Présentation de recommandations professionnelles
Pratique
Jean-Louis Estrade
-PNCBMHJFMFTSFDPNNBOEBUJPOTEV/JDF donnent un cadre plus précis Low back pain: a more precise framework with the Nice guidelines Renommé au niveau international, le Nice (National Institute for Health and Clinical Excellence) britannique vient de publier des recommandations sur un thème ardu : les lombalgies chroniques. Voici les points forts.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
Lombalgie chronique – Recommandations
Chronic low back pain – Guidelines
© 2010. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
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L
Les prises en charges non médicamenteuses
e National Health Service britannique vient de publier ses recommandations de bonne pratique concernant la prise en charge de la lombalgie chronique. Elles sont consultables à l’adresse du National Institute for Health and Clinical Excellence /JDF <> FU CBTÏFT TVS MFT NFJMMFVSFT preuves thérapeutiques disponibles, dont plusieurs essais contrôlés randomisés décrits dans la version complète du texte (voir le processus de rédaction sur : http://www.nice. org.uk/CG88). Ces recommandations couvrent la prise en charge de la lombalgie non spécifique récurrente ou persistante dans sa première année (entre 6 semaines et 12 mois, et non au-delà). Sont exclues les lombalgies liées à une cause spécifique telle que tumeur, infection, fracture, syndrome de la queue de cheval et pathologies inflammatoires.
Kinésithérapie
la revue
Ce qui doit être fait
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Il faut tenir compte des besoins et des préférences du patient. Une bonne communication entre le patient et le praticien de santé est essentielle. L’éducation du patient et l’information basée sur les preuves, éventuellement écrite (seules les informations écrites ont été évaluées, mais les recommandations ne rejettent pas d’autres modes d’éducation du patient), doivent permettre au patient de faire un choix éclairé adapté à ses besoins. Les sujets en mauvais état général et ceux souffrant en particulier de kinésiophobie, de détresse psychologique et de sentiments négatifs vis-à-vis de leur lombalgie sont les plus Cadre de santé, kinésithérapeute, ostéopathe. exposés à de mauvais résultats 15 chemin des Conges et au handicap. Il faut les en36260 Reuilly courager à rester actifs et à agir
[email protected] comme à l’accoutumée.
Il faut procurer au patient des conseils et une information favorisant son auto-prise en charge et lui proposer au choix un programme d’exercices, de thérapie manuelle ou d’acupuncture, avec possibilité ultérieure pour le patient de modifier son choix si le premier type de prise en charge ne donne pas les résultats escomptés. Il y a des preuves que la thérapie manuelle, les exercices thérapeutiques et l’acupuncture soient des options thérapeutiques présentant un rapport coût-efficacité intéressant comparativement à la prise en charge en médecine générale. Les effets de leur administration consécutive ou conjointe ne sont pas connus. Le programme d’exercices doit être personnalisé au patient. Il doit être au maximum de 8 séances couvrant une période de 12 semaines. Un programme d’exercices en groupe (jusqu’à 10 personnes) doit faire partie de l’offre, pouvant être remplacé par une prise en charge individuelle si le patient ne peut suivre cette activité de groupe. Les exercices doivent comprendre des activités aérobies, du renforcement musculaire et des étirements, du contrôle postural et des apprentissages d’exercices. Le programme de thérapie manuelle, comprenant massage, mobilisation passive, et manipulations vertébrales, doit être d’au maximum 9 séances couvrant une période maxiNBMF EF TFNBJOFT #FBVDPVQ EF QSBUJDJFOT QSBUJRVFOU les deux premières techniques, seuls les chiropraticiens, ostéopathes, médecins spécialisés et physiothérapeutes spécialisés pratiquent les manipulations vertébrales. La prise en charge en acupuncture comprend un maximum de 10 séances couvrant une période maximale de 12 semaines. Une prise en charge combinée comprenant des thérapies physiques et psychologiques de type comportementaliste (environ 100 heures réparties sur 8 semaines) doit être
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proposée aux patients présentant des signes de détresse psychique ou d’importantes incapacités si les résultats restent insuffisant après les traitements décrits ci-dessus. Des études contrôlées randomisées sont nécessaires pour juger de son intérêt complémentaire avec les autres thérapies non-médicamenteuses.
Les médicaments La prise régulière de paracétamol est la première option UIÏSBQFVUJRVF QPVWBOUÐUSFDPNQMÏUÏFQBSEFT"*/4PVEF faibles opiacés quand elle n’offre pas d’antalgie suffisante. Les anti-dépresseurs sont une option supplémentaire dans le cas où les trois médications précédentes ne sont pas suffisantes, les opiacés de plus fortes doses peuvent être utilisés sur le court terme ou nécessitent un avis spécialisé à plus long terme.
Ce qui n’a pas lieu d’être
radiographies de la colonne lombale, et les tomodensitométries en dehors de l’hypothèse d’une chirurgie par arthrodèse ou d’une suspicion clinique de lombalgie nonspécifique. La chirurgie ne peut être envisagée que pour les patients ayant bénéficié d’une prise en charge complète physique et psychothérapique et souffrant encore de sévères douleurs. Le patient doit être informé de ses éventuelles conséquences indésirables. Les thérapies par électrocoagulation intra-discales percutanées, les dénervations sensitives des articulations inter-apophysaires ne sont pas recommandées à cette période ; elles interviennent souvent pour des lombalgies perdurant au-delà d’un an et leurs indications nécessitent d’être précisées, les études étant contradictoires quant à leurs résultats. O RÉFÉRENCES 1. Nice. Low back pain : Early management of persistent non-specific low back pain. Mai 2009. 235 pages. Disponibles librement sur http://www.nice.org.uk/nicemedia/pdf/CG88fullguideline.pdf
Kinésithérapie la revue
/FTPOUQBTJOEJRVÏTMBUIÏSBQJFQBSMBTFS MÏMFDUSPUIÏSBQJF JOUFSGÏSFOUJFMMF MFT VMUSBTPOT MF 5&/4 MFT MPNCPTUBUT les tractions vertébrales, les infiltrations rachidiennes, les
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