Traitement d’une phobie sociale chez un tabagique

Traitement d’une phobie sociale chez un tabagique

RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS 47 POSTER 3 POSTER 3 Traitement d’une phobie sociale chez un tabagique Apport des thérapies comportementales et cognit...

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RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS

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POSTER 3

POSTER 3

Traitement d’une phobie sociale chez un tabagique

Apport des thérapies comportementales et cognitives dans le sevrage tabagique

P. GUICHENEZ (1), I. CLAUZEL (1), G. GERMAINI (2), F. OLIVIER (3), A.-M. CLAUZEL (4), G. LAGRUE (5)

P. GUICHENEZ (1), I. CLAUZEL (1), T. BABEAU (1), D. PIERRONNET (1), A.-M. CLAUZEL (2)

(1) CH, 2 rue Haüy, 34500 Béziers. (2) Soleil Cerdan, 66347 Osseja. (3) Hôpital de la Grave, 31000 Toulouse. (4) Clinique Lavalette, 34000 Montpellier. (5) Hôpital Albert Chenevier, 94000 Créteil.

(1) CH, 2, rue Haüy, 34500 Béziers. (2) Clinique Lavalette, 34000 Montpellier.

Des liens entre troubles anxieux et dépendance tabagique ont été mis en évidence. Nous rapportons un cas de phobie sociale (PS), prise en charge par TCC. À la fin de la thérapie, l’arrêt du tabagisme est obtenu sans difficulté. MF 26 ans consulte pour sevrage tabagique, après 4 rechutes liées à une anxiété sociale. La dépendance est moyenne (Fagerström à 4). Le test HAD (Hospital Anxiety Depression Scale) est à 13/5, le CO dans l’air expiré = 25 ppm. Il présente les critères DSM-IV d’une PS. Nous prenons en charge par TCC sa PS et de revoir le problème du tabagisme. Une analyse fonctionnelle selon la grille SECCA est réalisée avec listing des situations phobogènes. Après une auto-observation, nous débutons la thérapie avec : — gestion des composantes somatiques de l’anxiété, — puis travail de restructuration cognitive — puis affirmation de soi. L’évaluation psychométrique se fait par le test d’auto-évaluation des pensées en interactions sociales et l’échelle de Liebowitz. L’efficacité du traitement sera confirmée par la phase d’évaluation par rapport à la ligne de base. Le patient cesse spontanément son tabagisme à la fin de la TCC. Le CO dans l’air expiré est à 2 ppm. Les liens entre PS et dépendance tabagique ont été démontrés dans une enquête portant sur 3 021 adolescents : à âge égal, dans le groupe phobie sociale, la dépendance tabagique est 2 fois plus fréquente que dans le groupe témoin ; avec un recul de quatre ans, l’existence initiale d’une PS multiplie par deux à trois le risque de devenir un fumeur régulier puis dépendant. Les résultats sur 400 fumeurs avec une dépendance physique élevée (Fagerström ≥ 6), objectivent des troubles anxieux et/ou dépressifs dans 34 % des cas. Chez ces fumeurs, la PS et l’anxiété généralisée sont présents environ une fois sur 2. La PS constitue ainsi un facteur possible de l’apparition du tabagisme, une source de difficultés à l’arrêt du tabac et également de rechute. Elle doit être traitée par TCC, éventuellement associée à un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et à un traitement nicotinique, si la dépendance est importante. Les TCC ont été efficaces sur la PS permettant l’arrêt du tabac.

Mme S. consulte pour sevrage tabagique : Fagerström = 9, HAD (hospital anxiety depression scale) = 7/2, CO dans l’air expiré = 51 ppm, stade de contemplation. Nous décidons une thérapie comportementale et cognitive (TCC), associée à une substitution nicotinique par voie orale. Le thérapeute instaure un rapport collaboratif et utilise la technique des 4R. Nous réalisons la ligne de base sur 15 jours (envie de fumer, de ne pas fumer, nombre de cigarettes par jour), puis l’analyse fonctionnelle de son tabagisme. Les TCC sont réalisées pour l’aide à la décision afin d’augmenter la motivation (avantages-inconvénients à arrêter et à continuer à fumer court terme versus long terme.). Puis, les méthodes comportementales ont été réalisées en fonction de l’analyse fonctionnelle notamment : relaxation, la recherche de comportements alternatifs. Enfin, des méthodes cognitives avec repérage des pensées automatiques, modifications des pensées automatiques et mise en évidence des distorsions cognitives. Puis mise en évidence des schémas et croyances vis-à-vis de la cigarette et modification de ceux-ci. L’arrêt du tabac est obtenu à la 19e séance (sur 22). L’évaluation de la thérapie est faite par la phase C. Le CO dans l’air expiré est à 2 ppm à la fin de la thérapie et au 6e mois. Les TCC représentent l’application des principes de psychologie scientifique à la pratique clinique. Elles sont fondées sur les principes de l’apprentissage : conditionnement classique, conditionnement opérant, théorie de l’apprentissage social. Elles se sont enrichies des connaissances sur le traitement de l’information. En tabacologie, les TCC peuvent être utiles à la prise de décision. Les TCC s’appuient sur une restructuration cognitive associée à un apprentissage d’autres comportements en suivant une progression propre à la dynamique de changement du fumeur. Les TCC sont utiles dans la prévention de la rechute à la recherche des petites décisions apparemment sans rapport avec cette reprise et en prévenant l’effet de violation de l’abstinence correspondant au processus cognitif, émotionnel et comportemental qui se met en place entre la première cigarette et la rechute totale. Les TCC sont des techniques validées et recommandées dans l’aide à l’arrêt du tabac (grade A). Les TCC peuvent être utiles dans la prise en charge d’un trouble anxieux notamment la phobie sociale ou le TAG, associé au tabagisme. Remerciements au Dr Cungi