Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 233–242 des questions complexes telles que la sévérité de la maladie et l’évaluation de la dose réactogène. Cependant, pour atteindre cet objectif, l’utilité clinique des tests moléculaires doit être évaluée de fac¸on rigoureuse. Dans cette étude, nous avons comparé les performances de deux CRD d’allergie à l’arachide, l’un de la société Hycor® [H], l’autre de ThermoFisher Scientific® [T], qui mettent en œuvre des allergènes recombinants (rAra h 1 [H/T], rAra h 2 [H/T], rAra h 3 [H/T], rAra h 6 [H], rAra h 7 [H], rAra h 8 [H/T] and rAra h 9 [H/T]). Méthodes.– Les IgE spécifiques de 34 patients (26 allergiques à l’arachide et 8 atopiques tolérant l’arachide) ont été dosées par Elisa sur des disques de nitrocellulose [H] et sur ImmunoCAP commerciaux [T]. Résultats.– Les performances diagnostiques de l’extrait d’arachide [T] sont faibles sur cette population (sensibilité : 92 %, spécificité : 25 %). La mesure des IgE spécifiques de rAra h 1, rAra h 2 et rAra h 3 a montré une forte corrélation entre les deux fabricants et un niveau de performances identique. Parmi ces trois dosages, rAra h 2 [H/T] a démontré une sensibilité de 85 % et une spécificité de 100 %. Le dosage rAra h 6, qui n’est disponible que chez Hycor, a une spécificité de 100 % et une sensibilité de 92 % (24/26 patients allergiques positifs). Les 2 patients non diagnostiqués ne réagissent à aucun allergène des deux sources. Ni rAra h 8 [H], ni rAra h 8 [T] ne sont pas cliniquement utiles au diagnostic, en dépit de leurs différences de spécificité. Enfin, rAra h 9 [T] n’a réagi avec aucun des sera testés, alors que 2/26 patients allergiques à l’arachide ont présenté des IgE contre rAra h 9 [H], sans réactivité chez les patients atopiques (sensibilité : 12 %, spécificité : 100 %). Discussion.– L’intérêt de rAra h 6 est bien visible puisqu’il n’est pas contaminé par Ara h 2 comme fréquemment nAra h 6. Conclusion.– Cette étude suggère la possibilité d’améliorer l’utilité clinique des CRD arachide en ajoutant rAra h 6 et rAra h 9 principalement dans les pays hors Europe du Nord. Ceci sera évalué dans des études multicentriques. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.029 All-7
Sensibilisation à la farine de blé et à l’alpha-amylase chez les boulangers à Douala, Cameroun B.H. Mbatchou Ngahane a , E. Ngomo b , A. Wandji c , M. Mama d , E. Afane Ze e a Pneumo-allergologue, hôpital général de Douala, Douala, Cameroun b Université des Montagnes, Bangangté, Cameroun c Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun d Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques, université de Douala, Douala, Cameroun e Hôpital Jamot de Yaoundé, Yaoundé, Cameroun Introduction.– La farine et l’␣-amylase sont les principaux allergènes responsables de l’allergie respiratoire professionnelle [1]. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence et les déterminants de la sensibilisation à ces allergènes chez les boulangers. Méthodes.– Étude transversale du 1er mai au 31 juillet 2013 dans 42 boulangeries à Douala. Les données sociodémographiques, le mode de vie et les symptômes respiratoires étaient recueillis. Les Prick-test vis-à-vis de 13 allergènes (pneumallergènes courants, acariens de stockage, farine de blé et ␣-amylase) étaient réalisés selon la procédure habituelle. Les déterminants de la sensibilisation à la farine et à l’␣-amylase étaient recherchés grâce à un modèle de régression logistique. Résultats.– Parmi les 229 employés inclus, 222 (96,9 %) étaient de sexe masculin. L’âge moyen était de 36,3 ± 8,9 ans avec des extrêmes de 20 et 58 ans. La prévalence du tabagisme était de 24 %. La durée moyenne d’exposition à la farine était de 11,7 ± 7,3 ans. La rhinite allergique était présente chez 24,5 % des participants. La sensibilisation à la farine, à l’␣-amylase et aux acariens de stockage était observée respectivement chez 16,6 %, 8,3 % et 12,2 %. La prévalence de la sensibilisation à la farine et ou à l’␣-amylase était de 22,3 %. Les facteurs associés à cette sensibilisation étaient une durée d’exposition supérieure à 10 ans, la rhinite allergique, la sensibilisation au chat et la sensibilisation aux acariens de stockage. Discussion.– Les allergènes professionnels retrouvés chez les boulangers à Douala ont été relevés par d’autres auteurs [2].
