % des cas, dont 65,3 % d’origine non palustre. Des antibiotiques étaient prescrits dans 44,2 % des consultations, et la probabilité de PrAB différait significativement selon les centres de santé (p < 10 3). Parmi les consultations aboutissant à une PrAB,

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Résumés de mémoires de master recherche / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64 (2016) 46–51

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environ 40 % n’étaient pas associées à la présence de fièvre. Durant le 1er semestre de vie, le pourcentage de PrAB était 2 fois plus faible qu’ultérieurement (27,4 vs 54,7 respectivement, p < 10 3). Les symptômes respiratoires et entériques étaient positivement associés à la PrAB (p < 10 3). Le paludisme était significativement associé à une plus faible PrAB après le 1er semestre (OR = 0,56, IC 95 % = 0,45–0,68), mais pas durant le 1er semestre (OR = 0,98, IC 95 % = 0,61–1,56). Aucune caractéristique de la mère et l’enfant à la naissance n’était associée à la PrAB. La PrAB était significativement et positivement associée avec un score d’allaitement faible (p < 10 3). Conclusion L’âge module fortement l’ABPr. L’effet déclencheur des symptômes respiratoires et entériques sur la PrAB semble être massif, y compris comparé à la fièvre. Les études sur l’usage rationnel des antibiotiques ne devraient pas être focalisées strictement chez les patients présentant une fièvre. Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.12.005

5 Facteurs associés à l’observance de la chimioprophylaxie anti-palustre chez des militaires français déployés en République Centre-Africaine Marie-Aude Creach Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées, Marseille, France Adresse e-mail : [email protected]

Tuteur thématique : Dr Guillaume Velut ([email protected]). Tuteur méthodologique : Dr Aurélie Mayet ([email protected]). État de la question Le paludisme est une préoccupation de santé publique dans les forces armées françaises avec entre 400 et 800 cas rapportés chaque année et notamment 3 décès depuis 2 ans. Cependant, la faible observance de la chimioprophylaxie anti-paludique a souvent été mise en évidence parmi les soldats. Le but de cette étude était d’étudier les facteurs qui y sont associés. Matériel et méthodes Une étude rétrospective (1296 militaires) a été menée au cours d’une mission opérationnelle en République CentreAfricaine. Les déterminants de l’observance de la chimioprophylaxie ont été collectés par auto-questionnaires. Ont été étudiées, des variables sociodémographiques, des caractéristiques comportementales, les croyances, des déterminants opérationnels comme les « Troops in contact » (TIC) et le nombre de nuits travaillées par semaine. L’association avec l’observance à la chimioprophylaxie antipaludique a été analysée avec une régression logistique. Résultats La bonne observance de la chimioprophylaxie a été associée aux mesures individuelles de prévention contre les piqûres de moustiques (utilisation de moustiquaire, odds ration (OR) = 1,41 et de l’insecticide sur les vêtements, OR = 1,90) et à des comportements liés au paludisme (prise régulière dans la journée, OR = 2,37 et prise du traitement avec une collation, OR = 1,45). Une haute perception du risque de contracter le paludisme, OR = 1,59, une bonne perception de l’efficacité de la chimioprophylaxie, OR = 1,62, et la pratique du renforcement par les pairs, OR = 1,38, ont également été associée à une meilleure observance. Aucune association n’a été trouvée avec les TIC et le nombre de nuits travaillées. Conclusion Cette étude montre une relation positive entre le renforcement par les pairs et de la bonne observance de la chimioprophylaxie anti-paludique. Elle suggère aussi l’existence de deux principaux profils de personnalités parmi les soldats : ceux qui

recherchent les risques et ceux qui sont conscients de leur santé. Nous devons améliorer le programme de l’éducation de la santé audelà de la connaissance, du savoir-faire et des facteurs de motivation, avec une approche globale à travers l’identification des déterminants de la santé et le développement des compétences psychosociales en s’appuyant notamment sur le renforcement par les pairs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.12.006

6 Effet de la durée de conservation des concentrés de globules rouges et du sexe du donneur sur la survie à un an de patients de chirurgie cardiovasculaire : étude observationnelle Maxime Desmarets Centre d’investigation clinique, CHRU de Besançon, Inserm CIC1431, 2, place SaintJacques, 25030 Besançon, France Adresse e-mail : [email protected]

Laboratoire d’accueil : centre d’investigation clinique, CHRU de Besançon, Inserm CIC1431, 2, place Saint-Jacques, 25030 Besançon. Responsable : Pr Elisabeth Monnet ([email protected]). État de la question La durée de conservation (DC) des concentrés de globules rouges (CGR) peut avoir un effet négatif sur la survie des patients de chirurgie cardiovasculaire (CCV) transfusés. Une étude suggère aussi un effet néfaste des CGR de femmes sur la survie des receveurs masculins (sans ajustement sur la pathologie). Nous avons fait l’hypothèse d’un effet sexe du donneur (SD) maximal dans le contexte inflammatoire suivant une CCV. L’étude portait sur les effets de la DC et du SD sur la survie de patients de CCV. Matériel et méthodes À l’aide des données de l’établissement français du sang et de deux CHU français, nous avons mené une étude de cohorte rétrospective sur les receveurs d’une première transfusion de CGR, ayant bénéficié d’une CCV, entre 2007 et 2011. Les risques relatifs (RR) de décès à un an en relation avec la DC et le SD ont été estimés par modélisation de Cox, avec ajustement sur plusieurs facteurs de confusion (dont le nombre de transfusions et le type de chirurgie). Résultats Parmi les 2715 patients analysés, 85,1 % étaient en vie à un an. L’analyse univariée montrait une diminution de la survie avec l’augmentation de la DC (p < 0,0001), et après transfusion de CGR de sexe opposé (p < 0,0001). Après ajustements, la DC et le SD n’étaient plus significatifs. Le RR [intervalle de confiance (IC) 95 %] pour une DC de 29 à 42 jours était 1,17 [0,85–1,60] (référence 0–14 jours) et 0,87 [0,60–1,25] chez les patients recevant uniquement des CGR du sexe opposé (référence tous les CGR du même sexe). Le RR des hommes recevant seulement des CGR de femmes était de 0,99 [0,59–1,66]. Conclusion Dans cette première étude française de survie après transfusion, les données n’ont pas montré d’effet de la DC ou du SD sur la survie. Contrairement aux résultats de travaux précédents, les CGR de femmes semblent sans danger pour les receveurs masculins. Cette étude confirme que les pratiques françaises actuelles sont sûres pour les patients transfusés. Déclaration de liens d’intérêts Pierre Tiberghien et Laurent Bardiaux sont employés par l’EFS. Les autres déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.12.007