Raymond Garcin (1897–1971)

Raymond Garcin (1897–1971)

Journal of the neurolooical Sciences 503 Elsevier Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands Obituary RAYMOND GARCIN (1897-1971) ...

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Journal of the neurolooical Sciences

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Elsevier Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands

Obituary

RAYMOND GARCIN (1897-1971)

La mort de Monsieur Garcin, survenue le 27 F6vrier 1971, est une perte immense pour la neurologie. Elle met en deuil tous ses 616ves et amis, franqais et 6trangers, qui avaient 6t6 attir6s par son exceptionneile comp6tence et s6duits par le charme de sa personnalit6. L'originalit6 de sa pens6e, la rigueur de son esprit scientifique, ses remarquables dons didactiques donn6rent ~t son Ecole le plus vif 6clat. Profond6ment d6vou6 ~ ses thches quotidiennes, il fut en retour tr~s aim6 de ceux qu'il avait rassembl6s autour de lui dans son Service, devenu pour tous une seconde famille. I1 6tait n6 le 21 septembre 1897/t la Martinique o/~ il passa son enfance et fit ses 6tudes secondaires. Sa formation et sa carri6re m6dicales se poursuivirent/l Paris ofl il fut lnterne des H6pitaux en 1923, Docteur en m6decine en 1927, M6decin des

H6pitaux en 1930, Professeur Agr6g6/t la Facult6 de M6decine en 1939, Professeur de Pathologie et Th6rapeutique g6n6rales en 1953, Professeur de Clinique neurologique (chaire cr66e pour lui ~ la SalpStri6re) en 1959. Apr6s avoir 6t6 successivement Chef de Service /t l'Hospice Debrousse, l'H6pital Saint-Antoine et l'H6tei-Dieu, il devint en 1948 M6decin de la Salp6tri6re off il fit la plus grande partie de son oeuvre. Parmi ses Maitres, Georges Guillain dont Fenseignement orienta sa carri6re vers la neurologie, Rademaker aupr6s duquel il alia (au sortir de son Internat en 1928) s'instruire en neurophysiologie, Andr6-Thomas auquel l'unissait une profonde affinit6 de pens6e, Ivan Bertrand en neuropathologie furent ceux qui eurent la plus grande influence sur sa formation.

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OBITUARY

Sollicit6 par une inlassable curiosit6 et servi par une puissance de travail exceptionnelle, il y a peu de sujets neurologiques auxquels Monsieur Garcin ne se soit int6ress& Son oeuvre scientifique s'est exprim6e dans plus de trois cents contributions, et se refl6te 6galement dans les nombreuses Th6ses et M6moires d'Assistant 6tranger qu'il a inspir6s. Elle est pour l'essentiel consacr6e ~t la neurologie clinique et plus particuli6rement la s6m6iologie, mais avec toujours le souci d'en d6couvrir les bases anatomiques et les explications physiologiques. Ses recherches les plus personnelles ont port6 sur les points suivants. Dans sa Th+se de 1927, il d6crivit le Syndrome paralytique unilateral 9lobal des nerfs crdniens qui porte son nom, dont l'originalit6 tient au caract~re progressivement extensif mais toujours unilat6ral de I'atteinte nerveuse, devant faire rechercher un n6oplasme du cavum ou un sarcome de la base du crgme. Parmi ses contributions s6m6iologiques, il faut d'abord retenir trois 6tudes avec Rademaker: celle de 1Ypreuve d'adaptation statique (1932 et 1933), qui permet d'explorer cliniquement, chez l'homme, les perturbations de l'appareil tabyrinthique; celle du rEflexe de clignement d la menace (1932 et 1934), dont l'abolition dans un h6mi-champ visuel, en l'absence de toute h6mianopsie, t6moigne du si6ge cortico-sous cortical de la 16sion causale (controlat6rale); celle de l'astasie-abasie conditionnEe par rexaoEration des reactions de soutien (1933). Par ailleurs, en 1955, il d~crivit le sione de la main creuse auquel est attach+ son nom, et qui se pr6sente sous deux formes: la main creuse tonique traduisant une ath6tose fruste, la main creuse par6tique repr6sentant "le signe le plus sensible au niveau de la main d'une atteinte pyramidale". La pathologic thalamique a retenu b. plusieurs reprises son attention. Avec Marcel Kipfer, il montra (1937 et 1938) que I'on pouvait observer un syndrome de Claude Bernard-Horner dans les lesions du thalamus, et en 1968 il d~montra que I'on pouvait 6galement rencontrer ce syndrome dans les 16sions du corps de Luys (dans un cas d'h6miballismus). Avec Jean Lapresle, il apporta (1954 et 1960) la preuve qu'une topooraphie cheiro-orale des troubles sensitifs pouvait ~tre due ~ une lesion du thalamus contro-latEral, et n'6tait donc pas l'apanage des 16sions pari6tales. Avec Serge Brion et Khochneviss, il isola (1963) uneforme thalamique de la maladie de Creutzfeldt-Jakob r6alisant un nouvel exemple de d6mence thalamique. Dans le domaine neuro-ophtalmologique (o/~ il b6n6ficia de la longue et affectueuse collaboration de H. X. Man), on lui doit plusieurs contributions originales: l'isolement avec Gabriel Renard (1934) d'un type tr~s particulier de paralysies multiples extensives et curables des nerfs crdniens; la description avec H. X. Man (1958), sous le terme imag6

