Une douleur de cuisse fébrile

Une douleur de cuisse fébrile

G Model ARTICLE IN PRESS REVMED-5232; No. of Pages 2 La Revue de médecine interne xxx (2016) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sc...

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G Model

ARTICLE IN PRESS

REVMED-5232; No. of Pages 2

La Revue de médecine interne xxx (2016) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

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Une douleur de cuisse fébrile Painful thigh and fever C. Boulon ∗ , C. Doutrelon , J. Constans Service de médecine vasculaire, hôpital Saint-André, 1, rue Jean-Burguet, 33075 Bordeaux, France

i n f o

a r t i c l e

Historique de l’article : Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Infection Pontage Artériopathie Keywords: Infection Bypass Peripheral arterial disease

1. L’histoire Un homme, âgé de 55 ans, était adressé aux urgences pour un œdème douloureux du membre inférieur droit avec fièvre à 39 ◦ C. Dans ses antécédents, on notait une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, avec pontage fémoro-poplité droit prothétique 15 ans auparavant pour claudication intermittente, complété d’angioplastie simple de l’anastomose distale un mois auparavant pour ischémie aiguë. Ses facteurs de risque cardiovasculaire étaient une hypertension artérielle ancienne traitée par une trithérapie associant ramipril, bisoprolol et amlodipine, un diabète de type 2 insulinorequérant, une obésité (IMC : à 32 kg/m2 ). Le sevrage tabagique avait été obtenu il y a 10 ans. L’examen clinique montrait un membre inférieur chaud dans son ensemble avec une douleur élective du tiers moyen de cuisse droite, associée à une adénopathie inguinale. L’ensemble des pouls périphériques était perc¸u. Un écho-Doppler puis un scanner étaient pratiqués (Fig. 1 et 2).

Fig. 1. Échographie-doppler : manchon hypo-échogène péri-prothétique.

3. Les commentaires 2. Le diagnostic L’échographie-doppler montrait que le pontage fémoro-poplité était perméable, sans dilatation des anastomoses proximale ou distale, avec une sténose de l’anastomose distale du pontage estimée à environ 50 % (vitesse systolique maximale : 155 cm/s, rapport des vélocités systoliques : 2). Il mettait surtout en évidence un manchon péri-prothétique hypo-échogène mesuré à 2,2 × 1,8 cm au niveau de la jonction tiers moyen-tiers inférieur de cuisse.

Une infection de pontage.

∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Boulon).

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.09.007 ´ e´ Nationale Franc¸aise de Medecine ´ ´ ´ 0248-8663/© 2016 Societ Interne (SNFMI). Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv es.

Pour citer cet article : Boulon C, et http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.09.007

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Fig. 2. Scanner de la cuisse : collection hypo-dense péri-prothétique avec bulles gazeuses.

L’angioscanner confirmait cette collection péri-prothétique autour de l’anastomose distale du pontage avec bulles gazeuses périprothétiques. Le traitement consistait en une dépose de pontage avec repose d’une prothèse fémoro-poplitée droite après une nouvelle tunnellisation. Le chirurgien vasculaire confirmait l’existence d’un abcès péri-prothétique qui était abondamment lavé. Les prélèvements opératoires de la collection mettaient en évidence un Staphyloccoccus aureus multi-sensible et un traitement antibiotique (rifampicine 600 mg × 2/j, lévofloxacine 500 mg × 2/j) était poursuivi 6 semaines après le remplacement de prothèse. Les suites opératoires étaient bonnes, sans reprise de la fièvre et avec une évolution satisfaisante des plaies opératoires. Devant un tableau fébrile avec point d’appel du membre inférieur (douleur, chaleur), il faut évoquer de principe l’infection de pontage chez un artériopathe opéré. L’écho-Doppler, réalisée immédiatement au lit du malade, permet un diagnostic immédiat et la mise en route sans délai des mesures adaptées (antibiotique antistaphylococcique, dépose chirurgicale rapide). La prise en charge

Pour citer cet article : Boulon C, et http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.09.007

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chirurgicale des infections de pontage reste difficile, privilégiant la tunnellisation de sites non infectés, l’emploi de matériel veineux lorsque c’est possible [1] ou de veine cryopréservée dont la disponibilité est faible et la perméabilité à distance non optimale [2]. La prévention reste le meilleur traitement, et l’antibioprophylaxie lors du geste divise par 4 le risque d’infection de prothèse [3]. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Perler BA, Lum YW. Management of infected vascular grafts. Vasc Med 2016;21:53–60. [2] Hartranft CA, Noland S, Kulwicki A, Holden CR, Hartranft T. Cryopreserved saphenous vein graft in infra-inguinal bypass. J Vasc Surg 2014;60:1291–6. [3] Stewart AH, Eyers PS, Earnshaw JJ. Prevention of infection in peripheral arterial reconstruction: a systematic review and meta-analysis. J Vasc Surg 2007;46:148–55.

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