Quels commentaires retrouve-t-on sur le sujet ? Guzman3 considère que la qualité de cette étude, publiée dans The Lancet, est comparable aux autres revues systématiques. Il pointe du doigt le fait qu’il n’est pas indiqué quelles études sont sponsorisées par le fabricant de lasers. Il critique les modes d’actions évoqués par les auteurs (activité antiinflammatoire du laser, effets sur les points d’acupuncture, les points3. Guzman J. Neck pain and low-level laser: does it work and how ? Lancet 2009; 374:1875–6.
gâchettes, notion de « réparation tissulaire »), notamment au motif que l’inflammation n’est pas prépondérante dans les cervicalgies, mais souligne le fait que bon nombre de traitements sont employés quotidiennement avec des modes d’actions obscurs. La pénétration sur plusieurs centimètres du rayon laser, compatible avec la profondeur des articulations zygapophysaires, est soulignée par les auteurs. Une étude contrôlée randomisée de Chow et Heller4, inclue dans la revue systématique, avait été analysée par l’Australian Journal of Physiotherapy et reprise dans Kinésithérapie, la revue5. 4. Chow R, Heller G. The effect of 300mW, 830nm on chronic neck pain : a double-blind, randomised placebo-controlled study. Pain 2006;124:201-10. 5. L’impact du laser 830nm, 300mW sur la cervicalgie chronique. Actu Kiné. Analyse critique. Kinesither Rev 2008;74:4-18.
Le renforcement précoce du quadriceps améliore la récupération des capacités fonctionnelles après arthroplastie de hanche et diminue la durée d’hospitalisation
C
ette étude contrôlée randomisée avait pour objectif principal d’évaluer l’apport d’un renforcement précoce du quadriceps après arthroplastie de hanche. Un second objectif était de comparer les résultats obtenus en fonction de la technique de renforcement utilisée (contraction musculaire dynamique ou électrostimulation). La population étudiée était constituée de 36 sujets volontaires, âgés de 60 à 86 ans, sans pathologie cardio-pulmonaire, neurologique ou cognitive.
Kinesither Rev 2010;(101):4-18
Tout facteur de co-morbidité supérieur au grade II de l’échelle de l’American Society of Anesthesiologists était un critère d’exclusion. Les sujets ont été répartis de manière aléatoire en 3 HSPVQFT SÏÏEVDBUJPO TUBOEBSE 43
rééducation standard + renforcement NVTDVMBJSF 35
SÏÏEVDBUJPOTUBOEBSE + électrostimulation (ES). La rééducation standard débutait le lendemain de la chirurgie. Elle ne concernait que le côté opéré et comportait 15 exercices avec :
La critique principale, portée par Chris Maher, portait sur l’insuffisance de qualité du placebo, sans vérification a posteriori du jugement des patients. 0S MB EÏNPOTUSBUJPO EF MJODBQBDJUÏ des patients à évaluer s’ils ont ou non fait partie du groupe contrôle est en faveur d’une efficacité avérée du placebo. Il était en conséquence préférable d’utiliser d’autres thérapeutiques ayant un niveau de preuves plus élevé que le laser. O JLE RÉFÉRENCE
Chow RT, Johnson MI, Lopes-Martins RA, Bjordal JM. Efficacy of low-level laser therapy in the management of neck pain: a systematic review and meta-analysis of randomised placebo or active-treatment controlled trials. Lancet 2009;374:1897-908.
– en position alitée : des exercices de flexion et extension actives de la cheville, des contractions isométriques des muscles fessiers, des muscles pelviens et des muscles de la cuisse ; – en position assise : des contractions du quadriceps (extension du genou) ; – en position debout : des contractions des abducteurs de hanche, des exercices de flexion du genou et de montée de marche, ainsi que des étirements du triceps sural. Ces exercices étaient pratiqués 2 fois par jour et poursuivis après retour à domicile grâce à un livret récapitulatif fourni à la sortie de l’hôpital. Le renforcement musculaire se déroulait progressivement sur 12 semaines et ne concernait que le quadriceps du côté opéré. Durant l’hospitalisation, il consistait à réaliser des mouvements d’extension du genou (3 x 10 répétitions) en
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traitement. Cette amélioration apparaît globalement identique sur le court comme sur le moyen terme. Le risque relatif fait lui plus que doubler entre cervicalgies aiguës et chroniques, suggérant que ce traitement est plus efficace sur les dernières.
