Journées des Recherches Respiratoires
041 Effet du Gossypol et de ses nouveaux dérivés sur le rétablissement de l’apoptose dans les lignées cellulaires de cancer du poumon H322 & H358
042 Rôle et régulation de l’Epidermal Growth Factor Receptor au cours de l’adénocarcinome pulmonaire ovin induit par Jaagsiekte Sheep Retrovirus
V.T. Dao, C. Tenaud, D. Desplanques, M.C. Favrot, J.L. Coll
N. Girard, F. Archer, V. Cottin, J.F. Mornex, C. Leroux
U578, INSERM, Institut Albert Bonniot, La Tronche, France.
UMR 754 INRA-UCBL-ENVL « Rétrovirus et Pathologie comparée », IFR 128, Lyon, France.
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Introduction : Les cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC) représentent 75 % de ces tumeurs et ne sont curables par la chirurgie que dans 10 % des cas. La chimiothérapie à base de platine a un effet très limité sur la survie. La caractérisation des mécanismes de résistance à l’apoptose permettra l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques et le développement de nouvelles stratégies adaptées au traitement des cancers du poumon. Le gossypol est un polyphénol, un pigment jaune présent dans la graine du cotonnier, modérément toxique, dont les potentialités antitumorales sont connues depuis de nombreuses années. On sait depuis peu que le gossypol est un inhibiteur des protéines anti-apoptotiques Bcl2/BclXL. Méthodes : La privation de sérum conduit les cellules de cancers du poumon non à petites cellules CPNPC H322 à l’apoptose tandis que les cellules CPNPC H358 résistent à cette même induction de l’apoptose. Il a été montré que la résistance de la lignée H358 à l’apoptose est due d’une part, à la séquestration cytoplasmique sous une forme inactive de la protéine pro-apoptotique Bax et d’autre part, à une boucle autocrine/paracrine d’inhibition de l’apoptose. Ainsi, les H322 peuvent éviter l’apoptose induite par la privation de sérum si l’on cultive ces cellules dans le « milieu conditionné » où les H358 ont été cultivées en absence de sérum. (JBC 2005 ; 280 : 19757-67). Nous avons testé la capacité des nouveaux dérivés du gossypol, le Davitol et la Davitine (brevet, N°04/00125) à rétablir l’apoptose dans ces modèles Résultats : Pour H322, le Davitol a aboli l’effet protecteur du milieu conditionné mais à la même concentration la Davitine ne possède pas cette capacité car elle induit le même pourcentage d’apoptose que le contrôle négatif. Par contre, dans H358, la Davitine induit plus d’apoptose dans le milieu 10 % de sérum que dans le milieu sans sérum, et le Davitol induit très faiblement l’apoptose dans les conditions 10 % de sérum Conclusion : Le Davitol induit l’apoptose dans H322 cultivées dans le milieu conditionné et dans H358 privées de sérum. Le Davitol est donc particulièrement actif sur les cellules dans le milieu appauvri en sérum. Par contre, la Davitine est plutôt toxique pour les cellules cultivées dans des conditions « normales » en présence de sérum. La Davitine peut induire l’apoptose de manière indépendante de la voie de survie décrite ci-dessus. Ces deux molécules ont la capacité d’induire l’apoptose par des voies différentes et complémentaires.
Introduction : L’adénocarcinome pulmonaire ovin (APO) est un adénocarcinome pulmonaire affectant naturellement les ovins, associé à l’infection par le bétarétrovirus JSRV (Jaagsiekte Sheep RetroVirus). Ses caractéristiques cliniques, histologiques et radiologiques sont similaires à celles du carcinome bronchiolo-alvéolaire humain (CBA) [1]. Des mutations activatrices du récepteur à l’Epidermal Growth Factor (EGFR) sont impliquées dans la prolifération tumorale des CBA. Nous avons donc évalué l’activation de l’EGFR et des voies de signalisation sous-jacentes PI3K/Akt et MAPK au cours de l’APO. Méthodes : L’expression de l’EGFR, de P-EGFR, de P-Akt, de son inhibiteur PTEN et de P-p38 MAPK, P-ERK1/2 et P-SAPK/ JNK a été étudiée par Western-blot, d’une part dans des échantillons tissulaires de poumons ovins tumoraux et non tumoraux, et d’autre part dans des cultures primaires de pneumocytes de type II dérivées de ces échantillons pulmonaires, stimulés ou non par EGF. Ce système cellulaire a été utilisé pour mesurer l’inhibition in vitro de la prolifération cellulaire tumorale par des inhibiteurs de l’EGFR. Résultats : Le niveau d’expression de l’EGFR et de P-EGFR n’était pas statistiquement différent dans les 19 échantillons pulmonaires tumoraux et les 10 échantillons pulmonaires non tumoraux testés (respectivement p = 0,399 et p = 0,901). Malgré une expression de l’EGFR et de P-EGFR à leur surface, la prolifération des pneumocytes de type II tumoraux n’était pas inhibée par les inhibiteurs spécifiques de l’EGFR, réversibles (AG-1478) ou irréversibles (Cl387-785). De même, il n’y avait pas de suractivation dans les tissus tumoraux, par rapport aux tissus non tumoraux, des protéines sous-jacentes à l’EGFR, P-Akt (p = 0,829), P-p38 MAPK (p = 0,754), P-ERK1/2 (p = 0,814) ou P-SAPK/JNK (p = 0,492), ni de répression de PTEN (p = 0,843). In vitro, l’expression de ces protéines par les pneumocytes de type II tumoraux (n = 9) n’était pas modifiée par la stimulation par l’EGF. Conclusions : Au cours de l’APO, la croissance tumorale et la régulation des voies PI3K/Akt et MAPK ne dépendent pas de l’EGFR, contrairement à ce qui a été mis en évidence dans certains cas de CBA. L’activation des voies PI3K/Akt et MAPK au cours de l’APO pourrait être médiée par l’interaction de JSRV avec son récepteur, indépendamment de l’EGFR.
Mot-clé : Cancer.
Mots-clés : Cancer • Infection-inflammation.
N. Girard bénéficie d’une bourse d’étude de la SPLF (2005).
Référence 1
532
Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 509-91
Curr Top Microbiol Immunol 2003 ; 275 : 225-48.