de "'viscositF" des mouvements vohmtaires, d'une lenteur particuli~re des mouvements conjugues des yeux observ6e fr6quemment dans les d6g6n6rations c~r6belleuses et spinoc6r+belleuses; avec Jean Gruner et H. X. Man (1959 et 1960), rexplication pathoyOnique du siyne d'Argyll-Robertson clans la n~vrite hypertrophique de Dejerine-Sotta,~, dfl ~ l'atteinte des nerfs ciliaires par le processus de n~vrite hypertrophique. Par ailleurs, Monsieur Garcin a consacr6 un certain nombre de Rapports et Monographies, devenus pour la plupart classiques, ~t des sujets d'ensemble qui avaient retenu longuement son attention: Les Ataxies en 1933; La Douleur clans les Affections organiques du Syst~me Nerveux Central en 1937; Les Mouvements lnvolontaires et en particulier les Tremblements, sur lesquels il est revenu ~t plusieurs reprises; le Traitement des Blessures et des L~sions Traumatiques Crdniockrkbrales avec Jean Guillaume en 1942; les ThrombophlObites C~r~brales avec Maurice Pestel en 1949; les Aspects Neurologiques des MalJbrmations CongEnitales de la CharniEre Crdnio-rachidienne avec Doros Oeconomos en 1959; I'Etude Clinique des MEdullopathies d"Origine Vasculaire avec Stanislas Godlewski et Pierre Rondot en 1962. M6ritent 6galement d'etre rappel6es les 6tudes qu'il consacra au retentissement neurologique d'un certain nombre de maladies g6n6rales, et qui t6moignent de l'int6r~t qu'il avait gard6 pour la m6decine dans son sens le plus large: les Manifestations Nerveuses des Porphyries avec Jean Lapresle en 1950; les Aspects Neurologiques des Maladies dites du CollagEne en 1955; Les Complications Nerveuses PEriphEriques et Centrales du Diabdte Sucre avec Jean Lapresle en 1956; le chapitre des nEvrites dysolobulinEmiques qu'il 6difia progressivement avec Jacques Mallarm6 et Pierre Rondot. L'6tude, enfin, des maladies du muscle lui avait toujours paru riche de promesses. De cet inter& pr6coce t6moigne l'observation, tr6s nouvelle ;~ l'~poque ot~ elle fut rapport~e (1935), d'une insuf fisance thyroMienne associEe ~t un syndrome thomsEnien. Et c'est aux maladies neuro-musculaires qu'il consacra la plupart de ses derni6res recherches, poursuivies (en particulier avec Michel Fardeau) darts le Service de microscopie 61ectronique qu'il avait cr66 ~t la Salp&ri~re, avec la collaboration de Ren6 Couteaux, et dont il assura la direction jusquYt la fin de 1970: les accidents neuromusculaires dus ~ la chloroquine (1964 et 1965), l'6tude en 1965 d'un syndrome myasth~nique, tr~s exceptionnel par sa dur6e et par l'association d'une ophtalmopl~oie externe, alternante et rEcidivante, d des amyotrophies, sont ici ses contributions les plus originales. A ses exceptionnelles qualit6s scientifiques dont t6moignent l'ampleur et la solidit6 de son oeuvre, Monsieur Garcin joignait un sens remarquable du

