Communications libres et posters
à cerner l’opinion et les connaissances des femmes sur le suivi. Résultats . L’âge inférieur à 25 ans, le nombre élevé d’enfants et les facteurs de précarité sociale étaient statistiquement liés à une faible adhésion au suivi prénatal. Les facteurs personnels tels que le non-désir de la grossesse, les situations familiales difficiles et la peur du jugement du corps médical, ont également été des arguments pour expliquer un mauvais suivi. En revanche, les autres difficultés avancées (liées aux consultations, crainte du jugement du corps médical…) n’ont pas eu d’effet statistique sur l’adhésion au suivi. Conclusion. Cette étude a permis de cerner les barrières au suivi prénatal pour la population qui accouche au CHU de Pointe-à-Pitre. Outre les facteurs de précarité sociale, relativement attendus, elle pointe l’importance des éléments préconceptionnels (désir de grossesse, dimension sociale de la maternité…) comme facteurs d’adhésion au suivi. Une prise en charge en amont de la grossesse semble nécessaire, dès l’élaboration du projet parental, dans des lieux d’échanges adaptés. 9
L’ALLAITEMENT MATERNEL COMME ANALGÉSIQUE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ À TERME : ESSAI RANDOMISÉ CONTRÔLÉ. R. Carbajal*, S. Veerapen**, S. Couderc**, M. Jugie*, Y. Ville**. * Services de Pédiatrie et Médecine Néonatale, ** et de Gynécologie Obstétrique, Hôpital Poissy-Saint Germain, 78300 Poissy. Les nouveau-nés subissent des gestes douloureux même après un accouchement sans complication. Une analgésie sûre et efficace est nécessaire pour ces enfants. But. Évaluation de l’effet analgésique de l’allaitement maternel chez le nouveau-né et comparaison avec le glucose associé à une tétine. Méthodes. Étude prospective randomisée avec un calcul de sujets nécessaires de 180 nouveau-nés subissant une ponction veineuse et répartis en 4 groupes. Les piqûres ont été réalisées alors que dans le groupe 1 les enfants tétaient le sein de leur mère ; dans le groupe 2, ils étaient dans les bras de leur mère sans téter ; dans le groupe 3, ils avaient reçu 1 ml de placebo (eau stérile) ; et dans le groupe 4, ils avaient reçu 1 ml de glucose 30 % suivi de la succion d’une tétine. Les enfants ont été filmés et la bande vidéo a été analysée par deux évaluateurs ignorant le but de l’étude. La douleur a été évaluée avec deux échelles validées : l’échelle DAN (0 à 10, pas de douleur, douleur maximum) et l’échelle PIPP (0 à 18). Résultats. Quarante-cinq enfants ont été inclus dans chaque groupe. L’âge gestationnel moyen (IC 95 %) pour les groupes 1 à 4 étaient de 39,7 (39,3-40,0), 39,8 (39,4-40,1), 40,0 (39,6-40,3), et 39,6 (39,2-40,0) SA, respectivement. La médiane (interquartile) des scores de douleur pour l’allaitement maternel, les bras de mères, placebo, et glucose 30 % plus tétine étaient de (a) avec l’échelle DAN de 1 (0-3), 10 (8,5-10), 10 (7,5-10), et 3 (0-5) ; et (b) avec l’échelle PIPP de 4,5 (2,25-8), 13 (10,5-15), 12 (9-13), et 4 (1-6), respectivement. Le test de Kruskal-Wallis appliqué aux 4 groupes a montré que les médianes de scores de douleur étaient significativement différentes (p < 0,0000001). Des réductions significatives de score DAN et PIPP ont été notées pour les groupes allaitement et glucose 30 % plus tétine par rapport aux autres deux groupes (p < 0,0000001, Mann-Whitney U test). Les scores DAN de groupes allaitement et glucose 30 % plus tétine n’étaient pas significativement différents (p : 0,28). Conclusion. L’allaitement maternel est très efficace pour diminuer ou éviter la douleur de ponctions veineuses chez le nouveau-né à terme et peut constituer une alternative naturelle aux solutions sucrées et tétines chez de nouveaux subissant des gestes douloureux mineurs.
