Jean-Christophe Villiot-Danger
Les recommandations professionnelles FUMFDPOHSÒTEFMB8$15
WCPT 2011
Congrès
Professional guidelines and the WCPT 2011 La WCPT n’a lieu que tous les quatre ans. Il s’agit donc d’un événement majeur au sein d’une profession en mouvement. Cette formule, un rien galvaudée, décrit et résume l’ambiance de ce congrès qui brasse les physiothérapeutes du monde entier. Les mêmes valeurs, les mêmes objectifs et les mêmes difficultés sont partagées par tous.
L
a délégation française, présente tout au long du congrès, a pu, par exemple, faire connaissance et partager des discussions avec les fondateurs de PEDro. Pour la plupart membres de la Société française de physiothérapie (SFP), nous avons pu constater que la profession de physiothérapeute est pratiquée partout dans le monde de la même manière ; il n’existe pas de spécificité particulière. L’implémentation des nouvelles pratiques ou des évolutions technologiques pose partout les mêmes problèmes. Finalement, les physiothérapeutes du monde entier se posent les mêmes questions. « Il suffirait de s'unir pensez-vous ? » C'est exactement l'idée qui a émergé des débats et de toutes les rencontres informelles. Une sorte de fil rouge implicite a donc relié tous les échanges : – créer des projets transversaux (internationaux) ; – mettre en relation les travaux similaires ; – favoriser les échanges.
Une fois encore, cette liste est largement partagée au sein de la profession. Philip van der Wees de Maastrich (PaysBas) a listé une série de propositions afin de développer des guidelines evidence-based : – encourager une collaboration internationale ; – créer un comité de pilotage ; – développer des standards de soins ; – trouver des fonds. Puis, une fois ces étapes franchies : – publier des documents concis, descriptifs ; – recruter parmi les membres de la WCPT ; – constituer des groupes de travail ; oDSÏFSEFTHSPVQFTSÏGÏSFOUTEFDMJOJDJFOT – publier dans des revues peer-review. Les pays de l’hémisphère sud, qui manquent de moyens, devraient pouvoir accéder aux travaux des pays du nord. Au final, tout converge vers la nécessité d’une coopération internationale.
La physiothérapie
Les guidelines Les guidelines ont tenu une place importante et récurrente. Un focused symposium était consacré aux guidelines evidence-based (Development of evidence-based recommendations for physical therapy diagnosis and treatment). Christopher Powers (USA) a rappelé qu’ils devaient être produits par des PT et pour des PT. Ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. Aimée Stewart (Afrique du sud) a souligné les difficultés à surmonter pour construire des guidelines : – les coûts induits ; Masseur-kinésithérapeute, 4, impasse Romaine – les contraintes de temps ; Villard Saint-Pancrace – le manque d’expertise 05100 Briançon spécifique.
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Kinesither Rev 2011;(119):35
Les échanges Sous la présidence de Marilyn Moffat, une session-débat consistait à faire intervenir, brièvement, 5 experts (AllemaHOF /PVWFMMF;ÏMBOEF *TSBÑM )POH,POH $BOBEB BVUPVS EF RVFTUJPOT QVJT QPVS DIBDVOF EF DFT RVFTUJPOT TF UPVSOFSWFSTVOFTBMMFDPNCMF QFSTPOOFT FUFOHBHFS les échanges avec le public. Le thème était la pratique de l’exercice en physiothérapie, depuis la prescription jusqu’à la mise en œuvre dans les programmes de traitement : – les physiothérapeutes doivent-ils être des experts de l’exercice physique ? – les physiothérapeutes sont-ils les experts de l’exercice physique qu’ils devraient être ? – la formation initiale prépare-t-elle vraiment les physiothérapeutes à être experts en exercice pour tous les âges de nos patients ? – pourquoi d’autres disciplines endossent-elles le rôle de prescripteur d’exercice physique ? Les places seront occupées par les plus pragmatiques. Débat sans surprises, sinon de constater que tout est basé désormais sur la preuve matérielle de bénéfices au patient. Autrement dit, les résultats de recherches cliniques ouvriront les domaines de soins aux physiothérapeutes ou, à défaut, se fermeront. O
Kinésithérapie la revue
La physiothérapie, faute de preuves, risque le classement dans la pseudo-médecine, elle-même alimentée par la pseudo-science, le but est donc d’y échapper. Une grande partie des sessions a consisté, d’une part, à encourager la recherche en physiothérapie, au moyen de rencontres directes avec les acteurs de terrain : rédacteurs en chef de revues qui font autorité, reviewers et bien sûr chercheurs. D’autre part, des sessions plus classiques présentaient des research report.
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