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Conclusion.– Des mesures de protection vis-à-vis de ces allergènes devraient être renforcées afin de réduire le risque d’allergie respiratoire professionnelle. Références [1] De Zotti R, Larese F, Bovenzi M, et al. Allergic airway disease in Italian bakers and pastry makers. Occup Environ Med 1994;51: 548–52. [2] Jeffrey P, Griffin P, Gibson M, et al. Small bakeries: a cross-sectional study of respiratory symptoms, sensitization and dust exposure. Occup Med 1999;49:237–41. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.030 All-8
Cor a 14 et Cor a 9 : marqueurs d’allergie sévère à la noisette chez l’enfant ? L. Garnier a , C. Massip a , S. Viel a , J. Bienvenu a , A. Lachaux b , F. Bienvenu a a Laboratoire d’immunologie, centre hospitalier Lyon-Sud, 69495 Pierre-Bénite, France b Service de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition, hôpital Femme-Mère–Enfant, 69677 Bron, France Introduction.– Quatre allergènes moléculaires sont actuellement disponibles pour aider au diagnostic de l’allergie à la noisette. Les objectifs de cette étude sont : – d’évaluer l’intérêt de ces 4 allergènes, et notamment des 2 protéines de stockage Cor a 14 et Cor a 9 récemment mises à disposition, dans le diagnostic de l’allergie à la noisette chez l’enfant ; – de déterminer leur valeur prédictive dans la sévérité de cette allergie. Méthodes.– Quarante et un enfants sensibilisés à la noisette (âge moyen : 8,1 ans, 69 % garc¸ons) ont été répartis en 2 groupes : – groupe 1 : 29 patients allergiques ayant présenté une réaction clinique grave après ingestion de noisette ou ayant un Prick-test positif au Nutella ; – groupe 2 : 12 patients présentant un syndrome oral après ingestion de noisette crue ou ayant un Prick-test positif pour la noisette crue. Les IgE spécifiques de 4 allergènes moléculaires de la noisette (rCor a 1, rCor a 8, nCor a 9, rCor a 14) ont été dosées pour chaque patient (ImmunoCAP 250, ThermoFisher Scientific). Résultats.– Pour l’ensemble de la population, les IgE spécifiques de Cor a 14 (73 %), Cor a 9 (56 %) et Cor a 1 (37 %) sont les plus fréquemment retrouvées. Deux enfants seulement sont sensibilisés à Cor a 8. Les enfants du groupe 1 sont tous sensibilisés à Cor a 14 (93 %) ou Cor a 9 (76 %). Soixante-neuf pour cent sont sensibilisés à ces 2 allergènes. Seulement 10 % sont sensibilisés à Cor a 1. Tous les enfants du groupe 2 sont sensibilisés à Cor a 1 (dont 67 % uniquement à Cor a 1). Vingt-cinq pour cent sont également positifs pour Cor a 14 et 8 % pour Cor a 9. Aucun n’est sensibilisé à la fois à Cor a 9 et Cor a 14. Soixante-quinze pour cent présentent une pollinose. Conclusion.– Sur la base des allergènes moléculaires, 2 phénotypes semblent se dégager : – la sensibilisation aux protéines de stockage (Cor a 9 et Cor a 14) est un marqueur d’allergie sévère, d’autant plus spécifique lorsque ces 2 allergènes sont associés ; – la sensibilisation à Cor a 1 (PR-10), souvent associée à un pollinose, caractérise les enfants n’ayant qu’un syndrome oral. La détermination des IgE spécifiques pour Cor a 14, Cor a 9 et Cor a 1 apparaît donc intéressante pour identifier les enfants à risque de réactions sévères à la noisette. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.031 All-9
Asthme aux grillons chez une terrariophile, une allergie liée aux NAC N. Jaques-Thauvin a , K. Lallemand b , V. Leduc b Orléans, France b ALK Recherche, Vandeuil, France
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