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OBITUARY diagnostic et un v6ritable don pour l'enseignement. I1 avait gard6 le privil/~ge, apr6s de nombreuses ann6es de pratique neurologique, d'aborder avec un ceil toujours nouveau, le malade qui lui 6tait montr6 ou le probl/~me qui lui 6tait soumis. Sa faqon tr6s personnelle de reconstituer b. voix haute la d6marche de sa pens6e 6tait 16gendaire. Son enseignement au lit du malade, pour lequel il avait une v6ritable pr6dilection, avait attir6 autour de lui, venant de tous les pays, un nombre croissant d'616ves pour qui son Service 6tait devenu le symbole de la clinique franqaise. La richesse de son oeuvre scientifique, l'originalit6 de son enseignement lui valurent une notori6t6 consid6rable. I1 6tait membre de l'Acad6mie Nationale de M6decine, et de tr6s nombreuses

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soci6t6s savantes franqaises et 6trang6res. Le poids de son autorit6 l'amena souvent ~ representer son pays dans les organismes internationaux concernant les sciences neurologiques; la pertinence de ses avis, toujours mfirement r6fl6chis, et le charme de son extrSme courtoisie y 6taient particuli6rement appr6ci6s. Mais cette r6ussite exceptionnelle ne modifia jamais la simplicit6 de son accueil. I1 revenait toujours avec joie ~ son m6tier de medecin qu'il aimait passionn6ment et qu'il exerqait avec un extr6me d6sint6ressement. Le nombre et la fid61it6 de ses malades, leur chagrin Iors de son d6part restent le meilleur t6moignage de son succ/~s dans ce domaine qui lui tenait le plus ~t cceur. JEAN LAPRESLE

RAYMOND GARCIN

A Personal Appreciation My great friend Raymond Garcin was a much loved doctor, teacher and colleague. As a neurologist his fame was worldwide. This universal respect evolved not only from his contributions to our discipline - which were numerous and important - - but from his innate qualities of character. His gifts transcended mere cleverness. He was the most friendly and approachable of men, generous, warm-hearted, and hospitable to an extraordinary degree. Visitors to Paris were received with an astonishing warmth of welcome, however junior their status. Towards his patients he brought to bear something beyond mere diagnostic skill: he was genuinely kind and showed it, and he was always courteous. These qualities I have often observed, for he and I have been jointly concerned in many clinical consultations. As a post-graduate teacher, Garcin was a brilliant exponent, with all the expertise characteristic of the French school, for he was a direct successor in the professional sense to Charcot, Babinski, Pierre Marie, Guillain and Alajouanine. His method of instruction was emphatic and didactic, and unwittingly he followed the technique expressed by Hilaire Belloc: "First I tell them what I am going to say: then I say it: and afterwards I tell them what it is I have just said". So popular were

his polyclinics at the Salp~tri6re, that on the opening of his new service his students presented him with a prie-dieu, which he proudly utilised for eliciting his patients' ankle-jerks. Raymond Garcin suffered a grievous blow from the tragic death of his much beloved wife, herself the daughter of Professor Guillain. His family was a close-knit one, and it was a joy to mingle with them in their home. Apart from the execution of literature, he spent his vacations at his country house. There he indulged his considerable talent as a water-colourist, and one of his excellent landscapes is a treasured gift which adorns my study. Garcin was always a considerable figure in the counsels of the World Federation of Neurology, where his qualities of honesty, modesty, wisdom and warmth were always on hand. In 1961 he was appointed a Vice-President of the Federation, an office he served with distinction for four years. His passing leaves his friends with a sense of irreparable grief, but also an indelible remembrance of a considerable comradeship, as well as gratitude for the way in which he has served neurology in France and beyond. MACDONALD CRITCHLEY

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