J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 33, n° 1, cahier 1, 2004
10 INTÉRÊT DES ANTI-INFLAMMATOIRES NON-STÉROÏDIENS DANS LES DOULEURS PÉRINÉALES DU POST-PARTUM. R. Ramanah, C. Gay, J.-J. Terzibachian, C. Gabelle, S. Cossa, M. Bouvard, F. Knoepffler. Service Gynécologie-Obstétrique, Centre Hospitalier, 90016 Belfort. Objectif. Démontrer l’efficacité antalgique des antiinflammatoires non-stéroïdiens (AINS) dans le traitement des douleurs périnéales du post-partum. Méthodes. Étude prospective (randomisée en double aveugle) de 60 patientes ayant accouché par voie basse avec une épisiotomie ou une déchirure périnéale ont été réparties en 2 groupes. Le groupe 1 (n = 30) a reçu du kétoprofène (Profénid® 100 mg, 2 suppositoires/j) et du paracétamol (Doliprane® 500 mg 2 gélules × 2/j). Le groupe 2 (n = 30) a reçu du placebo (suppositoire) et du paracétamol. Ce traitement a été prescrit dès les premiers signes de douleur périnéale (déchirure, épisiotomie, hémorroïdes), pendant 48 heures. Un questionnaire a été remis à chaque patiente avec une Échelle Visuelle Analogique (EVA) de la douleur cotée de 0 à 10. La douleur a été estimée 2 fois par jour, 2 heures après chaque prise médicamenteuse. Le critère de jugement essentiel a été la baisse de l’EVA et le critère accessoire a été l’évaluation des effets indésirables. La loi Normale a été utilisée pour l’analyse statistique. Résultats. Les 2 groupes ont été comparables en termes d’âge moyen, de parité, de poids de naissance, d’allaitement, d’épisiotomies, de déchirures et d’instrumentations. L’EVA moyenne du groupe kétoprofène a été de 2,37 alors que celle du groupe placebo a été de 5,53 (différence très significative). L’échec thérapeutique a été défini par l’absence d’amélioration symptomatique nécessitant un arrêt du protocole. Aucun échec n’a été retrouvé dans le groupe 1. À l’inverse, 33 % des patientes du groupe 2 ont abandonné l’étude pour une douleur non soulagée. Aucun effet indésirable n’a été rapporté. Conclusion. Compte tenu de leur faible coût, de l’absence d’effet indésirable, les AINS représentent un traitement antalgique efficace et supérieur au paracétamol utilisé seul dans le traitement des douleurs périnéales du post-partum. 11 ÉVOLUTION DE LA PRISE EN CHARGE CHIRURGICALE DES HÉMORRAGIES DE LA DÉLIVRANCE DANS UNE MATERNITÉ DE NIVEAU 3. S. Mattei*, R. Desbriere*, R. Shojai*, M.-A. Einaudi**, C. Nicaise***, C. d’Ercole*, L. Boubli*. * Service de Gynécologie-Obstétrique. ** Service de Néonatologie. *** Service de réanimation pédiatrique, Hôpital Nord, Marseille. Objectif. Évaluer l’évolution d’une politique de prise en charge chirurgicale des hémorragies obstétricales graves. Matériel et méthodes. Étude rétrospective réalisée de novembre 1996 à juin 2002 dans une maternité de niveau III ne disposant pas de la possibilité d’effectuer une embolisation des artères utérines. Notre prise en charge chirurgicale des hémorragies de la délivrance a été modifiée à partir de juin 2000 de la façon suivante : a) Prévention des hémorragies secondaires à un placenta accreta par délivrance dirigée systématique au cours des césariennes permettant de repérer d’éventuelles zones accreta qui sont laissées en place après ligature-section de leurs bords libres +/– associée à un geste de ligature vasculaire. b) En cas d’hémorragie de la délivrance : abandon de la ligature bilatérale des artères hypogastriques (LBAH) au profit des techniques de Tsirulnikov et de Cho employées de façon isolée ou concomitante. Résultats. Pendant la période considérée, 10 160 patientes ont accouché dans notre maternité, 26 patientes (2,56/1 000) ont bénéficié d’un traitement chirurgical pour hémorragie de la délivrance : 3 ont accouché par voie basse et 23 par césarienne (dont 14 effectuées en dehors du travail et 4 ayant
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