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position assise contre une résistance placée à la cheville (sac de sable). Dès que cela était possible, le renforcement était effectué sur un appareil de musculation (appareil à extension du genou et leg press). Le rythme des séances était de 3 par semaine. Une séance débutait par 10 minutes de préparation sur vélo. Elle se poursuivait par 3 à 5 séries d’un nombre variable de mouvements d’extension du genou contre une résistance progressivement croissante avec le temps. La résistance au mouvement était ajustée chaque semaine. Le renforcement était effectué en position assise (pas au-delà de 90° afin d’éviter le risque de luxation) ou couchée (leg press) avec le protocole suivant : 20 contractions à 50 % de la résistance maximale pour la 1re semaine, 15 contractions à 65 % de MB3.EFMBTFNBJOFË DPOUSBDUJPOTËEFMB3.EFMBTFNBJOF 5 à 6, et 8 contractions à 80 % de la 3.EFMBTFNBJOFË L’électrostimulation débutait le lendemain de la chirurgie et utilisait un courant biphasique (0 à 60 mA), la fréquence des impulsions était de 40 Hz et d’une largeur de 250 ms. La période de stimulation durait 10 secondes, suivie par 20 secondes de repos. L’amplitude du stimulus augmentait progressivement sur 1 seconde puis diminuait sur 2 secondes. Les électrodes étaient placées pour l’une 5 cm au-dessous du ligament inguinal et pour l’autre 5 cm au dessus de la patella. La durée totale de stimulation était de 1 heure par jour. L’intensité du courant était ajustée en fonction du seuil de tolérance. Après retour au domicile, tous les sujets étaient revus au département de rééducation 1 fois par semaine pour vérifier le déroulement correct des exercices prescrits. Les critères d’évaluation des résultats étaient les suivants : – durée d’hospitalisation : délai compris entre jour d’admission et jour de sortie ;
– capacités fonctionnelles évaluées à partir de 3 tests : - vitesse de marche estimée sur 10 m, - durée nécessaire pour monter et descendre 10 marches de 20 cm - durée nécessaire pour se lever et se rasseoir 5 fois de suite sur une chaise, – surface de section du quadriceps mesurée sur scanner ; – force des quadriceps droit et gauche, mesurée sur un appareil isocinétique pour 2 vitesses (60 et 180° par seconde). La performance réalisée n’était retenue que si la douleur susceptible d’apparaître lors du test était inférieure à 3 à l’échelle visuelle analogique. Chaque item était évalué en aveugle, en préopératoire, puis 5 et 12 semaines après la chirurgie. Les résultats de l’étude sont les suivants : – les caractéristiques individuelles des 3 groupes n’étaient pas différentes au début de l’étude (âge, sexe, capacités fonctionnelles, force et surface de section du quadriceps) ; – pas de complication liée à un type de rééducation ; – durée d’hospitalisation plus courte QPVSMFHSPVQF35 KPVST QBSSBQQPSUBVHSPVQF43 p < 0,05. La différence persiste lorsque l’on supprime les sujets pour lesquels l’hospitalisation a été MB QMVT MPOHVF EBOT MF HSPVQF 43 Il n’y a pas de différence signifiDBUJWF FOUSF MFT HSPVQFT 35 FU &4 – les résultats aux tests de capacités fonctionnelles sont statistiquement QMVT ÏMFWÏT EBOT MFT HSPVQFT 35 FU ES après 12 semaines de traitement comparativement au niveau de départ (augmentation de la vitesse de marche, diminution du délai nécessaire pour monter et descendre 10 marches, et pour s’asseoir et se lever 5 fois). En revanche, il n’y a pas d’amélioration TJHOJGJDBUJWF QPVS MF HSPVQF 43 -B comparaison entre les groupes montre une amélioration significativement
QMVT JNQPSUBOUF EBOT MFT HSPVQFT 35 et ES pour l’épreuve « assis-debout » QBSSBQQPSUBVHSPVQF43 EJNJOVUJPO plus importante du temps mis pour l’épreuve « assis-debout » dans ces 2 groupes) ; – la surface de section du quadriceps SFTUF EJNJOVÏF EBOT MF HSPVQF 43 après 5 et 12 semaines de rééducation, alors qu’elle n’est pas modifiée QPVSMFHSPVQF35BQSÒTTFNBJOFT et qu’elle est augmentée après 12 semaines. Pour le groupe ES la surface de section musculaire est diminuée après 5 semaines et elle est augmentée après 12 semaines. La comparaison entre les groupes montre que la surface de section musculaire est toujours plus élevée EBOTMFHSPVQF35QBSSBQQPSUBVY 2 autres. Les auteurs concluent que le renforcement musculaire du quadriceps après arthroplastie de hanche devrait être recommandé. O Patrick Colné RÉFÉRENCE
Suetta C, Magnusson P, Rosted A et al. Resistance training in the early postoperative phase reduces hospitalization and leads to muscle hypertrophy in elderly hip surgery patients: a controlled randomized study. J Am Geriatr Soc 2004;52:2016-22.
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